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Transition NWOW : quels gains écologiques ? Télétravail, open space, flex desks, bureaux paperless… Les nouveaux modes de travail (NWoW) couvrent une large panoplie de nouvelles pratiques parfois présentées comme la panacée à divers maux contemporains, allant du stress au travail à la réduction de l’impact environnemental de l’entreprise. Qu’en est-il ? T antôt définis comme un concept, tantôt comme un outil, les NWoW sont une notion récente et mouvante. Le Service Public Fédéral belge les définit en insistant sur les critères de confiance accordée aux collaborateurs, de flexibilité du temps et de l’espace de travail et d’utilisation de nouvelles technologies. Ils répondent à différents enjeux économiques, mais aussi sociaux et environnementaux. Prenons l’exemple de la mobilité : en 2017, les automobilistes circulant dans Bruxelles ont passé en moyenne 39 h dans les embouteillages, soit une bonne semaine de travail. Du temps perdu, mais aussi un coût financier et environnemental, qui se traduit également en termes de santé et de bien-être au travail. Les NWoW permettraient-ils d’optimiser le temps de trajet domicile-travail, voire de réduire ces déplacements ? Du bus-bureau au coworking Office on Wheels y apporte sa propre réponse, en proposant aux entreprises un service de bus équipés de tout le nécessaire pour travailler. Il a été créé à l’initiative de la BAAV (Fédération professionnelle des compagnies de bus et autocars) avec le soutien de partenaires dont Keolis. Les entreprises peuvent y souscrire via différentes formules d’abonnement, du bus dédié au bus partagé avec d’autres organisations, selon le nombre de travailleurs intéressés et la zone géographique. Le temps de trajet est pris en compte dans le calcul des heures de travail : il s’agit donc d’une forme de télétravail. Une solution qui bénéficie à tous : au travailleur qui gagne en bien-être et en équilibre professionnel, mais aussi à l’employeur, car des collaborateurs satisfaits sont plus productifs et moins enclins à le quitter. Enfin, la réduction du nombre de véhicules sur les routes et le changement d’attitude par rapport à l’usage de la voiture assurent un gain environnemental. Autre exemple, celui du coworking : les espaces de travail partagé se multiplient à Bruxelles, avec une quinzaine d’ouvertures en 2018. Principale caractéristique de ces lieux, leur flexibilité : on peut y passer une heure ou une semaine, pour une réunion ou pour travailler au calme. Leur taille peut varier, de même que les services proposés. Ainsi, Transforma Bxl, un espace de coworking situé à Evere, dispose également d’un FabLab, d’un espace logistique et de différentes offres d’accompagnement en co-création et innovation. À mi-chemin entre le bureau et le travail à domicile, les espaces de coworking sont intéressants pour les entreprises. Les employés pour qui travailler chez soi n’est pas une option, mais dont la présence au bureau central n’est pas nécessaire tous les jours, peuvent travailler dans un coworking proche de leur domicile. Ils ont les avantages d’un vrai bureau, mais y gagnent en autonomie, flexibilité, responsabilité et qualité de vie. L’entreprise, quant à elle, réduit ses coûts d’infrastructure tout en bénéficiant du gain de productivité souvent associé au télétravail. Avantage supplémentaire, tout comme pour le bus-bureau : la réduction des trajets domicile-travail, grands contributeurs à la congestion urbaine et aux maux associés (nuisances sonores, pollution…). Selon Edouard Cambier, directeur de Seed Factory, le télétravail réduirait de 10 à 20 % les soucis de mobilité en Région bruxelloise. Quand on sait que les trajets domicile-travail représentent 30 à 40 % des déplacements urbains et que la mobilité est responsable à Bruxelles de près de 29 % des émissions de CO2 émissions de dioxyde d’azote (NO2 et 43 % des ), on comprend l’intérêt des NWoW en termes d’impact environnemental. ● Laura Rebreanu Sustainable Development Coordinator Beci lr@beci.be ; T +32 2 643 78 26 36 ❙ Bruxelles Métropole - novembre 2019 D.R.

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