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Démographie des entreprises L’entreprise à Bruxelles : beaucoup d’échecs, plus encore de réussites Exercice difficile que celui d’estimer la démographie des entreprises bruxelloises. Il s’agit en effet de sortir des communiqués trimestriels alarmants ou optimistes sur l’évolution du nombre de faillites enregistrées par des entreprises bruxelloises : la vue offerte par ces informations reste partielle et se base sur des indicateurs à utiliser avec prudence. Pour juger du dynamisme du tissu entrepreneurial de la capitale, il faut forcément se pencher, aussi, sur les créations d’entreprises. L es effets de la conjoncture économique sont en effet plus vite ressentis au niveau des créations d’entreprises que dans le décompte des faillites : une brusque détérioration des conditions de marché poussera parfois les candidats entrepreneurs à reporter/annuler leurs projets, avec effet immédiat, là où l’impact d’une crise économique sur la viabilité d’une entreprise est influencé par de très nombreux éléments qui peuvent largement en retarder, voire en annuler les effets. Il convient en outre de bien s’entendre sur le terme faillite : une cessation d’activités n’est pas forcément une faillite et un long délai peut séparer les deux statuts, selon le fonctionnement du tribunal de Commerce. De l’entrepreneur qui raccroche simplement les gants en fin de carrière aux structures créées pour des projets limités dans le temps, en passant par les entreprises familiales qui ne trouvent simplement pas de repreneur, les profils sont très variés. Un solde positif Sans grande surprise, le premier constat à la lecture des chiffres du SPF Economie et de l’Institut Bruxellois de Statistiques et d’Analyse (IBSA), notamment, est simple : le solde entre cessations et créations d’entreprises est positif d’année en année. Sur l’exercice 2014, par exemple, on comptait 2.203 faillites à Bruxelles, contre 11.205 créations d’entreprises, un chiffre en croissance de 3,2 % sur un an. À noter que l’on se fonde ici sur les chiffres du cabinet spécialisé Graydon, lequel tient compte d’un biais majeur qui handicape les chiffres officiels. Sur base des données des autorités, le nombre de créations d’entreprises bruxelloises en 2014 atteint en effet plus de 14.000 unités. En cause : la décision récente de soumettre les avocats, notaires et huissiers de justice à la TVA, qui a fait grimper d’un coup le nombre de structures légales assujetties à la taxe… Précisons encore que le niveau des faillites a enregistré une chute spectaculaire de 17 % entre 2013 et 2014, sachant que l’exercice 2013 affichait le niveau record de 2.652 faillites. On BECI | RAPPORT D’ACTIVITÉ 2015 - 26 reste toutefois à des niveaux presque doublés par rapport au début des années 2000. L’éternel trio « commerce – horeca – construction » Invariablement et depuis de nombreux trimestres, ce sont les secteurs du commerce, de la construction et de l’horeca qui affichent la plus grande dynamique… et la démographie la plus bousculée. Comprenez : ce sont les secteurs de l’économie bruxelloise (et nationale) qui connaissent à la fois le plus grand nombre de créations d’entreprises et les plus hauts taux de faillites. En 2014, ces trois secteurs ont concentré près de 60 % des faillites d’entreprises prononcées dans la capitale, et vu la naissance de plus de 3.000 nouvelles structures légales. Plus intéressant encore, ces trois secteurs affichent des taux de création d’entreprises en croissance entre 2013 et 2014 (voir graphique), signe d’une volonté toujours très forte d’investir, malgré des risques élevés. Et si l’on compare ces taux avec ceux de l’année 2009, qui marque le véritable début de la crise économique héritée du scandale américain des subprimes, le constat est d’autant plus parlant : le taux de création dans le commerce passe ainsi de 5,9 à 10,6, tandis que la construction passe de 12,0 à 16,4. Précisons toutefois que, si ces secteurs affichent la plus haute « intensité économique », ils ne contribuent qu’à des niveaux limités au PIB de la Région, même s’ils sont d’importants pourvoyeurs d’emplois. L’horeca représente ainsi en moyenne près de 2 % du PIB de la Région, contre une moyenne de 3 % pour la construction et de 10 % pour le commerce. Le secteur des services aux entreprises, et notamment les marchés de l’information et de la communication, ainsi que les bureaux de conseil en affaires et gestion, sont également en nette prise de puissance sur la place bruxelloise. Quant au taux de survie à 5 ans de ces entreprises, Bruxelles affiche hélas l’un des plus faibles de Belgique, à 65,41 % contre 69,07 % à l’échelle nationale et 70,25 % en Flandre. rapport 2015

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