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Chambre de Commerce & Union des Entreprises de Bruxelles LE MAGAZINE DES ENTREPR I SES BRUXELLOI SES BAROMÈTRE POLITIQUE : Crise de confiance RENCONTRE avec FRANK LEROY, CEO de KBC Brussels N°43 / MARS 2019 SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE des mesures qui ne coûtent rien INSOLVABILITÉ des solutions face aux difficultés de l’entreprise Rédacteur en chef invité : GILES DAOUST ISSN 2406-3738

Chez nous, pas de langue de bois en termes de CO2 Le climat nous tient à cœur. C’est pourquoi Brussels Airport est désormais 100 % neutre en CO2 et atteint ainsi le niveau le plus élevé de l’Airport Carbon Accreditation. Ce programme (à la demande) de l’organisme aéroportuaire ACI Europe encourage les aéroports à réduire leurs émissions et à fi nalement devenir neutres en CO2 Brussels Airport œuvre depuis des années à la réduction de ses émissions de CO2 . . Afi n de s’attaquer aux émissions résiduelles, l’aéroport soutient le projet climatique « Saving Trees » en Ouganda, avec l’aide de l’organisation CO2logic. Ce projet de lutte contre la déforestation a déjà sauvé plus de 5 millions d’arbres.

Édito Élections : réglez vos montres On le sait depuis Einstein : le temps ne s’écoule pas toujours, partout t tous de la même manière. Ainsi en va-t-il du temps politique et du temps neurial. Le temps politique, soumis, entre autres, aux rapports de force entre niveaux de pouvoir, à l’état de l’opinion, aux contingences législatives ou du calendrier électoral, semble parfois s’étirer démesur point de s’ensabler. Quand, par exemple, il s’agit de décider où stade national, prolonger une ligne de métro, rénover des infras mer l’enseignement… Le temps politique s’éternise. Le temps entrepreneurial, lui, doit être réactif, entre les échéances clients pressés, les partenaires impatients, les concurrents qui n les opportunités à ne pas manquer… Chaque mois, chaque semaine, chaque heure comptent. La discordance entre ces deux temporalités engendre un dangereux éloigne l’entreprise du politique, comme l’illustre notre dernier « bar alisé au mois de janvier auprès de nos membres et sympathisants trouverez les résultats détaillés dans ce numéro. On ne peut que s de la défiance persistante des entrepreneurs envers nos ments, mais ces cotes d’insatisfaction (69 % de « peu ou pas vis-à-vis du gouvernement régional, 51 % vis-à-vis du fédéral) tr à n’en pas douter, leur exaspération face aux attentes déçues. Comme c’est le cas depuis plusieurs années déjà, la mobilité à Brux reste – et de loin – la première priorité des entrepreneurs. Soit une tière cruciale pour leurs activités, où les décisions politiques et mise en œuvre se font exagérément attendre : déploiement du RER construction du métro nord, tarification unique, lignes transrégio nales, installation de parkings de délestage ou d’un réseau de bornes de chargement électrique… Juste après la mobilité, c’est la simplification administrative qui est la plus citée dans nos sondages. Là aussi, c’est le ‘mismatch’ entre le temps bureaucratique et le temps entrepreneurial : bien souvent, l’entrepreneur ne peut se permettre d’attendre 400 jours ouvrables pour l’obtention d’un permis d’urbanisme ou d’un permis d’environnement, qui retardent d’autant son projet, le développement de son activité, et finalement la création d’emplois et de richesse. Alors qu’il suffirait sans doute de peu (le permis unique) pour économiser du temps, des et de l’argent. Le 26 mai prochain, les citoyens entrepreneurs auront un nouv dez-vous avec le politique. Pour le préparer, Beci a publié un Mémor qui reprend les attentes et les propositions des entreprises dont bien entendu la mobilité et la simplification administrative. de moyens ? Pas forcément. Réformer et simplifier ne coûte rien d’économiser un temps précieux. Time is money, faut-il rappeler politique. Marc Decorte, Président de Beci Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 1

Sommaire Bruxelles métropole N° 43 – Mars 2019 Au mois d'avril : Sprout to be Brussels Editeur responsable Olivier Willocx – ow@beci.be - T +32 2 648 50 02 Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be T +32 2 643 78 44 Ont collaboré à ce numéro : Alexis Bley, Elisa Brevet, Géry Brusselmans, Giles Daoust, Johan Debière, Marc Decorte, Vincent Delannoy, Ophélie Delarouzée, Patrick della Faille, Hugues Dorchy, Emmanuel Goedseels, Gaëlle Hoogsteyn, Ophélie Legast, Morgan Van Cleven, Guy Van den Noortgate et Peter Van Dyck. Production Layout db Studio.be Design couverture Pierre Kroll, Denis Séguy Impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Publicité Bruxelles métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par plus de 21.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.000 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 asc@beci.be Membership Catherine Tricot – T +32 475 49 65 72 ctr@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 4 9 Idées 12 14 15 18 19 21 Beci online Digest Rédacteur en chef invité: Gilles Daoust Rencontre avec Frank Leroy, CEO de KBC Brussels Simplification administrative : des mesures qui ne coûtent rien Baromètre politique : crise de confiance Pour ou contre les MOOC dans l’enseignement secondaire ? Réforme fiscale 2016 : quels effets lisibles sur l’immobilier ? Open Source International 24 25 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 Le marquage CE en 6 étapes 5 conseils pour exporter aux États-Unis Grow Your Business 27 C’est quoi, l’esprit d’entreprendre ? Eric Everard (Easyfairs) Frédéric Rouvez (Exki) Pierre Marcolini, chocolatier Julien Vandeleene (BePark) John Martin (Martin’s Hotels) Véronique Culliford (IMPS) Brigitte Chanoine (Ichec Business School) Joan Condijts (LN24) Sébastien Deletaille (Riaktr) Sébastien Morvan (Brussels Beer Project) Kris Cloots (ISS BeLux) Marc Filipson (Filigranes) Michel Croisé (Sodexo) Thierry Afschrift, avocat fiscaliste Entreprendre 44 45 46 47 48 50 52 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER Community 54 56 57 58 59 60 Starter : Patatak Vote électronique ou papier : quelles différences ? Registre UBO : il faut vous inscrire avant le 31 mars Insolvabilité : des solutions face aux difficultés de l’entreprise Sign for my Future : les entreprises font aussi entendre leur voix Marchés publics en ligne : plus simples et plus transparents Cap 48 : Et le prix « Coup de cœur » est attribué à… L’actualité Beci en photo Petites histoires de grands entrepreneurs Bruxelles, dans les pas de Giles Daoust Demandes d'admission Index Agenda

“Mijn nieuwe bedboek.“ Gerardus Mercator “I know now where India is.” Christopher Columbus “Voyage, voyage…” Desireless L’Agenda Export est arrivé ! Un tour du monde en 38 pages de toutes nos actions à l’international. New-York, Dakar, Milan, Séoul,… Audiovisuel, Santé, Architecture, Mode,… Accompagnez-nous lors de nos missions et foires partout dans le monde, rencontrez vos nouveaux clients et partenaires. Consultez-le sur www.hub.brussels.

Beci online Social Media #BECImember : Export USA accompagne les entreprises européennes qui cherchent à s’implanter aux États-Unis. Lire les conseils de notre nouveau membre en p. 25. Voir www.exportusa.be. Les autoroutes E40 et A12 à l’entrée de Bruxelles vont être reclassées en boulevards urbains. Plutôt que la simple réduction du nombre de bandes, Beci plaide pour l’aménagement d’une bande de covoiturage. Vous n’avez pas encore participé à un Atelier Digital ? C’est tous les jeudis midis chez Beci, et c’est gratuit. Info et inscriptions : trainings@beci.be. Les formateurs Beci passent devant la caméra, dans notre studio de l’avenue Louise. Suivez l’actu vidéo de Beci sur les réseaux sociaux et sur YouTube. Rejoignez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter. 4 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019

Beci online Dans vos newsletters de février Vous commercez avec la Grande-Bretagne et vous ne savez pas ce que seront les échanges postBrexit ? Ne prenez pas de risque, demandez votre numéro EORI aux douanes. Les élections sociales, c’est en 2020. Pour les préparer, avez-vous pensé au vote électronique ? Article à lire dans ce magazine, p. 45. À lire sur notre site web Consultez les portraits et les communiqués de nos membres sur www.beci.be/category/member-news. Retrouvez ces articles sur www.beci.be Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 5

Podcast Valentin Richard : 22 ans, serial entrepreneur, de Menu Next Door à Koudetat Ambassadeur de la « French tech » par excellence, Valentin a appris à coder, créer des sites, monter des projets (GlassStories, WebHunter…), et tout ça à 13 ans, dans sa chambre, sagement assis derrière son ordinateur. Aujourd’hui âgé de 22 ans, il est le CEO de Koudetat (joint-venture de The Family), une plateforme gratuite dédiée à l’apprentissage de l’entrepreneuriat. Tu as commencé ta carrière entrepreneuriale à 13 ans avec ton blog WebHunter. Puis, tu as véritablement connu le succès avec GlassStories. En quoi ces deux étapes t’ont-elles permis de devenir l’un des plus jeunes entrepreneurs français ? À l’époque, mon beau-frère détenait un média qui parlait de foot et je trouvais ça plutôt cool. Je me suis dit qu’il fallait que je fasse la même chose. C’est un modèle que l’on retrouve beaucoup chez les entrepreneurs : copier ce que l’on connaît et ce à quoi on peut s’identifier. On commence toujours par copier la chose la plus proche et la plus évidente. J’ai donc décidé de lancer mon propre média. Il m’a aidé et m’a montré comment procéder : j’ai appris à coder, à gérer mon site. Ce qui est dingue, c’est qu’avec internet, le savoir devient une commodité. Quand tu t’es lancé, tu étais encore au collège. Tu rentrais chez toi après l’école et tu écrivais ? J’ai décidé de lancer WebHunter, un blog de gaming et de high-tech, sans aucune démarche entrepreneuriale. Je le faisais avec beaucoup de sérieux et je dois reconnaître qu’il y a toujours eu cet objectif d’en faire quelque chose de grand, de vraiment fort. Chaque soir, je rentrais, je me connectais sur mon ordinateur et je traduisais des articles en anglais sur les sujets qui m’intéressaient. À force de traduire, je me rendais compte de ce qui revenait souvent, de la manière d’écrire. Très vite, je suis passé de la copie à la création. Comment es-tu parvenu à te faire repérer par les marques ? Plus le temps passait et plus je gagnais en visibilité, c’est la magie d’internet ! Même si tu n’obtiens que 100 visites par jour sur ton site, il suffit que, parmi elles, il y en ait une qui soit influente pour se faire repérer. J’ai commencé à recevoir des mails. C’était l’époque où les blogs existaient encore très peu. Les marques ont commencé à m’envoyer des produits. Je me souviens : j’avais 13 ans, j’étais dans ma chambre et des camions UPS venaient me livrer des téléphones, des ordinateurs, quasiment tous les jours. J’écrivais un article ; il pouvait être lu 6000 fois et la marque était contente. Au bout d’un moment, je me suis vraiment pris au jeu, j’ai contacté des agences, créé des événements… Qu’est-ce qui te challengeait le plus ? Je crois que c’était de vouloir faire quelque chose de différent. Je me sentais déjà marginal auprès de mes amis du collège. On parle beaucoup de millennials, et il y a cette chose qui est propre à notre génération, celle où nos parents nous ont fait croire qu’on était spéciaux. Parfois, certains d’entre nous ont vraiment cru à une grande destinée qu’il fallait accomplir. Je dois en faire partie ! ● Elisa Brevet Une rencontre à écouter en intégralité dans le podcast Next Step : https://www.beci.be/podcast. Les podcasts à écouter… Fresh Air : Terry Gross, présentatrice de l’émission de la radio NPR Fresh Air, aux États-Unis, livre à ses auditeurs des entretiens profonds et surprenants sur des sujets profonds et variés (sciences, politique, culture, astrophysique…). 6 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 D.R.

Vous souhaitez former un futur collaborateur dans votre entreprise ? Pourquoi pas la FPIE ? La Formation Professionnelle Individuelle en Entreprise vous permet de former vous-même un futur collaborateur a n qu’il corresponde au pro l professionnel recherché. Qui pouvez-vous former en FPIE ? Le collaborateur doit être inscrit comme chercheur d’emploi inoccupé auprès d’un organisme d’emploi (Actiris-Forem-VDAB). Il reste chercheur d’emploi pendant la FPIE. Durée ? 1 à 6 mois de formation. Vous proposez ensuite un contrat de travail immédiatement après la  n de la FPIE pour une durée au moins équivalente. Coût ? Pendant la formation, outre les frais de transport et d’assurance, vous payez directement au stagiaire une indemnité calculée comme suit : rémunération brute pour la fonction moins les cotisations ONSS travailleur (13,07%) moins les éventuels revenus sociaux du stagiaire Après 6 mois de FPIE, vous avez droit aux réductions Activa si le stagiaire est inscrit chez Actiris et domicilié en Région bruxelloise (www.activa.brussels). Pour toute information complémentaire : Service relations entreprises au 02 371 74 81 ou 76 32 ou 73 34 ou 74 61 ou par mail à fpie@bruxellesformation.brussels En collaboration avec : Éditeur responsable : Olivia P’tito – rue de Stalle, 67 à 1180 Bruxelles

Transition énergétique : et si c’était vous ? Vue aérienne des panneaux solaires installés sur le site de l’entreprise NMC Si de nombreux clichés circulent sur le climat et son avenir, il en est un qui résiste à toute épreuve : la transition énergétique est l’affaire de tous. Chacun de nous est appelé à prendre ses responsabilités face aux enjeux liés au changement climatique. C’est encore plus vrai pour les entreprises, pour qui la mise en place d’une politique énergétique durable relève non plus d’un greenwashing à la va-vite servant l’image de marque, mais bien d’une nouvelle responsabilité écologique. La transition énergétique en entreprise, ça veut dire quoi ? L’économie, l’écologie et l’engagement social figurent depuis toujours au cœur des stratégies d’entreprise. Autrefois au service de l’image de marque d’un produit, l’intégration du développement durable dans la stratégie d’entreprise représente aujourd’hui un réel avantage économique et social. En effet, outre les économies qu’elles réalisent sur leur facture énergétique, les entreprises actives dans le domaine de l’écologie et de la performance énergétique sont non seulement récompensées par leurs collaborateurs, leurs clients et la société en général, mais aussi par les entreprises qu’elles approvisionnent et leurs investisseurs. Petites ou grandes, les entreprises ont donc pris conscience que leur contribution à la transition énergétique était indispensable. L’expertise face à la crise L’efficacité énergétique, oui. Mais par où commencer quand on ne détient ni les outils ni les compétences scientifiques pour mettre en place une politique durable ? De plus en plus d’entreprises et d’institutions font appel aux services de Luminus. Leur objectif ? Implémenter des solutions visant la diminution de la consommation d’énergie et la réduction de l’empreinte carbone. C’est ainsi qu’UCB et Luminus visent la neutralité carbone du groupe pharmaceutique d’ici 2030. L’installation d’une unité de cogénération marque une étape déterminante dans le développement durable de l’entreprise. exploités pour permettre l’installation de près de 9 000 panneaux solaires. Sivafrost a également frappé à la porte de son fournisseur d’énergie verte Luminus pour optimiser tous les aspects de sa consommation d’énergie. Active dans l’entreposage et le conditionnement de produits surgelés, l’entreprise est par définition une grande consommatrice d’énergie. Résultat ? L’implantation d’une éolienne sur le site de l’entreprise. Unité de cogénération installée dans les bâtiments de UCB à Braine-l’Alleud Autre partenariat durable et rentable : l’entreprise NMC (production et commercialisation de mousse synthétique) et Luminus ont inauguré en 2018 la plus grande installation photovoltaïque de la Communauté Germanophone. Toiture et sols ont été Des exemples similaires ne cessent de se multiplier aux quatre coins du pays. Portés par des valeurs communes, Luminus et le Groupe François (leader belge et luxembourgeois de la filiale bois) ont ainsi uni leurs forces pour l’installation de centrales de cogénération et trigénération (alimentée par du bois en fin de vie). Désormais, le groupe autoproduit l’énergie nécessaire à la production de près de 2.500.000 palettes de bois chaque année. D’autres projets inédits sont actuellement à l’étude pour pousser le Groupe plus loin encore dans sa responsabilité environnementale. Prix belge de l’Energie et de l’Environnement 2019 Depuis 2006, le “Prix belge de l’Energie et de l’Environnement” met en lumière les contributions des citoyens, entreprises, institutions et associations belges à la construction d’un avenir durable. Votre entreprise s’est distinguée en matière d’efficacité énergétique ? Faites-le savoir et posez votre candidature avant le 24 avril 2019. Infos et contacts : www.eeaward.be

News De plus en plus de travailleurs bruxellois choisissent les transports en commun Le travailleur bruxellois fait des choix très différents du travailleur belge moyen pour ses déplacements domicile-travail : le premier opte davantage pour les transports en commun, là où le second privilégie la multimodalité. C’est ce qui ressort du 4e réalisé par Acerta. baromètre de mobilité provinces où une personne sur 4 opte régulièrement pour le deux-roues. Anneleen De Neef : « Les CEO et DRH nous disent que leurs travailleurs sont de plus en plus intéressés par un plan cafétéria leur permettant de compléter une partie de leur salaire (…). De très nombreux plans cafétéria prévoient aussi l’option d’un vélo de société. C’est un point dont les autorités vont tenir compte. » En moyenne, les Belges travaillent à 19 km de là où ils habitent, 14,2 km pour les Bruxellois. Anneleen De Neef : « Comme la distance domicile-lieu de travail est de plus en plus faisable à vélo, grâce à des vélos plus rapides ainsi qu’à de meilleures pistes cyclables, il ne serait pas étonnant de voir le vélo (de société) gagner du terrain dans les années à venir. » Info : www.acerta.be Le travailleur belge opte de plus en plus pour une association de modes de transport, la voiture tenant le rôle principal, surtout combinée au vélo (10,9 %). Pour lui, les transports en commun restent secondaires. À Bruxelles, la situation est très différente : près de la moitié des travailleurs (43,3 % contre les 8 % de la moyenne nationale) y prennent régulièrement le train, le tram, le bus ou le métro. A contrario, près de la moitié (48 %) optent régulièrement pour la voiture, par rapport aux 76,9 % de moyenne nationale. Constatation frappante : la popularité de la voiture de société stagne en 2018. Anneleen De Neef, Directrice de bureau à Bruxelles, y voit diverses explications : « Tout d’abord, il y a les mesures prises par Bruxelles pour améliorer sa mobilité : limitation du parking, zone basses émissions… De plus, la conjoncture économique favorable a entraîné une croissance importante en matière d’occupation, en grande partie dans la part d’employés qui réalisent plutôt des tâches d’exécution et n’entrent pas en considération pour un véhicule de fonction. D’autre part, les travailleurs nouvellement engagés ont un avis plus critique sur ce moyen de transport. » L’essor du vélo se poursuit. Cependant, avec 10,9 % de travailleurs bruxellois enfourchant régulièrement leur vélo pour aller travailler, la capitale se classe après les Du rebond à la BD Les 28 et 29 mars prochain, l’ASBL ABA présentera chez Beci un album BD de parodies et d’hommage à Natacha et Rubine, deux personnages créés par François Walthéry. Derrière cette initiative, on trouve un duo de créatifs, Olivier Ghys et Michèle Lahaye, passés en 2018 par le programme reStart de Beci, qui accompagne les entrepreneurs ayant fait faillite. Né de la solidarité des temps difficiles, le tandem a pensé à un concept simple pour retrouver du travail : un contrat d’emploi via la Smart pour promouvoir les artistes, leurs œuvres et le patrimoine culturel. C’est ainsi qu’est née ABA ASBL, dont la première initiative est donc cet album, « Hommage collatéral », commis par un collectif de dessinateurs dont Walthéry himself, mais aussi Dragan De Lazare et Bruno Gilson, pour ne citer qu’eux. L’album sera présenté le jeudi 28 mars dès 18 h chez Beci, et sera suivi d’une séance de dédicaces pour les fans et collectionneurs le lendemain, vendredi 29, même lieu, même heure. Les deux compères ont bien d’autres activités dans les cartons pour 2019, liées à de beaux événements Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 9 © Belga

