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SPEAKER’S LE MOIS POLITIQUE ET SI, EN FAIT, TOUT ALLAIT BIEN DANS CE PAYS ? Il y a un an, le Gouvernement Michel prêtait serment. À l’époque, beaucoup doutaient de sa pérennité. Il est pourtant toujours là et affiche sa détermination. Résolue ? L’opposition a en tout cas modifié son attitude. Finis les coups de poings sur la table, les blocages de séances au Parlement, les références permanentes aux années noires de l’occupation… Waouw, ce calme fait du bien. Place désormais à des arguments de fond sur le budget, les mesures annoncées. De la vraie politique, en somme. L’obsession martelée par le premier Ministre – « jobs, jobs, jobs » – est la meilleure réponse à nombre de problèmes rencontrés par nos concitoyens, notre jeunesse, nos entreprises. La réponse de l’opposition a fusé : un cinglant « taxes, taxes, taxes ». Cette réponse a un double mérite. D’abord elle fait sourire, c’est toujours bon. Mais surtout, elle oppose la dynamique et la stratégie fédérales à celles des Régions, qui reviennent plutôt à miser sur le portefeuille pour soutenir la croissance. Ce débat droite-gauche, certes toujours résumé et manquant de subtilité, a le mérite d’être intelligible. Restons prudents Ne nous amusons toutefois pas trop vite de ceux qui ont simplement estimé que l’attelage Michel n’arriverait pas à bon port aussi aisément qu’annoncé. Dans bon nombre de pays, les sorties de leaders N-VA sur les migrants, la demande d’excuses du Secrétaire d’État Francken à ceux qui avaient critiqué sa politique, la présence d’un vice-premier Ministre à l’anniversaire d’un collaborateur notoire… Bref, tout ça aurait provoqué des tensions internes au gouvernement. Des têtes auraient dû tomber. Pas chez nous, mais ça pourrait changer. Ajoutons à cela les sondages, franchement mauvais pour la N-VA. Les derniers en date promettent aux nationalistes de 6 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2015 Finis les coups de poings sur la table, les blocages de séances au Parlement, les références aux années noires de l’occupation… Place à des arguments de fond sur le budget, les mesures annoncées. De la vraie politique, en somme. perdre 5 sièges au parlement fédéral en cas d’élection. On a vu des partis paniquer pour moins que ça. Au point de faire tomber un gouvernement ? Personne n’y a intérêt. Mais la politique a souvent ses raisons que la raison ignore. À propos du gouvernement fédéral, on s’est un instant demandé s’il avait vraiment raison de lancer la polémique à propos de « sabotages » réalisés par des syndicalistes du rail. Visiblement frustré que la police lui interdise de bloquer les trains de ses collègues non-grévistes, l’un d’eux a expliqué qu’il aurait suffi, pour éviter lesdits sabotages, de les « laisser faire grève, normalement et comme toujours avec piquets ». En entendant ça on s’est dit qu’en fait, tout était dit. Au rayon bruxello-bruxellois, il arrive que de beaux projets soient oubliés ou mis au frigo. L’extension du métro vers le parking C du Heysel, ou celui du métro aérien entre Tour et Taxis et la gare du Nord, l’ont été lors de la confection du dernier budget. Un choix présenté comme « de bon père de famille », vu le coût engendré. On se dit pourtant que beaucoup de pères de familles apprécieraient un métro plus développé à Bruxelles. Pour eux comme pour leurs enfants d’ailleurs. ● | Michel Geyer CORNER

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