Le business angel est tendance Le business angeling, à savoir le fait pour des investisseurs privés, souvent ex-entrepreneurs, de consacrer non seulement de l’argent mais aussi un peu de temps pour soutenir de jeunes entreprises, ne date pas d’hier. BeAngels, le principal réseau en Belgique, existe depuis 15 ans et est l’un des plus influents en Europe, mais il ne s’est jamais aussi bien porté. 2014 a même été une année record avec 20 dossiers financés, pour environ 3,3 millions d’euros. Ceuxci portent à 240 le total d’entreprises financées en 15 ans. La mise moyenne par investisseur est de 50.000 euros. Par rapport au crowdfunding, une démarche de business angeling demande pas mal de préparation pour l’entreprise concernée (pour présenter un business plan susceptible de convaincre les investisseurs), mais ne coûte pas très cher (500 euros avant de « pitcher ») et permet d’acquérir des compétences externes souvent déterminantes. En échange, l’entrepreneur doit faire preuve de transparence et être ouvert à la critique. Depuis la crise financière, le financement bancaire est devenu beaucoup plus difficile d’accès pour les entrepreneurs, qui n’ont dès lors pas d’autres choix que d’explorer des voies alternatives », expliquait récemment au Soir Rodolphe d'Udekem, expert en financement chez impulse. brussels. ● Olivier de Duve (MyMicroInvest) : « Nous sommes étonnés de la diversité de profils des entreprises qui réussissent de belles levées de fond sur notre plateforme. C’est très difficile d’épingler un secteur de prédilection. » Le « winwinlening » gagne du terrain en Flandre Chaque année, la mesure fiscale « winwinlening » convainc un nombre croissant de personnes d’investir dans des PME en Flandre. Son principe est très simple : quiconque investit à hauteur de maximum 50.000 euros dans une entreprise peut récupérer du fisc 2,5 % du montant investi. De son côté, la PME ou start-up (moins de 250 personnes et/ou moins de 50 millions de chiffre d’affaires) peut obtenir des prêts sous cette forme pour un maximum de 200.000 euros par an. La mesure vise surtout la famille, les amis ou les connaissances qui veulent apporter un coup de pouce financier à des entrepreneurs qu’ils connaissent, de près ou de loin. Le crédit a une durée standard de 8 ans, mais peut être remboursé anticipativement. Le taux d’intérêt ne peut pas être supérieur au taux d’intérêt légal, qui était de 2,75 % en 2014, et ne peut pas non plus être inférieur à la moitié de ce taux de référence. La mesure, introduite en 2006, est bien sûr soumise à un certain nombre de conditions, détaillées sur le site de la Participatiemaatschappij Vlaanderen, qui coordonne les dossiers : www.pmv. eu. Chaque investissement doit être signalé un moyen d’un formulaire en ligne. De jeunes entrepreneurs ont même créé une plateforme en ligne www.winwinnaar.be, pour mettre en relation entreprises en manque de cash et investisseurs potentiels. Sans être le raz de marée que d’aucuns espéraient peut-être, le ‘winwinlening’ progresse d’année en année. Pour 2014, quelque 1.945 prêts ont été enregistrés pour un montant total de 53,5 millions, contre 1.669 dossiers en 2013 pour un volume de 46,5 millions – soit tout de même plus de 15% d’augmentation. Le montant moyen du crédit « win-win » est de 27.500 euros. La mesure bénéficie à des entreprises de tous secteurs, avec une BECI - Bruxelles métropole - avril 2015 19 prédominance toutefois du commerce (19,27%), des professions libérales et des métiers scientifiques et techniques (15,48%), puis de la construction (10,85%). La mesure a été utilisée majoritairement par des entreprises débutantes (starters de moins de 5 ans) : 1.073 prêts sur le total de 1.945. On sait à bonne source que le « winwinlening » suscite pas mal d’intérêt en Wallonie et à Bruxelles. Les discussions vont bon train, comme on dit … Avec cette mesure, la Flandre a ellemême voulu rester compétitive face à ses voisins néerlandais, qui stimulent encore plus nettement l’investissement à risque au moyen de mesures dites « Tante Agathe ». ● O.F. R.A.
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