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International « Le Belge ne peut qu’avoir l’export dans le sang » Credendo est le nouveau nom de l’ex-Ducroire, créé en 1921 pour garantir les transactions liées à l’export. Les performances de l’entreprise publique autonome amènent rapidement l’État belge à diversifier les missions de l’institution jusqu’à lui permettre d’occuper aujourd’hui une position réputée sur la scène mondiale des agences d’assurance-crédit et de financement des transactions à l’exportation. Nabil Jijakli, son dynamique Deputy CEO, introduit notre dossier international. Quelles bonnes raisons peuvent pousser une entreprise belge à tenter l’aventure de l’exportation et à quelles régions du monde peutelle utilement s’intéresser ? Petit pays, petit marché intérieur mais grand horizon : le Belge ne peut qu’avoir l’export dans le sang. Dans les faits, nous sommes 13e dans la liste mondiale des pays exportateurs – ce qui est une prouesse – et, avec des exportations qui représentent plus de 85 % du PIB, nous pouvons nous prévaloir d’un degré d’ouverture absolument remarquable. Par nécessité, notre pays est exportateur. Par le talent de ses entrepreneurs, il est bon exportateur. Ce que nous pouvons regretter, c’est que nous nous contentions trop vite d’un commerce intra-européen, concentré de surcroît sur nos voisins immédiats. Or, des marchés plus lointains en forte croissance offrent de très belles opportunités. Que ce soit dans le domaine industriel, dans le domaine des services ou dans des produits de niche, nous avons en Belgique une culture de la maîtrise qui différencie positivement nos produits et les rendent exportables. Aujourd’hui, 70 % de notre commerce extérieur est à destination de l’UE et 30 % dirigé vers le reste du monde ; or, si les pays émergents présentent plus de risques – mais qui peuvent être encadrés – ils proposent aussi des possibilités de développement très importantes. L’Asie, l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient sortent du lot et constituent des marchés de croissance particulièrement intéressants. © Reporters Nabil Jijakli, rédacteur en chef invité de ce numéro, est le Deputy CEO de Credendo, l’organe public d’assurance-crédit à l’exportation. Auparavant, il a travaillé à la Banque Nationale et à la Commission européenne. Il a également fait partie de la commission chargée de préparer l’introduction de l’euro en Belgique. Pour quelles raisons sortent-ils du lot ? L’export, c’est du commerce classique, soit la recherche d’une coïncidence d’une offre et d’une demande. Or, la demande est bien plus grande qu’ailleurs dans certains pays ou continents en mutation. En Afrique subsaharienne, deux tiers de la population a moins de 30 ans et la natalité demeure la plus vive au monde, ce qui explique notamment que des besoins d’infrastructures vont encore croître. Or, nous avons une expertise reconnue dans la conception et la construction d’hôpitaux, de routes, d’ouvrages d’art... En Chine, près de 500 millions de personnes ont atteint ou vont atteindre le niveau de la classe moyenne – presque autant que toute la population Bruxelles Métropole - novembre 2019 ❙ 15

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