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Formation professionnelle Du stage au métier Faire de Bruxelles la capitale de l’esprit d’entreprendre et renverser le paradoxe bruxellois (pour que l’emploi et la richesse créés à Bruxelles profitent d’abord à sa population) : telle est la vision qui sous-tend la Stratégie 2025 adoptée par le gouvernement régional, définie et mise en œuvre avec les partenaires sociaux. BECI et ses membres y prennent part, notamment à travers la promotion des stages et par le volontariat d’entreprise. O ctobre 2014 : quelques mois après les élections régionales, un sommet social réunit le nouveau gouvernement et les partenaires sociaux bruxellois. But : définir une stratégie de redynamisation de l’économie et de l’emploi à 10 ans. Ce sera la Stratégie 2025, adoptée en juin 2015, déclinée en 18 objectifs et 160 chantiers, avec un fil rouge : croiser les politiques d’emploi, d’économie, de recherche, de formation et d’enseignement. Un levier indispensable pour vaincre le désormais célèbre « paradoxe bruxellois » : celui d’une ville créatrice d’emploi et de richesse (700.000 emplois et le 2e PIB/habitant parmi les Régions d’Europe), mais qui souffre d’un taux de chômage élevé (18 %, mais surtout 26 % par les jeunes) alors que de nombreux emplois restent vacants (78 fonctions « critiques » recensées par Actiris). Ce paradoxe, c’est la traduction d’une inadéquation entre les profils recherchés par les employeurs et les qualifications des demandeurs d’emploi. En cause : le retard et le décrochage scolaires, le manque de bilinguisme (ou de multilinguisme), la dévalorisation des filières techniques et professionnelles, certains choix d’études dans des filières peu porteuses d’emploi… Bref : une certaine déconnexion entre le monde de l’enseignement et de la formation et le monde de l’entreprise. Rapprocher ces deux mondes est un enjeu crucial pour Bruxelles. C’est l’un des objectifs de BECI, et c’est le sens de son implication dans la Stratégie 2025. « Nous y apportons notre expertise, qui est aussi celle des secteurs, dont nous sommes naturellement très proches. Nous connaissons leurs besoins et leurs outils », indique Bouchra El Mkhoust, conseillère BECI, qui poursuit : « Nous faisons partie d’une task force avec les partenaires sociaux. Notre tâche est plus particulièrement de valoriser les dispositifs de stages à Bruxelles, les simplifier, les rendre plus accessibles et les faire évoluer – parce que la société évolue et les métiers avec elle. » Pour atteindre ces objectifs, BECI dispose notamment de sa plateforme MonStage.be, qui recense les offres et demandes de stages en entreprise. Les stages offrent en effet un excellent outil qualifiant : ils permettent aux candidats de « concrétiser » l’enseignement qu’ils ont reçu, de se familiariser avec les réalités du travail en entreprise et d’enrichir leur CV – voire de décrocher un premier job. « Sans que nous ayons beaucoup communiqué, la plateforme est bien alimentée en offres et bien fréquentée. Sur le deuxième trimestre 2016, nous avons recensé plus de 22.800 visites, 165 nouvelles entreprises inscrites, 460 nouveaux candidats et 240 offres publiées », détaille Bouchra El Mkhoust. « Ce que nous remarquons par ailleurs, c’est la surreprésentation des profils qualifiés parmi les demandeurs : 82 % sont bachelors ou détenteurs d’un master, pour seulement 3 % issus de l’enseignement en alternance ; c’est trop peu. Il y a peut-être de ce côté une méconnaissance de la plateforme ou une ‘barrière psychologique’ à franchir. En règle générale, on constate que les professions qualifiantes, plombier ou électricien par exemple, sont très peu présentes sur les réseaux sociaux, alors que les besoins existent, surtout dans certaines fonctions où les employeurs ont du mal à recruter. Ce public sera notre priorité pour l’année à venir. » Par ailleurs, selon Bouchra El Mkhoust, les pénuries dans certains métiers ne sont pas sans rapport avec les stéréotypes de genre. « Le lien est même très clair dans beaucoup de métiers, étiquetés ‘féminins’ ou ‘masculins’ : couturier, mécanicienne, ingénieure... Si l’on pouvait renverser cette disparité des genres, ce serait gagnant pour tout le monde : on ferait reculer les préjugés, on répondrait à des besoins et on créerait de l’emploi ! » Dans ce sens, BECI a également lancé le projet « Mon job, mon choix », qui met en valeur des hommes et des femmes qui ont fait des choix de carrière atypiques. Deux événements sont prévus à l’automne, dont les dates sont à confirmer : le Stage Network Event et une rencontre-débat sur les métiers et les stéréotypes. n 33 - RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016 | BECI rapport 2016

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