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BRUSSELSLIFE Everard T’Serclaes de retour sur la Grand-Place LE BRUXELLOIS DU MOIS On y passe sa main, on le caresse avec tendresse sans vraiment savoir qui il est. Portrait d’Everard t’Serclaes, le citoyen bruxellois le plus sujet aux superstitions. Une copie en métal de la statue originale a retrouvé sa place sur la Grand-Place Nous sommes le 24 octobre 1356, la Guerre de Succession du Brabant bat son plein, Everard t’Serclaes escalade l’enceinte de Bruxelles et, aidé des patriotes bruxellois, chasse les troupes flamandes hors de la ville. Au même titre que Montgomery, il peut donc être qualifié de libérateur de Bruxelles. Everard t’Serclaes fut cinq fois échevin de la ville. Ses fonctions l’amenèrent à défendre les droits de sa cité au risque de se faire des ennemis. C’est ainsi qu’en mars 1388 Sweder Abcoude, seigneur de Gaesbeek, envoya ses hommes pour agresser t’Serclaes… Agression qui lui coûta sa langue coupée nette et la vie quelques jours plus tard… Le monument à Everard t’Serclaes C’est dans la galerie, percée sous la Maison de l’Étoile lors de sa reconstruction en 1897, que se trouve le monument à la mémoire de t’Serclaes. Inaugurée en 1902, la sculpture commandée par les autorités communales menées par Charles Buls, est l’œuvre de Julien Dillens. t’Serclaes et les superstitions Aujourd’hui, les Bruxellois et les touristes de passage, au coin de la Grand Place et de la rue Charles Buls, ne manquent pas de laisser glisser la paume de leur main sur t’Serclaes. Il est de coutume d’y associer un vœu. La croyance populaire s’est emparée du bras de la statue durant la Première Guerre mondiale. Les Bruxellois alors brimés par l’occupant, se souvenant de la Guerre de Succession du Brabant, s’en remirent à la protection de t’Serclaes en lui touchant la main. Pour vous porter chance, il est particulièrement recommandé de lui caresser la main droite. Si vous préférez une année de bonheur, passez votre main gauche depuis son front jusqu’à la tête du chien. Et pour réaliser un vœu, il vous faudra partir à la recherche des trois souris dans les guirlandes… Retour de la statue Après cinq années de restauration – depuis 2011, c’est une copie en résine qui recueillait les nombreuses caresses journalières - la statue restaurée a retrouvé une place de choix dans l’Hôtel de Ville tandis qu’une seconde statue, une copie en bronze, a été replacée avec ses bas reliefs dans le passage de la Grand-Place. Frédéric Solvel LE SAVIEZ-VOUS ? Une deuxième vie pour la façade de l’église des Augustins Le saviez-vous, la façade de l’église de la Sainte-Trinité d’Ixelles avait déjà été vue ailleurs dans Bruxelles. Il faut remonter à la fin du 19e siècle pour voir les premières traces de la construction de l’église située à la rue du Bailli. L’architecte Jules Jacques Van Ysendyck imagine alors une église de style néo-baroque mais certains éléments du futur édifice ont déjà une histoire. Seconde vie Sa façade sera toutefois préservée et démontée pierre par pierre. Pourquoi me direz-vous ? Et bien pour être acheminée vers Ixelles. En effet, deux ans plus tard, elle ressuscitera et deviendra la devanture de l’église de la Sainte-Trinité située à la rue du Bailli. Hélène Remy BECI - Bruxelles métropole - décembre 2016 45 Un bout de l’église des Augustins Depuis le 17e siècle, l’église des Augustins trône sur ce qui deviendra ensuite la place De Brouckère. La question de l’avenir de l’édifice religieux se pose au moment du réaménagement du boulevard Anspach. Transformé en temple protestant puis en bureau de Poste, sa destruction sera finalement actée en 1893. © Bruxelles Disparu Ed.Nels (Bxl). Serie 1 No. 97 © Baudouin Van Humbeeck

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