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THINK TANK Social media Au pays des « crétins » Le 10 janvier dernier, Roularta, premier éditeur belge de magazines (Trends-Tendances, Knack, Le Vif, Sport/Foot Magazine…), décidait de fermer les commentaires sur ses sites web. Décision sans doute courageuse face au « caractère trop souvent virulent et irrespectueux des échanges (qui) y rend impossible tout dialogue constructif ». Et qui mine le travail journalistique : « Notre mission n’est pas de modérer les rancœurs du monde, elle est d’informer », écrivait Roularta. Il est vrai que les forums de la presse en ligne, comme l’ensemble des médias sociaux, sont trop souvent le déversoir de frustrations et de colères d’autant plus facilement exprimées qu’elles ne sont pas toujours assumées. Et qui nourrissent une ambiance délétère pour tous ceux qui, par leur métier ou leur fonction, remplissent un rôle exposé à la vindicte publique : politiques, chefs d’entreprise, personnalités des médias, du spectacle, etc. Yvan Mayeur, le bouillonnant bourgmestre de Bruxelles, en sait quelque chose, lui qui a subi son lot de critiques, voire d’attaques depuis la mise en piétonnier des boulevards du centre. Invité de « L’Interview », le 16 janvier dernier sur la chaîne de télé bruxelloise BX1, il déplorait d’ailleurs ces attaques personnelles, évoquant « un espèce de lâcher-tout, intolérable et inadmissible », et appelait à « régenter » les médias sociaux, de sorte que « la loi puisse s’y appliquer comme dans la rue ». On ne lui donnera pas tort. Sauf que… Dans la même entrevue, il estimait que le succès des Plaisirs d’Hiver était « la meilleure réponse (aux) crétins sur les réseaux sociaux qui ont dit que le centre-ville n’était pas accessible (…). Ces gens sont ou des malveillants, ou des cons. » Ajoutant encore, un peu plus loin : « On peut ne pas être d’accord avec nous, on peut débattre » (ouf !). Mais l’insulte, « ça, ça ne vas pas ». Le tout en moins de 2 minutes. Texto. Voilà des propos dont le caractère pourrait être qualifié de « virulent et irrespectueux », rendant « impossible tout dialogue constructif ». Ça n’a d’ailleurs pas tardé : le maïeur s’est immédiatement repris une volée de bois vert sur ces mêmes réseaux sociaux. On en oublierait presque la vraie bonne nouvelle dans cette interview : le succès des Plaisirs d’Hiver, après une édition 2015 plombée par le « lockdown » et les suites des attentats de Paris. La Ville annonce près de 2,5 millions de visiteurs en un peu plus d’un mois, dont 35 % d’étrangers. Ça, c’est du constructif ! 4 BECI - Bruxelles métropole - février 2017 Em. R.

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