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EDITO Are we smart enough? Il n’est plus une ville qui ne souhaite être smart. Pour figurer au palmarès des cités qui bougent dans le monde, il ne suffit plus d’être ce centre économique, culturel ou politique incontournable, encore faut-il l’être avec intelligence. Comment ? En utilisant massivement les technologies de l’information et de la communication pour améliorer la qualité des services urbains ou réduire leurs coûts. Plus encore, est qualifiée d’intelligente une ville qui parvient à conjuguer plusieurs facteurs dans une logique systémique et durable : les infrastructures, les flux, les talents et les capitaux. Sur le papier, rien à redire. Tout-le-monde veut être smart. Pas vous ? En ouvrant l’année sur ce thème, BECI ne pouvait pas se tromper. Notre événement Brussels meets Brussels du mois d’octobre a offert un premier bain de prospective rafraîchissante. Technologies de pointe pour une gestion optimale de la ville, mobilité de demain aux voitures partagées, avenir du travail avec ses nouvelles options. La Région bruxelloise et ses communes affichent une joyeuse volonté et des propositions, ici et là. Alors ? Heureux ? Eh bien pas vraiment, quand on découvre la réalité derrière le miroir. Les tunnels sont de guingois, il pleut dans les musées, les prisons sont en ruine, l’armée est dans les rues… Les investissements publics ont chuté de 50 % en 25 ans. De 5 % du PIB injecté dans les écoles, les hôpitaux, les transports, la sécurité, la justice, la Belgique est passée à 2%. Pas un cas unique en Europe, mais aggravé par un modèle social qui ne tient qu’avec une croissance digne des Trente Glorieuses. De quoi créer une énorme dette, plus vraiment cachée. Tous les matins, chacun se demande ce que la presse va encore révéler de l’État défaillant dans lequel nous vivons. Vous avez dit smart ? Bruxelles n’est pas à la pointe en cette matière, hélas, et tient encore quelques mauvaises cartes en main. Peut-on faire pire ? Oui, c’est possible. En janvier, la Cour constitutionnelle a validé l’ordonnance qui permet le déploiement de la 4G, tout en respectant la norme la plus stricte d’Europe, 50 fois plus sévère que celle préconisée par l’OMS. Où est le problème ? Un tout petit rien, un détail qui tient désormais compte des terrasses et balcons pour entraîner une baisse de la puissance d’émission de 20 à 35 %. À ce niveau, plus de 4G, sauf à démultiplier le nombre d’antennes. Vous avez dit smart ? Mais ce n’est pas tout : le Cisco Index annonce un doublement des besoins en 4G tous les deux ans. Traitement de l’information, réseaux sociaux, gestion bancaire, divertissements sont autant d’applications désormais quotidiennes. Plus fondamentales encore sont celles liées à la télémédecine et à la sécurité. Avez-vous pu joindre vos proches le 22 mars dernier et les rassurer ? Un tiers des besoins en communication voix et données en Belgique passent par Bruxelles. Et son réseau 4G ressemble étrangement au goulet Louise un jour de soldes, tunnel fermé. Si Bruxelles veut vraiment être smart et ne pas creuser davantage ses dettes cachées, il est grand temps d’agir. Pour les citoyens, les travailleurs et les entreprises. Thierry Willemarck, Président de BECI BECI - Bruxelles métropole - juin 2016 1

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