News culturels, ou récurrentes. Ainsi il y aura des ateliers, conférences, formations, mais tout sera dévoilé… « en temps utile » ! Du « superant » au foodbox : l’horeca et les supermarchés au croisement du frais et du confort en 2019 Dans quelle direction l’horeca et les supermarchés vontils se développer en 2019 ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre l’équipe retail de Structura.biz (ex-Bureau Gerard), selon qui le mot d’ordre sera le « confort ». Les experts de Structura s’attendent notamment à une avancée de ce qu’on appelle les « superants » : un mixte de supermarché et restaurant. Albert Heijn a annoncé aux Pays-Bas l’installation de coins repas dans ses supermarchés. En Belgique, Delitraiteur, sous l’impulsion de Louis Delhaize, offre la possibilité d’acheter son lunch et de l’emporter, ou de le manger sur place. Les marchés Cru, établis par Colruyt, répondent aussi à ce phénomène avec leur restaurant Cuit (en photo), qui permet aux consommateurs de composer leur déjeuner et de le faire préparer par les chefs. De même, les formules faciles à la maison gagnent en popularité, à l’exemple de Deliveroo mais aussi des box repas comme HelloFresh et Foodbag. Ils visent deux « piliers du confort » : les courses sont livrées à domicile et les recettes sont faciles à suivre. Les supermarchés sont aussi attirés par cette tendance. Les services qui proposent de faire vos courses, comme Collect&Go de Colruyt, ne sont plus nouveaux. Mais saviez-vous qu’il existe des services qui livrent les courses du supermarché à domicile ? Delhaize HomeDelivery par exemple, sans oublier Click & Cook, le box repas de Delhaize. Ces exemples le démontrent : le consommateur cherche le « confort », mais sans perte de « fraîcheur ». Les tendances de 2019 se situent quant à elles à l’intersection du « fresh » et du « fast ». Vous connaissez Romain Roquette ? Un salad bar qui offre le même confort qu’une chaîne fastfood « traditionnelle » (McDonalds, Burger King…) mais avec un côté santé. Foodmaker, qui ouvre ses propres magasins, mais qui est aussi le moteur des salad bars dans les nouveaux Delhaize FreshAteliers, suit la même tendance. Info : https://structura.biz/ Patronale Solar devient le plus grand producteur d'énergie solaire de Belgique Patronale Solar, un producteur indépendant (IPP) belge d'énergie solaire, a finalisé l'acquisition des parcs photovoltaïques belges de l’entreprise néerlandaise Sunrock. Le portefeuille se compose d'une centaine de sites, pour une valeur d'investissement totale de plus de 80 millions d'euros. Cette acquisition fait de Patronale Solar, avec une capacité totale de 75,5 Wc (Watt-crête), le premier producteur d'énergie solaire de Belgique. Avec cette acquisition, Patronale Solar dispose d'un parc de production qui fournit annuellement de l'énergie renouvelable à 25 000 familles. 35 000 tonnes de CO₂ sont économisées chaque année grâce à 340 000 panneaux solaires répartis sur 208 sites de production. En outre, Patronale Solar a l'ambition d'investir davantage dans les infrastructures d'énergie renouvelable et de contribuer ainsi à la réalisation des objectifs climatiques. Bert Creemers, Managing Director de Patronale Solar, déclare : « Cette acquisition et l'accroissement d'échelle qui en découle nous permettent de générer des gains d'efficacité supplémentaires dans notre domaine de compétences actuel. Notre ambition est de continuer à croître 10 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019

News dans les années à venir pour atteindre une capacité de production totale de 150 Wc, ce qui nous permettra d'alimenter 50 000 familles en énergie verte. Nous étudions d’ailleurs des projets d'énergie solaire et éolienne dans le reste du Benelux. » Patronale Solar, une coentreprise entre Patronale Life et Edison Energy Group, a systématiquement augmenté sa puissance depuis juillet 2015 grâce à une combinaison de petites acquisitions et de nouveaux projets de construction. Werner Van Walle, Chief Investment Officer chez Patronale Life, explique : « L'acquisition des parcs photovoltaïques belges de Sunrock montre que notre modèle économique fonctionne et ouvre la voie à de nouveaux investissements. En se concentrant sur l'exploitation des parcs et l’optimisation des performances, les revenus tirés de ces installations augmentent et de nouveaux projets peuvent être réalisés. » Info : www.patronale-life.be L’« esprit d’entreprendre à l’école », en colloque ce 28 mars À l’occasion de ses 5 ans d’activités, le conseil d’administration de la Fondation pour l’Enseignement convie ses partenaires de l’école, des entreprises, des associations et des acteurs philanthropiques, ainsi que tous les passionnés d’éducation, à participer à une réunion informative et conviviale sur le thème de « l’esprit d'entreprendre à l’école », organisée en partenariat avec les acteurs de plusieurs projets innovants qui ont vu le jour ces dernières années dans le cadre de la Fondation. Rendez-vous le 28 mars au Flagey (à Ixelles) pour un après-midi (14h30-17h30) tout en dynamisme pour encourager l’école qui s’entreprend. En matinée (9h30-12h), des ateliers thématiques consacrés aux bonnes pratiques écoles-entreprises sont aussi ouverts à tous. Info : www.fondation-enseignement.be NOS SALLES ONT ÉTÉ CONÇUES POUR LA PROJECTION DES FILMS. CELLES-CI CONVIENNENT, PARFAITEMENT, À BIEN PLUS DE CHOSES QUE LE CINÉMA. ENCORE UNE CHOSE QUE VOUS IGNORIEZ PEUT-ÊTRE À NOTRE SUJET. Technologie de pointe. Fauteuils confortables. Organisation efficace. Autant d’atouts qui contribuent à l’expérience unique chez Kinepolis Bruxelles. Non seulement pour regarder des films, nos cinémas sont également l’endroit idéal pour vos séminaires, vos évènements, vos congrès (et beaucoup plus encore). Trouvez l’inspiration sur business.kinepolis.be ou appelez 02 474 26 30 e-mail : b2bbrussel@kinepolis.com Bien plus que du cinéma. Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 11 TEAM BUILDING SEMINAIRE COMÉDIE FILM CONGRÈS CULTURE

Idées Frank Leroy (KBC Brussels) : « Bien encadrer les jeunes entreprises » « Bruxelles offre toujours un beau potentiel de développement », déclare Frank Leroy, qui préside aux destinées de la jeune banque KBC Brussels depuis le 15 septembre. Il est décidé à en renforcer encore la réputation de banque d’entreprise. Vous voici CEO de KBC Brussels depuis quelques mois. Vos premières impressions ? J’ai passé 12 ans hors de Bruxelles et je constate aujourd’hui une belle évolution du développement urbain et du tissu économique. J’ai trouvé chez KBC Brussels une équipe très jeune, composée surtout de jeunes Bruxellois qui connaissent et comprennent la ville. L’équipe totalise 38 nationalités et 28 langues : elle est multiculturelle et représentative de la communauté bruxelloise. Par ailleurs, notre focalisation sur Bruxelles et l’autonomie dont nous bénéficions au sein de KBC nous apportent flexibilité et rapidité dans la gestion des besoins réels, à Bruxelles. Vous avez travaillé à Gand, Louvain et Anvers au cours des 12 années écoulées. Qu’est-ce qui différencie Bruxelles des autres grandes villes ? L’environnement international est d’un autre niveau à Bruxelles qu’à Anvers, par exemple. Plus qu’Anvers, Bruxelles est une métropole – exotique – dans tous les domaines. Regardez le mix socioculturel, les communautés linguistiques, les facteurs économiques, la présence de l’OTAN et de l’Union européenne. Un creuset particulièrement passionnant. Comment tenez-vous concrètement compte de la spécificité de Bruxelles ? Nous avons une approche spécifique des expatriés, dans ce contexte international. Ces gens peuvent notamment devenir clients de KBC Brussels avant même d’arriver en Belgique. Ils bénéficient d’un encadrement numérique complet, assuré par nos experts. Nous avons aussi une démarche inhabituelle à l’égard du secteur social non marchand : les écoles, cliniques et institutions de soins de santé... Nous disposons par 12 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 ailleurs d’une agence immobilière spécialisée et d’experts qui s’occupent des subventions bruxelloises, qui ne fonctionnent pas comme en Wallonie et en Flandre. Et puis, il y a notre KBC Brussels Live Center, ses 47 spécialistes qui servent les clients à distance et nos propres applis centrées sur les problèmes de mobilité à Bruxelles. Les clients n’ont plus besoin de se déplacer pour régler des problèmes. KBC Brussels existe depuis quatre ans. Êtes-vous satisfait du chemin parcouru ? Oui. Nous pouvons déployer notre propre stratégie de croissance. Nous avons notre propre centre de décision à Bruxelles, pour réagir très rapidement aux demandes des clients. Le cas échéant, les demandes de crédit obtiennent une réponse dans les 24 heures, un atout énorme pour les entrepreneurs. En ma qualité de CEO, je suis responsable de 400 collaborateurs, dans 29 agences. D’où ma grande proximité à l’égard des entreprises et des clients. À ce stade, nous obtenons environ 20 % des dossiers de subvention à Bruxelles et 65 % des clients de Subsidia@KBC Brussels sont des prospects. Nous faisons vraiment la différence, avec certains de nos services. Nous obtenons un excellent feedback sur le branding, axé sur les problématiques locales, tels que les tunnels bruxellois, mais aussi sur notre multilin© Reporters

guisme et l’expertise présente dans nos agences, auprès de KBC Brussels Live et dans nos bureaux d’assurance. Vous avez étudié le marketing. Comment renforcer encore la marque KBC Brussels ? Le marketing étudié il y a 30 ans n’avait pas grand-chose à voir avec celui – numérique –d’aujourd’hui (rires). KBC Brussels est jeune. Une marque a besoin de temps pour se positionner sur le marché. La publicité et le parrainage de clubs de hockey bruxellois ont créé une identité propre, mais il est tout aussi important de se préoccuper tous les jours de nos clients et de tenir nos promesses. Les gens ne se forgent une véritable idée d’une marque qu’au travers de l’expérience pratique. La participation active aux réseaux bruxellois porte également ses fruits. Nous sommes impliqués dans de nombreuses initiatives. Des exemples ? Nous examinons pour le moment avec finance.brussels comment apporter notre soutien à de jeunes entreprises en phase de démarrage ou de croissance. Il y a quelque temps, nous avons aussi rencontré hub.brussels et nous collaborons avec les services de subventions. La fusion des connaissances respectives nous rend meilleurs conseillers, avec des solutions plus rapides pour le développement des entreprises. Bruxelles dispose d’une vaste communauté de startups. Pour un acteur financier, ce n’est pas toujours un public facile. Ces entrepreneurs ont parfois des idées fabuleuses, mais le plan d’entreprise n’est pas toujours à la hauteur. Certains souffrent de douleurs de croissance, d’autres vont à la faillite. Nous nous devons d’être fortement présents au sein de cette communauté pour aider au maximum les jeunes entreprises à se développer à Bruxelles. Nous avons donc mis au point Start it@KBC, un écosystème qui regroupe environ 630 start-ups, scale-ups, mentors et experts. Élaborez-vous de nouvelles formules de financement sur mesure pour les jeunes entreprises en croissance ? Nous leur proposons diverses solutions, depuis le financement classique jusqu’au crowdfunding. Nous disposons grosso modo de sept solutions de financement, en fonction de la phase que traverse l’entreprise. Nous utilisons bien sûr aussi les systèmes techniques développés dans d’autres éléments du groupe KBC. Et je citerais par ailleurs notre plateforme de matching KBC Matchit.be, qui permet à l’acheteur et au vendeur de l’entreprise de se rencontrer discrètement. KBC Brussels aide-t-elle efficacement les PME dans le développement de leurs projets ? J’en suis convaincu. Tout dépend de la phase de cycle de vie que traverse l’entreprise. Nous travaillons sur mesure. Nous détenons effectivement un superbe fonds de commerce – actuellement plus d’entreprises que de particuliers. Nous bénéficions d’une bonne réputation de banque des entreprises à Bruxelles. Et dès l’instant où des spécialisations pointues s’imposent, nous faisons appel à d’autres experts. Chaque CEO a ses propres conceptions. Quels accents souhaiteriez-vous mettre à l’avenir ? Je continuerai d’insister sur l’accessibilité. Je souhaite que chacune de nos 29 agences dispose de la palette complète des expertises. Il faut que les clients reçoivent des réponses rapides. J’ai par ailleurs instauré une politique linguistique. Chez KBC Brussels, chacun doit atteindre un niveau minimum de bilinguisme. L’anglais est également une nécessité dans certaines de nos agences bruxelloises. Certaines agences du quartier européen emploient des collaborateurs qui parlent huit ou neuf langues. Et nous facilitons encore la communication en employant dans nos agences des Bruxellois qui habitent le quartier. L’ancrage local reste l’élément fondateur de KBC Brussels. ● Peter Van Dyck Frank Leroy en bref ➜ Originaire de Beersel. ➜ Il étudie la gestion d’entreprise et le marketing et obtient en 1995 un diplôme de candidature en Sciences Économiques Appliquées à la VUB. ➜ En 1995, il entre à la Kredietbank/KBC comme directeur d’agence à Auderghem. ➜ Pendant 11 ans, il est directeur d’un groupe d’agences, responsable de Woluwe-SaintPierre, Woluwe-Saint-Lambert, Schaerbeek, Haren, Etterbeek et Auderghem. ➜ Il supervise les départements crédits à Bruxelles et à Gand. Il dirige ensuite une restructuration à Louvain. ➜ Il est directeur régional à Anvers en 20152016. ➜ Il contribue à partir de juin 2016 à cinq grands projets RH stratégique au sein du département Corporate HR, notamment une nouvelle politique salariale, un nouveau système d’évaluation et un projet focalisé sur la numérisation et la simplification. Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 13

Élections 2019 Simplification administrative : des mesures qui ne coûtent rien Que faut-il mettre en place pour assurer le développement de l’économie et de l’emploi à Bruxelles ? Quand on pose cette question aux entrepreneurs, on se rend compte que beaucoup de leurs demandes n’exigent en réalité pas de budget supplémentaire. Au contraire, certaines d’entre elles induisent même des gains et des économies. C’est le cas notamment de la simplification administrative. A près la mobilité, la simplification administrative est la première préoccupation des entrepreneurs, comme nous l’apprend le dernier baromètre réalisé par Beci, dont vous trouverez les résultats détaillés dans les pages suivantes. Viennent ensuite la diminution de la fiscalité régionale et communale, la propreté et la transformation digitale, laquelle passe devant la sécurité. Améliorer le service aux citoyens et aux citoyens entrepreneurs doit constituer une priorité du prochain gouvernement. Trop de temps, trop d’énergie, trop d’argent sont gaspillés en démarches trop lourdes, trop bureaucratiques et redondantes. Simplifier non seulement ne coûte rien, mais permet de libérer des capacités au sein des administrations pour des tâches plus intéressantes et plus profitables pour la collectivité, tout en soulageant le citoyen et le citoyen-entrepreneur de procédures inutilement longues, opaques et compliquées. Beci a repris en ce sens une série de demandes très concrètes des entrepreneurs bruxellois dans son Mémorandum La Cité du Futur, dans sa mesure numéro 11 intitulée « poursuivre la simplification administrative des 14 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 administrations bruxelloises ». Rapidement, la facilité d’usage pourrait être améliorée, de même que la simplification et la transparence, la réduction des délais, la clarification des règles, le suivi des demandes… Par ailleurs, l’administration doit également s’adapter et tenir compte des nouveaux modes de consommation. Un exemple concret ? Introduire une procédure unique pour l’obtention d’un permis d’urbanisme et un permis d’environnement. Ces deux permis sont délivrés par deux administrations différentes tout en concernant des données largement redondantes que les administrations, moyennant des outils modernes, devraient être en mesure de se transmettre sans difficulté, sans devoir imposer aux demandeurs de multiplier les démarches et l’introduction de formulaires et documents. Introduire le permis unique est une mesure qui ne coûtera rien et simplifiera grandement la vie des porteurs de projets. ● Vincent Delannoy Mémorandum Beci : https://go.beci.be/memorandum © Belga

Idées Baromètre politique : crise de confiance À l’avant-veille des élections régionales et législatives, Beci a sondé les attentes de ses membres et sympathisants1. Qu’en ressort-il ? Une défiance marquée envers les gouvernements régional et fédéral, et une préoccupation toujours lancinante pour la mobilité bruxelloise. Mais aussi un intérêt certain pour la transformation digitale et une évolution des opinions sur la taxe kilométrique. 1. Politique : toujours la crise de confiance Au hit-parade des ministres bruxellois, à la veille de sa retraite politique, Didier Gosuin (Économie et Emploi) prend la tête pour la première fois de la législature, alors que Guy Vanhengel (Finances) avait fait jusqu’alors la course en tête. Cécile Jodogne (Commerce extérieur) complète le podium. Pascal Smet et Fadila Laanan restent les mal-aimés du classement, ce qui traduit sans doute une certaine frustration liée à leurs compétences (respectivement, Mobilité et Travaux publics pour Smet et Propreté publique pour Laanan). 3,5 Didier Gosuin Guy Vanhengel 3,0 Cécile Jodogne 2,5 Céline Fremault Rudy Vervoort 2,0 Bianca Debaets Pascal Smet 1,5 nov. 2015 juin 2016 nov. 2016 juin 2017 déc. 2017 juil. 2018 jan. 2019 Fadila Laanan Quel est votre degré de confiance vis-à-vis du gouvernement bruxellois ? Quel est notre degré de confiance vis-à-vis du gouvernement fédéral ? 0% 14% 30% 17% 39% Alors que la confiance des entrepreneurs était déjà faible envers le gouvernement bruxellois (14 % de « très confiants » ou « plutôt confiants » dans notre dernier sondage), elle s’effondre vis-à-vis du gouvernement fédéral, passant de 38 % à 25 % de « confiants ou très confiants » depuis notre sondage de juillet 2018. La chute de l’équipe « suédoise » est passée par là… 2% 21% 23% 30% 24% 1 Enquête en ligne réalisée entre le 10 et le 31 janvier 2019 auprès des membres et sympathisants de Beci ; 272 réponses. Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 15

