très jeune et plus éduquée va exiger un nouveau type de société lorsqu’elle parviendra sur le marché du travail. Un secteur privé va donc émerger, qui se développera pratiquement de zéro, donc de façon spectaculaire. Le processus est entamé comme l’indiquent, par exemple, des initiatives de réformes législatives à l’attention des investisseurs, le développement des ports, des hubs d’aviation, les projets immobiliers spectaculaires, les tentatives de rayonnement culturel et sportif, etc. Un Orient plus lointain, l’Asie, attire aussi toutes les ambitions. Mais parler de l’Asie c’est parler d’un monde tant elle est vaste. Quels pays faut-il y distinguer ? Raphaël Cecchi : On divise par commodité l’Asie en trois zones : l’Asie de l’Est avec la Chine, le Japon et la Corée ; l’Asie du Sud -Est avec l’Indonésie, la Thaïlande, le Vietnam, la Malaisie... ; puis le sous-continent indien avec l’Inde, le Pakistan, le Sri Lanka, le Bengladesh, etc. Ces trois zones offrent chacune un potentiel de développement d’échanges commerciaux important, possèdent toutes un secteur manufacturier (à la différence du Proche-Orient), même s’il est à moderniser, et jouissent pour la plupart des pays d’une stabilité politique bonne pour les affaires. Stabilité malgré la guerre commerciale Chine-USA, les tensions vives en mer de Chine, l’insurrection à Hong-Kong, la radicalisation religieuse en Indonésie... ? Raphaël Cecchi : Voyez la résilience de pays tels que la Chine : elle est en effet en lutte commerciale contre les États-Unis, elle connaît des troubles politiques avec Hong-Kong (qui ne sont une menace pour elle que vus d’ici...), elle fait face à des problèmes environnementaux, des revendications salariales renchérissent ses coûts de production, etc. Malgré cela, elle tient le cap avec assurance et parvient à maintenir un taux de croissance, certes plus bas qu’autrefois, mais dont beaucoup d’autres pays rêveraient... Par ailleurs, si les pays d’Asie sont de fait confrontés à des défis de taille (tout comme les nôtres, d’ailleurs mais les problèmes ont toujours l’air plus importants ailleurs par un biais de perception qui décourage parfois les entrepreneurs), il est remarquable de voir comment ces défis sont pris à bras le corps : encore très dépendantes du charbon, leurs économies se tournent aujourd’hui massivement vers le gaz et les énergies renouvelables ; confronté au vieillissement de sa population, le Japon se crée des besoins en robotique nouveaux… Le Vietnam, jusqu’ici grand gagnant de la guerre commerciale Chine-USA, attire de nombreuses délocalisations d’entreprises manufacturières voulant échapper aux tarifs américains. Autant d’opportunités économiques supplémentaires, donc. L’historique de nos relations commerciales intenses plaide également en faveur d’un intérêt à porter à l’Asie. Nous nous sommes faits à leurs usages, ils se sont faits aux nôtres. Les ratings à court et moyen terme de la Chine et d’autres pays de ces régions étant bons, en termes de risques politiques et d’environnement des affaires – qui analysent et évaluent notamment le potentiel de croissance économique d’un pays, sa solvabilité, son taux d’endettement, ses réserves en devises, etc. – l’Asie est impérativement à inscrire sur la short-list de prospection du candidat exportateur. Raphael Cecchi Largest percentage increases in Belgian exports - 2008-2018 (among top 50 countries of 2018) 200% 0% Il n’en demeure pas moins que l’on peut faire aussi de très bonnes affaires ailleurs, et même avec des pays ‘mal cotés’. Les pays d’Afrique, par exemple, n’ont en général pas de bons ratings à cause de leurs problèmes de gouvernance et, pour beaucoup, à cause de tous les maux dont souffrent habituellement les pays producteurs de matières premières trop convoitées. Outre leur richesse en matières premières, ils connaissent une poussée démographique spectaculaire qui se traduira pour beaucoup en forte croissance. Il y a clairement des opportunités d’affaires là aussi, et nous ne découragerons nullement celui qui veut y aller, mais le ‘risque pays’ ne doit pas être sous-estimé. Jan-Pieter Laleman : Quant à savoir où exporter, il faut certainement noter en premier lieu : « là où il y a de l’argent », car la rentabilité est bien sûr la nécessité première de l’entreprise. Ensuite, les points cruciaux sont une très bonne préparation en amont, une implication entière dans le projet et un très bon accompagnement du début à la fin, ce que notre pays, la Région et ses institutions offrent et dont il faut tirer parti. ● Didier Dekeyser Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 19 Thailand Canada Mexico Egypt India Poland Bulgaria Brazil Morocco Lithuania Un. Arab Emirates Romania Singapore China Taiwan Marshall Island Nigeria Senegal Serbia D.R.
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