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ENTREPRENDRE TRANSITION Mobilier de bureau encore jeune recherche adoptant Si vous avez déjà recherché une voiture récente en très bon état, sans doute êtesvous déjà familiarisé au principe du « nearly new ». Mais saviez-vous que ce concept s'applique également au mobilier de bureau ? Les conséquences de ce choix sont loin d'être anodines, tant sur le plan économique qu'en ce qui concerne l'environnement. Inventaire des initiatives en la matière. Johan Debière D ans le monde de l'entreprise, le nombre de meubles envoyés au container est proportionnellement plus important que chez le particulier, plus habitué au monde des brocantes, de la revente, de l'échange ou du don. Selon Yves Dykmans, patron de la chaîne de mobilier d'occasion et de fin de série Oka, il ne faut pas y voir un signe de paresse : « Lorsqu'un Facility Manager ou un patron doit se défaire de son mobilier de bureau, les choses doivent aller vite pour des raisons d'organisation. Si personne n'est là pour récupérer le matériel, il part souvent au conteneur. » En récupérant l'ancien mobilier pour le remplacer par du nouveau, Oka joue les facilitateurs pour l'entreprise et évite ainsi le gâchis de l'envoi à l'incinérateur. En remettant en état ce qui peut l'être, pour le revendre ensuite à petit prix à des PME, des indépendants, des particuliers ou même des étudiants, Oka apporte sa pierre à l'allongement du cycle de vie du produit. HU-BU pour HUman-BUsiness En marge de la sphère commerciale où évolue Oka, quelques initiatives intéressantes ont été prises par des acteurs associatifs. C'est le cas de HU-BU pour HUman-BUsiness. Cette sympathique association, créée en 2009 avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin, a pour objectif de relier le monde associatif et le monde marchand grâce à une plateforme de dons. « Par don, nous entendons le don de temps et de savoir dispensés à travers le volontariat d’entreprise, mais aussi le don de mobilier de bureau inutilisé que les entreprises peuvent offrir à celles et ceux qui en ont besoin », explique Muriel de Vinck, porte-parole de la plateforme. Le mode opératoire est très simple et suit un peu le modèle d'un Kapaza ou d'un eBay, les enchères en moins : « Une entreprise qui souhaite se défaire de bureaux, de sièges ou d'armoires nous contacte. Nous prenons des photos et nous les plaçons sur la plateforme. Les associations prennent ce dont elles ont besoin en remplissant un panier électronique, et paient via Paypal. Le prix forfaitaire varie entre 0 et 15 euros maximum. » Aussi pour des start-ups Pourquoi faire payer du mobilier donné ? « On ne voulait pas que les associations soient considérées comme les ‘pauvres’ et les entreprises comme les bienfaitrices 44 BECI - Bruxelles métropole - avril 2016 Votre mobilier de bureau, neuf ou d’occasion ? de l'humanité. Il fallait un certain équilibre. En outre, en appliquant un prix forfaitaire, on responsabilise l'association. Une fois le mobilier réservé, nous sommes quasiment certains qu'elle enverra bien quelqu'un pour l'enlever », explique encore Muriel de Vinck. Aux associations actives dans le social, il faut encore ajouter les start-ups qui n'ont pas les moyens de se payer du mobilier. « De cette manière, nous couvrons une frange plus large du paysage socio-économique tout en restant concentrés sur notre objectif : aider les personnes qui en ont réellement besoin », souligne Filip Van Mullen, fondateur et cheville ouvrière de la plateforme. Après inscription, nous avons effectivement pu éprouver la simplicité du fonctionnement de HU-BU. Seul bémol : au moment d'écrire ces lignes, pas un seul bureau, pas une seule chaise à se mettre sous la dent... « Il y a effectivement des périodes plus calmes et d’autres plus denses. Comme en 2014, lorsque BNP Paribas Fortis a dû évacuer quelque 2.500 articles de bureaux sur dix jours », se souvient Filip Van Mullem. One table, one company À l'instar d'HU-BU, quelques autres associations et entreprises s'activent dans ce créneau. Le programme du Brussels Waste Network (BWN) de BECI œuvre à relier ces différentes initiatives pour offrir un panel de solutions complètes aux entreprises bruxelloises. Le réseau Ressources – la fédération des entreprises d’économie sociale active dans le domaine de la réutilisation – a initié dans le cadre d’une activité du BWN un début de collaboration avec HU-BU. Avec, sur le terrain, du mobilier récupéré par des associations membres de Ressources comme Oxfam ou Les Petits Riens.

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