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TOPIC L’analyse SWOT Pour rappel, réaliser l’analyse SWOT d’une organisation revient à identifier quatre catégories de facteurs afin de déterminer une stratégie de développement sur son marché. Les deux premiers ont une origine interne à l’organisation, et donc maîtrisables par celle-ci : les forces (Strenghts) et les faiblesses (Weaknesses). Les 2 suivantes ont une origine externe à l’organisation, et donc non maîtrisables par celle-ci : les opportunités (Opportunities) et les menaces (Threats). L’organisation est ici bien sûr la Région de Bruxelles-Capitale. Le marché est constitué des entreprises étrangères déjà ou potentiellement installées à Bruxelles. Les concurrents sont les grandes villes européennes. Strengths • Multilinguisme • Personnel qualifié • Productivité • Multiculturalité • Présence d’universités • Qualité de vie • Atmosphère agréable et conviviale • Coût de la vie • Coût de l’immobilier • Niveau de vie élevé Weaknesses • Complexité et problèmes institutionnels • Contraintes administratives • Coût du travail • Mobilité • Puissance des syndicats • Concurrence des fonctions urbaines (logement, entreprises, infrastructures…) dans un espace limité. Selon Jean-Philippe Mergen, la mobilité et la concertation sociale sont deux points d’attention si l’on veut favoriser l’implantation d’entreprises étrangères à Bruxelles et en Belgique. « Notre pays devrait développer des plans de mobilité à l’échelle interrégionale. Les transports publics sont trop peu efficaces. Le métro bruxellois est clairement trop peu développé. Notre statut de capitale européenne vaut aussi à Bruxelles d’accueillir de très nombreuses manifestations, ce qui ne facilite pas les choses. Par ailleurs, les organisations de travailleurs sont bien implantées et assez puissantes chez nous (certes moins qu’en France). Il faut éviter que les aléas de la concertation sociale puissent intimider des investisseurs. » Opportunities • Force de la « marque Bruxelles » à l’international • Position géographique centrale en Belgique et en Europe • Présence des institutions européennes • Proximité du port d’Anvers • Potentiel de la zone métropolitaine • Sécurité • Crises européennes • Concurrence de places financières voisines • Évolution institutionnelle du pays Threats lièrement représentées. Je pense aux essais cliniques, au traitement des transactions financières, à la construction durable ou encore aux bureaux d’affaires publiques. La forte activité dans ces domaines attire les investissements étrangers. Nous aidons précisément les sociétés étrangères à s’implanter à Bruxelles, en partenariat avec Impulse, Visit Brussels et des fédérations d’entreprises comme BECI, Febelfin ou BeCRO. D’autre part, on essaie de faciliter le démarrage des activités d’entreprises qui veulent s’implanter à Bruxelles. Avec l’appui de la Région, nous leur mettons à disposition un bureau gratuitement pendant trois mois. Les organisations bénéficient également de tous les avantages et subsides accordées aux entreprises 16 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2016 belges, même si ce dernier point n’est pas un critère de choix déterminant. » Petit pays, petit esprit ? Lorsqu’il évoque les faiblesses de la capitale, Alexander von Maillot ne mâche pas ses mots : « Je suis choqué par l’état de la mobilité à Bruxelles. Nos deux boutiques Nespresso ont notamment subi des pertes financières très importantes à cause des travaux. L’argent des taxes devrait servir à améliorer les infrastructures de transports. Il y a trop de voitures, dont beaucoup de véhicules de société. D’autre part, le coût du travail en Belgique est un des plus élevés en Europe et manque de flexibilité. C’est clairement un frein au développement. » « Sprout » to do business in Brussels Pour Jean-Philippe Mergen, les améliorations doivent notamment venir du monde politique. « Le commerce extérieur est régionalisé. Lorsqu’un attaché commercial est à l’étranger pour attirer un investisseur, il tente de l’attirer vers la région qu’il représente. Cela veut dire qu’il ne défend qu’une seule région et se passe des qualités et atouts des deux autres. C’est contre-productif. Nous aurions plus à gagner en rassemblant les forces des trois régions, mais il faut pour cela une réelle volonté politique. » Il insiste sur l’importance de la communication vers l’étranger : « Bruxelles est une marque performante. Il faut vendre davantage ses atouts et son image dans le monde. Mais aussi montrer comment des entreprises étrangères implantées en Belgique ont réussi à se développer. » Emmanuel de Beughem insiste sur la place de la langue de Shakespeare. « Il faudrait mettre à disposition des entreprises certains documents administratifs en anglais, comme les permis de travail, les cartes professionnelles et pourquoi pas les contrats de travail, si toutes les parties l’acceptent. Même si cela paraît dérisoire, cela nous permettrait de gagner des points dans les rankings internationaux et ainsi attirer plus d’entreprises. » ●

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