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TOPIC Services bruxellois : quels atouts ? INTERNATIONAL Par définition, l'exportation de services requiert un déploiement de ressources humaines plus important que dans le cas des biens : détachement de personnel, ouverture de succursale, connaissance des marchés étrangers, risques divers... Ce qui suppose du conseil, de l'accompagnement et du financement des entreprises candidates à l'exportation. Bruxelles peut-elle faire mieux en la matière et comment ? Tour d’horizon avec la Secrétaire d'État bruxelloise au Commerce extérieur, Cécile Jodogne. Propos recueillis par Vincent Delannoy Bruxelles Métropole : Vous avez identifié l’urbanisme et l’architecture comme secteurs porteurs. Pourquoi ? Cécile Jodogne : Par ma formation et mon expérience professionnelle, il s’agit de l’un de mes domaines d’expertise. C’est indéniable, Bruxelles dispose d’un grand savoir-faire en la matière, que nous présentons lors d’événements à l’étranger comme le Mipim de Cannes. À Tour & Taxis s’est tenu le salon Realty. Certaines missions économiques auxquelles je participe présentent un volet spécialement focalisé sur l’urbanisme et l’architecture. À Milan en octobre, un séminaire portait sur l’architecture et notre délégation a visité des bâtiments milanais exemplaires. La mission princière à Vancouver-Seattle offrait également des opportunités : il s’agit de villes à forte croissance démographique avec un potentiel de création de logement très élevé. Et l’alimentation et l’horeca ? Nous avons à Bruxelles des produits alimentaires de luxe qui se vendent très bien dans les pays émergents et dans le Golfe, comme j’ai d’ailleurs pu le constater lors de la mission princière au Qatar et aux Émirats Arabes Unis. Nos spécialités culinaires bruxelloises sont également très appréciées au Japon, ce dont j'ai encore fait récemment l'expérience lors de ma récente mission à Nagoya et Tokyo. Bruxelles est une ville de tourisme et de congrès. La régionalisation du tourisme nous permet de travailler davantage encore de concert avec VisitBrussels pour l’attraction d’investissements, d’entreprises internationales, d’ONG, de congrès et d’événements à Bruxelles, ce qui bénéficie directement au secteur horeca de notre Région. Vous évoquez également les sciences de la vie et l’audiovisuel. Bruxelles compte trois hôpitaux universitaires et de nombreuses implantations qui y sont liées. Autour de ceux-ci se sont développés des incubateurs permettant à de nombreuses start-ups de se développer dans le secteur des biotechnologies. Or, dans un tel secteur de pointe, le développement passe très rapidement par l’international. Quant à l’audiovisuel en Belgique, le tax shelter crée des conditions très propices à la production. Par ailleurs, le développement du pôle média à Reyers est un vrai appel aux investissements étrangers dans ce secteur. Cécile Jodogne, en mission économique à Dubaï, au mois de mars dernier. Vous croyez aussi fortement à l’arbitrage… Pour une raison assez simple. Il y a une nouvelle disposition dans le code judiciaire belge, entrée en vigueur le 1er septembre 2013 ; elle crée les conditions idéales pour le développement de Bruxelles comme place d’arbitrage. Une procédure d’arbitrage de litige commercial international qui se déroule à Bruxelles implique des retombées importantes avec des locations de salles, des nuitées d’hôtels, du catering, des demandes de services de dactylo et de traductions, pour des procédures qui durent en général plusieurs jours, voire plusieurs semaines. 16 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2015 Que fait Bruxelles Invest & Export dans le domaine particulier des services ? BIE mène une réflexion pour intégrer de manière plus spécifique la promotion de l'exportation de services dans son plan d'action 2016. Cela dit, BIE souligne toute l'importance des services dans une série de secteurs qu'elle soutient par ses actions et son accompagnement, comme ceux des TIC, de la construction, de la biotechnologie, en plus des secteurs des services proprement dits comme ceux de la consultance, du lobbying, des banques, etc. ●

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