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© Thinkstock Prévenir les risques, un luxe ? SÉCURITÉ Une nouvelle réglementation sur la prévention des risques est entrée en vigueur et elle insiste sur les risques psycho-sociaux dans les entreprises. Quels sont les devoirs des employeurs, face à une législation sans cesse plus complexe ? Et quel est l'intérêt d’une politique de prévention ? Nous avons rencontré quatre experts de deux sociétés spécialisées en la matière : Axa et Partena. Adrien Dewez A ujourd'hui, la nouvelle législation sur la prévention des risques couvre des domaines très divers : les accidents de travail bien sûr, mais aussi l'ergonomie, l'adaptation du lieu et du poste de travail, le stress... Les dispositions légales s'articulent autant sur la protection physique que psychique des employés, soit une approche qui se veut globale. Et le législateur demande à l'employeur de ne pas se contenter d'une politique réactive face à un accident, mais bien préventive. Car si les accidents au travail diminuent chaque année, « nous recensons 70 à 80 accidents mortels par an en Belgique », selon Marie-Pierre Dawance d'Axa. Le nombre de maladies psycho-sociales, lui, augmente. La cause est à chercher « dans la désindustrialisation de la Belgique et la part croissante de métiers intellectuels », décrit Rony Baert, General Counsel chez Partena. Les maladies psycho-sociales deviennent donc un problème de plus en plus aigu, et ce, pour toutes les entreprises. Selon une étude menée par Wolters Kluwer, la moitié des travailleurs négligeraient leur propre bien-être afin de terminer une tâche à temps. De plus, seuls 17 % des sondés déclarent qu'une politique en la matière est bien diffusée au sein de l'entreprise. Pour un employeur, surtout, il importe de correctement mesurer l'impact économique que représentent la maladie et l'absentéisme. Selon Dirk De Clercq, Safety Manager chez Partena, « les coûts indirects sont de facteur trois par rapport aux coûts directs » d'une personne absente. Par coûts indirects, on entend la charge de travail supplémentaire chez les collègues, la perte de connaissance au sein de l'entreprise... 26 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2015 Agir, oui, mais comment? La politique à mener en matière de prévention, en particulier en ce qui concerne les risques psycho-sociaux, est délicate et doit être adaptée en fonction de l’entreprise concernée. « Pour mener une véritable politique de prévention, il faut convaincre le dirigeant. Tant qu'il n'est Les coûts indirects de l’absentéisme sont de facteur trois par rapport aux coûts directs. Dirk De Clercq (Safety Manager Partena) pas convaincu, la politique restera limitée. Plus que du temps et des moyens, il faut de la volonté », dit-on chez Axa. Pour Dirk De Clercq, « Il est nécessaire de prévoir un plan d'action global sur cinq ans et un plan d’action annuel avec des objectifs et un budget. Évidemment, les moyens et les objectifs dépendent de la taille et du risque de l'entreprise, mais le temps prévu pour le conseiller en prévention est défini avec l'employeur et le comité dédié à cette thématique. » R.A.

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