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EDITO Passez-moi Bruxelles Après la sidération des attentats, après la colère et la tristesse, passé l’angoisse du Brussels lockdown et l’alerte du Nouvel An, le moment semble venu de tirer un premier bilan et quelques leçons. Quel a été, pour Bruxelles, l’impact économique de la menace terroriste ? 50 millions d’euros ? 62 millions ? 145 millions ? Qui dit mieux ? Nous refusons quant à nous d’entrer dans le jeu des estimations jetées à la tête du public, qui ne font qu’alimenter la sinistrose ambiante – ce que recherchent d’ailleurs les terroristes. Des chiffres, bien sûr, nous en avons. Nous les avons collectés auprès des entreprises et de nos partenaires. Et nous les prenons pour ce qu’ils sont : un outil de diagnostic et d’orientation des décisions. Nous les avons donc partagés avec ceux à qui ils sont vraiment utiles ; en premier lieu avec les décideurs du gouvernement bruxellois. L’économie bruxelloise a souffert de la menace, c’est une évidence : l’horeca, l’événementiel, le commerce, le transport aérien, le tourisme ont subi des pertes qu’ils ne pourront probablement pas récupérer. Sans du tout les minimiser, il faut cependant les mettre en perspective : à l’échelle de la Belgique, on est sans doute bien en-dessous d’un dixième de pourcent de PIB ; ce n’est certainement pas négligeable, mais cela reste supportable. Rappelons que, même si Bruxelles a vécu une grave menace, qui a imposé des mesures exceptionnelles, elle n’a pas connu d’attentat sur son sol – fort heureusement. Selon toute vraisemblance, on peut espérer que l’impact économique se dissipera rapidement, comme cela a été le cas pour les villes occidentales frappées par des attentats ces dernières années, à New York, Madrid ou Londres, où l’économie s’était rétablie dans un délai de trois à quatre mois. À plus long terme, nous devons penser notre résilience face à une menace qui risque de persister D’une part, il faut améliorer la communication publique – laquelle, il faut le reconnaître, a été désastreuse, imprécise et parfois contradictoire, sans doute par manque de préparation. Sur ce terrain, il faut répondre à l’émotion par la raison. D’autre part – tapons sur le clou – il faut renforcer l’image de Bruxelles. Si Paris va se relever des attentats, c’est précisément « parce qu’elle sera toujours Paris ». Quelques indices donnent à penser que Bruxelles est aujourd’hui une destination « qui monte » – le New York Times l’a qualifiée récemment de « nouveau Berlin » pour sa créativité, et l’agence koweïtienne Kuna la décrit comme une ville « qui gagne rapidement en réputation ». Il faut capitaliser sur de telles opportunités. À cet égard, on peut saluer la campagne d’image #Call Brussels et celle que s’apprête à lancer Atrium sur les commerces du Pentagone. De même, la tournée mondiale projetée par Charles Michel pour « vendre » la Belgique. Autant d’initiatives qui vont dans le bon sens. Thierry Willemarck, Président de BECI BECI - Bruxelles métropole - février 2016 1

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