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Gérer les talents adjointe de FedeWeb, la Fédération des Webmédias. Un beau parcours, qui a toutefois été semé d’embûches : « Notamment par rapport à mon envie d’être journaliste, le fait d’être une femme de couleur m’a vraiment freinée. Aujourd’hui, on parle de plus en plus de diversité dans les médias, mais à l’époque ce n’était pas le cas. En 2001, la télévision n’était pas vraiment prête à mettre des personnes de couleur à l’antenne. Venant du Luxembourg, ma première impression était que Bruxelles était une ville très multiculturelle où les choses seraient différentes. Toutefois, j’ai vite constaté qu’il y avait encore du chemin à parcourir », raconte-t-elle. Des mesures existent déjà Les chiffres sont là et les problèmes ne sont pas neufs. C’est pourquoi, depuis de nombreuses années, diverses mesures ont été mises en œuvre pour encourager la diversité (de nationalité, mais aussi de genre, d’âge ou de niveau de diplôme) au sein des entreprises. Ainsi, Actiris réalise depuis 2008 des plans de diversité. « 225 plans diversité ont été réalisés, touchant près de 90 000 travailleurs en Région bruxelloise. Toutes les actions qui découlent des plans sont cofinancées par Actiris à concurrence de maximum 10 000 €. Dans la déclaration gouvernementale bruxelloise, on peut lire que les aides publiques pourraient, à l’avenir, être conditionnées à la mise en place d’un plan diversité. Cela pourrait être une belle avancée, mais nécessiterait que l’on nous donne plus de moyens », explique Caroline Mancel. Actiris dispose par ailleurs d’un guichet anti-discrimination, où les chercheurs d’emploi qui s’estiment discriminés peuvent consulter un conseiller. « Nous-mêmes essayons d’être exemplaires en matière de diversité », assure Caroline Mancel. « Actiris compte aujourd’hui 1 582 employés issus de 25 nationalités. Un employé sur deux est d’origine étrangère. Nous employons par ailleurs 66 % de femmes et cellesci sont aussi représentées au sein de la direction. L’une de nos recommandations est d’ailleurs que cette diversité soit accrue au sein des autres institutions publiques pour montrer l’exemple aux entreprises. » Veronica Rocha confirme : Bruxelles-Capitale soutient de nombreuses initiatives pour stimuler l’économie. « Il existe de nombreuses aides financières, notamment pour ceux qui souhaitent lancer leur projet, comme la couveuse d’entreprises. Pour les personnes issues de la diversité qui ne trouvent pas leur place sur le marché de l’emploi parce qu’elles subissent des discriminations, c’est sans aucun doute une piste à suivre. J’invite ces personnes, qui se sentent bloquées ou discriminées, à réfléchir à leurs 22 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 Colette Malcorps (à gauche) et Emmanuelle Havrenne. passions, à leurs talents et à se demander comment en faire quelque chose qui créera de la valeur. Mais j’invite également les employeurs à se demander si le potentiel issu de la diversité doit forcément se traduire en entreprenariat… » Sensibiliser les jeunes, acteurs de demain En dehors de la nationalité, les différents niveaux de formation posent aussi problème à Bruxelles : « Nous sommes une économie tertiaire où le diplôme est important. Mais dès lors que l’on ne peut pas faire reconnaître son diplôme, cela pose problème », explique Caroline Mancel. Actuellement, la reconnaissance d’un diplôme étranger coûte cher et prend du temps, sans garantie de résultat. « Nous plaidons pour la gratuité de la procédure ainsi que pour une validation plus simple. Nos conseillers sont parfois ahuris de voir des médecins spécialisés d’origine étrangère travailler comme veilleurs de nuit, car ils n’arrivent pas à faire reconnaître leur diplôme. » Emmanuelle Havrenne, administratrice déléguée de l’Ephec, partage cet avis : « À Bruxelles, il y a une grande disparité dans le niveau de formation des travailleurs. Dans ce cadre, toutes les formations en promotion sociale organisées dans les établissements scolaires ou par Bruxelles Formation constituent une partie de la solution. Au sein de l’Ephec, nous constatons que la population en promotion sociale tend à rajeunir, ce qui prouve que les jeunes sont de plus en plus désireux de se former, même s’ils ont à un moment donné quitté le système. » Et Kristien Depoortere, directrice de l’Ephec - Promotion sociale, d’ajouter : « Dans nos formations de promotion sociale, je constate que l’intégration de tous se fait naturellement. Les étudiants viennent chacun avec leur vécu, leur culture, leurs croyances. Les compétences acquises permettent de s’insérer ou de se réorienter assez facilement dans le monde professionnel et ceci indépendamment de certains éléments qualifiés de discriminatoires. » D.R.

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