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FOCUS L’énergie urbaine, un peu plus durable ? ÉNERGIE À l’échelle européenne, notre pays est à la traîne en matière environnementale – en témoigne le « Prix Fossile » reçu à la COP 21. Mais depuis quelques années, la Région bruxelloise tente de se démarquer : elle a fixé une réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025. Les solutions potentielles pour y parvenir se multiplient : bâtiments passifs, panneaux solaires, mini-éoliennes, cogénération, géothermie… Julien Ide D' après le rapport 2015 de l’Agence européenne de l’environnement, 24 pays de l’UE ont atteint leurs objectifs intermédiaires de réduction des gaz à effet de serre. La Belgique n’en fait pas partie… Elle n’a pas non plus respecté ses engagements en matière d’efficacité énergétique. Tout au plus a-t-elle pu éviter un score négatif au niveau du développement des énergies renouvelables. Dans ce contexte difficile, Bruxelles serait-elle en train de se démarquer ? D’après Bruxelles Environnement, la métropole ferait partie du top 5 des villes européennes cumulant la plus grande superficie de bâtiments passifs (toutes proportions gardées). Par ailleurs, la production issue d’énergies renouvelables dans la capitale aurait presque triplé depuis 1990. Même si elle ne représente encore aujourd’hui que 2,1 % de la consommation d’énergie finale brute. Le renouvelable aujourd’hui D’après Bruxelles Environnement, entre 1990 et 2013, la production bruxelloise d’électricité à partir de sources renouvelables a presque triplé. En 2013, celles-ci se répartissent comme suit : 30 % de photovoltaïque, 60 % de déchets brûlés (incinérateur régional) et 10 % de solaire thermique et de pompes à chaleur. Tous les résultats ont montré que les effets d’une éolienne installée sur le toit d’un bâtiment sont minimes. Mark Runacres, VUB Selon Kevin Welch, Chief Strategy Officer d’Engie Benelux, le photovoltaïque (PV) a le meilleur avenir dans les villes : « La technologie est aujourd’hui déjà très efficace et ne va faire qu’évoluer. Elle s'intégrera de plus en plus 46 BECI - Bruxelles métropole - juin 2016 L’un des deux moteurs de cogénération du Cinquantenaire. sur les surfaces des bâtiments. Sur les toits et même sur les murs. À ce niveau, nous offrons à nos clients industriels un service complet qui comprend l’installation, la maintenance et le monitoring. Nous développons également une offre PV pour nos clients résidentiels qui sera prochainement disponible. » Le potentiel géothermique de Bruxelles n’est pas énorme, mais pas non plus négligeable. Quelques constructions de la capitale sont déjà pourvues d’installations de ce type. Par exemple, Bruxelles Environnement est équipée de 4 puits géothermiques de 80 m de profondeur. Engie Bruxelles est dotée de 180 puits de géothermie creusés à 100 m de profondeur. Ceux-ci couvrent la moitié des besoins en chaleur et en refroidissement du bâtiment. Dans le quartier européen, le nouvel immeuble « Wilfried Martens », qui ouvrira ses portes en 2017, sera lui aussi alimenté par géothermie. Les forages descendent jusqu’à 250 m de profondeur. Un projet d’usine de biométhanisation dans le Port de Bruxelles est à l’étude depuis plusieurs années au gouvernement bruxellois. Il permettrait de produire de l’énergie totalement verte à partir des déchets agricoles flamands et du compost des Bruxellois. Mais le dossier est actuellement bloqué, pour des raisons de nuisances olfactives et de pollution liée au transport des déchets. Demain, des hélices sur les toits ? Depuis quelque temps, des éoliennes ont été installées sur des bâtiments dans quelques villes, comme à Londres, Groningue ou Lyon. Mark Runacres est R.A. R.A.

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