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Selon les estimations, le chauffage des bâtiments bruxellois représente à lui seul près de 70 % des émissions de gaz à effet de serre. Quand le bâtiment maîtrise son énergie IMMOBILIER & URBANISME La Belgique est le 4e plus gros consommateur d’énergie par habitant de l’Union européenne. Et plus de 70 % de cette énergie est consommée par les bâtiments. L’Europe a imposé qu’en 2021, la consommation énergétique de ces bâtiments soit quasi nulle. À Bruxelles, des entreprises et organismes prennent la mesure de cette nécessité en misant sur l’efficacité énergétique. Le choix des matériaux et des sources d’énergie semble essentiel, tandis que la connectivité des installations énergétiques poursuit sa progression. Julien Ide L es bâtiments consomment indéniablement la plus grande part de l’énergie. Cette portion est en effet le cumul des consommations énergétiques du logement (39 %) et du secteur tertiaire (35 %). Le reste est partagé entre les transports (23 %) et l’industrie (3 %)1 . Depuis le 1er janvier 2015, la réglementation bruxelloise sur la performance énergétique des bâtiments impose à toutes les nouvelles constructions et rénovations lourdes de répondre au standard « basse énergie ». Les contraintes sont importantes et pas toujours évidentes à mettre en place pour les entreprises. Quatre murs et un toit... L’étape de la construction est déterminante pour la performance énergétique d’un bâtiment. Pascale Sinnaeve est co-fondatrice d’Environment and Economics for Total Quality (EETQ). Selon elle, il est essentiel que les entreprises trouvent un avantage concret à réduire leur consommation énergétique. « Nous sommes spécialisés dans les certifications environnementales et les bilans carbones. Mais surtout, nous sommes très attentifs à la maîtrise des coûts énergétiques des bâtiments. Pour investir dans la performance énergétique de ses bâtiments, une entreprise doit y trouver un intérêt. Par le biais d’une meilleure rentabilité ou d’une amélioration de son image, grâce notamment à des certifications. » Pascale Sinnaeve donne à ce propos quelques pistes concernant la phase de construction. « Nous suivons de près l’évolution de la paille comme matériau isolant. Elle offre beaucoup d’avantages : c’est un produit entièrement naturel qui peut être cultivé localement. Son empreinte carbone est donc 26 BECI - Bruxelles métropole - février 2017 L’ensemble de logements « L’Espoir », à Molenbeek, a été construit selon les principes du bâtiment passif. très faible. Après compression, le produit répond à toutes les normes d’incendie. Et ses performances en matière d’isolation sont très élevées. Pendant la phase de construction, la question des ponts thermiques est essentielle. Une petite fuite dans l’isolation peut impliquer de grandes pertes énergétiques. C’est un aspect extrêmement important à gérer, surtout lorsque plusieurs corps de métiers se succèdent au cours des différentes étapes du chantier. Nous sommes également convaincus de l’efficacité économique et écologique de l’architecture bioclimatique. Le principe de cette discipline est simple et évident : il s’agit de tirer le meilleur parti des conditions climatiques et géographiques du lieu de construction. Par exemple, les déperditions de chaleur causées par le vent peuvent être réduites par l’implantation optimale de quelques arbres. Un point d’eau à proximité de la construction pourra apporter un peu de fraîcheur en été. 1. Voir Bruxelles Environnement, Rapport sur l’Etat de l’Environnement (2013) © Reporters

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