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TOPIC géographiques de Bruxelles en font plutôt une terre de services », reprend Patrick Van den Bossche. À l'image de Desso, ce producteur de moquette et de tapis qui considère désormais son activité dans une démarche résolument circulaire, en insistant sur le service. « Quand une dalle doit être remplacée, il lui suffit de l'enlever et de la nettoyer ou de la recycler », explique notre interlocuteur. Le modèle linéaire du « prendre, fabriquer et jeter » a cédé la place à un modèle circulaire qui positionne Desso comme un fournisseur de pointe. Dans ce registre des services, le responsable d'Agoria pressent un énorme potentiel en Région bruxelloise, avec des milliers d’autres acteurs susceptibles de fonctionner sur ce modèle. Ou qui n’ont pas attendu que Desso se mette au travail. Des entreprises et/ou des start-ups comme AgainAgain (leasing de jouets pour enfants), Tournevie (prêt d’outils de bricolage) ou la déjà très connue Tale Me (location de vêtements de qualité pour enfants)... L’internet des objets, une révolution En dehors des exemples déjà cités, les membres d’Agoria n’auraient-ils pas trouvé la voie de l’économie circulaire ? Loin s’en faut. Car Agoria, c’est aussi une impressionnante Le circulaire passe à la vitesse supérieure avec Irisphère 2 Lancé dans le cadre d’Interreg entre 2010 et 2014, le projet Irisphère a été le premier à encourager les logiques circulaires dans le tissu socioéconomique bruxellois. Financé cette fois par les fonds Feder sur la période 2015-2020, le projet a été rebaptisé Irisphère 2 et sa zone d’intervention élargie à toute la Région de BruxellesCapitale. Le nombre de partenaires a lui aussi augmenté puisqu’Irisphère 2 rassemble désormais le Port de Bruxelles, la communauté portuaire et douze autres partenaires qui mettront tout en œuvre pour trouver des synergies, en s’appuyant sur un budget d’1,5 million d'euros. « Un premier projet concret concerne la création d'un parc à matière sur le site de la Ferme Nos Pilifs. On y acheminera les déchets organiques provenant de l’horeca, de cantines scolaires, de restaurants collectifs afin de les transformer à partir de processus qui seront impérativement durables », explique Benjamin Cadranel, l’administrateur délégué de Citydev. Il s’agira en l’espèce de transformer ces déchets en quelque chose d'utile pour d'autres types d'activités économiques ; par exemple du compost. Benjamin Cadranel Voir aussi : elecfile/PROG_160308_PREC_DEF_FR 30 BECI - Bruxelles métropole - juin 2016 500.000 euros pour le circulaire à Bruxelles en 2016 À travers le Programme Régional en Economie Circulaire (PREC), les autorités bruxelloises entendent proposer aux Bruxellois une alternative permettant la mise en phase de l’économie locale avec les besoins des citoyens. Sont spécialement ciblées les thématiques liées au logement, aux déplacements, au divertissement... Mais les entreprises sont elles aussi visées puisque le PREC a également pour objectif de leur permettre de s’engager dans des logiques parallèles de réduction des coûts et de création d’emplois (ndlr : deux matières qui étaient souvent jusqu’ici totalement antinomiques), mais aussi de développement, d’innovation... Voir aussi : http://document.environnement.brussels/opac_css/ elecfile/PROG_160308_PREC_DEF_FR liste d’entreprises actives dans l’IT. Et qui dit IT dit appareils intelligents, capables de communiquer entre eux. Patrick Van den Bossche voit dans cet « internet des objets » un autre fort potentiel pour l’économie circulaire : « Les équipements intelligents peuvent fournir de nombreuses informations relatives à la localisation, à l’état et à la disponibilité des produits et des matériaux. Ces informations pourraient contribuer à leur réutilisation. Elles facilitent en outre une réintroduction des matériaux recyclés dans le circuit économique. » Et d’évoquer les capteurs qui permettent d’assurer la traçabilité de matériaux précieux dans la perspective de l’urban mining, ou les possibilités en matière d’entretien prédictif. « Actuellement, les équipements médicaux fournis dans le cadre d’un contrat de service sont par exemple remplacés automatiquement, et peut-être inutilement, une fois qu’ils ont atteint une certaine durée de vie. Or, des appareils intelligents pourraient indiquer si et quand précisément ils devraient faire l’objet d’un entretien, d’une réparation ou d’un remplacement. » Une évolution qui permet aux entreprises et aux collectivités de réduire significativement l’empreinte carbone liée à leur activité – tout en réalisant de sacrées économies. Débloquer le potentiel de l’économie circulaire Pour nourrir toutes ces réflexions, Patrick Van den Bossche évoque volontiers les travaux de la Fondation Ellen MacArthur. En particulier, il ne manque pas d’évoquer le rapport Intelligent Assets: unlocking the circular economy potential1 , présenté lors du Forum économique mondial : « Ce document analyse la façon dont la liaison entre les principes de l’économie circulaire et les informations générées par des appareils intelligents peut constituer un terreau d’innovation et favoriser une utilisation plus efficace des matières premières. » Un rapport dans lequel figurent notamment des témoignages de Cisco, Philips, HP et IBM – toutes quatre membres d’Agoria ! ● 1 https://www.ellenmacarthurfoundation.org/publications/intelligent-assets R.A.

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