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TOPIC lisation permettant une gestion intelligente du trafic. Des capteurs envoient des informations en temps réel à la centrale. En fonction des données reçues, celle-ci commande les feux afin de fluidifier la circulation, en tenant compte des routes fermées ou des accidents. Mais il faudrait un plan de mobilité sur au moins 10 à 15 ans pour assurer une continuité. Avec des possibilités d’évolution tous les 4 à 5 ans, puisque les conditions peuvent changer rapidement. Bruxelles a besoin d’une vision à long terme, indépendante de la législature. C’est le cas à Berlin, où nous avons collaboré avec la ville sur un plan complet de mobilité. » plus indépendantes, pour devenir totalement autonomes en 2025. » Thierry Willemarck (Touring) La voiture connectée L’utilisation de la voiture restera incontournable à Bruxelles, à moyen terme du moins. Pour réduire l’engorgement des villes, les entreprises misent sur les nouvelles technologies. Premièrement, les offres de voitures partagées se multiplient : Cambio et Zencar permettent de réserver des véhicules en ligne. Cette solution devrait séduire durablement le portefeuille des conducteurs, sachant qu’une voiture n’est utilisée en moyenne que 15 % du temps. Le bénéfice est également écologique puisque ces services utilisent de plus en plus des sources d’énergie non polluantes. Une généralisation de ce partage devrait améliorer les conditions de circulation, car cela devrait également encourager et faciliter le covoiturage. Le secteur a de l’avenir. Diether Claeys, directeur des ventes aux sociétés chez Toyota, en est convaincu : « Nous avons implanté un parc de 2000 Yaris hybrides partagées au Québec. Une application permet de réserver un véhicule, que l’on fait démarrer à l’aide de son smartphone. Un projet similaire sera développé à Bruxelles très prochainement. La voiture est en train de changer progressivement de statut. C’est de moins en moins une propriété et de plus en plus un service partagé. » L’autre grande attente en termes de smart mobility concerne les véhicules autonomes. La perspective annoncée par Diether Claeys est de bon augure : « En 2020, nous serons en mesure de mettre en circulation à Bruxelles des voitures partiellement autonomes. Ces véhicules seront capables de recevoir des informations sur la disponibilité des places de parking et de se garer sans intervention humaine. L’avantage en mobilité n’est pas négligeable car on sait que la recherche de stationnement est une source importante d’embouteillages dans les villes. Ensuite, ces smart cars deviendront de plus en 30 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2015 Des transports trop communs Les transports en commun à Bruxelles sont relativement développés, certes. Mais l’offre reste malgré tout insuffisante. Selon Thierry Willemarck, le problème est avant tout d’ordre démographique : « Certaines communes sont très peuplées ; et d’autres beaucoup moins. Cela rend la situation difficilement rentable pour les sociétés de transports en commun. Il faudrait dès lors rendre la ville plus attrayante pour inciter les gens à revenir y habiter. La ville doit être propre et sécurisée. Il faudrait également autoriser des constructions où la densité de population peut croître. » Thierry Willemarck souligne que le problème est également d’ordre institutionnel : « La STIB a récemment proposé d’accroître sa capacité de trams. Il fallait pour cela déplacer un parking au niveau de la chaussée de Vleurgat en sous-sol. La société de transports proposait même d’investir pour les travaux de parking. Mais le plan d’occupation des sols ne prévoit pas qu’il y ait des parkings souterrains dans cette zone. La Région bruxelloise a donc refusé la proposition de la STIB, qui voulait investir dans le projet ! Cette décision a été arrêtée sans aucune réflexion pragmatique. » Le métro bruxellois continue sa lente progression : en 2018 commencera la construction d’une nouvelle ligne reliant la gare du nord à Bordet, en passant par les communes d’Evere et de Schaerbeek. La STIB a également le projet d’automatiser les lignes 1 et 5 d’ici 2023, doublant ainsi la capacité. Le constructeur français Alstom, implanté à Bruxelles, fait partie des candidats potentiels, avec plus de 20 ans d’expérience dans la livraison de métros automatiques. Frédéric Devisch, directeur commercial d’Alstom Belgique, nous éclaire sur cette technologie : « L’automatisation de nos métros permet d’augmenter la fréquence tout en améliorant la sécurité. En contrôlant les courbes d’accélération et de freinage, notre système optimise le confort des voyageurs tout en réduisant la consommation d’énergie. Grâce à de nombreux ‘smart meters’, l’état des équipements est envoyé en temps réel au centre de maintenance, ce qui permet d’anticiper et éviter les pannes en intervenant quand et où il le faut. » Frédéric Devisch (Alstom) La technologie est entre nos mains et des solutions existent. L’avenir de la mobilité à Bruxelles dépend des partenariats qui pourront être mis en place entre les pouvoirs publics et les entreprises. À suivre… ●

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