Re-visitez Bruxelles La ville sous le regard de Kristiaan Borret Kristiaan Borret entame un deuxième mandat de maître-architecte à Bruxelles. Gantois d’origine, il se considère véritable Bruxellois, « parce que j’ai décidé de venir habiter ici, il y a 30 ans. On pourrait croire qu’un urbaniste veut voir régner l’ordre partout, mais je suis surtout fasciné par les aspects inachevés et bruts qui rendent Bruxelles si authentique dans sa diversité et sa complexité. » Son endroit favori ? Les environs de la place Albert, près de l’Altitude Cent à Forest. J’y passe tous les jours, à 100 m au-dessus du niveau de la mer. Le prémétro qui vient de la ville fait surface après la station Albert, comme dans un autre monde, avec une vue sur tout Bruxelles et même le Pajottenland, par beau temps. Une impression d’espace, avec le Parc de Forest devant vous et la ville fébrile dans le dos. J’aime cette combinaison. Le jeudi soir, je passe par un petit marché, sur le chemin vers la maison. Un environnement agréable qui fait ressentir la ville. Sa bonne adresse pour les tartelettes portugaises ‘pastéis de nata’ ? Il y a débat quant à la meilleure adresse. Je plaide pour Forcado, près du musée Horta. Les partisans de Garcia, dans le quartier portugais, estiment Forcado trop branché et trop nouveau. Je le trouve pourtant tout aussi authentique. Sa boutique de vêtements favorite ? A.P.C., une enseigne française où je me fournis régulièrement depuis les années 80. A.P.C. a depuis peu deux points de vente à Bruxelles : près de la place Brugmann et dans la rue Dansaert. Les boutiques sont aménagées par l’architecte français Laurent Deroo, reconnaissable à la superbe finition qui combine bois, cuir et laiton. Cela ne l’empêche pas de créer un concept sur mesure pour chaque site. Pour moi, chaque magasin A.P.C. est une découverte architecturale. Ses magasins d’alimentation préférés ? De bons boulangers tels que Matinal, C’est Si Bon, Charli ou Boulengier (photo ci-contre). Des petits entrepreneurs indépendants et très typés. Nous pensions ces commerces disparus à jamais, mais en tant qu’urbaniste, je me réjouis de leur retour. Les petites entreprises locales et spécialisées contribuent à la diversité de la ville. C’est chez le poissonnier Noordzee que je trouve les meilleures raies. Et je passe chez Corica pour acheter trois paquets de café et déguster un expresso. La culture qui l’attire ? Le coronavirus m’a obligé à renoncer à une série de spectacles et d’expositions. Une expo de l’artiste Wolfgang Tillmans au Wiels, le Kunstenfestivaldesarts et sa moisson toujours innovante répartie sur différents sites à Bruxelles, et enfin, un spectacle de danse sur les Variations Goldberg de Bach, au Kaaitheater. Vous pourrez en déduire mes préférences culturelles. ● P.V.D. Bruxelles Métropole - juin 2020 ❙ 49 © Frederik Hamelynck D.R.
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