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SALES & MARKETING De la bonne idée à l’entreprise Créer une entreprise n’a sans doute jamais été aussi facile. Mais entre la création et le développement d’une entreprise, il y a plus qu’un pas, il y a un long parcours semé d’embûches. Comment détecter les projets qui ont le plus de chances d’aboutir ? Quelle est l’importance de l’idée ? Du business plan ? Nous en avons débattu avec trois fins observateurs et acteurs du monde de l’entrepreneuriat. Olivier Fabes C omment évaluer la valeur d’une idée d’entreprise ? Comment savoir si elle est « bankable » ? Rien de tel que de poser la question à un banquier … « On ne peut jamais juger de la pertinence d’une idée ou d’un projet d’entreprise sur la base d’un seul élément. Le ‘business plan’ (ndlr : en gros, comment l’entrepreneur compte transformer son idée en une entreprise qui gagne de l’argent) reste important et même indispensable, mais il n’est pas suffisant. On sait très bien qu’un business plan est rarement respecté et souvent surpondéré », prévient Pierre Wattiez (KBC Brussels). Dès lors, « un point essentiel pour nous est de sentir que le projet s’inscrit dans un environnement plus large, qu’il soit partagé au sein d’un réseau de personnes qui peuvent le porter à long terme et accompagner l’entrepreneur tout au long de son parcours. Nous sommes très attentifs à la base de contacts divers que le ‘starter’ aura déjà construite et qui lui permettra de ‘décloisonner’ le projet. » S’entourer, si possible de « seniors » Premier conseil, donc : quel que soit votre « pedigree », entourez-vous de personnes, ne fût-ce que deux ou trois, qui peuvent réellement challenger votre projet au sein d’un « advisory board », même informel. Et préférez des gens d’expérience, avec un profil « senior ». « Ces personnes qui ont de la bouteille ont développé leur intuition à force de rencontrer énormément de gens dans des secteurs très différents. J’en connais un dont l’avis sur des projets d’entreprise, dans trois quart des cas, s’avère juste », souligne Olivier Kahn. « Un pas important a été franchi dans la jeune histoire d’eDebex lorsPierre Wattiez et Olivier Kahn qu’une personne nous a mis en contact avec l’ancien CEO de l’assureur-crédit Euler Hermes (ndlr : Jean-Luc Louis). Il a accroché à notre idée. Le fait que quelqu’un d’aussi rationnel ne ferme pas la porte a été très motivant. Entretemps, il est devenu administrateur indépendant d’eDebex », abonde Xavier Corman. Les gens d’expérience forcent les entrepreneurs, souvent débordés par leur enthousiasme, à sortir le nez du guidon. L’idée ne vaut rien « Une idée sans un plan n’est jamais qu’un vœu » : l’adage est souvent répété lors des Startup Week-ends et autres événements axés sur la création d’entreprise. « Qui peut réellement juger de la valeur d’une idée ? Les projets qu’on croit rentables ne le sont pas et inversement. Si Coca-Cola devait se lancer aujourd’hui, peu seraient prêts à parier sur sa réussite. À l’inverse, beaucoup trouvent Twitter génial, mais la société peine à être BECI - Bruxelles métropole - mars 2016 15

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