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TOPIC Brauwere. Il le confirme : être de Bruxelles, ça compte à l’international : « Les projets et les produits locaux ont beaucoup la cote. Notre nom est une manière de refléter ce sentiment de communauté, pour participer au projet. À l’exportation, les bières belges sont très reconnues, mais le créneau plus local est étonnamment très peu visité. Notre importateur japonais, qui est un grand enthousiaste de notre capitale, a choisi de s’appeler Brussels Co. » Isabelle Hamburger et les créations de la maison Vervloet. la créativité sur nos bières et notre côté collaboratif. Chez nous, pas de référence à une tradition d’abbaye, mais à la créativité et à notre savoir-faire. Notre communauté est large et cosmopolite, mais très tournée vers Bruxelles. » Pour lui, l’identité bruxelloise est « fondamentale et naturelle » : « Notre projet est né ici, notre brasserie se trouve au cœur de la ville, à la rue Dansaert. Bruxelles nous inspire beaucoup dans nos créations. Et notre équipe est composée de Bruxellois, de naissance et d’adoption, ce qui reflète d’ailleurs la réalité bruxelloise, cosmopolite et aux nombreux visages et facettes. » Le multiculturalisme est une valeur qu’il associe à Bruxelles et qui est, selon lui, en adéquation avec le côté convivial de la bière : « Cette réalité s’exprime dans notre équipe à la fois francophone, néerlandophone et multilingue. Nos collaborateurs comptent aussi des Bruxellois d’adoption qui viennent d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne… » Il est vrai qu’en matière de gastronomie, en général, la renommée bruxelloise n’est plus à faire. En témoigne encore la très savoureuse Brussels Ketjep, une entreprise active dans la fameuse sauce tomatée, lancée par un Bruxellois d’adoption qui se fait appeler par son prénom : Sylvain. L’idée : un « produit ketchup » qualitatif, à destination principalement des restaurants. Convaincus, les clients lui demandent aussi une mayonnaise de qualité ainsi que de la moutarde. Les produits font leur entrée chez Rob et envahissent la Belgique, aidés par le « Brussels » qui permet de transcender le caractère francophone ou flamand du produit en convainquant l’ensemble du marché belge. L’international se développe : France, Luxembourg, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Israël… Mais la base, explique Sylvain, est d’être un très bon produit dans son marché local, comme la bière, les frites et le chocolat. « Les sauces peuvent accompagner la vague », dit-il. Des produits simples de qualité. Une sauce ketchup réinventée – avec aussi la première sauce envoyée dans l’espace ! C’est cela aussi, la marque Brussels. Marque internationale Actuellement, même si le Brussels Beer Project réalise deux tiers de ses ventes à Bruxelles, il exporte aussi dans 20 pays, France et Japon en tête. « Nous voulons continuer à nous développer à la fois chez nous à Bruxelles, mais aussi à l’international, pour un public de ‘beer lovers’ et de ‘beer geeks’ : des clients à la recherche d’un produit rare, spécial et au goût spécifique », reprend Olivier de 28 BECI - Bruxelles métropole - mars 2017 Et pour Brussels Airlines ? La compagnie a la garantie d’utiliser sa marque jusqu’en 2018, mais après ? Bernard Gustin imagine-t-il une marque belge aussi forte sans « Brussels » ? « Soyons clairs : je ne pense pas qu’il y ait un moratoire sur la marque Brussels Airlines. Il se peut très bien que, dans dix ans, la marque soit toujours Brussels Airlines. Aujourd’hui, c’est une marque qui est forte en Belgique et en Afrique, mais qui n’a pas la force suffisante dans le reste du monde. Or, nous avons maintenant une ambition très forte sur le transatlantique. Et nous lançons cette année Mumbai. Si je pouvais assurer aux diamantaires d’Anvers qu’ils volent sur Brussels Airlines, bleu et rouge, mais qu’à Mumbai, je puisse repeindre l’avion en jaune et bleu et l’appeler Lufthansa Belgium, je me dis que ce serait formidable. Je dois reconnaître cette faiblesse-là. L’idéal serait un nom qui concilie notre force belge et notre dimension africaine en y ajoutant une reconnaissance internationale. Pour l’instant, il n’y pas de raison de changer, mais ce serait une erreur de dire : on ne changera jamais. » City marketing : du travail à faire En conclusion, Bruxelles fait-elle vendre ? « Oui, clairement », répond Olivier de Brauwere, « à la fois à Bruxelles et à l’international. Nous vendons de plus en plus en Flandre et en Wallonie. Sans doute davantage pour notre côté collaboratif que par l’aspect proprement bruxellois. Pour l’international, l’origine a une importance très forte dans certains pays, comme le Japon. Là, le ‘Brussels’ est un atout de taille. » Sylvain, le fondateur de Brussels Ketjep, abonde dans le même sens : « Pour la qualité des produits, les recettes utilisées. Le Brussels rassure aussi les clients. En matière de gastronomie, nous sommes réputés. Je pense que c’est un avantage par rapport à d’autres villes dans le monde. À Bruxelles, nous avons les gaufres, les bières, des chocolatiers. C’est un nom clairement lié à la gastronomie. » Olivier De Brauwere aux côtés de Dimitri Van Roy : les fondateurs du Brussels Beer Project © Reporters © Reporters

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