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Entreprendre Lancer son activité food : ce qu’il faut savoir Beaucoup d’entre nous ont une âme de marmiton. À force de concocter de bons petits plats à la maison, on se dit ‘pourquoi ne pas proposer mes préparations à autrui ?’. Et l’idée de développer votre propre service traiteur mijote dans votre esprit. Mais de la théorie à la pratique, la recette du succès passe d’abord par des contraintes et des règles multiples, et surtout coûteuses… Sara et Philippe, aux fourneaux du Brussels Food Business Center. (Coproduction) D' abord, le matériel : il faut un bon espace de production et des instruments de cuisine professionnels, au risque de perdre un temps précieux. On n’ira guère loin avec le four domestique, le frigo familial, la petite friteuse et le lave-vaisselle encastrable. Quid des casseroles qui doivent être géantes, des mixeurs, batteurs, laminoirs, sauteuses et tout le petit matériel ? Sans parler du stockage. Le choix du local de production constitue un critère important, surtout en fonction de son coût. Parmi les questions qui se posent, il y a celles du loyer, de la superficie, de l’aménagement, de la localisation, de l’accessibilité… Et bien sûr, de la durée du bail. Gare aux normes Avant d’envoyer ses plats, il y a aussi les démarches administratives en apéritif… Il faut d’abord savoir dans quel type d’activité votre projet s’inscrit, remplir divers formulaires (notamment à l’Unité locale de Contrôle de la province) et s’inscrire auprès de la Banque Carrefour des Entreprises (BCE) pour obtenir un numéro d’entreprise et d’unité d’établissement. Autres contraintes, celles qui réservent souvent les plus mauvaises surprises : les règles et normes en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire, lesquelles s’appliquent à toutes les structures, mêmes pour les chefs privés qui proposent des plats à la vente en ligne. Tant pour une petite structure qu’une activité d’envergure, il est nécessaire en Belgique de s’enregistrer auprès de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) comme ‘traiteur’ ou ‘restaurateur’ (si la consommation a lieu sur place). Dans les deux cas, avant le démarrage de son activité, il faut posséder une autorisation délivrée par l’agence. Mettre sa structure et ses locaux aux normes nécessite beaucoup de temps, d’administratif, et surtout des investissements. Entre ces petites mises en bouche, on peut commencer à 40 ❙ Bruxelles Métropole - novembre 2019 démarcher des fournisseurs, s’assurer de la publicité et se préparer à l’inauguration. Avec le temps viendront aussi les contrôles de qualité et d’hygiène. Pour s’y préparer, on peut télécharger la brochure ‘En route vers la réussite d’un contrôle Afsca’ : 44 pages pour tout savoir sur les règles à respecter en matière de chaîne du froid, dates sur l’emballage, allergènes, traçabilité… Bref, lancer une activité ‘food’ implique un sérieux investissement personnel et financier. Heureusement, des solutions peuvent vous simplifier le lancement – et réduire les coûts. Dont en bonne place le ‘co-kitchen’ : des cuisines individuelles partagées, sur le modèle du co-working. Avantage : vous bénéficiez d’un espace professionnel aux normes, parfaitement équipé, pour une fraction de l’investissement qui vous aurait été nécessaire si vous aviez démarré seul. De quoi tester votre concept en limitant très nettement les risques. Et si le succès est au rendez-vous, il sera alors temps de penser à s’agrandir, engager du personnel, étendre sa gamme de produits, ouvrir des succursales – ou même envisager l’exportation. ● Sara Dirkx, gérante Brussels Food Business Center Envie de cuisiner comme un pro ? Situé à proximité de Tour & Taxis, le Brussels Food Business Center (BFBC) met à disposition des espaces de cuisine professionnelle partagée : un vaste espace comprenant trois cuisines de tailles différentes, des frigos, trois chambres froides de 12 m² chacune, des lieux de stockage, de plonge, des fours et tout l’équipement professionnel. Contact : bfbc@outlook.be 0495/14.63.29 www.bfbc.be D.R.

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