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ENTREPRENDRE Le carré d’as du procès 1) Je sais ce que je dois demander au juge 2) La décision qu’il rend va résoudre définitivement mon problème 3) La décision du juge est susceptible d’application concrète 4) Ma demande est prouvée avec certitude Le facteur économique est très présent dans la mise en œuvre d’une stratégie de résolution du conflit, même s’il ne faut pas minimiser la dimension humaine. Chercher à convaincre ou à imposer n’amènera pas une solution pérenne, comme l’a indiqué Georges Hanot, médiateur et fondateur de Con-Sent ADR. Ce n’est pas la démarche qu’adopte la médiation. Barney Jordaan, professeur à la Vlerick Business School, a insisté quant à lui sur l’importance de la bonne information des parties sur tous les éléments du conflit. Et sur la nécessité de ne pas limiter la médiation aux seules parties. Il est en effet parfois nécessaire d’impliquer d’autres personnes qui influencent ou agissent indirectement sur l’une ou l’autre des parties. Point clé, comme nous le découvrirons dans l’étude de cas ! Tout litige est mauvais pour l’entreprise : son issue est incertaine, son coût élevé... Pourtant, il est difficile de convaincre les décideurs d’avoir recours à la médiation. Le « cube 3D » : un outil ludique de médiation. Helena De Backer et Gérard Kuyper, avocats et médiateurs, s’interrogent : pourquoi si peu d’entreprises choisissent-elles la médiation, alors même qu’elle a fait ses preuves ? Le problème n’est pas peut-être pas juridique mais économique. Et de dresser un parallèle avec le secteur médical : face à un conflit, le client attend une réponse comme le patient face à la maladie attend du médecin le bon diagnostic. C’est un marché de confiance. Tous les paramètres – management, économique, humain, information – doivent être analysés et combinés, pour déterminer la stratégie utile à la résolution du conflit. L’outil pour y arriver : le cube 3D proposé par bMediation. Meilleure information, meilleure vision À travers plusieurs séries de questions ciblées sur ces quatre paramètres (« Combien suis-je prêt à payer réelPour Helena De Backer, la médiation apporte la force et la dynamique d’un tiers : le médiateur. Raison pour laquelle elle propose de l’essayer pour s’en convaincre ! Ce que les participants n’ont pas tardé à faire puisque la suite du programme leur proposait de participer à une étude de cas. Réunis en quatre groupes de travail et accompagnés par un modérateur, ils ont eu à connaître d’un différend commercial assez classique, de prime abord. L’objectif était de les amener à déterminer, au vu des éléments portés à leur connaissance, le mode de résolution du conflit le mieux adapté. Première étape, déterminer les différents modes de résolution susceptibles d’être retenus : le procès, l’arbitrage, la médiation, l’expertise amiable, la négociation, ou encore la conciliation. Étude de cas : Sirin vs. Alkonost Sirin est une société familiale. Son produit principal, à base de méthyl-cellulose, permet d’extraire l’humidité des systèmes pneumatiques. Sirin se fournit auprès d’Alkonost depuis de nombreuses années, pour un montant annuel de 250.000 €. Saskia Mermans, présidente de l’IJE. Alkonost est une société de taille moyenne. Son fournisseur habituel a cessé la fabrication de méthyl-cellulose. Il a choisi un nouveau fournisseur, a envoyé une fiche de données de sécurité et un échantillon du produit à Sirin. La formule contient deux atomes d’hydrogène suppléBECI - Bruxelles métropole - mars 2016 43 lement ? », « Je prends plaisir au conflit. Je veux me faire respecter et punir : vrai ou faux ? », ou encore « Est-ce mon premier litige de ce type ? Avec cette personne ? En général ? »), il va être possible de déterminer la stratégie la mieux appropriée pour résoudre le conflit : la médiation ou le procès (principalement). Le cube 3D permet de se tourner vers le procès en toute connaissance de cause (voir encadré). Une des questions du cube 3D, cruciale dans de nombreux litiges comme l’a souligné Gérard Kuyper, est le facteur temps : les entreprises ne peuvent pas attendre ; leurs clients, leurs salariés et leurs fournisseurs non plus. La survie économique des entreprises est souvent en jeu. Or, l’absence d’élasticité de la justice, telle que nous la connaissons aujourd’hui (manque de juges, arriérés judiciaires…) n’offre pas une solution adéquate.

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