Re-visitez Bruxelles le reste de l’Europe d’ailleurs, le service n’existe pas. Pas plus dans l’horeca que dans le retail. Je trouve hallucinant d’être mal reçu dans un magasin où on a décidé de dépenser son argent. Un restaurant peut proposer des mets fabuleux, si le personnel est arrogant, le client est déçu de l’expérience. Nous avons développé un programme de formation pour nos collaborateurs, mais s’il y a une chose qu’on ne peut pas leur enseigner, c’est le sourire. neuf mois à Bruxelles lors du lancement. Ensuite, j’ai pris distance pour me concentrer sur la vision à long terme. Vous concoctez de nouveaux projets ? Nous avons ouvert notre deuxième pizzeria Nona Mérode fin 2019. Nous avons aménagé nous-mêmes notre premier restaurant, mais pour le deuxième, nous avons fait appel à une architecte londonienne réputée: Ilse Crawford. Elle s’investit beaucoup dans la relation entre l’homme et son environnement physique. Elle a donc trouvé que notre philosophie – qui lui plaît beaucoup – devrait aussi transparaître dans l’aménagement intérieur. Nous avons donc choisi des matériaux durables. L’étape suivante est l’inauguration de notre premier restaurant de pâtes, à l’été prochain. Ce restaurant était censé ouvrir le 1er mai. Le Les candidats qui sont perçus comme désagréables n’ont donc aucune chance. Et puis, il y a notre philosophie ‘to do good’. Nous confectionnons d’authentiques pizzas napolitaines au départ d’ingrédients bio et saisonniers. Nous n’avons pas seulement de bons collaborateurs qui travaillent avec de bons produits : nous voulons aussi être bons pour le monde. Notre entreprise est neutre en CO₂. Nous réservons une partie de nos revenus au programme de formation Nona Life, destiné à enseigner aux jeunes d’où provient la nourriture saine. Devons-nous à cette philosophie remarquable le statut de « concept » que Nona a rapidement acquis à Bruxelles ? Sans doute par la combinaison de toutes ces idées, en effet. L’efficacité et une structure à coûts réduits (héritée de mon passé financier) nous permettent d’offrir un meilleur rapport qualité-prix. Le bouche-à-oreille fait le reste. Nous avons ouvert en juin 2017 et au mois d’août, les gens faisaient déjà la file devant la porte. Vous habitez toujours à Londres. Est-ce difficile de gérer votre entreprise à distance ? Pas vraiment. J’ai voulu créer une marque autour de la gastronomie italienne, mais je n’avais pas la moindre expérience de l’horeca. J’ai donc su que je devais m’entourer de spécialistes dès le début. J’ai trouvé la perle rare : Paul Rondeux, un Bruxellois francophone. Il assure la gestion opérationnelle au quotidien. J’ai passé report est dû à la crise du coronavirus. Quel a été pour vous l’impact du Covid-19 ? Vous savez, j’ai travaillé longtemps pour la banque d’affaires japonaise Nomura. Je connais donc un peu l’Asie. Lorsque le coronavirus s’est déclaré en Chine et que j’ai vu comment toutes les rues ont été barrées à Wuhan, deux jours avant le Nouvel An chinois, j’ai pris conscience du sérieux de la situation. J’ai dit à notre équipe de management que nous devions rapidement nous préparer au scénario du pire. Nos procédures d’hygiène et de chômage économique étaient donc prêtes au moment où le virus a atteint la Belgique. Croyez-vous en une réouverture sans problème des établissements Horeca ? Non. Les experts expliquent que ce genre de virus se propage en plusieurs vagues. Il faut donc s’attendre à un deuxième confinement d’ici l’hiver. Nous considérons que le redémarrage sera très progressif et se déroulera en capacité réduite. De nombreux secteurs vont traverser d’autres mois difficiles. Soyons réalistes, parce que les faux espoirs ne mènent à rien. C’est dur pour nos collaborateurs, surtout sur le plan psychologique. En tant que chef d’entreprise, je souhaitais soutenir le personnel en montrant le bon exemple et en gardant courage. Nous finirons bien par surmonter tout cela. ● Peter Van Dyck Bruxelles Métropole - juin 2020 ❙ 35 D.R.
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