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TOPIC LES ENTREPRISES QUI FONT BRUXELLES Inovyn, leader des chlorovinyles, entre Londres et Bruxelles Inovyn a fait son apparition dans le Top 50 des entreprises basées en Région bruxelloise, sur base du chiffre d’affaires. Le nom ne vous dit sans doute pas grand-chose, et pour cause : il s’agit d’une nouvelle entreprise. À vrai dire une co-entreprise, résultat de la fusion effective, cet été, des activités dans les chlorovinyles du géant belge Solvay et de son homologue suisse Ineos, également leader mondial dans les produits pétrochimiques. Olivier Fabes L es chlorovinyles comprennent le PVC – 3e plastique le plus utilisé au monde – la soude caustique et les dérivés du chlore. 50 % Solvay pour 3 ans Inovyn, bien qu’ayant son siège social à Londres, conserve des liens étroits avec la Belgique et Bruxelles, vu que la moitié du « board » vient de Solvay. La joint-venture, en plus d’intégrer tous les actifs européens de Solvay en matière de chlorovinyles, hérite en outre des activités de PVC détenues auparavant par Solvin, elle-même jadis une co-entreprise entre Solvay (75 %) et BASF (25 %). Quatre des 18 usines d’Inovyn sont situées en Belgique, à Anvers, Jemeppe et Tessenderlo. La joint-venture emploie dans notre pays 820 collaborateurs (sur quelque 4.300 dans le monde). Les bureaux de Bruxelles, à Neder-Over-Heembeek, emploient quelque 140 employés, dans des fonctions opérationnelles et commerciales. Inovyn y a également hérité de Solvay un « important centre de recherche et innovation », nous explique Roger Mottram, responsable communication de la toute jeune co-entreprise. N’ayant pas encore un exercice comptable complet à son actif, Inovyn reste très prudente quant au chiffre d’affaires réalisé en Belgique, mais indique pouvoir compter sur « un marché majeur, avec une base de clients bien établie ». Le bassin pétrochimique du port d’Anvers constitue notamment un débouché important Chris Tane, CEO d’Inovyn BECI - Bruxelles métropole - janvier 2016 25 pour l’entreprise, qui lui fournit des produits chimiques de base. Un PVC de plus en plus omniprésent Quel est l’avenir d’un produit « mature » comme le PVC ? « Le PVC est surtout utilisé dans la construction – pour des portes et fenêtres, des sols, des structures de plafond, des isolants de câble, etc. À court terme, la demande tend à fluctuer en fonction de l’état de santé du secteur de la construction. Toutefois, à plus long terme, le PVC est appelé à jouer un rôle de plus en plus important pour répondre à un certain nombre de défis. » Roger Mottram pense par exemple au vieillissement de la population : « Les produits en PVC sont les plus utilisés pour les équipements médicaux – poches de sang, cathéters, etc. – ainsi que pour les emballages pharmaceutiques. Ils sont également largement utilisés dans les hôpitaux, sous forme de revêtements de sols ou de cloisons murales, pour limiter le nombre de bactéries. » À en croire le porte-parole d’Inovyn, le PVC serait un produit « pauvre en carbone », certainement par rapport à d’autres plastiques. Il serait surtout de plus en plus utilisé pour des applications qui améliorent l’isolation et l’efficacité énergétique. Par exemple, pour rendre les voitures plus légères et donc moins polluantes. « Le fait que nos produits soient ‘traditionnels’ et bien établis ne nous empêche pas d’être un leader sur le plan de l’innovation. Nos produits sont également appelés à jouer un rôle croissant dans la vie quotidienne : dans le traitement et le transport de l’eau pour éviter la propagation de maladies infectieuses, par exemple. De nombreux médicaments sont issus du chlore. » Les relais de croissance futurs pour Inovyn semblent donc nombreux, avec de belles retombées en perspective pour ses activités en Belgique et à Bruxelles. Gageons que le fait que Solvay se soit engagée à sortir dans trois ans de la co-entreprise (en échange d’un paiement futur estimé à 280 millions d’euros, complémentaire aux 150 millions déjà reçus), faisant d’Ineos le seul propriétaire à terme, n’aura pas d’impact sur l’ancrage belge d’Inovyn… ● R.A.

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