Idées Impulse (Hub.brussels) Bruxelles Invest & Export (Hub.brussels) Citydev Innoviris Finance.brussels (SRIB) STIB VDAB Bruxelles Formation Actiris Bruxelles Environnement Bruxelles Mobilité 3,01 2,97 2,91 2,88 2,85 2,84 2,81 2,73 2,70 2,64 1,82 2. Les acteurs régionaux, d’Impulse à Bruxelles Mobilité Impulse reste au top des administrations bruxelloises préférées des entrepreneurs, devant Bruxelles Invest & Export : deux entités qui viennent de fusionner (avec Atrium) pour former Hub.brussels. On remarquera les cotes en hausse de Citydev (3e sels (5e ), Innoviris (4e ) et Finance.brus), tandis que le VDAB et Actiris perdent quelques places ; un recul à relativiser car la quasi-totalité des acteurs régionaux se tiennent en un demi-point… à l’exception notable de Bruxelles Mobilité, toujours bon dernier. Envisageriez-vous de déplacer une partie de vos activités ? 3. Des entrepreneurs plutôt confiants Bonne nouvelle pour Bruxelles : ses entrepreneurs envisagent moins que jamais de la quitter. À la question de la délocalisation, ils répondent « non » à plus de 60 % - score le plus élevé depuis 2013. Et s’ils devaient quitter Bruxelles, ce serait de toute manière pour rester en Belgique. L’étranger n’a plus la cote : 12,8 % seulement y songent ; un score historiquement faible. L’effet des politiques mises en place par le gouvernement Michel ? Peut-être, mais l’effet semble moins évident quant aux intentions d’investissement ou de recrutement : seule la moitié des entrepreneurs se disent prêts à franchir ce pas ; un score en léger recul. de la Belgique Non ■ Jan 19 ■ Jul 18 ■ Dec 17 ■ Jul 17 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% Oui, dans la RBC Oui, en Wallonie Oui, en Flandre Oui, hors Envisagez-vous de recruter ou d'investir dans les 12 mois ? Oui Non Je ne sais pas 0% 10% 20% 30% 40% ■ Jan 19 ■ Jul 18 ■ Dec 17 ■ Jul 17 50% 16 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019

Idées Quels sont les 3 thèmes qui doivent être traités en priorité par le gouvernement bruxellois ? 07/2016 11/2016 07/2017 11/2017 07/2018 01/2019 100% 50% 0% 4. Priorités à la mobilité, à la simplification administrative, mais aussi… à la transformation digitale ! La mobilité reste largement en tête des priorités de nos entrepreneurs, devant la simplification administrative et la baisse de la fiscalité : c’est le même trio qu’au mois de juillet, dans le même ordre, peu ou prou dans les mêmes proportions. Incluse pour la première fois dans les thèmes proposés aux sondés, la transformation digitale pointe d’emblée à la 5e place, avec 18,5 % des réponses, ce qui témoigne certainement d’une réelle préoccupation. Le souci de sécurité, par contre, est en baisse : depuis décembre 2017, il a progressivement baissé de 21,6 % à 15,5 %. 5. Mobilité : la taxe kilométrique fait son chemin C’est clair, la mobilité dans et autour de Bruxelles inquiète au plus haut point les entrepreneurs, sans doute encore traumatisés par les « anni horribiles » 2015 et 2016 (viaduc Reyers, tunnel Stéphanie, fermeture du piétonnier, sans oublier les éternels retards du RER…). Dans nos sondages, elle est – de très loin – leur première préoccupation depuis au moins trois ans. Corollaire logique : les politiques régionale et fédérale en la matière sont régulièrement éreintées, avec des scores d’insatisfaction au plus haut dans notre sondage de janvier : 88 % de « peu ou pas du tout satisfaits » vis-àvis de l’échelon régional, 90 % vis-à-vis du fédéral. Allô, Pascal Smet ? François Bellot ? Pas mieux pour la gestion des chantiers bruxellois, (très) insatisfaisante pour 80 % de nos sondés. Constat remarquable : l’idée d’une taxe kilométrique fait peu à peu son chemin. Entre juillet 2017 et janvier 2019, le camp des sondés « intéressés » est passé de 38 % à 48 %. Dans le même temps, l’idée n’est plus jugée « inacceptable » que par 37 % de notre audience, contre 47 % dix-huit mois plus tôt. De même, les entrepreneurs sont désormais 65 % à juger « intéressante » la création d’un budget mobilité en entreprise. Comment évaluez-vous la gestion des chantiers par la RBC ? Satisfaisante 2% Tout-à-fait satisfait 3% Comment évalueriez-vous la politique fédérale de mobilité ? Très satisfaisante 1% Satisfaisante 9% Neutre 15% Insatisfait 19% Très insatisfait 61% Pas du tou satisfaisante 50% Peu satisfaisante 40% Comment évalueriez-vous la politique de mobilité du gouvernement bruxellois ? Très satisfaisante 0% Satisfaisante 12% Comment considérez-vous la création d'une taxe kilométrique intelligente ? 15% Je ne sais pas 48% Pas du tou satisfaisante 62% Peu satisfaisante 26% 37% Une idée inacceptable Une idée intéressante Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 17 Aménagement de l'espace public Image de Bruxelles comme centre d'affaires Sécurité Transformation digitale Propreté Diminution de la fiscalité régionale et communale Simplification des procédures administratives Mobilité

Pour ou contre les MOOC dans l’enseignement secondaire ? Françoise Docq, chef de projet MOOC à l’UCLouvain Le principe du MOOC est d’être ouvert à tous. Il n’y a pas de barrière à l’entrée ni de sélection sur l’âge ou les prérequis. Les enseignants du secondaire, avec leurs élèves, peuvent donc tout à fait suivre un MOOC. Actuellement, l’offre de MOOC est essentiellement axée sur l’enseignement supérieur et adaptée au niveau de parcours des étudiants (bachelier ou master). Il est donc possible que tout ne soit pas compréhensible pour un élève plus jeune. L’intermédiaire de l’enseignant sera donc important pour trouver des cours accessibles pour ses élèves. Car si le niveau de connaissances exigé par le MOOC est trop éloigné de celui de l’élève, il y a peu de chance qu’il puisse en tirer quelque chose d’intéressant. Les MOOC peuvent aussi être utilisés comme des ressources d’apprentissage. Rien n’oblige en effet un élève ou une classe à suivre un MOOC de bout en bout. On en sort quand on veut aussi. L’enseignant peut donc choisir de ne présenter en classe qu’une vidéo, une étude de cas ou une série d’exercices en support ou en complément d’une matière, pour une activité précise d’apprentissage. Les vidéos des MOOC durant généralement 5 à 10 minutes, elles peuvent parfaitement trouver une place dans un cours de 50 minutes en secondaire. En fin de secondaire, un autre usage intéressant des MOOC est de familiariser les élèves à la méthodologie des études supérieures. Regarder ensemble des vidéos d’un professeur du supérieur, faire un exercice de prise de notes et décortiquer ensemble comment se déroule un cours est un bon outil pour favoriser la transition du secondaire vers le supérieur. Par ailleurs, c’est aussi un bon moyen de découvrir des disciplines pour les élèves qui seraient encore hésitants quant à leur orientation. 18 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 Les MOOC (Massive Open Online Course ; des contenus de formation en ligne, librement accessibles) sont de plus en plus utilisés dans l’enseignement supérieur et les entreprises. Et dans l’enseignement secondaire ? Olivier Remels, Administrateur délégué de la Fondation pour l’enseignement Un MOOC fonctionne selon le principe de la classe inversée. Or, un élève de 14 ans n’a pas les mêmes capacités de réflexion et d’autonomie qu’un étudiant de 18 ans. La gestion d’une classe de secondaire comporte toute une série d’éléments disciplinaires, émotionnels, contextuels… qui ne sont pas du tout les mêmes que dans le supérieur. Remplacer le face à face pédagogique par un MOOC et laisser un groupeclasse livré à lui-même face à un cours en ligne n’est sans doute actuellement pas généralisable. Par ailleurs, travailler avec des MOOC suppose l’équipement des écoles, mais aussi des jeunes à leur domicile. Les MOOC doivent trouver leur place dans un cadre pédagogique plus large. Il faut les envisager comme une option possible une fois que l’on aura revisité les contenus et les supports pédagogiques souhaitables, formé les enseignants et évalué la place de ces outils dans l’enseignement obligatoire. Ils pourraient par exemple être un bon outil de remédiation. Mais je ne mettrais pas la charrue avant les bœufs. Car, si les compétences numériques font partie des priorités à développer dans le cadre de la réforme de l’enseignement, il y a toute une série de réflexions stratégiques à mener en amont. À ce niveau, le Pacte d’Excellence comprend des points d’ancrage très forts. Il y a, d’une part, l’intégration des contenus numériques dans les référentiels de compétences et, d’autre part, l’accompagnement et la formation des enseignants aux nouvelles technologies. Enfin, l’équipement ICT des écoles, l’utilisation de plateformes pour gérer et échanger des informations sont aussi importants. Le Pacte soutient l’intégration du numérique dans les pratiques pédagogiques mais il faudra voir comment cela pourra se concrétiser et comment les acteurs s’en empareront. ● Géry Brusselmans © Getty

Idées À la lumière du baromètre 2018 des notaires, des représentants du secteur de la construction et de l'immobilier ont dressé Réforme fiscale 2016 : quels effets lisibles sur l’immobilier ? A vec la 6e réforme de l'État, la Région de Bruxelles-Capitale a reçu des compétences du fédéral en matière de fiscalité. Elle a fait le choix de supprimer, à compter du 1er janvier 2017, le bonus logement – l'avantage fiscal accordé aux personnes ayant contracté un emprunt hypothécaire pour acheter, construire ou rénover leur logement – au bénéfice de l'abattement des droits d'enregistrement jusqu'aux 175.000 premiers euros, pour le premier achat et pour les biens limités à 500.000 euros. L'effet premier d'attractivité recherché pour les jeunes ménages de la classe moyenne semble avoir été généré. Des augmentations records en région bruxelloise ont été enregistrées sur les prix moyens des appartements 1 chambre entre 2016 et 2017 (+7,2 %) et sur les prix moyens des maisons entre 2017 et 2018 (+5,3 %) pour franchir pour la première fois les 450.000 euros. Elles pourraient s’expliquer par une pression sur ces biens liée à un accroissement de la demande. « Les jeunes qui cherchaient à emménager devaient auparavant aller un peu plus loin, parce qu'ils ne pouvaient pas se permettre l'achat d'un bien immobilier sur Bruxelles », constate Hugues Kempeneers, manager de la Confédération Construction Bruxelles-Capitale. « Aujourd'hui, ils peuvent se le permettre, car cette mesure leur a donné un bol d’air d’un peu plus 20.000 euros pour les 175.000 premiers euros, et la moyenne des appartements une chambre est justement de 180.000 euros. » Si d'autres facteurs que la réforme sont sûrement en cause dans cette montée des prix, l'effet d'aubaine ne peut pas selon lui être exclu : « Comme cette mesure ne concerne que l'existant, et pas le neuf ni les rénovations, on joue principalement sur la demande et pas sur l'offre. Mais les appartements 1 chambre qui, à l'époque, se vendaient 175.000 euros, demain se vendront 195.000 euros, et l'effet de la mesure sera éteint. » Le secteur de la construction et de l'immobilier avait averti le politique que l'effet d'attractivité de la mesure serait absorbé en 4 à 5 ans. Des appartements 2 chambres plus accessibles Pierre-Alain Franck, administrateur un premier bilan de la réforme fiscale de 2016 en Région bruxelloise. Un équilibrage est conseillé, mais déjà en partie mis en œuvre par les pouvoirs publics. de l'Union Professionnelle du Secteur Immobilier (UPSI), voit dans cette ruée sur les ‘1 chambre’ un possible pis-aller plutôt qu’un vrai choix pour ceux aux plus faibles revenus, ceux ayant plus de moyens allant plus allègrement vers les maisons : « Peutêtre que les gens se rabattent sur les 1 chambre parce que les 2 chambres coûtent trop cher ». Il espère que la réforme du règlement régional d'urbanisme (RRU) saura répondre à ce besoin de la population : « Les autorités veulent surtout des appartements 2-3 chambres et non des 1 chambre. C'est un discours très idéalisé – le politique associe la qualité des logements à des logements avec beaucoup de chambres – mais, si les 2 chambres sont du coup trop chers pour les jeunes ménages et qu'ils doivent se rabattre sur les 1 chambre, ce sont les gens avec le moins de moyens qui en sont brimés. On demande à avoir plus de flexibilité pour avoir la possibilité de descendre à 75 m² pour certains 2 chambres. Ils sont aujourd'hui à 85 m². On serait encore loin des logements 2 chambres à Paris ou à Londres, qui font 30 m². Mais, 10 m² en moins, ça fait toute la Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 19

différence pour un ménage qui veut acquérir un logement neuf. » Construire des logements sociaux privés Afin d’obtenir un prix du logement abordable en Région bruxelloise, Hugues Kempeneers préconise de jouer sur l'offre : créer plus de logements, surtout pour les secteurs où la demande est forte. Pour les constructions de logements sociaux, le taux TVA peut être de 6 % au lieu de 21 classiquement, mais cette disposition fiscale n’est applicable que pour les opérateurs publics. « Or, pour le ménage, il importe peu que le logement soit réalisé par un opérateur public ou privé », remarque Pierre-Alain Franck. Hugues Kempeneers appuie sa demande visant « à ce que les opérateurs privés puissent construire des logements sociaux en bénéficiant de ce taux de 6 %. Cela permettrait d'accélérer la cadence de production des logements sociaux sur laquelle la Région n'a absolument pas suffisamment travaillé. Il y a des listes d’attente interminables. C’est prioritairement cette population qui a besoin de nouveaux logements ». mais aujourd'hui ce n'est pas le cas. Il y a des personnes dans les logements sociaux qui vivent dans des conditions énergétiques qui ne sont pas dignes du 21e siècle. » Hugues Kempeneers Le parc public de logements sociaux est de plus largement à rénover. « Les locataires des logements sociaux en ont aussi marre de payer plus de charges que de loyer », poursuit M. Kempeneers. « Ils ont le droit de bénéficier de logements de qualité et nous avons le devoir de leur en fournir, 20 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 Encourager la rénovation de l’existant Le besoin en rénovation en Région bruxelloise est, selon lui, loin de se limiter aux seuls logements sociaux : « Environ 66 % du bâti résidentiel bruxellois est en classe énergétique E ou inférieur. Seuls 34 % des bâtiments datent d'après la Seconde Guerre mondiale. Une rénovation énergétique est indispensable. On a encore vu 30.000 jeunes dans les rues pour le climat alors que 60 % des émissions de gaz à effet de serre dans la Région sont dues au bâti. » Qui dit rénovation, dit aussi subdivisions de maisons et augmentation de l'offre de logements. Les propriétaires qui louent leurs biens à Bruxelles seront particulièrement difficiles à convaincre, relève encore Hugues Kempeneers : « Dans la région de Bruxelles-Capitale, 60 % des logements sont loués et 40 % sont occupés par les propriétaires, contre environ 30 % de logements loués et 70 % de logements propriétaire-occupant dans les autres régions. Il faudra donc mettre en place des dispositifs pour les conscientiser et les accompagner. » Bien que convaincu de l’efficacité des outils incitatifs, tels que les primes énergie et à la rénovation, tant en matière de rénovation énergétique que pour un retour positif à l’économie locale, il estime que la Région devrait dorénavant beaucoup plus jouer de son levier fiscal. À l’époque de la réforme, le secteur privé avait déjà conseillé de permettre aux propriétaires de bénéficier, à chaque demande de permis d'urbanisme, sous certaines conditions, d’un crédit d’impôt de l’ordre de 20.000 euros pour des travaux de rénovation, ce qui aurait touché autant Pierre-Alain Franck le neuf que l’existant. « Pour éviter que l'argent public ne parte dans une économie souterraine mais retourne à la collectivité, on avait aussi proposé au pouvoir subsidiant de contrôler l’accès à la profession des entreprises sollicitées », précise Hugues Kempeneers, avant de rappeler la raison invoquée pour rejeter cette proposition : « Le gouvernement nous avait répondu que les 20.000 euros de l'abattement des droits d'enregistrement seraient réinjectés dans les travaux. Mais cet abattement permet avant tout à beaucoup de jeunes de pouvoir accéder à la propriété ». « Ceux qui achètent les 1 chambre sont ceux qui ont le moins d'argent et ils mettent toutes leurs billes dans l’achat », renchérit PierreAlain Franck. « Ils n'ont plus rien pour rénover ces biens-là. Or, ces biens doivent être rénovés car l'existant est globalement de faible qualité en région bruxelloise. » La stratégie de rénovation que met en place Céline Fremault, la ministre bruxelloise de l'Environnement et de l'Énergie, également compétente en matière de Logement et de Qualité de vie, a intégré le secteur de la construction à la réflexion dès ses prémices. « La clé du succès d’une politique publique est une politique concertée le plus en amont possible avec les acteurs privés comme associatifs, afin que tout le monde s’y retrouve », conclut Hugues Kempeneers. ● Ophélie Delarouzée

