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TOPIC Ou encore, l’emplacement des vitres côté sud permet de capter de la chaleur d’origine solaire. » Les mesures des émissions de CO2 d’un bâtiment se développent de plus en plus. Antoine Geerinckx est co-fondateur de CO2logic : « Nous sommes spécialisés dans le calcul, la réduction et la compensation des émissions de CO2 et la capacité de simulation Nous constatons qu’une mise en place adaptée d’une domotique permet de réduire l’empreinte carbone Antoine Geerinckx (CO2logic). qui en ressortent sont très importantes car elles nous permettent d’avoir une vision claire de la situation, même avant la construction d’un bâtiment. Nous pouvons ainsi quantifier toute une série d’éléments afin de choisir les meilleures solutions au niveau des matériaux et des technologies énergétiques, avec une approche de ‘total cost’ qui intègre aussi les coûts directs et indirects. » …une cheminée Le chauffage est de loin le poste le plus énergivore des bâtiments. Raoul Nihart, CEO d’EDF Luminus Solutions : « Aujourd’hui encore, les chaudières à condensation au gaz naturel constituent la meilleure technologie en matière de fiabilité et de performances. Malheureusement, c’est une énergie d’origine fossile. Les pompes à chaleur sont très intéressantes d’un point de vue énergétique, mais ne sont pas toujours rentables en raison du prix élevé de l’électricité. Cette solution peut toutefois devenir très avantageuse si elle est combinée avec des panneaux photovoltaïques ou avec des unités de cogénération. Nous développons beaucoup celles-ci, notamment dans le logement collectif à Bruxelles. Elles produisent de l’électricité à partir d’un combustible, généralement du gaz naturel. Mais contrairement à une centrale électrique classique, la chaleur contenue dans les gaz d’échappement n’est pas perdue. Après récupération, celleci est utilisée pour chauffer le bâtiment ou l’eau sanitaire. Grâce à cette production simultanée, le rendement d’une telle unité dépasse les 90 %, ce qui conduit à une diminution importante des émissions de CO2 . » …et une connexion Le secteur de la construction n’échappe pas à la connectivité. Selon Raoul Nihart, cette technologie est incontournable. « Nous travaillons sur deux niveaux. Premièrement, nous proposons aux clients qui le souhaitent des solutions de monitoring énergétique. Grâce à des capteurs et des compteurs numériques, nous pouvons visualiser en continu le fonctionnement et la consommation des installations électriques, de chauffage et même d’éclairage. Le client peut ainsi visualiser sa consommation sur une plateforme en ligne. Cela permet de sensibiliser l’utilisateur et donc de réduire ses consommations spontanément. Ce système offre également la possibilité de détecter certains dysfonctionnements des installations. » . Les étapes de calcul « Deuxièmement, il est possible de mettre en place un système de régulation et de pilotage du bâtiment. Les installations ainsi équipées sont programmables selon des paramètres de régulation optimisés et pilotables à distance avec une grande précision. Soit par nous, soit directement par le client sur un ordinateur, un smartphone ou une tablette. Le client choisit les installations qu’il veut connecter, du chauffage à la climatisation en passant par la ventilation et l’éclairage. Dans le domaine résidentiel, nous avons également lancé une solution de thermostats intelligents. Par ailleurs, nos détecteurs de luminosité permettent d’adapter instantanément l’éclairage artificiel en fonction de la luminosité naturelle. Bien sûr, toutes ces innovations technologiques ne sont pas autosuffisantes. Il est nécessaire de sensibiliser et conscientiser les utilisateurs d’un bâtiment lorsqu’il est équipé de telles technologies. En effet, même un système de chauffage ou de ventilation performant perd rapidement de son efficacité si le comportement des usagers est inadapté. Et s’il y a un ressenti d’inconfort, celui-ci doit être objectivé. Les actions doivent être entreprises au niveau de la régulation plutôt que sur le thermostat d’ambiance ou sur le radiateur. Même si cela paraît évident, il faut rappeler fréquemment aux utilisateurs les règles de base qui permettent de ne pas gaspiller l’énergie. » Nous sommes convaincus de l’efficacité économique et écologique de l’architecture bioclimatique Pascale Sinnaeve (Environment and Economics for Total Quality, EETQ). Pascale Sinnaeve tempère ce point de vue : « La connectivité est certainement une très bonne chose. Par contre, les besoins doivent être évalués en fonction du type d’entreprise et de ses prévisions. Le rapport coût/énergie n’est pas forcément garanti par le recours aux nouvelles technologies. Par exemple, cela risque de coûter très cher pour une petite entreprise installée dans un vieux bâtiment. Sans compter qu’elle ne sait peut-être pas ce qu’elle sera dans dix ans. La réflexion se fait en général trop vite. Elle doit se faire en amont et de manière indépendante. L’entreprise doit aussi se demander si elle veut aller au-delà de la réglementation. Il me semble essentiel de commencer par identifier et localiser les besoins les plus importants. » ● BECI - Bruxelles métropole - février 2017 27 © R.A. © R.A.

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