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SPEAKER’S LE MOIS POLITIQUE ON VA VOIR CE QU’ON VA VOIR ! L’été s’achève, la rentrée ouvre un paquet de « suites de » dans les dossiers entamés en grande pompe. Et dont on va vraiment pouvoir évaluer l’évolution. Il l’a dit, il l’a fait. Le gouvernement fédéral nous a pondu son « tax shift ». Rien de moins que LA mesure emblématique de la bande à Michel. L’histoire fut finalement bouclée durant les vacances, c’est à dire en catimini. De quoi limiter l’idée qu’il s’agit en fait d’un « tax pschiit » ? Baisser des cotisations patronales est toujours bien vu par les créateurs d’emplois. Mais la mesure eût pu être annoncée lors de n’importe quel conclave budgétaire. Pareil pour les autres du paquet. L’important est ailleurs : l’efficacité de la mesure se jugera, comme le reste, sur le long terme. Et quand bien même elle serait diablement efficace, elle n’en restera qu’une mesure parmi d’autres. Dans la tête du grand public, la fiche de paie compte autant que les déclarations parfois tapageuses dont sont capables les politiques. Et ce gouvernement en a – hélas – un peu le secret : Jacqueline Galant et les chiffres, Charles Michel estimant n’avoir rien à voir avec la NVA (avant les élections, on s’entend), Jan Jambon et le drapeau belge dans son bureau, Théo Francken et les migrants… ‘Tention mesdames et messieurs les Ministres, l’électeur a parfois de la mémoire. À bien y penser, cette remarque vaut autant pour les Ministres que pour l’opposition. Laurette Onkelinx aura certainement du mal à se défaire de son image de passionaria tapant du poing sur son banc à la Chambre. Pareil pour Benoît Lutgen et ses comparaisons courantes et, disons…, rapides entre | Michel Geyer revu lorsque, passés les beaux jours et les fiestas estivales, les automobilistes, les entreprises et ceux qui y travaillent, les riverains (oui, eux aussi) n’en pourront plus des embarras ? Peu probable. L’argument développé par la ville pour avancer seule et en vitesse a le mérite d’être légitime : en Belgique, quand on attend que la concertation fasse son œuvre, les gros dossiers urbanistiques prennent l’eau. Voyez le RER, pour n’en citer qu’un. Reste qu’à la fin de l’été on sent comme une odeur gênante, celle de la crasse et des plaintes, qui commencent à se faire entendre. C’est aussi cela le drame de l’énergie en politique. Quand on avance seul, on assume seul les reproches légitimes. aujourd’hui et les années 40 (« nuts », « collabos » ou plus récemment « négationniste »). Magasins ouverts On verra aussi sous peu ce que donne vraiment le piétonnier bruxellois. Inaugurée en grande pompes juste avant les premiers départs en vacances, l’artère pédestre n’a pas manqué de provoquer un fameux paquet de bouchons alentour dès le lundi suivant. Et même au-delà. D’autres embarras suivront. Qu’importe, Yvan le Terrible voulait avancer, créer le plus grand piétonnier d’Europe. C’est fait, et ça correspond à la promesse de dynamisation. Ce piétonnier sera-t-il agrandi si une autre ville décide de faire encore mieux que Bruxelles ? Et surtout, sera-t-il Ah oui, avant de conclure. On sourit (quand même) de voir que l’ami Grégor Chapelle, big boss d’Actiris, a omis rentrer son annuelle déclaration de mandats et de patrimoine – une déclaration qui doit servir à éviter les conflits d’intérêts et favoriser la transparence. L’obligation incombe donc à tout ce que le pays compte de mandataires publics (un paquet de monde, vous l’imaginez). Chapelle le reconnaît lui-même : cet oubli est un comble vu l’intérêt qu’il jure porter à la transparence en politique. Ou bien serait-ce plutôt un acte manqué ? L’ambitieux jeune homme doit sans doute faire plus « vieille école » s’il veut que son parti lui fasse vraiment confiance et lui offre un défi à sa mesure d’ici quelques années. ● CORNER 4 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2015

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