Open Source Médias sociaux et entreprises : amis ou ennemis ? F acebook fête ses 15 ans, un âge difficile qui rappelle à bon nombre d’observateurs l’adolescence où se mêlent fraicheur, impertinence, incohérence ou encore naïveté. Mais les médias sociaux ne se résument pas qu’à Facebook ; d’autres canaux ou plateformes comme Twitter, LinkedIn, Instagram, Snapchat, Tinder mais aussi Google, Booking ou TripAdvisor sont dans la danse. Si les médias sociaux se sont tant développés, c’est grâce à un engouement social et sociétal, mais c’est aussi grâce aux entreprises qui les ont utilisés à des fins de marketing et les ont rendus économiquement viables, voire très profitables. Après des décennies de monologue, les entreprises ont découvert le dialogue, avec ses vertus et ses dangers. Quelle entreprise n’a pas rêvé d’avoir des milliers de « likes », des millions de followers, de créer le buzz, bref, d’entrer dans une nouvelle dimension de la communication ? Aujourd’hui, tout consommateur, tout citoyen est libre de donner son avis sur tout, en toute transparence ou derrière un pseudonyme. Cette opportunité a permis de grandes choses, comme l’élan de solidarité « Je Suis Charlie », mais aussi des mouvements sociétaux moins honorables. Et du côté des entreprises, on a découvert que derrière les « fans » pouvaient aussi se trouver des esprits critiques, voire des détracteurs. Depuis, de nombreuses entreprises ont revu leur jugement. Certaines continuent à y croire et à y investir, d’autres essayent de s’en retirer, mais on ne peut plus faire l’impasse sur les médias sociaux. Les commerçants, les professions libérales, les restaurants, les hôtels, les entreprises locales, nationales ou internationales sont commentés, jugés et cotés ! L’être humain reste ce qu’il est, avec ses coups de cœur, ses coups de gueule, ses grandeurs et ses faiblesses, et les médias sociaux aident à diffuser ses avis et états d’âme, pour le meilleur ou pour le pire. Ces commentaires sont aussi indélébiles, ils circulent et restent sur la toile. Pour vivre heureux, vivons connectés La question n’est plus de savoir si les médias sociaux sont bien ou bons ; ils existent. Ils continueront à se développer, ils se transformeront mais ils resteront. Les entreprises qui s’appuient sur ces réseaux doivent continuer à les suivre, et celles qui les craignent ne doivent pas perdre du temps à les éviter ou à les combattre, mais apprendre à vivre avec. Si vivre avec les médias sociaux, c’est vivre avec son temps, c’est aussi revenir à certains fondamentaux : ouverture, transparence, intégrité, cohérence, avec un sens aigu de l’anticipation. Delhaize vient d’en faire les frais avec ses petites briques offertes en magasin, critiquées sur les médias sociaux pour le suremballage plastique. En quelques jours, l’enseigne a fait marche arrière et s’est excusée platement, non sans humour. Il existe des dizaines d’anecdotes de ce genre. Aucun commerce, aucune entreprise ne peut réellement contrer la malveillance mais tout le monde peut anticiper et même prendre pour acquis que les actions commerciales, les campagnes de marketing mais aussi les attitudes et les comportements seront jugés et commentés par des clients dont la voix trouve aujourd’hui inexorablement écho sur les médias sociaux. Si l’on peut avoir des avis contrastés sur les bienfaits des médias sociaux, une chose semble évidente : l’entreprise peut être son propre ennemi par manque de vigilance ou d’anticipation. Les médias sociaux ne manqueront pas de faire remarquer toute action considérée comme « nonconforme » aux attentes sociétales, et de s’emballer. Le célèbre adage « pour vivre heureux vivons cachés » tient encore moins aujourd’hui qu’hier. Il faut donc agir en sachant que l’on sera vu, s’y préparer et intégrer cette donne tout au long de son développement économique et commercial. Un sacré challenge ! ● Emmanuel Goedseels Partner Whyte Corporate Affairs Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 21

Publireportage Mabru : vers un marché 100 % vert Devenir une référence en matière d’engagement écologique et sociétal, tel est le défi que s’est lancé le Marché Matinal, géré pour le compte de la Ville de Bruxelles par l’ASBL Mabru. Si le mouvement était déjà en cours depuis 2016, un grand coup d’accélérateur a été donné au projet durant l’année écoulée. Le point sur les réalisations et les projets à venir. F in février, Mabru et Engie ont inauguré le premier carport solaire pour camions. Plus de 8.000 panneaux photovoltaïques (sur une surface de 13.300 m²) forment ainsi les toits de 9 carports pour camions qui ont été construits sur le parking de Mabru. Avec cette nouvelle installation, Mabru améliore son empreinte environnementale et contribue à la production d’énergie renouvelable en Région de Bruxelles-Capitale puisque 100% de l’énergie produite par ces nouveaux panneaux sera injectée dans le réseau de distribution. La nouvelle installation produit 2.200 MWh par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de près de 630 familles et permet d’éviter l’émission annuelle de plus de 880 tonnes de CO2 . L’ensemble des installations (panneaux solaires et carports) a été financé par Engie via le mécanisme de tiers investisseur. Mabru deviendra propriétaire de celles-ci après 10 ans. Une gestion immobilière verte Cette impressionnante réalisation vient compléter le parc de panneaux solaires existant inauguré l’an dernier. « Mabru n’a pas attendu que le climat soit à la mode pour entreprendre des actions », commente Laurent Nys, Directeur de Mabru. « Cette volonté de rendre le marché le plus vert possible fait partie de nos priorités depuis des années. Nous avions déjà une politique de récupération du bois, de carton et de films plastiques. Avec les panneaux solaires, on donne un grand coup d’accélérateur. » La 1re étape du plan d’actions de Mabru a été de recouvrir les toits de ses bâtiments de panneaux solaires. « Ensuite, nous nous sommes dit que créer un espace couvert dédié au chargement et déchargement de marchandises pourrait être une bonne option. En collaboration avec Laurent Nys (à gauche) et Michel Barnstijn sur les toits de Mabru. Engie, notre projet de carport solaire a vu le jour », explique Michel Barnstijn, Président de Mabru. Avec 4.6 MWc au total, le parc solaire de Mabru est le plus grand de la Région de Bruxelles-Capitale. Au total, avec la première installation déjà en service, ce sont plus de 1.200 familles dont la consommation est couverte. Mabru n’a pas attendu que le climat soit à la mode pour entreprendre des actions. Et ce n’est pas terminé car, d’ici le printemps, Mabru a prévu de remplacer les dernières coupoles en fibre de verre par des panneaux solaires. A plus long terme, la direction aimerait aussi obtenir un permis pour couvrir les « rues » du marché de panneaux solaires. « En dehors de la production d’énergie supplémentaire, cela apportera un grand confort aux marchands qui travaillent dehors et permettra aussi de protéger les fruits et les légumes qui sont très fragiles », développe Laurent Nys. « Au sein des

halles, on utilise des petites voitures électriques. Nous avons aussi rénové des zones de frigo pour les rendre moins énergivores. Progressivement, nous nous dirigeons vers une gestion immobilière du site 100% verte. Réduire notre empreinte écologique est pour nous essentiel. » Un engagement sociétal durable Sur le plan sociétal aussi, Mabru tient à jouer son rôle d’acteur parapublic. Le Marché Matinal est ainsi l’un des plus grands fournisseurs d’emplois infra-qualifiés de la capitale. « À Bruxelles, la demande pour ce type d’emploi est forte. Nous engageons par exemple des travailleurs sans diplôme ou qui ne parlent presque pas les langues nationales », explique Michel Barnstijn. Au bout de quelques années, ils sont formés, acquièrent de nouvelles compétences et peuvent gravir les échelons. Le nettoyage du site est par ailleurs effectué par des personnes « article 60 » du CPAS de la ville de Bruxelles. « Nous participons à la réintégration sur le marché du travail de personnes en recherche d’emploi. Nous souhaitons être un ascenseur social et donner une chance à des personnes en situation précaire », précise Michel Barnstijn. De plus, 90% des Mabru et Engie ont inauguré le premier « carport solaire » pour camions. J’espère que nous pourrons inspirer d’autres marchés. employés du Marché Matinal sont des personnes habitant dans les communes environnantes. « C’est important pour nous de favoriser l’emploi des Bruxellois à Bruxelles. Tout comme nous vendons en circuit court, nous tenons aussi à soutenir l’emploi local », certifie Laurent Nys. Mabru se mobilise aussi contre le gaspillage alimentaire avec le projet DREAM (Distribution et Récupération des Excédents Alimentaires à Mabru) en collaboration avec le CPAS de Bruxelles. Chaque jour, une tonne de nourriture plus vendable, mais encore consommable, est ainsi récupérée et redistribuée à une septantaine d’associations. Et Michel Barnstijn de commenter : « D’un point de vue environnemental, cela représente chaque jour plus d’une tonne de denrées alimentaires dont on évite le gaspillage et autant de déchets en moins à traiter. Par ailleurs, la redistribution de fruits et légumes frais est un enjeu social et de santé publique important pour de nombreux ménages bruxellois en situation précaire. » Un marché à la pointe En parallèle, le chiffre d’affaire du Marché Matinal est en énorme progression ces 5 dernières années, ce qui est bien la preuve que l’engagement environnemental et sociétal peut tout à fait aller de pair avec le profit. « Bien sûr, cela demande du temps et des investissements. Pour une entreprise, c’est beaucoup plus facile de ne rien faire, d’outsourcer ses contrats, de ne pas se soucier de la gestion des déchets, etc. Mais ce n’est pas du tout notre philosophie. Nous sommes fiers des actions entreprises. Plusieurs délégations sont venues visiter notre projet de carport solaire. J’espère que nous pourrons inspirer d’autres marchés et peut-être leur donner l’impulsion de se lancer », assure Michel Barnstijn. Et Laurent Nys de conclure : « Le Marché 2.0 ne sera possible qu’avec la mise en place de politiques innovantes et vertes. Dans les 10 prochaines années, nous allons continuer à investir d’afin d’être vraiment un marché le plus à la pointe possible. On va ainsi par exemple installer un nouveau système de vidéo-surveillance pour augmenter la sécurité sur le site. On pense aussi à changer tous les véhicules, à mettre des bornes de rechargement pour les commerçants, etc. Le Marché Matinal se veut à la pointe de cette transformation en Europe. » Info : www.mabru.be

International Le marquage CE en 6 étapes Ce sigle, vous le voyez sans doute tous les jours sur de nombreux produits : c’est le marquage CE. Mais au fait, que signifient ces deux lettres ? Qui peut ou doit les apposer ? Et sur quels produits ? Les vôtres sont-ils concernés ? pour tous les produits. La de données Nando perme de connaître l'organisme à contacter : ec.europa.eu/ growth/tools-databases/ nando. 4. Tester le produit : S’il L e marquage CE (pour Conformité Européenne) doit être apposé sur certains produits avant que ceuxci puissent être vendus dans l'Espace Économique Européen. Il prouve que le produit répond aux exigences de l'UE en matière de sécurité, de santé et de protection de l'environnement. La conformité du produit doit être évaluée au préalable, avant que le sigle soit apposé. Le cas échéant, elle doit être établie par un « organisme notifié ». Le marquage CE est obligatoire pour les produits repris dans les directives sectorielles et interdit pour les autres produits. Il concerne, entre autres, les jouets, les équipements électriques, les machines, les dispositifs médicaux, les ascenseurs, les équipements de protection individuelle, les matériaux de construction, les instruments de mesure… Pour pouvoir apposer le marquage CE, il faut constituer un dossier technique démontrant que le produit respecte toutes les exigences de l'UE. C’est au fabricant qu'incombe cette démonstration, qu’il peut réaliser en suivant les 6 étapes ci-dessous : 1. Déterminer les exigences de l'UE applicables au produit : ces exigences sont indiquées dans des directives européennes qui couvrent différents produits ou secteurs. 2. Vérifier que le produit respecte les exigences spécifiques : c’est au fabricant de vérifier que le produit satisfait à toutes les exigences de la législation européenne. Si des normes européennes harmonisées existent pour le produit et si la société les respecte au cours du processus de production, le produit sera présumé conforme. 3. Vérifier si le produit doit être testé par un organisme notifié : Pour certains produits, des organismes notifiés doivent vérifier que le produit respecte les exigences techniques spécifiques. Cela n'est pas obligatoire ne doit pas être vérifié par un organisme indépendant, c'est le fabricant qui doit s’assurer de la conformité de son produit aux exigences techniques. Il doit notamment estimer les risques potentiels liés à son utilisation et les signaler. 5. Établir le dossier technique : celui-ci doit contenir tous les documents attestant que le produit respecte les exigences techniques. 6. Apposer le marquage CE et rédiger une déclaration de conformité : Le marquage CE doit être visible, lisible et indélébile. Si un organisme notifié a participé à la troisième étape, il faut indiquer son numéro d'identification. Le fabricant doit rédiger et signer une déclaration de conformité UE certifiant que le produit est conforme à toutes les exigences légales. Si les fabricants sont tenus de garantir la conformité du produit et d'apposer le marquage CE, les importateurs doivent quant à eux veiller à ce que les produits qu'ils placent sur le marché respectent les exigences applicables et ne présentent pas de risque pour les consommateurs européens. L'importateur doit vérifier que le fabricant établi en dehors de l'UE a pris les mesures nécessaires et que les documents peuvent être présentés sur demande. Une fois marqué CE, un tel produit peut circuler librement sur le marché européen sans qu'aucune formalité, norme nationale de sécurité ou nouvel essai ne puisse être réclamé. ● Source : Commission européenne Info : Jean-Philippe Mergen, tél. 02 210 01 77 – e-mail : jpm@beci.be 24 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 © Getty

International 5 conseils pour exporter aux États-Unis Lucio Miranda est directeur d’ExportUSA, société de consultance qui aide les compagnies étrangères à entrer sur le marché américain. Il nous détaille cinq points essentiels à respecter pour éviter les fausses notes. 1. Peaufinez votre pitch de présentation. Vous n’aurez pas de seconde chance pour faire une première bonne impression ! Cette phrase est encore plus vraie aux US. Le pitch (ou ‘elevator pitch’), dure rarement plus d’une minute et doit convaincre une assemblée de clients et d’investisseurs dont la connaissance du marché local est forcément plus aiguisée. Vous pouvez vous présenter de manière légère pour détendre l’atmosphère, mais surtout, restez sérieux durant la présentation ! Ne vous attardez pas sur votre histoire, entrez d’emblée dans le vif du sujet. Le but est de mettre en avant un bénéfice direct de votre produit/service, comme la rentabilité ou la rapidité. Pour mettre toutes les chances de votre côté, entraînez-vous à voix haute avant le jour J. 2. Ne laissez jamais vos interlocuteurs dans le vague. Votre présentation suscitera probablement des questions de leur part. Les réponses du type « nous n’avons pas encore analysé ce cas de figure » ou « nous prévoyons cette étape dans quelques mois » sont mal perçues aux États-Unis. La mentalité locale exige par ailleurs que vous compreniez l’écosystème américain pour ainsi démontrer votre plus-value et vos atouts. Intéressez-vous à vos concurrents. Consultez par exemple des chambres de commerce locales ou des fédérations pour obtenir une liste des entreprises actives dans votre secteur. Pour approfondir, vous pouvez également appeler une entreprise pour vous renseigner sur son produit et ses avantages. 3. Pensez au présent plutôt qu’au futur. Les Américains recherchent des réponses concrètes et des résultats. Il ne faut jamais dire que vous avez l’intention d’améliorer un produit ou annoncer vos plans de développement dans un futur proche : ils vous diront de revenir plus tard. Tentez de les convaincre avec des mesures déjà prises pour montrer en quoi votre produit ou service répond à un besoin existant. 4. Pensez à la notion de service. Les entreprises européennes se concentrent surtout sur l’optimisation du produit et délaissent souvent l’aspect marketing et communication. Aux USA, le service est extrêmement important. Il faut donc déjà pouvoir répondre à des questions du type : qui s’occupe de la vente et du service aprèsvente ? Que se passe-t-il si le produit doit être remplacé ou nécessite un réassortiment ? Puis-je rendre un produit défectueux ? Toutes ces notions doivent être abordées avec pragmatisme. Mieux : elles doivent être proposées avec un service amenant sourire et dynamisme. 5. Le contrat fait loi. Même si des négociations ont lieu, rien n’est acquis tant que rien n’est signé. Un mail de confirmation de commande ne suffira pas : aux ÉtatsUnis, c’est le contrat qui fait loi ! Pour l’établir, la première règle est de faire appel à un avocat américain ; n’espérez pas passer par un avocat belge. N’espérez pas non plus conclure à la première rencontre. Vu la taille et la compétitivité du marché, certains Américains prendront le temps de vous connaître, de sonder votre potentiel, avant de signer un contrat. Les négociations peuvent durer un certain temps, tout comme la mise en conformité des aspects légaux de l’exportation. L’avantage, c’est qu’une fois que tout est réglé, le business fonctionne souvent plus rapidement qu’en Europe. ● Géry Brusselmans Pour aller plus loin : Lucio Miranda animera le séminaire « Export USA – 360° », le 13 mars prochain à 10 h chez Beci, 500 av. Louise, 1050 Bruxelles. Info et inscriptions (gratuites pour les membres Beci) : events@beci.be. Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 25 © Getty

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Grow your business C’est quoi, l’esprit d’entreprendre ? Giles Daoust, CEO de la société Daoust, est le rédacteur en chef invité de ce numéro. Il a conçu pour nous un dossier consacré à l’entreprise, par les entrepreneurs. L orsque Bruxelles Métropole m’a proposé d’être le rédacteur en chef invité de ce numéro, j’ai appris que le thème imposé était « Grow your business ». Beau défi que de tenter de rendre honneur à un thème aussi large et difficile à traiter ! Je ne suis pas un grand adepte des recettes de cuisines et autres livres de management, qui vont bien entendu vous apprendre comment lancer votre startup, développer vos affaires ou réussir une île flottante parfaite, puisqu’« il suffit de ». Connu comme CEO de la société d’intérim et ressources humaines Daoust, où il représente la troisième génération, Giles Daoust a été élu en 2018 Young Top Manager of the Year. Polyentrepreneur, Giles Daoust est aussi producteur de cinéma, scénariste de BD, chroniqueur et, last but not least, metteur en scène de l’Ommegang à Bruxelles. En tant qu’entrepreneur, je trouve mon inspiration ailleurs. L’inspiration est partout, et généralement on trouve les meilleures idées assez loin du contexte immédiat de son entreprise. Personnellement (et apparemment je ne suis pas le seul, voir l’interview de Sébastien Morvan du Brussels Beer Project), je trouve mon inspiration dans la lecture de biographies. Tout y passe : personnalités des médias (David Geffen, Steven Spielberg, Michael Ovitz…), entrepreneurs (Musk, Jobs, Bezos…), ou encore politiques (Hollande, Trump, Poutine… plutôt pour les exemples à ne pas suivre !) Dans la presse économique, on peut lire nombre d’interviews de dirigeants d’entreprises. Malheureusement, elles se placent le plus souvent dans le contexte de l’actualité. Elles ont donc par nature un focus sur le court terme, et contiennent souvent une bonne dose de marketing voire de langue de bois. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir QUI sont ces dirigeants, ce qui les motive, les guide, les inspire, les fait évoluer, et par extension leur permet de… « grow their businesses » (ouf, j’ai trouvé la connexion avec le sujet imposé !) Avec l’aide d’Emmanuel Robert et d’Elisa Brevet, j’ai donc développé une liste de questions qu’Elisa a posées à une quinzaine de dirigeants et d’entrepreneurs, de tous horizons. Seule caractéristique commune, ils évoluent tous dans la sphère privée (nous avons fait le choix de n’inclure ici aucun organisme public). À travers ces questions couvrant leurs parcours, leurs « defining moments », leurs échecs (important ça, les échecs !), leurs sources d’inspiration ou encore leurs lectures, nous avons essayé de dresser un tableau de qui ils sont (ou en tout cas, de comment ils se sont présentés à nous). Il s’agit bien entendu d’un tableau « impressionniste », composé de petites touches de couleur à travers les réponses les plus pertinentes (ou impertinentes), avec la contrainte de faire tenir chaque sujet en une page. Pour illustrer ces interviews, j’ai fait appel à l’humour vivace de Pierre Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 27 © Reporters

