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EDITO Les entreprises y croient ! La rentrée sera-t-elle synonyme de reprise économique ? Pour la première fois depuis longtemps (on est tenté d’écrire « des années »), il est permis d’espérer. Le retour de la croissance se confirme : le Bureau fédéral du Plan table désormais sur 1,2 % cette année. À Bruxelles, le taux de chômage, en baisse depuis plusieurs mois, est repassé sous la barre des 20 % – et sous la barre des 25 % chez les jeunes. Les signaux sont encore discrets, mais ils sont encourageants. Les entrepreneurs retrouvent eux aussi la confiance ; la dernière édition de notre « baromètre politique », qui a permis de sonder l’avis d’un millier d’entre eux cet été, le confirme : ils sont prêts à investir et à recruter. Pour embaucher, ils demandent toutefois un allègement des charges patronales : avec un score de 45 %, c’est la première mesure qu’ils réclament aux différents niveaux de pouvoir de notre pays. Voilà qui tombe bien : le gouvernement vient de trouver un accord sur le fameux « tax shift », qui devrait enfin permettre d’abaisser les charges sur le travail (55 % selon le dernier rapport de l’OCDE !) – c’est un leadership que la Belgique risque de perdre, mais on ne s’en plaindra pas… Thierry Willemarck, Président de BECI Or, en cas de baisse des charges, plus de la moitié des entrepreneurs bruxellois déclarent qu’ils veulent engager ! Certes, l’emploi ne se décrète pas, mais les conditions semblent réunies pour amplifier au maximum les effets positifs d’un glissement fiscal. Nous détaillerons davantage les résultats de ce sondage le mois prochain, dans une édition spéciale Brussels Perspectives, mais nous en retenons encore deux traits. D’abord, pour rester dans le domaine de l’emploi, nous avons interrogé les entrepreneurs sur leur vision de la diversité. Force est de le constater : certains d’entre eux se sentent peu concernés. Ils sont un quart à déclarer que le thème « ne les intéresse pas », ce que l’on peut interpréter de deux manières. Soit la diversité leur est naturelle et ne pose aucun problème dans leur entreprise ; soit ils estiment que les priorités sont ailleurs et ils n’y voient pas d’opportunité. Or, c’en est une : l’intégration de collaborateurs d’ascendance étrangère, de personnes qui présentent un handicap ou de collaborateurs plus âgés peut enrichir les compétences et ouvrir les horizons de l’entreprise. En fait, quand on examine l’ensemble des réponses, on s’aperçoit que les entreprises sont surtout en demande d’information sur la diversité. C’est précisément l’objet du Livre blanc que nous publions avec ce numéro, fruit d’un long travail de consultation, d’investigation et de réflexion. Enfin, là où les patrons bruxellois ne voient toujours pas le bout du tunnel, c’est en matière de mobilité. Sondage après sondage, depuis bientôt cinq ans, elle reste la première inquiétude des entrepreneurs et la priorité absolue qu’ils assignent au gouvernement bruxellois (à plus de 51 %, loin devant la simplification administrative et la baisse de la fiscalité régionale et communale). Pire : ils sont plus de 67 % à estimer que la mobilité à Bruxelles a empiré depuis l’année dernière – avec ou sans piétonnier. Que faire ? Un péage urbain ? L’idée divise et polarise : « intéressante » pour 38 % de nos sondés, elle est « inacceptable » pour 44 % d’autres. Voilà qui mérite un vrai débat. BECI - Bruxelles métropole - septembre 2015 1

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