Stress au travail : pas de fatalité En Belgique, un travailleur sur dix est touché par le burn-out. Un phénomène récent mais pour lequel, déjà, des solutions existent. I l y a moins de dix ans, le terme était flou, voire méconnu pour beaucoup. Aujourd’hui, le burnout fait l’objet d’études approfondies et apparaît même, depuis septembre dernier, dans la législation belge (voir encadré). À l’heure où les moyens de communication explosent, où le marché du travail se fait plus complexe et incertain qu’autrefois, ce constat n’est ce sont d’ailleurs 83 % des entreprises de plus de 500 personnes qui ont connu une augmentation du nombre de burn-outs, pour 52 % de petites entreprises. Les spécialistes s’accordent à considérer les nouveaux modes de communication (internet et téléphone mobile, qui exposent le travailleur à une « disponibilité numérique permanente ») comme l’une des causes du burn-out. évidemment pas le fruit du hasard. Mais trêve de fatalisme : à tout problème existe sa solution. La preuve, une certaine forme de déni a désormais laissé place à une prise de conscience générale, puisque le phénomène touche aussi bien travailleurs qu’employeurs. Un travailleur touché sur dix Accès de colère, maux de tête, insomnies, palpitations, troubles de concentration : voilà les premiers signes d’un burn-out. Fin janvier, l’étude pointue effectuée par Securex en Belgique – au cours de la période 20052014 – est nette : deux travailleurs sur trois ressentent un excès de stress au travail. Un sur quatre s’en plaint ouvertement, tandis qu’un sur dix aurait déjà vécu un burn-out, celui-ci touchant en majorité des personnes moins qualifiées et principalement au sein de grandes entreprises. Au cours de ces cinq dernières années, 30 BECI - Bruxelles métropole - mars 2015 De quoi, forcément, susciter l’attention des employeurs qui, de manière générale, assument leurs responsabilités (à …95 % !), tout en pointant du doigt l’augmentation de la pression du travail. Et pour cause, puisqu’ils sont, au final, les premiers concernés : une entreprise ne peut être totalement viable que si elle peut compter sur des travailleurs opérationnels, et donc en bonne santé. Sans compter que le burn-out a un coût : en moyenne, un travailleur qui en souffre est absent 96 jours (près de 5 mois !), ce qui engendrerait pour l’employeur des dépenses avoisinant 20 000 euros par travailleur. Un chiffre qui pourrait devenir exponentiel si le gouvernement appliquait la mesure consistant à porter à charge des entreprises le deuxième mois d’absence de longue durée. Que dit la loi ? Depuis le 1er septembre 2014, le burn-out est officiellement reconnu par la loi. En d’autres termes, la notion apparaît pour la première fois dans la législation belge, impliquant un changement de procédure envers les employés. Désormais, l’employé souffrant de burn-out a le droit de faire une demande d’intervention psychosociale individuelle alors que, jusquelà, seules les plaintes pour harcèlement pouvaient être prises en compte. D’autre part, l’approche est collective, car si plusieurs employés sont concernés par le problème, l’employeur devra prendre les mesures nécessaires pour faire disparaître ce risque, dans une procédure garantissant l’anonymat total du plaignant. Cette nouvelle réglementation a d’ores et déjà permis la remise en question de nombreuses entreprises, indique Securex. David Hainaut
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