En réunion de rédaction, de gauche à droite : Giles Daoust (rédacteur en chef invité), Erick Thiry (Business Relations Intelligence Beci), Emmanuel Robert (Media Coordinator Beci) et Elisa Brevet (journaliste indépendante). Kroll, qui m’avait fait le plaisir l’an dernier de venir « croquer » l’Ommegang, ce spectacle historique bruxellois que je mets en scène depuis une douzaine d’années. Notre entreprise familiale Daoust vient de fêter ses 65 ans. Fondée par mon grand-père Albert Daoust en 1954 et développée par mon père Jean-Claude Daoust, j’ai eu la chance de pouvoir en reprendre la direction il y a cinq ans. A travers ces 65 ans d’entrepreneuriat familial, nous avons eu l’occasion à de nombreuses reprises d’échanger sur ce qui caractérise le fameux « esprit d’entreprendre ». En lisant les interviews réalisées pour ce numéro, j’ai été ému de retrouver des dizaines de ces traits de caractère, expériences personnelles et sources d’inspiration qui déterminent cet esprit d’entreprendre qui nous est si cher. Qu’il s’exprime dans une start-up, dans une entreprise familiale ou internationale, voire dans une brasserie ou une « management school », l’esprit d’entreprendre est bien vivant, et donne lieu à de grandes réussites. Bonne lecture ! ● Giles Daoust, CEO de Daoust Avec Olivier Willocx (au centre), CEO de Beci. 28 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 Après la réunion de rédaction, Giles Daoust s’est prêté au jeu du podcast. Son interview est à écouter sur www.beci.be/ podcast/bruxelles-metropole. © Reporters

Grow Your Businessw your business « Mes amis me disent que je suis une éponge » Eric Everard CEO d’Easyfairs, organisateur de salons et gestionnaire de halls d’exposition Quel a été votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ? J’ai lancé les magazines et le salon de l’Étudiant en 1986, pendant ma dernière année de master à la Louvain School of Management. J’ai touché mon premier salaire lorsque ma start-up avait enfin les moyens de me rémunérer, c’est-à-dire…. quatre ans plus tard. Le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? Mes amis me disent que je suis une éponge. Cette curiosité est toujours présente aujourd’hui, c’est un état d’esprit. Je suis un mélange de ma personnalité et de mes rencontres. Votre plus belle réussite professionnelle ? C’est incontestablement Easyfairs et son équipe de management ! Partir d’une feuille blanche, avec un euro, et parvenir à construire en vingt ans un groupe de 750 personnes organisant plus de 200 salons par an dans vingt pays, et surtout, dirigé par un management qui n’a quasiment pas changé depuis le début. Votre plus gros échec professionnel ? J’entreprends tous les mois et donc j’ai connu des dizaines d’échecs ! Par exemple, le rachat de « Best of Group » le 16 août 2001. Trois semaines avant le 11 septembre, le timing ne pouvait pas être plus mauvais. De plus, j’ai fait deux erreurs lors de ce rachat. Je n’ai pas fait d’audit approfondi et je me suis lourdement trompé sur l’éthique et la qualité du management. Nous avons systématiquement encouragé la prise de risque par nos collaborateurs, allant jusqu’à donner un « award » pour l’échec de l’année. Quelle est votre super-pouvoir ? Je délègue absolument tout ! Je ne travaille donc que huit mois par an. Ça laisse du temps pour réfléchir à de nouveaux projets… Si vous n’aviez pas fait ce que vous avez réalisé, quel job auriez-vous souhaité exercer ? J’ai toujours eu deux fantasmes à côté de ma vie professionnelle actuelle. J’aurais voulu être un grand promoteur immobilier. J’adore partir du néant ou du laid et construire du beau dans la durée. Mon autre rêve aurait été de créer la meilleure chaîne de boulangerie-pâtisserie au monde. Quels sont vos hobbies ? J’en ai plusieurs, mais mon préféré c’est la randonnée à pied : en hiver à la montagne, en peau de phoque, ou en été, sac au dos et nuit en refuge. J’ai pris toutes mes décisions importantes en marchant à la montagne ou en forêt. Votre livre préféré ? « La Grève », d’Ayn Rand. À lire et à relire. Tous les hommes politiques devraient avoir lu ce livre. Il exprime magnifiquement l’apport des entrepreneurs à l’évolution de la société. Quel est votre endroit préféré à Bruxelles ? La forêt de Soignes : 5000 hectares de nature, de calme et de liberté à quelques mètres de notre ville. C’est absolument unique au monde. Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ? Je me suis trop dispersé, j’ai trop hésité. Je me conseillerais donc d’aller plus vite à la recherche de ce concept unique sur lequel fonder ma croissance et de me concentrer davantage sur ce concept. À l’obsession ! Votre maxime, votre citation favorite ? « À force de croire en ses rêves, l’homme en fait une réalité » (Hergé). ● Elisa Brevet Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 29

Grow Your Business « Savoir dire stop alors qu’on a envie de dire encore » Frédéric Rouvez Co-fondateur de la chaîne de restauration rapide de qualité Exki dire « stop » alors qu’on a envie de dire « encore ». L’échec était majoritairement dû à la différence de culture du marché américain : un fournisseur qui augmente ses prix du jour au lendemain, des employés volatils, un propriétaire qui nous demande de déposer 1 million de dollars sur le compte d’une banque américaine, les prix exorbitants du marché, le manque de confiance et de loyauté… C’était trop. Quel est votre super-pouvoir ? La capacité de travailler en équipe : on est l’une des rares entreprises qui perdure avec deux cofondateurs à sa tête. Quel est votre plus grand défaut ? C’est d’être deux. Ça peut être assez paradoxal, mais notre force est également notre faiblesse. Le binôme peut être un frein, car il crée de la difficulté et de la complexité. Nous sommes tous les deux très différents, souvent d’accord, parfois pas d’accord… Si vous n’aviez pas fait ce que vous avez réalisé, quel job auriez-vous souhaité exercer ? Enfant, je voulais devenir philosophe des sciences. Et puis, à l’âge de 17 ans, je me suis dit que je créerais mon entreprise. J’ai tout fait pour y arriver. Quelles sont vos sources d’inspiration ? L’art m’inspire. Je suis fasciné par la capacité de créer et d’innover. La plupart des artistes que j’admire, comme David Hockney, sont eux-mêmes de grands connaisseurs de l’histoire de l’art. Aujourd’hui, on parle constamment de rupture : rupture dans le monde de l’entreprise, rupture des artistes contemporains, rupture générationnelle… Je n’y crois pas. Le monde a toujours été en rupture. Quel a été le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? Le 9 janvier 2001, le jour de l’ouverture de mon premier magasin, Porte de Namur. À l’époque, je venais de quitter un job en or pour lancer Exki. Je me souviens d’un directeur financier qui m’a dit : « Tu es fou de tout laisser pour un sandwich, achètes-toi un tablier et cuisine chez toi ». Votre plus belle réussite professionnelle ? Le succès de l’ouverture du premier restaurant ; il y avait énormément d’angoisse. On a fait 114 000 francs belges de recette, c’était au-delà de ce qu’on avait pu imaginer. Votre plus gros échec professionnel ? Ouvrir aux États-Unis. Le challenge, c’était de prendre la décision de 30 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 Votre livre préféré ? L’œuvre de Balzac ; je lui trouve une vigueur incroyable. Je lis beaucoup : toujours des livres de philosophie ou de littérature. Les livres portés sur le business et les entreprises, ça ne m’intéresse pas vraiment. Quel est votre endroit préféré à Bruxelles ? Vini Divini, un petit restaurant avec 27 places assises. Je me mets au comptoir en face du chef et on réinvente des recettes. Votre maxime, votre citation favorite ? « Ils ont échoué parce qu’ils n’ont pas commencé par le rêve » (William Shakespeare). ● E. Bv.

Grow Your Businessw your business « On doit avant tout transmettre le savoirfaire et déléguer » Pierre Marcolini Entrepreneur et chef pâtissier-chocolatier, Maison Pierre Marcolini Quel a été votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ? C’était à la Brioche d’Or, une très belle pâtisserie du côté de la rue Vanderkindere. J’ai commencé assez jeune à travailler, je devais avoir 17 ans. J’étais jeune ouvrier pâtissier, je n’étais pas encore dans le monde du chocolat. Le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? À 14 ans, quand je suis arrivé au Ceria d’Anderlecht. J’ai posé mes bagages et j’ai senti que j’étais au bon endroit. Sans m’en rendre compte, ça a été la décision la plus importante de ma vie. Le deuxième grand tournant, c’était la Coupe du monde de 1995 où j’ai été sacré champion du monde de pâtisserie et de chocolat. À partir de ce moment-là, les gens ont commencé à me connaître et le succès a été au rendez-vous. Votre plus belle réussite professionnelle ? C’est incontestablement d’avoir formé une équipe et une marque internationale. Une de mes plus grandes fiertés, c’est d’avoir su créer un nom. Il y a un esprit de création dans l’équipe et un savoir-faire unique à partir de la fève de cacao. Si aujourd’hui c’est affaire de mode et de coup marketing, il y a 18 ans, c’était une question de vision. Votre plus gros échec professionnel ? Le choix de l’engagement trop rapide dans certains projets. Il faut tellement d’énergie et de temps pour bâtir une marque. Alors, quand j’ai voulu en lancer une deuxième, « Les Tartes de Pierre », quelle mauvaise idée ! Quel est votre super-pouvoir ? La générosité et l’empathie. J’ai commencé à travailler à 16 ans, j’ai quitté le foyer familial, ça m’a ouvert les yeux sur le monde. À l’heure actuelle, quel est votre plus grand challenge ? Le challenge de tout entrepreneur qui connaît le succès, c’est de grandir en restant soi-même. On est une équipe soudée et on reste des artisans. L’artisanat, c’est une question de mentalité : on doit avant tout savoir transmettre le savoir-faire et déléguer. Si vous n’aviez pas fait ce que vous avez réalisé, quel job auriez-vous exercé ? J’aurais forcément travaillé dans le monde du food ou dans le monde du vin, surtout dans la partie aromatique, car c’est ce qui me donne le plus d’émotion. Le rapport à la production et à la matière première, c’est le plus important. Votre livre préféré ? Mon premier livre sur le chocolat, celui de M. Escriba, un très grand professionnel espagnol. Je suis un enfant de ce qu’on appelle « les recettes volées ». Quand le chef avait le dos tourné, on prenait le carnet de recettes et on les volait. Ensuite, on allait à la photocopieuse de la librairie du coin. Je me souviens que, lorsque j’arrivais dans une maison de pâtisserie, la première chose qu’on me demandait c’était les recettes que je possédais : on faisait du troc, il n’y avait pas vraiment de livres. Votre film préféré ? « Le Festin de Babette », réalisé par Gabriel Axel. Pour moi, ça reste un film culte qui montre tout le plaisir que l’on peut mettre autour de la table. Une table qui réunit l’impossible : une Europe du Nord calviniste et une Europe du Sud, deux mondes totalement différents. Quel conseil donneriez-vous à votre vous de début de carrière ? « Courage, Pierre ! » Votre maxime, votre citation favorite ? « L’art est beau quand la main et le cœur de l’homme travaillent ensemble » (John Ruskin). ● E. Bv. Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 31

Grow Your Business « Faire moins et mieux ! » Julien Vandeleene CEO de BePark spécialiste du park sharing je passais mon temps dans des levées de fonds. Or, je savais bien que le business n’était pas encore assez mature et rentable, mais c’était difficile de fermer la porte à une si belle opportunité. Finalement, le deal ne s’est pas fait. Malgré la déconvenue, on s’est relevés et on est parvenus à obtenir un cash-flow positif, une équipe saine et un nouveau produit. Votre plus gros échec professionnel ? J’ai raté mon focus pendant les trois premières années de BePark : j’étais constamment à l’affût de nouvelles opportunités. On s’est dispersés : on est allés en Espagne alors qu’on n’était pas encore rentables. On s’est développés en France avec un autre business model. On a créé des produits similaires sans tenir compte des diversifications de chaque marché. Quel est votre super-pouvoir ? J’ai su pivoter et me retourner. Si on regarde l’évolution de la société depuis 2011, le business a complètement évolué : on a changé de vision, de technologie et d’approche. Si vous n’aviez pas fait ce que vous avez réalisé, quel job auriez-vous souhaité exercer ? J’aurais voulu être architecte, ou promoteur immobilier. J’aime autant l’aspect créatif que l’aspect immobilier, l’idée qu’on laisse une trace. C’est un métier complexe qui mêle l’esthétique du design au côté cartésien, ergonomique et modulable. Un beau challenge ! Quel a été votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ? J’ai fait un master en création d’entreprise ; mon projet de mémoire était lié à la création d’une nouvelle entreprise qui commercialisait des couvertures de sécurité pour piscines. J’ai développé 4 produits hauts de gamme innovants. Une fois diplômé, j’ai monté ma SPRL pour me jeter dans le bain. Le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? L’année 2010, le moment où j’ai décidé de créer BePark : j’ai arrêté les piscines, stoppé ma rémunération, j’ai loué un petit bureau et j’ai commandé mes deux ordinateurs chez Dell. Je me suis retrouvé avec des journées de 24 h entièrement dédiées à BePark. L’idée germait en moi depuis deux ans déjà. J’avais découvert lors d’un voyage à Boston la pratique du partage de parking entre particuliers et je trouvais ça terrible ! Votre plus belle réussite professionnelle ? Récemment, on a failli être rachetés par un grand groupe. Pendant toute cette période, je me suis désaxé du business : Quelles sont vos sources d’inspiration ? Jeff Bezos est un vrai modèle, il a réussi à faire pivoter constamment sont entreprise durant les dix dernières années pour devenir leader mondial du secteur. Aujourd’hui, je me tourne vers mon conseil d’administration qui me challenge au quotidien. Par exemple, Augustin Winnie de Caméléon m’aide beaucoup dans le développement de la société. Votre livre préféré ? « Lean Start-up », d’Eric Ries. Je l’ai lu en 2015 et il m’a aidé à revenir à l’essentiel et à me recentrer sur ce qui était vraiment nécessaire. Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ? Je me suis trop éparpillé alors je dirais : faire moins et mieux ! Votre maxime, votre citation favorite ? « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » (Mark Twain) ● E. Bv. 32 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019

Grow Your Businessw your business « Il faut s’en tenir à son core business » John Martin CEO Martin’s Hotels, groupe hôtelier familial Quel est votre plus grand défaut ? L’impatience ! Quel a été votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ? J’ai commencé à travailler à l’âge de 18 ans chez trois grands brasseurs britanniques : Guinness, Scottish & Newcastle et Courage. Du brassage en usine aux livraisons, j’ai appris le métier de A à Z. Le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? Dans les années 2000, quand on a vendu Schweppes, c’était un grand moment. Avec ma famille, on a quitté la Belgique quand j’avais 3 ans pour reprendre la filiale française. On habitait juste au-dessus du dépôt. Chaque matin, j’étais réveillé par le bruit des bouteilles. Cette vente a marqué officiellement le lancement du groupe dans le secteur de l’hôtellerie. Votre plus belle réussite professionnelle ? La plus belle réussite, c’est toujours et éternellement ce qui fait partie de notre ADN d’entrepreneurs : c’est créer de l’emploi, c’est de faire tourner. On a maintenant 500 emplois directs, ce qu’on estime à 500 emplois indirects. Votre plus gros échec professionnel ? Je crois que c’est d’avoir fait confiance à des gens qui m’ont fait miroiter certaines choses. Dans les petits échecs, il y a la création d’un parfum que j’ai commercialisé avec Tony Parker, le mari d’Eva Longoria. En tête des ventes dès sa sortie chez Sephora, les géants du secteur irrités me l’ont fait payer. Bien sûr, je n’ai pas fait le poids dans un domaine qui n’est pas le mien. La leçon à retenir c’est qu’il faut s’en tenir à son core business. Quel est votre super-pouvoir ? Mon côté humain ; on a un personnel très mixte fait d’une quarantaine de nationalités. Si vous n’aviez pas fait ce que vous avez réalisé, quel job auriez-vous souhaité exercer ? Pilote d’avion de chasse. Pas pour le côté guerre, mais pour l’aspect vibrant du métier ! Quels sont vos hobbys ? Je vis totalement isolé en plein milieu de la campagne. Ce n’est pas par hasard, j’aime la nature, j’ai besoin de me ressourcer, j’ai besoin de cette coupure. Je suis très attaché à la terre et à la forêt ; je tiens ça de mes grands-parents, je crois. Quand on y pense, je suis né dans une ferme près d’Anvers. Êtes-vous sportif ? Je l’étais ! J’ai été champion d’Angleterre de lancement de disque junior pendant plusieurs années. J’ai fait beaucoup d’athlétisme et de rugby, mais ça, c’était avant. Votre livre préféré ? Plus jeune, je lisais beaucoup de Tintin et des livres de jeunesse anglais qui avaient systématiquement un rapport avec la nature et les animaux. Aujourd’hui, je me passionne davantage pour l’actualité et les journaux. Je suis abonné à des journaux américains, belges, français et anglais qui me donnent déjà une bonne revue de presse quotidienne. Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ? Rester dans le métier qu’on a appris, celui dans lequel on performe. Votre maxime, votre citation favorite ? « Jamais en arrière, toujours en avant. » Ça vient de moi. Je crois qu’il faut toujours avoir du cran et qu’il ne faut pas avoir peur. ● E. Bv. Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 33

Grow Your Business « L’indépendance, ça n’a pas de prix » Véronique Culliford CEO de IMPS, société de gestion et d'exploitation des droits de l’œuvre de Peyo Votre plus gros échec professionnel ? Quand on a voulu se lancer dans la fabrication de produits Schtroumpfs au début des années 90. Je me suis pris une belle claque : on a produit en Chine et on s’est fait arnaquer. On a fait fabriquer une énorme quantité de produits pas chers avec des transports très chers, qui nous ont été livrés très en retard… Quelle est votre super-pouvoir ? Un positivisme sans faille ! L’élément-clé du succès de votre entreprise ? J’ai avant tout choisi de m’entourer de gens qui respectent le personnage. On ne peut pas travailler chez IMPS sans être investi du Schtroumpf. Mon rôle, c’est d’être la gardienne du temple. À l’heure actuelle, quel est votre plus grand challenge ? Une nouvelle série de dessins animés qui va voir le jour en 2021. Pour la première fois, nous allons la produire nous-mêmes. Le projet est titanesque ! Qui est votre héros ? Quand j’ai commencé dans la profession, j’étais la plus jeune et l’une des seules femmes à faire ce métier. J’ai surtout appris à me méfier de beaucoup de gens. Mon inspiration, c’est mon père : il m’a tout enseigné et encore aujourd’hui, je me réfère à ce qu’il aurait voulu. Quel a été votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ? J’avais 19 ans, je commençais à travailler à mi-temps dans l’entreprise de mon père, Pierre Culliford (alias Peyo). À cette époque-là, je cumulais un autre mitemps en tant que secrétaire dans une ambassade. Le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? En 1984, quand j’ai créé IMPS : le même job, mais comme indépendante. Petit à petit, j’ai repris les contrats des droits sur les Schtroumpfs dans chaque pays : France, Allemagne… Après 1990, je suis parvenue à gérer tout le marchandising mondial, le studio de dessin et l’audiovisuel. Votre plus belle réussite professionnelle ? En 1988, quand on a repris nos droits audiovisuels sur la série de dessins animés qui étaient entre les mains la branche audiovisuelle de Dupuis. Ensuite, on a été beaucoup plus libres pour négocier et signer les contrats. L’indépendance, ça n’a pas de prix. 34 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 Votre livre préféré ? « La vie après la vie », du Dr Raymond Moody, une étude passionnante sur les gens qui ont été déclarés cliniquement morts et qui sont revenus à la vie. Quand j’ai perdu mon papa, sans ce bouquin, je n’aurais pas pu m’en sortir. Ça m’a terriblement marquée et aidée à faire mon deuil. Aujourd’hui, j’ai 60 ans, mes parents ne sont plus là et je ne perçois sûrement plus la mort comme avant. Votre film préféré ? « 2001, l’Odyssée de l’Espace », de Kubrick. À l’époque j’étais scotchée, c’était tellement novateur. Je l’ai vu plusieurs fois au cinéma, et dès qu’il passe à la TV, je le regarde avec mes enfants. L’idée de découvrir un monde inconnu me fascine. Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ? Je referais exactement la même chose. Je pars du principe qu’on apprend de ses erreurs, et que les choix nous mènent où ils doivent nous mener. Il faut surtout ne rien regretter. Votre maxime, votre citation préférée ? Je n’arrête pas de dire « santé, joie, bonheur » : c’est la maxime du mois de janvier, mais elle me convient bien pour toute l’année ! ● E. Bv.

