26

L’ENTREPRISE AU FÉMININ Mon job, c’est mon choix ! Aucun métier n’a de genre. Cette phrase est la dérivée de l’égalité homme-femme. Pourtant, dans la pratique, de nombreux métiers restent une affaire de genre. La construction ou la logistique aux hommes, l’éducation et les soins aux femmes, entre autres exemples. Mais une femme ne pourrait-elle pas être maçon ou chauffeur de bus ? Un homme « sage-femme » ou instituteur en maternelle ? Le physique doit-il obligatoirement passer par les hommes et la sensibilité par les femmes ? Pour briser les stéréotypes, BECI a lancé l’action « Mon job, c’est mon choix » pour démontrer que, non, le métier n’est pas une affaire de genre. B ruxelles, et plus largement la Belgique, campe sur un paradoxe : un chômage élevé dans certaines régions couplé à une pénurie dans de nombreux métiers. « Dans ces métiers en pénurie, certains ont un volet très masculin ou féminin », avance Pascale Capitaine, la responsable du projet chez BECI. « Les métiers de l’IT et de l’informatique, par exemple, sont très masculins, à l’inverse de ceux d’infirmière ou d’institutrice maternelle qui restent très féminins – trois secteurs qui recherchent activement de la main d’œuvre. » Si quelqu’un souhaite faire un métier qui semble a priori réservé à un genre, son entourage (voire lui-même), peut le freiner à franchir le cap. « C’est dans cette optique que nous avons lancé le projet. Nous souhaitons sensibiliser les jeunes de toutes les écoles de Bruxelles, autant francophones que néerlandophones, à ne pas avoir peur d’exercer le métier dont ils rêvent. Nous avons trouvé des ambassadeurs qui exercent un métier considéré comme destiné à l’autre sexe, afin qu’ils témoignent de leurs expériences et de leur choix. » Moi, j’aime conduire Chaimae, par exemple, est conductrice de bus à la Stib : « Adolescente, je voulais absolument avoir mon permis voiture ; je voulais conduire le plus tôt possible. Comme mon père a travaillé pendant 40 ans à la Stib et que celle-ci offre une certaine sécurité d’emploi, je me suis décidée à passer les examens et devenir conductrice de bus. » Son entourage ne s’est jamais formalisé de son choix. « Ils ont été fiers de moi, d’oser faire ce métier. » 24 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2016 Adrien Dewez Un choix similaire a entraîné Cristy à pousser les portes de la Stib au début des années 90. Âgée de 21 ans, convaincue par un voisin, elle devient elle aussi « chauffeuse » de bus. « Mon père avait un peu peur au début, notamment parce que je faisais des nuits à Bruxelles. J’ai eu quelques réactions : ‘Amaï, tu vas devenir chauffeur de bus’. Mais fondamentalement, ce n’est pas un métier d’hommes ; les horaires ne sont pas toujours faciles, c’est vrai, mais en soi, le métier n’a rien de masculin. D’ailleurs, les agressions que rencontrent des chauffeurs se passent moins avec les femmes, il y a moins d’agressivité. » Chaimae « Bonjour monsieur » Aurélie, elle, est technicienne d’événements et de spectacle. Un travail où la charge physique demeure importante à certains moments. « La difficulté physique peut être un frein si on n’est pas sportif, mais fondamentalement il n’y a pas de problème. Dans certains cas, je demande de l’aide © R.A. © Thinskstock

27 Online Touch Home


You need flash player to view this online publication