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DIVERSIFIER LA VILLE En matière d’immobilier et d’urbanisme, Bruxelles a vécu en 2016 une année charnière, qui a vu l’amorce de nombreuses réformes : sur le plan réglementaire d’abord, avec la réforme du CoBAT, la toute récente (ré)émergence du PRDD, la réforme sur les beaux d’habitation avec l’instauration d’une grille indicative des loyers ; sur le plan fiscal ensuite, avec la réforme fiscale bruxelloise dont un large pan concerne directement le volet immobilier (augmentation du précompte, suppression du bonus logement, extension de l’abattement et conséquences attendues sur le marché) ; sur le plan de la gouvernance administrative enfin, avec la réorganisation des administrations et agences en charge de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme de la planification, et l’annonce de la réorganisation prochaine de Bruxelles Urbanisme et Patrimoine… Beaucoup de nouveautés donc, dès ce 1er janvier 2017 ou dans les mois à venir… Si l’on peut d’ores et déjà se réjouir de certaines évolutions (en particulier la volonté de réduire les délais de procédure pour l’obtention des permis d’urbanisme) et se désespérer pour d’autres (comme la gouvernance régionale en matière de réorganisation des administrations), il faudra attendre quelques années pour saisir les effets globaux et cumulés de toutes ces modifications. Sur le plan des réalisations et du dynamisme immobilier, l’année 2016 a également vu de belles réalisations : Docks Bruxsel dans le domaine commercial, la rénovation de la tour de bureaux Astro en bâtiment basse énergie, la fin des travaux pour le Résidence Palace dans le Quartier Européen… Et une longue liste de nouveaux projets, à découvrir de manière non exhaustive dans les pages qui suivent. Bien que de nature complètement différente, les projets et réalisations qui émergent se caractérisent tous par une prise en compte revendiquée de nouveaux modèles sur le plan environnemental, mais aussi en termes de modes de vie (des espaces de vie plus réduits, mais une plus grande attention portée à l’environnement immédiat), de travail (bureaux réversibles), de consommation (shopping ludique ou de proximité). De nombreux promoteurs, témoins de la vague de reconversion que subissent actuellement les immeubles de bureaux des décennies précédentes, privilégient désormais des structures flexibles qui se prêtent à l’établissement de plusieurs types de fonctions. Attention cependant : l’actuel « boom » immobilier peut avoir ses revers. Entre la multiplication des centres commerciaux dans un contexte de stagnation de la demande, l’inadéquation de nouveaux logements par rapport aux caractéristiques socio-économiques de la population bruxelloise, et des occupants de bureaux de plus en plus exigeants (en termes de localisation, de modernité des bâtiments), mais pas forcément plus gourmands en surface, Bruxelles n’est pas à l’abri d’une mini-crise. Il s’agit donc de ne pas annihiler tous les atouts qui garantissent la résilience de la ville. Le principe est le même que dans tout bon cours d’économie : diversifier, c’est réduire le risque. Et diversifier la ville, c’est permettre à toutes les fonctions de s’y épanouir. ● Lise Nakhlé, Conseillère Urbanisme/Immobilier BECI Info : lna@beci.be ; +32 478 998 957

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