Grow your business « Je me conseillerais d’être plus patiente » Brigitte Chanoine Rectrice de l’Ichec Business School Quel a été votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ? C’était aux USA, à Indianapolis, dans une PME américaine où je travaillais dans le département Health & Safety. J’y suis restée deux ans, puis je suis rentrée en Belgique. Le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? Ma carrière est faite de deux grands moments : le jour où j’ai défendu ma thèse de doctorat en finance sur la valorisation des entreprises et lorsque je suis devenue rectrice de l’Ichec en 2008. Votre plus belle réussite professionnelle ? L’obtention de l’accréditation internationale. Ce n’est pas que ma réussite, mais celle de toute une équipe. Recevoir ce label de qualité est l’une des plus belles réalisations de mon rectorat. On a dû mettre en place des processus qualité à tous les niveaux et des experts internationaux sont venus les vérifier. Votre plus gros échec professionnel ? J’ai parfois rencontré des écueils : vous avez un projet et l’environnement politique contraignant ne vous permet pas d’avancer comme vous le voulez. Mais, jusqu’à présent, j’ai réussi tant bien que mal à les surpasser. À l’heure actuelle, quel est votre plus grand challenge ? C’est de pouvoir faire le parcours du saut de mouton au quotidien, malgré les difficultés et les embûches. Je dois parvenir à faire bouger l’école en permanence, ce qui correspond plus ou moins à 400 personnes chaque jour (formation initiale, continue et collaborateurs confondus). Quel est votre super-pouvoir ? Mon dynamisme. Quel est votre plus grand défaut ? Sans doute mon côté chef, dans une institution universitaire… Je sais que je suis une meneuse d’hommes. Parfois, je le suis sans doute trop pour un monde comme le monde académique. Et donc, il est vrai que cela peut se retourner contre moi. Je suis élue par mes pairs, mais le jour où je ne serais plus rectrice, je repartirai parmi mes pairs… C’est un rôle réellement compliqué. Qui est votre héros ? Dans mon métier, vous avez cruellement besoin de mentors. Étant donné que vous êtes professeur, vous n’êtes pas vraiment préparé à ce job. J’ai autour de moi des sages et des référents comme Étienne Davignon, le président du conseil d’administration. Ils se comptent sur les doigts d’une main et sont mes sources d’inspiration. Votre livre préféré ? Je lis essentiellement pour me détendre. De façon systématique avant de dormir et de façon boulimique pendant mes vacances. J’ai vraiment une lecture extrêmement variée ; là, par exemple, je viens de terminer le livre d’Adeline Dieudonné et de débuter le prix Goncourt. Votre film préféré ? Je vais souvent au cinéma, mais je n’ai pas de film favori. Mon dernier coup de cœur ? « Capharnaüm », de Nadine Labaki, avec Zaïn Al Rafeea : un film d’une profondeur et d’une interpellation extraordinaires. J’aime aller voir des films qui marquent, en famille avec mon mari, mes trois enfants et leurs compagnons. À la fin, on se retrouve, on échange et on partage nos émotions. C’est toujours très riche. Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ? Je me conseillerais d’être plus patiente ! Votre maxime, votre citation favorite ? « Hakuna Matata », une expression swahilie qui veut dire « il n’y a pas de problème » ! ● E. Bv. Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 35

Grow Your Business « Ose plus et n’oublie pas tes rêves » Joan Condijts Cofondateur de LN24, chaîne belge d’info en continu Quel a été votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ? Une fois diplômé, j’ai travaillé pendant trois mois pour une structure qui devait préparer l’Euro 2000 de football. J’ai été recruté pour m’occuper notamment de la communication. Le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? Le moment où on m’a téléphoné pour devenir rédacteur en chef de L’Écho. À l’époque, j’étais chef du service économique du journal Le Soir. C’était un véritable tournant dans ma carrière : je suis passé du middle management au statut de patron. Je n’ai pas hésité une seconde. Votre plus belle réussite professionnelle ? C’est d’avoir réussi à changer le positionnement stratégique de L’Écho. Nous sommes parvenus à le faire évoluer d’un journal financier et boursier vers un journal business, ouvert à la politique et à la culture. Et puis, on a gagné des lecteurs plutôt que d’en perdre, dans un paysage où l’inverse est assez vrai… Votre plus gros échec professionnel ? Mon plus gros échec, c’est d’avoir trop attendu. Lorsque j’étais chef du service économique du Soir, le management a changé au-dessus de moi. J’ai toléré beaucoup de choses. J’aurais dû dire stop bien plus tôt et j’ai causé des dégâts. Depuis, j’ai compris la nécessité de prendre les décisions au bon moment. Vous sentez-vous entrepreneur ? Je suis fondamentalement un entrepreneur. Cependant, je suis aussi quelqu’un d’ambivalent. J’ai un côté anticonformiste : j’aime être indépendant, créer des choses et mettre la main à la pâte. Paradoxalement, j’ai reçu une éducation plutôt conformiste. Pour mes parents, la réussite rimait avec un travail stable et un salaire correct. Et finalement, 36 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 à 40 ans, la vraie nature revient au galop… Si vous n’aviez pas fait ce que vous avez réalisé, quel job auriez-vous souhaité exercer ? J’aurais bien aimé être architecte. Cela correspond à ma personnalité, qui allie un côté très pragmatique, quasi scientifique, et cet aspect créatif. Quelles sont vos sources d’inspiration ? Je crois que c’est dans mon ADN de journaliste : je puise mes inspirations partout où quelque chose peut être retenu, approfondi et utilisé. Pour moi, tout conduit le cerveau à réfléchir et à créer. Donc, je n’ai pas une source privilégiée d’inspiration. Votre livre préféré ? « Les mémoires d’Hadrien », de Marguerite Yourcenar. Une plongée dans l’humanité profonde, dans l’histoire d’un homme, à travers ses réflexions qui sont des réflexions essentielles. Ce livre m’a profondément marqué dans ma vie d’homme et d’entrepreneur. Quel est votre endroit préféré à Bruxelles ? La place du Sablon ; c’est l’un des lieux les plus beaux et élégants de Bruxelles. Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ? Ose plus et n’oublie pas tes rêves. À 20 ans, je voulais devenir écrivain, mais je n’en avais pas les moyens. Je suis devenu journaliste et j’ai oublié ce rêve. Ou plutôt, je l’ai enfoui ; il a ressurgi quand j’avais 30 ans. Votre maxime, votre citation favorite ? « La vie, ce n'est pas attendre que les orages passent, c'est apprendre comment danser sous la pluie » (Sénèque). ● E. Bv.

Grow your business « Je trouve mon inspiration dans l’art » Sébastien Deletaille Ex-CEO et cofondateur de Riaktr Quel est votre plus grand défaut ? Je manque de patience pour des profils qui ne souhaitent pas apprendre et pour ceux qui ne vont pas partager les valeurs d’un projet. Pour certains, cette impatience peut se traduire par un leadership perçu comme assez strict. L’élément-clé du succès de votre entreprise ? Je fais partie des entrepreneurs qui considèrent qu’il est impossible de réussir une boîte sans cofondateur. Maintenant que j’ai quitté Riaktr, je m’oriente vers la technologie appliquée à la santé. Nous allons nous concentrer sur la création de logiciels pour médecins généralistes. S’il est encore trop tôt pour donner un nom à la boîte, mon cofondateur est déjà trouvé ! Quelles sont vos sources d’inspiration ? L’art. Quand j’ai remis ma démission du CA de Riaktr, c’était à la fois la décision la plus dure, la plus triste et la plus libératrice que j’ai connu. Une fois sorti de la salle, j’ai pris un vol pour New York. Dès mon arrivée, j’ai passé la journée au Metropolitan Museum. Pendant des heures, j’ai déambulé et je me suis ressourcé parmi les plus grands chefs d’œuvres de l’humanité. Quel a été le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? Je travaillais chez McKinsey. Le jour où j’ai reçu une promotion, j’ai décidé de démissionner. Avec mon meilleur ami Jacob, on a tous les deux quitté nos jobs respectifs en même temps. On avait 24 ans et on ne savait pas quoi faire. Alors, on a créé trois entreprises. Riakrt est la seule qui a vraiment fonctionné. Votre plus gros échec professionnel ? En 2009, quand on a décidé de lancer nos trois entreprises, c’était en pleine épidémie de grippe AH1N1. Les ventes de gel hydroalcoolique explosaient en France ! On s’est dit que ça viendrait en Belgique. On n’a pas réussi à mettre une proposition de valeur sur le marché ; les Allemands ont débarqué et les Français aussi. Bien sûr, leurs prix de vente étaient bien inférieurs à notre prix de production... Quel est votre super-pouvoir ? Le plus beau compliment qu’un développeur codeur ait pu me faire, c’est de me dire que j’étais « le plus geek des entrepreneurs tech ». Quels sont vos hobbies ? L’entomologie : je collectionne les insectes depuis mon adolescence. En nous voyant grandir avec mon frère, nos parents se lamentaient de notre passion pour les cartes Dragon Ball Z. Tous les deux étaient antiquaires ; on vivait entourés de beaux objets. Ils ont essayé de nous intéresser à autre chose. On a vraiment créé un projet familial autour de cette collection d’insectes. Tout cela m’a ouvert aux motifs, aux couleurs, à la géographie et aux voyages. Plus conventionnellement, je suis passionné d’art et de course à pied. Votre livre préféré ? « Lettres à un jeune poète », de Rilke. Tous les deux ou trois ans, je le relis. Il recèle des secrets et des niveaux variés de lectures. Selon les épreuves que je traverse, je le redécouvre et je me redécouvre. Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ? Je me conseillerais de soigner davantage mon « focus », c’est la clé de la réussite ! Votre maxime, votre citation favorite ? « Quand on vous demande si vous êtes capable de faire un travail, répondez : ‘bien sûr, je peux !’ Puis débrouillez-vous pour y arriver » (Franklin Roosevelt). ● E. Bv. Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 37

Grow Your Business « Je lis beaucoup de biographies » Sébastien Morvan Co-fondateur du Brussels Beer Project Quel a été le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? Le premier, c’est quand j’ai décidé d’écouter mes valeurs plutôt que l’idée de carrière et celle de l’argent. J’ai alors quitté la City et le monde de la banque pour me diriger vers la microfinance en Amérique latine. Le deuxième, c’est bien évidemment la création quelques années plus tard de ma propre entreprise : Brussels Beer Project avec Olivier, mon associé. Votre plus belle réussite professionnelle ? Ce sera la nouvelle brasserie qui verra le jour à Anderlecht en 2020. Là-bas, nous aurons la possibilité de brasser jusqu’à 10 millions de bouteilles par an. C’est notre plus gros challenge depuis le lancement du projet. Quel est votre super-pouvoir ? Je n’ai pas peur de mes rêves. Je pense que l’on est souvent les premiers à se censurer. Quel est votre plus grand défaut ? Incontestablement, je ne suis pas le meilleur des gestionnaires. L’élément-clé du succès de votre entreprise ? Je suis bien content de vivre cette aventure à deux. La dynamique de duo est essentielle : on parle le même langage, mais on a nos propres domaines d’expertises et de compétences. Je ne crois pas en revanche que la complémentarité extrême soit une bonne chose, car il faut garder des ponts possibles. Quelles sont vos sources d’inspiration ? Je puise l’inspiration de partout. La première qui me vienne à l'esprit, c'est le du monde sport. J’étais ado dans un petit village breton et voilà que Michael Jordan explosait l’écran de mon téléviseur. J’ai beaucoup lu sur son parcours et son état d’esprit. Le moins que l’on puisse dire est qu’il ne se mettait aucune limite. Et s’il était pétri de talent, il était le premier à travailler et à être fier de transpirer pour atteindre ses objectifs. 38 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 Quels sont vos hobbies ? Le sport notamment, c’est quelque chose d’important pour moi. Je fais de la course à pied et je nage. C’est un peu ma façon à moi de méditer, de m’évader. Votre livre préféré ? Je lis beaucoup, et souvent ce sont des biographies. Récemment, j’ai lu celle de Magellan : quelle claque ! Quand on parle de la nécessité d’aller vers l’inconnu, lui l’a littéralement fait. Il s’est projeté dans des mers qui n’existaient sur aucune carte. J’ai dévoré sa biographie, elle m’a beaucoup inspiré. Quel est votre endroit préféré à Bruxelles ? La place Sainte-Catherine avec sa grande diversité et sa convivialité : l’hiver pour son marché de Noël et son église illuminée, l’été pour ses terrasses bondées et son esprit de village. Si je suis né en France, en Bretagne pour être précis. Je me sens, après toutes ces années, tout à fait Bruxellois. Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ? De s’entourer de personnes qui peuvent comprendre vos choix. Rencontrer des entrepreneurs ou des gens aux parcours atypiques, qui prennent plaisir à sortir des sentiers battus. En revanche, attention aux bons sentiments protecteurs de certains proches qui peuvent alourdir plutôt qu’alléger. Votre maxime, votre citation favorite ? « Safe is risky. » ● E. Bv.

Grow your business « Je suis convaincu que la clé du succès est dans le ‘people management’ » Kris Cloots CEO d'ISS BeLux Quel a été votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ? J’ai commencé à l’armée, comme jeune officier de carrière ; j’étais responsable d’un peloton de transmission. J’y suis resté pendant dix ans, puis j’ai quitté l’armée pour aller travailler chez Group 4 Securitas (maintenant G4S). Le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? Le jour où le groupe m’a demandé de devenir directeur général d' ISS Belgique et Luxembourg, c’était un gros challenge avec plusieurs centaines de millions de chiffre d’affaires, 10 000 collaborateurs… J’ai tout de même réfléchi pendant 48 heures et je me suis dit que c’était un défi que je me devais d’accepter. Je ne pouvais pas dire non. Votre plus belle réussite professionnelle ? Après cinq ans passés à la tête d’ISS, le CEO du groupe m’a donné un prix pour saluer le trajet réalisé par la société : notre bilan marqué par une nette amélioration en termes de rentabilité et de croissance était remarquable. Cette reconnaissance m’a vraiment marqué. Depuis lors, j’ai mis en place des programmes de reconnaissance au sein de la société. Votre plus gros échec professionnel ? C’est d’être resté un peu trop longtemps dans un modèle classique où l’on n’a pas été assez ambitieux et innovatifs par rapport à d’autres pays dans le groupe, tels que les pays scandinaves. En effet, il y a quelques années, on se limitait à la satisfaction de notre personne de contact. Désormais, l’opinion de l’ensemble des utilisateurs du client est un aspect essentiel du travail : « les clients de nos clients sont aussi les nôtres ». Quel est votre super-pouvoir ? Je suis quelqu’un d’humain ; je suis convaincu que la clé du succès est dans le « people management » ! Quel est votre plus grand défaut ? J’ai parfois trop le sens du détail : quand quelque chose ne se passe pas comme je le voudrais, j’ai toujours cette réaction de plonger dans le problème et de vouloir le résoudre moimême. Ce n’est pas très efficace et cela peut être très chronophage… Qui est votre héros ? Le CEO du groupe ISS, Jeff Gravenhorst. Il dirige un groupe qui réalise 10 milliards de chiffre d’affaires par an. Je ne sais pas quel genre de vie il mène, mais il voyage constamment et parvient à gérer et développer le groupe d’une manière assez remarquable. Chaque année, je le rencontre pour un entretien individuel. Je m’étonne à chaque fois qu’on ne parle quasiment pas de chiffres ; on discute principalement de stratégie, de ressources humaines et de notre avenir. Quels sont vos hobbies ? En dehors du travail, j’aime particulièrement les sports mécaniques : une passion que je partage avec ma fille de 17 ans. Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ? « Même si cette société ne t’appartient pas, gère-là comme si c’était la tienne » Votre maxime, votre citation favorite ? « Le succès est la somme de petits efforts répétés jour après jour » : je ne suis pas quelqu’un qui va révolutionner le monde. Je n’attends pas de changements radicaux du jour au lendemain, je suis plutôt partisan de l’amélioration continue. ● E. Bv. Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 39

Grow your business « Je suis quelqu’un de solaire » Marc Filipson Propriétaire de Filigranes pourrais jamais faire ce métier : non parce que je n’aimais pas enseigner, mais parce que cela ne me permettait pas de terminer le mois. Le deuxième, c’est quand j’ai repris mon petit commerce de 30 m², rue de l’Industrie. J’ai très vite réalisé que je pouvais vendre n’importe quoi. Comme je l’ai dit très souvent : j’ai la chance d’être libraire et j’ai la chance de savoir et d’aimer vendre. Votre plus gros échec professionnel ? À chaque fois que j’ai fait le bien, cela s’est retourné contre moi. Donc j’ai connu énormément d’échecs, et bien souvent cela s’est soldé par de la jalousie, de la méchanceté. C’est très triste comme constat, mais je l’assume. Quel est votre super-pouvoir ? Je suis quelqu’un de solaire : lorsque j’arrive dans une réunion où les gens sont pour la plupart tirés à quatre épingles, il me suffit de quelques minutes pour désacraliser et détendre l’atmosphère. Quel est votre plus grand défaut ? L’excès de franchise et la bonté. C’est mauvais d’être trop bon quand on est entrepreneur. L’élément-clé du succès de votre entreprise ? On est la plus grande librairie de Belgique, la troisième au niveau européen et cela reste une affaire familiale. Je suis 100 % actionnaire et donc je fais ce que je veux ! Quelles sont vos sources d’inspiration ? Mon inspiration est stimulée au quotidien, à chaque nouvelle rencontre, à chaque nouvelle lecture. La maison est une véritable fourmilière. J'ai également la chance de croiser un nombre incalculable de personnes : des auteurs, des amis, des artistes, des clients… Quel a été votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ? À l’âge de 12 ans, j’ai travaillé à la librairie Étienne qui se trouvait derrière chez mes parents. Je m’occupais des invendus dans la cave. À l’époque, les retours de presse se faisaient entièrement à la main. C’est suite à cela que j’ai obtenu le premier vrai job qui m’a rapporté beaucoup d’argent. J’ai travaillé pour un marchand de tissus ; je détenais la clé de son garage et je coupais des rouleaux sur 1 m 50. De mémoire, je recevais trois francs belges par tissu coupé. C’est vite devenu le job le mieux rémunéré de ma vie… Le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? Le premier élément, c’est lorsque j’ai enseigné pendant trois mois. Je me suis rendu compte que je ne 40 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 Quel est votre livre préféré ? « La source », de James A. Michener. Ce livre, je l’ai reçu lors de ma bar mitzvah à l’âge de 14 ans. C’est un ouvrage incroyable : il conte 5 000 ans d’histoire du peuple juif. C’est également une véritable brique, accessible à tous, qui prouve à ceux qui aiment la lecture qu’on peut aussi se délecter d’un livre de 1000 pages. Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ? Ne fais pas trop vite confiance aux autres ! Votre maxime, votre citation favorite ? Elle est de moi : « Le changement c’est la continuité » ! ● E. Bv.

