Dixit ENTREPRENDRE Alexander von Maillot, CEO Nestlé Belgilux : « Notre responsabilité n’est pas seulement économique, mais sociale au sens large. Nous devons préparer l’avenir ; l’avenir de notre jeunesse, le nôtre et celui de notre société. C’est pourquoi Nestlé a décidé de lancer un mouvement, avec des entreprises européennes, sous le nom d’Alliance for YOUth. Nous sommes par ailleurs convaincus qu’une véritable collaboration entre public et privé doit se mettre en place pour parvenir à des solutions efficaces. » Jacques Platieau, CEO IBM Benelux : « Nous sommes en permanence à la recherche de jeunes talents qui nous aideront à développer des solutions innovantes pour nos clients, avec les technologies les plus avancées. Nous offrons à la nouvelle génération la chance d’apprendre et de développer les compétences de demain par le coaching, le mentorat, et à travers nos programmes de stages. » Patrick De Maeseneire, CEO Adecco : « Sans une première expérience, il est très difficile pour les jeunes de trouver un emploi. L’Alliance for YOUth joue un rôle essentiel, à nos yeux, en nous donnant la possibilité de développer et de partager des ressources telles que du matériel de formation, des cours, des expériences professionnelles, mais aussi du conseils en planification de carrière. Tout cela afin de développer un programme visant à préparer les jeunes pour le marché du travail. » Frank Koster, CEO Axa Belgium : « Axa ressent très directement l’évolution du chômage des jeunes, non seulement au sein du groupe, mais aussi dans toute la Belgique. Compte tenu de la transformation numérique vécue par le monde de l’assurance, nous devons activement préparer l’avenir en recrutant les jeunes. » Michel Croisé, CEO Sodexo Benelux : « La diversité et l’inclusion font une partie intégrante de notre ADN d’entreprise. Chez Sodexo, nous intégrons pleinement les jeunes dans nos structures. Ils sont la clé de l’harmonie sociale – sans eux, nous n’avons pas de base de croissance solide. » du géant suisse Nestlé, qui a fédéré autour de lui une série de grands noms du monde des entreprises – IBM, Adecco, Axa, Sodexo... question de frapper les imaginations – pour tendre la main à Actiris, l’Office bruxellois de l’emploi, dont le ministre de tutelle n’est autre que... Didier Gosuin. La boucle est donc bouclée : secteur privé et secteur public s’associent au sein de cette « Alliance for YOUth » pour proposer, sur la période 2015-2016 un minimum de 2.600 opportunités d’emploi et de stage à des jeunes de moins de 30 ans. C’est un engagement formel – un contrat a été signé entre tous – et public : la presse a largement relayé l’événement. Alexandre von Maillot (Nestlé) Concrètement, comme les choses vont-elles se passer ? La toile de fond, dit Alexander von Maillot, CEO de Nestlé Belgilux, c’est la Garantie Jeunes de la Commission européenne (offrir à tous les moins de 25 ans dans les quatre mois suivant la fin de leurs études un emploi, un apprentissage, un stage ou une formation continue) et l’Alliance européenne pour l’apprentissage (moderniser les programmes d’apprentissage et utiliser de manière plus efficiente les financements disponibles). Nestlé a ratifié cette Alliance européenne au nom des partenaires actuels1 et à venir de l’Alliance for YOUth, « ce qui garantit ainsi leur adhésion automatique ». Le pied à l’étrier La toile de fond de la toile de fond, c’est une étude réalisée par une société spécialisée dans les enquêtes de marketing : pour près d’un jeune sur deux qui ne trouve pas d’emploi, l’obstacle n° 1 est le manque d’expérience professionnelle. En clair : impossible de mettre le pied à l’étrier, notamment quand on est sous-qualifié et/ou qu’on ne connaît pas les langues. La preuve par l’absurde, on la trouve dans le discours d’une responsable des relations humaines chez Axa : « Si vous connaissez un actuaire ou un expert du data mining, donnez-moi son GSM, je l’embauche tout de suite. » Là, le pied à l’étrier n’est en rien un premier obstacle. Pour Milou par contre, jeune titulaire d’un baccalauréat en biotechnologie mais unilingue francophone, c’est bien là que réside la difficulté : « Je ne parviens que rarement à aller au-delà de la lettre de candidature. Et quand j’obtiens un rendez-vous, ça ne marche pas alors que j’ai l’impression que tout s’est bien passé ». L’Alliance for YOUth va permettre à ces jeunes d’avoir une première expérience professionnelle. Sur le territoire de Bruxelles-Capitale, mais l’initiative est destinée à être étendue à toutes les régions du pays et Nestlé, dit son CEO, « va mobiliser au sein de cette alliance ses partenaires d’affaires et d’autres entreprises déterminées à jouer un rôle positif dans la mise au travail des jeunes. » Des propos qui ne vous font pas penser à autre chose ? Mais si bien sûr, cette Alliance for YOUth est un exemple concret de mise en œuvre de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Affaire à suivre. Pour tout le monde puisque la Commission européenne peut fort bien demander : « Alors, on est où en Belgique ? » ● 1. Adecco, Axa, EY, IBA, IBM, Nestlé, Securex et Sodexo en Belgique, 200 entreprises et 20.000 opportunités d’emploi en Europe. BECI - Bruxelles métropole - mars 2015 33 R.A.
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