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TOPIC Les ZEMU ont pour ambition de réussir cet équilibre entre activité économique et habitat. Le projet Gryson, à Anderlecht, combinera des ateliers et logements étudiants juste à côté du Céria, par exemple. Le projet City Gates, de son côté, sera composé de quatre îlots et on y retrouvera – en plus des entreprises – plusieurs centaines de logements, une école, une crèche, un hall sportif, une place publique… Benjamin Cadranel Depuis les années 70, le monde du travail a fortement changé. De l’industrie, on est passé à un secteur de plus en plus tertiarisé. Les anciens sites industriels deviennent aujourd’hui des parcs d’affaires avec de nouvelles typologies de bâtiments. « Dans le cadre de City Gates, un BAM (Bâtiment à affectation multiple) verra aussi le jour. Le BAM est un concept venu d’Amsterdam : comme son nom l’indique, la typologie du bâtiment permet d’y faire différentes choses. C’est la preuve que, si un bâtiment a été bien pensé, toutes les fonctions y sont possibles », avance Benjamin Cadranel. « Dans le futur, on devra de plus en plus miser sur la modularité : l’usager devra avoir une certaine marge de manœuvre dans ce qu’il va faire du bâtiment qu’il choisit d’occuper. » Degré de disponibilité des terrains à Bruxelles* Disponible Apparemment disponible 18 % 23 ha 37 % 47 ha les terrains sont commercialisés. les terrains n’ont aucun usage apparent ; il s’agit de friches. Potentiellement disponible 40 % 51 ha les terrains ont un usage peu intensif mais peuvent facilement devenir disponibles (des parkings, des aires de manœuvre, un stockage à l’air libre,… p.ex.). Hypothétiquement disponible 5 % 6 ha les terrains sont utilisés (sans être bâtis) ; ils ne deviendraient à nouveau disponibles qu’en cas d’importantes mutations immobilières. * Bilan 1997-2013 de l’Observatoire des Activités Productives Zones tampon, bureaux vides… Certains grands parcs industriels ont été aménagés depuis près de quarante ans. L’étalement de leurs bâtiments pose de plus en plus question face à la pénurie de terrains constatée. Une suppression progressive des zones de recul et des zones tampon autour des bâtiments permettrait d’étendre notablement (30 % environ) ces derniers. Cette mutation urbanistique pourrait être intéressante pour les entreprises existantes qui veulent s’étendre. « Mais cela dépend le plus souvent des prescriptions urbanistiques, auxquelles on ne peut déroger aussi facilement », précise Philippe Antoine. Philippe Antoine En parallèle avec la diminution de la surface disponible, de nombreux espaces de bureaux sont actuellement vacants à Bruxelles. Peut-on trouver là une piste de solution ? « Oui et non », répond Philippe Antoine. « La difficulté est que, pour de l’activité productive, la majeure partie des bâtiments vides n’est pas compatible avec l’activité. Il faut pouvoir faire entrer des camions de livraison, avoir des plateformes de chargement, des monte-charge, etc. Et souvent, il n’y a pas assez de hauteur sous plafond. Dans le meilleur des cas, les rez-de-chaussée sont exploitables, mais pas les étages. Il est plus facile de reconvertir des espaces de bureaux vides en logement. Rien que l’an dernier, 65.000 m² d’anciens bureaux ont été transformés en logements en Région bruxelloise. » Chaque mètre carré compte Les mutations de ces cinquante dernières années ont bouleversé la place de l’industrie dans nos sociétés et particulièrement dans les villes. L’industrie lourde, exigeante en termes d’espace et de charroi, est devenue inadaptée au développement urbain. Par contre, une industrie plus légère et tournée vers les besoins urbains est nécessaire. Les conclusions de l’Observatoire des Activités Productives indiquent que, malgré une perte des surfaces destinées à ces affectations, la Région compte encore plus de 4.730.000 m² de bâtiments pouvant abriter ces activités. « Dire qu’il n’y a plus de place pour les entreprises à Bruxelles est un raccourci un peu facile. Mais il faut rester attentif et utiliser au mieux chaque mètre carré. Reyers, Delta, Josaphat, la gare de l’Ouest… Dans chacune des 10 zones prioritaires définies par la Ville, il est possible d’imaginer et de développer des projets mixtes. À Bruxelles, le territoire du Canal offre également encore bien des opportunités pour les acteurs économiques désireux de s’installer au cœur de la capitale. La solution ne passe pas uniquement par des plans d’affectation du sol mais également par une volonté commune de mener un projet à bien », conclut Philippe Antoine. ● BECI - Bruxelles métropole - février 2016 29 R.A. R.A.

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