Grow your business « Je suis un inconditionnel du time management » Michel Croisé CEO de Sodexo Quel a été votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ? J’étais kinésithérapeute, spécialisé en kiné du sport. En réalité, je n’ai jamais cherché un job de ma vie, j’ai les ai toujours créés ou des opportunités se sont présentées. Une fois diplômé, j’ai ouvert mon cabinet et plusieurs centres de fitness. À chaque début d’année, je ne listais pas de bonnes résolutions, je faisais le bilan. Le crédo ? Continuer ce qui me plaisait, arrêter ce qui m’ennuyait. Quelque temps après, j’ai lancé un business de chèques sport et culture qui m’a propulsé chez Sodexo. Votre plus belle réussite professionnelle ? En tant que kiné du sport, je me suis rapidement occupé de sportifs de haut niveau. J’étais jeune, j’ai pu profiter d’une certaine visibilité pour lancer des centres de fitness qui ont très vite connu un grand succès ! Votre plus gros échec professionnel ? Ma boîte de chèques sport et culture fut un échec. Si le produit était révolutionnaire, il me manquait une crédibilité financière. Je m’attaquais à de gros poissons : je ne savais pas que les gros employeurs possédaient des activités de volume. Ils étaient séduits, mais pas au point de verser des montants en millions sur le compte d’une petite PME avec un capital limité. J’ai évité la faillite : j’ai été racheté par Sodexo et je suis entré dans le groupe ! Quel est votre super-pouvoir ? L’écoute et l’empathie. Je suis un inconditionnel du time management : je viens du secteur de la santé et ce n’est pas anodin. Savoir s’écouter et écouter ses employés, c’est primordial. Mon rôle, c’est de permettre aux employés de bien faire leur job et cela passe souvent par le fait d’enlever le caillou coincé dans leur chaussure… Quel est votre plus grand défaut ? Je suis obstiné et têtu. Je dois bien reconnaître que j’ai horreur de perdre. Si je fais une course, c’est pour la gagner. Je me fiche de l’importance de participer ! Si vous n’aviez pas fait ce que vous avez réalisé, quel job auriez-vous souhaité exercer ? Je serais devenu neurologue : un métier très exigeant qui requiert un certain focus ! Quel est votre film préféré ? Plutôt qu’un film favori, parce que c’est difficile à trouver, le dernier en date qui m’a transporté est Bohemian Rhapsody de Bryan Singer. Je suis un guitariste amateur de blues. La musique fait partie intégrante de ma vie. D’ailleurs, je possède une belle collection de guitares à la maison… Lorsque je voyage, j’emporte avec moi une ‘travel guitar’. Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ? Pour les entrepreneurs devenus intrapreneurs comme moi, c’est importer de gérer l’entreprise dans laquelle on travaille comme si c’était la nôtre. Et puis, j’ajouterai qu’il faut être un peu insurgé plutôt que statutaire… Votre maxime, votre citation favorite ? « Le leader doit être sérieux comme un enfant qui joue » (Borges). ● E. Bv. Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 41

Grow your business « J’aurais aimé écrire de grands romans » Thierry Afschrift Avocat fiscaliste et président de l’association Afschrift devient automatiquement un entrepreneur. On a des clients, des collaborateurs, on doit détenir un minimum de stratégie d’entreprise. Mais je suis et je me considère fondamentalement comme avocat. Quel est votre super-pouvoir ? La capacité à m’adapter et à m’entourer : je n’ai jamais eu de recettes toutes faites, qui sont censées fonctionner pour tout le monde. J’essaye de proposer aux clients des solutions réalistes, créatives et qui tiennent compte de leur propre situation. Quel est votre plus grand défaut ? L’envie et le besoin de trop contrôler les choses ; c’est parfois difficile de déléguer. Si vous n’aviez pas fait ce que vous avez réalisé, quel job auriez-vous souhaité exercer ? Je serais devenu écrivain. J’aurais aimé écrire de grands romans… Aujourd’hui, j’écris des essais, des livres plus techniques, toujours dans un domaine bien précis. Quelles sont vos sources d’inspiration ? J’ai toujours aimé la philosophie ; ce sont de grands auteurs libéraux, comme Alexis de Tocqueville. Lorsqu’on les relit, on remarque à quel point des décennies, voire des siècles à l’avance, ils ont prévu des réponses à nos problématiques contemporaines. Quel a été le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? En 1994, le jour où j’ai créé mon propre bureau d’avocats d’affaires. Mes collaborateurs sont alors devenus mes associés et nous nous sommes spécialisés dans le domaine du droit fiscal. Dans notre milieu, si l’on veut réussir, il faut très vite se trouver une niche. Votre plus belle réussite professionnelle ? C’est compliqué de répondre à cette question ; dans mon métier, on ne peut pas citer le nom des clients ! Je dirais que c’est le jour où on a réussi à faire acquitter un client que tout le monde considérait comme coupable. On l’a fait acquitter non pas sur la procédure, mais sur le fond parce qu’il était réellement innocent. C’était la première grande et belle victoire de la maison. Vous sentez-vous entrepreneur ? Je me sens tout d’abord avocat. Il se fait qu’aujourd’hui, un avocat 42 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 Quel est votre livre préféré ? Sans hésiter : « La Grève », d'Ayn Rand ! C’est un essai remarquable qui défend les valeurs libérales et résume mes convictions. Il s’est vendu à 14 millions d’exemplaires aux États-Unis et est devenu l’ouvrage le plus lu par les Américains après la Bible. Publié en 1957, il n’a été traduit en français qu’en 2011. Quel est votre film préféré ? Une belle histoire d’amour : « Love Story », d'Arthur Miller. Je suis un romantique ; c’est difficile de le montrer en tant qu’avocat fiscaliste, mais il n’y a pas que le métier dans la vie. Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ? Si tu veux obtenir un résultat, il faut accepter certains risques à certains moments. Votre maxime, votre citation favorite ? « Il faut toujours essayer d’aller de l’avant, en évitant de trop regarder dans le rétroviseur. » ● E. Bv.

PUBLIREPORTAGE COMMENT OUVRIR UN CINÉMA AU CŒUR DE L’EUROPE ? Découvrez l’histoire d’Olivier Rey, directeur général du cinéma Palace Au cœur de Bruxelles, sur le Boulevard Anspach, se situe le Palace, cinéma légendaire qui a réouvert ses portes en février après des années de rénovation. Olivier Rey, directeur général du Palace, passe en revue la réouverture de cette icône culturelle de notre capitale, et un de ses plus grands défis : la composition de son équipe. Le travail de ses r Olivier Rey est le directeur général du Palace. En 2012, il a été désigné comme responsable du projet pour mener à bien la rénovation du cinéma. Le travail de ses rêves, selon lui : « Je travaille déjà depuis une trentaine d’années dans l’univers du cinéma. J’ai une formation comme ingénieur du son, et j’ai travaillé dans à peu près toutes les étapes du processus de production. J’ai toujours eu un rêve fou : devenir moi-même exploitant. » Quelques années plus tard, Olivier a reçu carte blanche pour donner forme au cinéma de ses rêves. Le résultat est sublime : un lieu de rencontre moderne où 100 ans après l’ouverture initiale du Palace pendant les jours de gloire du cinéma, la notion de « cinéma » a été complètement réinventée. « Le Palace est un palais des sens : on s’y rend pour regarder un film dans les meilleures conditions, et aussi pour rencontrer des gens, pour être inspiré lors des expos et déguster une cuisine soignée. » Le plus grand défi Le Palace est un cinéma dans l’air du temps, original, qui nourrit de grandes ambitions. Cela ne s’exprime pas seulement dans la programmation, mais aussi au niveau de l’équipe de collaborateurs. La composition de l’équipe n’a pas été une sinécure, surtout parce que l’ouverture officielle du cinéma était imminente. « Au début des travaux, j’étais le seul à diriger le projet. Le Palace était encore en pleine construction et je devais composer une équipe d’une trentaine de personnes. Je recherchais en plus des profils très spécifiques : des techniciens, des collaborateurs administratifs, mais aussi un responsable de la programmation par exemple. Ces profils ne courent vraiment pas les rues à Bruxelles. » Une sour Pour la composition de son équipe, Olivier a demandé conseil à Select Actiris. « Select Actiris m’a été recommandé pour m’aider à recruter mon équipe. Et pour être tout à fait franc, je m’attendais au début à y trouver une organisation lente, bureaucratique, mais bien au contraire, j’ai été éblouis. Select Actiris était le partenaire rêvé pour les aspects RH de mon démarrage. Contre toute attente, j’ai pu m’appuyer sur un partenaire incroyablement performant et professionnel. » « Avec mon consultant personnel de chez Select Actiris, nous avons pris amplement le temps pour déterminer les profils que nous cherchions. Ensuite, ils ont recherché les profils correspondants dans leur immense base de données de chercheurs d’emploi. Deux semaines plus tard j’ai reçu par poste vacant cinq ou six CV de personnes motivées que j’ai ensuite rencontrées une à une. » Bruno, opérateur pr Une des personnes qu’Olivier a reçues en entretien était Bruno Dovifat. « J’ai travaillé pendant longtemps dans un cinéma à Luxembourg comme opérateur projectionniste, » nous raconte Bruno. « Ensuite, j’ai cherché pendant cinq ans un nouveau défi fixe. » Bruno était inscrit comme chercheur d’emploi chez Actiris, et a reçu un coup de fil. « Actiris m’a appelé pour me dire que le Palace était à la recherche d’un responsable technique. Quelques jours plus tard j’avais mon premier entretien chez eux et ensuite un deuxième avec Olivier en personne au Palace, où nous avons parlé du projet passionnant qu’il était en train de créer. » Olivier aussi se rappelle cette première rencontre comme si c’était hier. « Après l’entretien, j’ai tout de suite su que Bruno avait la fibre ‘Palace’. Bruno partage les mêmes valeurs que nous souhaitons mettre en avant au Palace. Non seulement il était parfaitement qualifié pour la fonction, mais il avait aussi la personnalité que je cherchais. » Les RH sans soucis « Grâce à Select Actiris je n’ai pas eu à m’inquiéter des RH et du recrutement de mon équipe. Ils m’ont déchargé de cette charge, afin que je puisse me consacrer au démarrage du Palace. » « Grâce à la sélection de Select Actiris j’ai trouvé une équipe excellente, et en plus les mesures telles qu’activa. brussels et FPIe ont permis de bénéficier d’une aide financière pour pouvoir ouvrir le Palace sereinement. » Et ce n’est pas tout, conclut-il : « Non seulement Bruno est le projectionniste parfait, mais il est devenu aussi un ami. » FAITES CONFIANCE À L’EXPERTISE DE SELECT ACTIRIS POUR VOS RECRUTEMENTS Comme Tom, vous souhaitez recruter le profil idéal à Bruxelles ? Avec Select Actiris, c’est possible. Select Actiris combine une sélection approfondie à des primes et formations pour vous proposer le candidat qui répond parfaitement à vos besoins. Surfez sur select.actiris.brussels et demandez conseil à votre consultant employeur. Avec le soutien du Fonds Social Européen

Starter Patatak : le fritkot artisanal Adrien Dewez a lancé Patatak, une friterie qui propose à Saint-Gilles aussi bien des frites artisanales que des frites originales. Avec un objectif : offrir des saveurs locales et de qualité à un prix accessible. «L e journalisme mène à tout, à condition d’en sortir » : l’aphorisme de Jules Janin est illustré ici par Adrien Dewez. Ancien journaliste, il a quitté le clavier pour le bac à frites. Et pas n’importe quelles frites : des frites artisanales et de qualité. Ce qui a motivé le lancement en novembre dernier de Patatak, au Parvis de Saint-Gilles, c’est la volonté de redonner à cet emblème de notre gastronomie ses lettres de noblesse. « Notre pays est celui de la frite, et il est de plus en plus difficile d’en trouver de bonnes », confie-t-il. « Ici, nous employons des bintjes fournies par un producteur situé à 30 km de Bruxelles. Des pommes de terre brutes que nous épluchons et découpons dans notre cuisine. Nous les cuisons ensuite selon la recette traditionnelle. » Mais si Patatak s’inscrit dans la tradition, il se profile aussi comme le fritkot du 21e siècle. À côté des frites classiques, il propose des frites de patate douce. Laquelle, si elle est également un tubercule, ne fait pas partie de la famille de la pomme de terre : c’est une convolvulacée et non une solanacée. Cette parenthèse botanique fermée, revenons à nos frites. « La patate douce ne contient pas d’amidon, qui donne notamment le croustillant de la frite », précise Adrien « Nous avons un petit secret de fabrication qui donne ce croustillant. Les frites de patate douce sont cuites dans l’huile végétale et sont donc vegan. » Un plus pour Patatak, qui favorise aussi le local, les circuits courts et le bio. « La quasi-totalité de nos produits sont belges », souligne le néo-frituriste. Si la frite est le produit-phare de Patatak, ce n’est pas le seul. Il y a d’abord, comme dans tout fritkot qui se respecte, un bel assortiment de sauces qui allie compositions originales et sauces fournies par Natura. On retrouve également une croquette au véritable herve, une fricadelle maison, une galette de légumes bio ou encore du fried chicken ainsi que des salades. Et pour les accompagner, quelques bières locales des brasseries de la Senne, Dupont, De Ranke ou Boon. Sans oublier le vin blanc du Domaine de Mellemont où Pierre Rion, serial entrepreneur, a glissé quelques conseils précieux à Adrien. Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be • https://starters.beci.be/ 44 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 Car avant de se lancer dans l’aventure, Adrien Dewez a bien étudié le marché, écouté des amis chefs-coqs et bénéficié de l’accompagnement de Beci – notamment en matière d’urbanisme et de réglementation horeca, mais aussi sur les questions de recyclage et récupération des déchets, produits de nettoyage écologiques approuvés par l’Afsca, etc. Après neuf mois de recherche, il a trouvé son bonheur au Parvis de SaintGilles, fraîchement rénové, où il succède à Mamma Roma. « Le lieu étant déjà dévolu à l’horeca, nous avons pu commencer rapidement. Nous avons ouvert en période creuse ; ce qui s’est avéré un atout, car nous avons pu corriger des erreurs et affiner notre offre. À la sortie de l’hiver, nous élargirons nos horaires d’ouverture, du mardi au dimanche, de 12 à 22 h. » ● Guy Van den Noortgate Info : www.patatak.be D.R.

Elections sociales 2020 Vote électronique ou papier : quelles différences ? L’e-voting est, depuis 2012, une solution de vote pour les élections sociales apportant de nombreux avantages aux entreprises comme aux partenaires sociaux. Plusieurs centaines d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles l’ont utilisé avec succès lors des deux dernières élections sociales. En pratique, en quoi des bureaux de vote électronique diffèrent-ils de bureaux de vote « papier » ? (Coproduction) L es urnes du vote électronique sont dématérialisées. Cela signifie qu’il n’existe plus de « boîtes » physiques à installer pour chaque catégorie de travailleur, multipliées par le nombre de bureaux de vote et par le nombre de sites ou de locaux différents où l’entreprise a décidé d’installer ses bureaux de vote. Prenons le cas d’une entreprise disposant de trois sites d’exploitation à Gand, Liège et Bruxelles, avec sur chaque site un bureau par catégorie de travailleurs (soit quatre, employé, cadre, ouvrier, jeune travailleur) et deux urnes par bureau (une par organe, CE ou CPPT). Il faudra centraliser et dépouiller pas moins de 24 urnes physiques. Avec le vote électronique, il suffira de 3 salles (une par site) et de 4 « urnes virtuelles » centralisées (une urne CE et trois urnes CPPT). Quel que soit le lieu où votera l’électeur, ses bulletins iront de facto dans les urnes correctes, correspondant à la bonne combinaison d’organe et de catégorie. Contrairement au vote papier, il n’y a plus aucun risque d’erreur, ni de manipulation dans la gestion des bulletins de vote. Alors que les urnes physiques doivent être surveillées et scellées durant leur transport et là où elles sont installées, les urnes électroniques ne doivent pas être installées (gain logistique). Elles sont contrôlables et contrôlées de façon centralisée. De plus, le président du bureau de vote principal et les témoins syndicaux peuvent suivre en temps réel, s’ils le souhaitent, l’état de remplissage de chaque urne et le statut de l’élection. Après le vote, là où le papier requiert un dépouillement manuel long et fastidieux, le dépouillement électronique est une simple addition après décryptage des bulletins. Le scellement électronique apporte, en outre, la garantie de pouvoir répéter la procédure si nécessaire. Quant à la mobilisation humaine, chaque bureau doit être constitué de 6 rôles prescrits dans la loi sur les élections sociales : un président, un secrétaire et 4 assesseurs par bureau de vote. Si l’on reprend l’exemple de notre entreprise, sur trois sites, cela fait 72 personnes. Grâce aux urnes électroniques (dématérialisées), le contrôle et la gestion des urnes par le président et les assesseurs s’effectuent au travers d’une interface centrale de gestion. Des avantages aussi pour les partenaires sociaux Au-delà de l’exigence des 6 rôles de la loi, l’entreprise peut également décider de donner accès à un écran de monitoring (temps réel/read-only) aux témoins syndicaux (qui ne se trouvent pas nécessairement dans les bureaux de vote). D’un point de vue syndical, cela permet d’améliorer grandement l’événement social en fournissant un outil qui permettra d’intervenir durant l’élection pour encourager, si nécessaire, la participation. En conclusion, du témoignage des entreprises qui ont utilisé le vote électronique lors des élections sociales, il ressort que la grande flexibilité apportée par les urnes électroniques est appréciée non seulement par les organisateurs de l’élection (équipe RH) mais aussi par les partenaires sociaux. ● Hugues Dorchy Social Elections eVote expert - Elegio Co-Founder hugues.dorchy@elegio.eu www.elegio.eu Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 45 © Getty

Starter Registre UBO : il faut vous inscrire avant le 31 mars Le registre UBO (pour Ultimate Beneficial Owner) est une émanation de la loi du 18 septembre 2017 relative à la prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, laquelle prévoit la mise en place en Belgique d’un registre des bénéficiaires effectifs des sociétés. Toute société belge (de même que les asbl et les fondations) doit y inscrire un certain nombre d’informations, au plus tard pour le 31 mars 2019, sous peine d’amende. Qui sont les bénéficiaires effectifs d’une société ? Ce sont les personnes physiques qui, directement ou indirectement, seules ou en coordination avec d'autres, exercent un droit de participation et/ou détiennent un intérêt financier suffisant dans la société. Le législateur renvoie à cet égard au seuil indicatif de 25 % des parts et/ou droits de vote. Les personnes ayant un droit de participation d'une autre manière (par exemple via une convention d'actionnaires ou via le droit de nommer ou licencier la majorité des administrateurs) entrent également en ligne de compte. Si aucune personne physique ne peut être identifiée de la sorte, il est admis que les membres du personnel dirigeant de la société sont les bénéficiaires effectifs. Quelle information faut-il communiquer ? Il s'agit de données comme le nom, la date de naissance, le lieu de résidence, le numéro de registre national et la nationalité du bénéficiaire effectif. Il faut notamment préciser quand cette personne est devenue bénéficiaire effective, et sur quelle base. Il convient aussi de communiquer l'importance (pourcentage) de son intérêt financier dans la société. Comment faut-il transmettre l'information et qui est responsable ? L'information doit être transmise au registre UBO via la plateforme en ligne MyMinFin. La responsabilité incombe à l'organe d'administration, ou à la personne mandatée par celui-ci. Consultez le manuel d’utilisation du SPF Finances pour comprendre comment introduire les informations sur la plateforme. Quand faut-il transmettre l'information ? Le SPF Finances a prolongé le délai d’introduction jusqu’au 31 mars 2019. Ensuite, toute modification des données de l'UBO (adresse, importance de l'intérêt...) devra être transmise au registre UBO dans le mois suivant la prise de connaissance de cette modification. Chaque année, le redevable de l'information doit confirmer ou adapter la situation de ses UBO. Qui a accès aux données du registre UBO ? L'accès est octroyé d'une part aux autorités compétentes chargées de la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent, y compris les autorités fiscales, et aux entités soumises à l'obligation de surveillance à l'égard de leurs clients dans le cadre de la législation anti-blanchiment (banques, avocats, notaires, comptables...). D'autre part, en ce qui concerne les sociétés, chaque citoyen pourra consulter certaines données, sans qu'un intérêt légitime doive être démontré. Les particuliers pourront ainsi retrouver qui est UBO d'une société et quelle est l'importance de son intérêt (%). Pour des raisons de vie privée, certaines données comme le prénom, le lieu de résidence ou la date de naissance ne pourront pas être consultées par eux. Et si l'on ne transmet pas les données (à temps) ? Les amendes pénales qui peuvent être imposées pour le non-respect de ces obligations s'élèvent de 400 à 40.000 €. Une amende administrative supplémentaire de 250 à 50.000 € peut être imposée aux membres de l'organe d'administration. ● Plus d’info : Alexis Bley, Conseiller juridique ab@beci.be ; 0473 13 05 18 46 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 © Getty

Starter Insolvabilité : des solutions pour faire face aux difficultés de l’entreprise Toute entreprise peut être confrontée à une période difficile. Dans ce contexte, le régime des réorganisations judiciaires peut l’aider et lui permettre de rebondir. (Coproduction) V oici une dizaine d’années, conscient de l’accroissement des faillites, le législateur a imaginé une solution offrant à l’entrepreneur de nouvelles possibilités pour faire face aux difficultés de son entreprise, tout en préservant son activité, les emplois existants et ses créanciers. C’est ainsi que l’ancien concordat judiciaire a été remplacé par la loi du 31 janvier 2009 sur la continuité des entreprises. Après de nombreuses modifications, cette loi qui réglemente la procédure de réorganisation judiciaire (PRJ), est logée dans l’actuel Livre XX du Code de droit économique « Insolvabilité des entreprises ». La PRJ a deux effets majeurs. Le premier est de geler les dettes de l’entreprise : dès le dépôt de la requête en PRJ, l’entrepreneur est protégé. Si le Tribunal octroie à l’entrepreneur l’ouverture de la PRJ sollicitée, il bénéficiera d’un sursis d’un délai de maximum 6 mois, pouvant être prolongé jusqu’à 18 mois. Durant cette période de sursis, l’entrepreneur reste protégé : il ne peut être déclaré en faillite et aucune réalisation de ses biens ne peut intervenir. Ce mécanisme lui ôte momentanément quelques épines du pied. Cependant, il faut rester vigilant : l’entrepreneur ne doit pas aggraver son passif, car la procédure ne concerne pas les dettes postérieures au jugement d’ouverture de la PRJ, lesquelles doivent être payées pendant le sursis. Un juge délégué suivra chaque mois l’évolution de la situation financière de l’entreprise. Second effet de la PRJ : durant la période de sursis, l’entrepreneur bénéficiera du temps nécessaire pour évaluer et analyser les problèmes qui ont mis son entreprise en difficulté et mettre en œuvre les options offertes par le droit de l’insolvabilité. Trois options Trois options sont alors possibles. La première: l’entreprise parvient à trouver un accord avec l’ensemble de ses créanciers et une convention actant cet accord est établie et présentée au Tribunal. Cette option ne peut fonctionner que si la société n’a pas trop de créanciers. Deuxième option, l’accord collectif : la société rédige un plan de réorganisation judiciaire qu’elle va présenter au Tribunal et à ses créanciers. Ce plan est soumis à un double contrôle : d’abord, celui des créanciers, qui devront voter en faveur ou non du plan établi. Le plan ne sera réputé accepté que s’il recueille une double majorité : en montants réclamés et en nombre de créanciers présents à l’audience de vote. Le second contrôle est celui de l’homologation : le Tribunal devra ensuite vérifier si le plan est conforme à la loi et à l’ordre public. Une fois homologué, il devra être exécuté par le débiteur sous peine de voir le Tribunal prononcer sa révocation – avec la faillite pour conséquence probable. Enfin, troisième option : la réorganisation judiciaire par transfert sous autorité de justice. Souvent, cette option ne sera choisie par le débiteur qu’en dernier recours, c’est-à-dire si les deux options précédentes ont échoué. Un mandataire de justice, généralement un avocat, va jouer un rôle similaire à celui que joue un curateur dans le cadre d’une faillite, tout en laissant au débiteur la mainmise sur sa société. Le mandataire va rechercher des offres de reprise de tout ou partie des actifs de la société, en veillant prioritairement au maintien de l’activité et des emplois, tout en ayant égard aux droits des créanciers. Lorsqu’il aura trouvé un repreneur, une convention de cession sera établie par ses soins et présentée au Tribunal en vue de son homologation. Objectif ultime : éviter la faillite et assurer la continuité de son entreprise. ● Patrick della Faille, partner chez Lydian www.lydian.be Tél. +32 2 787 90 00 Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 47 © Getty

Transition Sign for my Future : les entreprises font aussi entendre leur voix Les révolutions peuvent parfois avoir ceci de bon qu'elles renversent les modèles établis. C'est le cas de Sign for my Future. Initiée par un mouvement citoyen, SFMF a également réussi à réunir autour de cette urgente thématique climatique une belle brochette d'entreprises. I l n'est malheureusement plus utile de revenir sur les conséquences du réchauffement climatique, désormais bien visibles : augmentation des épisodes de pluies et de sécheresses intenses, des vagues de chaleur et même des épisodes caniculaires, etc. C'est pour faire face à cette urgence que plusieurs patrons ont décidé de s'associer publiquement à l'initiative SFMF et de plaider pour l'introduction d'une politique climatique conséquente en Belgique. De quoi parlons-nous ? Premièrement, d'un cadre juridique qui entrerait en vigueur au plus tard fin 2020 et qui amènerait la Belgique à devenir climatiquement neutre d'ici 2050. Bien sûr, cette évolution serait phasée. Et la réduction des émissions émanant du secteur industriel et des producteurs d'électricité coordonnée au niveau européen à travers le marché européen des émissions de gaz à effet de serre (SEQE-UE). Ensuite, un plan d'investissement doit être engagé au plus tard pour la fin 2022 avec des impacts positifs qui puissent profiter à chacun. Enfin, le politique doit se reposer sur un conseil climatique neutre, constitué d’experts chargés de suivre, évaluer et réorienter la politique en cas de nécessité. 48 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 Faire d'une urgence une opportunité Ingénieur des ponts, des eaux et forêts, le PDG du groupe international Veolia (également bien présent en Belgique) Antoine Frérot sait lui aussi ce que l'urgence climatique veut dire. En 2014 déjà, il affirmait sa volonté de positionner Veolia comme un groupe qui « innoverait et créerait de nouvelles technologies pour l'économie circulaire, en transformant le modèle linéaire traditionnel en boucles de recyclage ». Antoine Frérot était alors également convaincu par le modèle des smart cities qui permettent de réaliser de belles économies d'énergie, voire de transformer des consommateurs d'énergie en auto-producteurs et ainsi de faire tendre les consommations et les factures d'énergie vers zéro. En s'engageant résolument dans ce paradigme, Antoine Frérot ne fait pas que sauver la planète. Il donne aussi à son groupe l'occasion de proposer des technologies innovantes, utiles pour contrer le réchauffement climatique de manière directe (avec des chaufferies collectives alimentées à la biomasse) ou indirecte (par la digitalisation). Dans le registre des patrons de même gabarit, on pourrait également évoquer Thomas Leysen. Son groupe, Umicore, contribue à l'émergence de nouvelles technologies pour la mise au point des matériaux nécessaires à la fabrication de batteries de nouvelle génération pour les véhicules électriques. Tout comme Veolia qui a signé SFMF, Umicore s'est engagé formellement dans la mobilisation. Un engagement qui n'a guère surpris les gens qui le connaissent : Thomas Leysen est en effet un promoteur assumé du développement durable. Il est président de l'association The Shift et, tout comme le PDG de Veolia, Thomas Leysen a définitivement compris qu'il n'est plus utopique de relier développement économique et engagement climatique. Antoine Frérot, PDG de Veolia Nous ne doutons pas un instant que la sortie de ces deux grands patrons poussera les patrons de PME à rendre enfin publiques les nombreuses initiatives qu'ils prennent dans ce domaine. Certaines nous sont d'ailleurs parvenues au moment d'écrire ces lignes, à l’exemple de la société de production Orange Clignotant, qui compense chaque vidéo produite. Nous ne manquerons pas de relayer ces initiatives. ● Johan Debière

SOLARCLICK : Déjà 15.000 m² de panneaux photovoltaïques installés sur les bâtiments publics Entre mai et décembre 2018, 34 installations photovoltaïques ont été placées dans le cadre du programme régional SolarClick. Un rythme soutenu qui sera maintenu dans les deux prochaines années pour équiper, à terme, près de 150 bâtiments publics bruxellois. Pour rappel, SolarClick est le nom du programme lancé début 2017 par le gouvernement bruxellois pour exploiter l’important potentiel de production d’électricité photovoltaïque que représentent les toitures des bâtiments publics. Mis en œuvre par Sibelga, le gestionnaire des réseaux d’énergie, le projet est suivi en collaboration avec Bruxelles Environnement. Le programme repose sur un principe de « win-win » : ➜ Le pouvoir public, propriétaire du bâtiment, bénéficie gratuitement de l’électricité produite pour couvrir ses besoins ; ➜ La Région, propriétaire des panneaux photovoltaïques, perçoit les certificats verts et alimente le Fonds Climat avec le produit de leur vente. La sélection des bâtiments a débuté en 2017 et se poursuit. Pour être retenus, les candidats doivent satisfaire à des critères d’éligibilité (capacité d’ « autoconsommation », orientation, état de la toiture, etc.) et donner lieu à des études de faisabilité technique et de rentabilité positives. Quelque 15 000 m² de panneaux photovoltaïques ont été placés sur les toits de 34 bâtiments publics en 2018 : écoles, piscines, maisons de repos, bureaux, ateliers… Cela correspond à plus de 2 terrains de football ! Annuellement, ces panneaux doivent produire près de 2 320 000 kWh, soit la consommation annuelle de 830 ménages bruxellois, soit encore une économie de 915 tonnes de CO2 . Des chantiers efficaces Les chantiers ont été préparés, planifiés et supervisés par une équipe dédiée de Sibelga avec les pouvoirs locaux et régionaux concernés. Ils ont été réalisés par 3 installateurs désignés par marché public : Energreen, EnergyVision et Eoluz. De nombreux bénéficiaires ont souligné le professionnalisme et l’efficacité des équipes auxquelles ils ont eu affaire, tant chez Sibelga que chez les installateurs. Parmi les premiers sites à équiper en 2019, citons l’école Les Lilas à Berchem-Sainte-Agathe, le Complexe sportif d’Evere ou encore l’école De Beverboom à Anderlecht. Une concrétisation du plan régional air-climat-énergie SolarClick, qui bénéficie d’un budget de 20 millions d’euros sur 4 ans (2017-2020), concrétise l’une des mesures du plan Air-Climat-Énergie. Le plan comprend également d’autres mesures, destinées tant aux pouvoirs publics qu’aux entreprises et aux particuliers, pour lesquelles le Gouvernement a dégagé d’importants moyens financiers. SolarClick a pour mission d’équiper près de 85 000 m2 de toitures de bâtiments publics bruxellois de panneaux photovoltaïques d’ici 2020. À la clé : une réduction d’environ 4500 tonnes des émissions de CO2 à Bruxelles à l’horizon 2020. PLUS D’INFO : https://solarclick.be • info@solarclick.be

Digital Tout marché public supérieur à 144.000 euros doit être publié électroniquement sur la plateforme e-Procurement. À partir du 1er janvier 2020, toutes les offres des entreprises devront aussi être envoyées de manière électronique. Les objectifs principaux : simplification administrative et transparence. D’après Brahim Ammar Khodja, chargé de projet chez Easybrussels, la méthode devrait profiter tant aux administrations qu’aux entreprises. Marchés publics en ligne : plus simples et plus transparents L es marchés publics représentent une part non négligeable de l’économie de notre pays. En effet, chaque année, l’ensemble des commandes publiques en Belgique avoisine 15 % du PIB, soit plus de 50 milliards d’euros. Et comme tous les autres acteurs de l’économie, les marchés publics n’échappent pas à la digitalisation. Économie et transparence Depuis fin 2017, les autorités régionales bruxelloises qui souhaitent ouvrir un marché public doivent placer les documents du marché en ligne via l’application e-Procurement. Cette application offre aux pouvoirs adjudicateurs la possibilité de publier leurs marchés publics de manière électronique aux niveaux belge et européen. Cette même application permet aux opérateurs économiques de prendre connaissance des avis de marchés et de consulter les documents du marché qui s'y rapportent. « L’e-Procurement a pour objectif d'informatiser les processus et les transactions en rapport avec les marchés publics et ceci via des applications internet », explique Brahim Ammar Khodja, chargé de projet chez Easybrussels. « L’utilisation de l’e-Procurement représente une économie importante (coût du courrier, du papier, etc.), tant pour les administrations que pour les entreprises avec, à la clé, une plus grande efficacité des procédures d'achat. L’e-Procurement assure par ailleurs une plus grande transparence des procédures de marchés publics, ce qui entraîne une meilleure accessibilité pour les petites entreprises et une plus grande concurrence. » Une digitalisation bientôt obligatoire Dès 2020, l’utilisation de l’e-Procurement sera aussi obligatoire pour la réception des offres électroniques. Et Brahim Ammar Khodja se réjouit de voir qu’en Région bruxelloise, tant les administrations que les entreprises ont déjà bien anticipé cette nouvelle réglementation. « En 2018, 92 % des offres faites aux administrations régionales bruxelloises ont été envoyées de manière électronique. » L’e-Procurement est donc déjà largement adopté en Région bruxelloise, tant du côté des administrations que de celui des entreprises. Selon le chargé de projet, l’annonce de l’échéance pour 2020 a encouragé les différentes parties prenantes à se former et se lancer. « Cette prise de conscience, conjuguée à nos actions de communication et à une digitalisation qui entre de plus en plus dans les mœurs, a permis à la Région de Bruxelles-Capitale de réaliser de gros progrès en 2018. » Easybrussels pour vous aider Pour se faire aider dans cette transition, les administrations peuvent faire appel à Easybrussels, l’Agence bruxelloise pour la simplification administrative. « Notre mission principale est d’accompagner les administrations régionales et locales dans les projets visant à faire diminuer les charges administratives. Parmi ces projets, on peut citer l’e-guichet, la facturation électronique ou l’e-Procurement », explique 50 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 © GettyImages

3 conseils pour participer aux marchés publics Brahim Ammar Khodja M. Khodja. Dans le cadre de la nouvelle réglementation, former les agents des administrations bruxelloises (régionales et locales) à l’utilisation des modules d’e-Procurement est devenu une nécessité. « En 2018, Easybrussels a ainsi conclu un accord avec l’École régionale d’administration et formé 221 agents à l’utilisation de l’application e-Notification (module pour la publication des marchés publics) et 203 agents à l’utilisation de l’application e-Tendering (module pour la gestion des offres électroniques). » Des actions de communication ont été menées auprès des entreprises. Un courrier a ainsi été envoyé à plus de 4.000 fournisseurs du Service Public Régional de Bruxelles pour les inviter à s’inscrire à la plateforme e-Procurement. « Une fois inscrites, les entreprises peuvent se tenir informées des opportunités de marchés publics en Région de Bruxelles-Capitale. Elles ont également la possibilité de recevoir des notifications lorsqu’un marché public correspondant à des critères prédéfinis est mis en ligne. » Plusieurs sessions d’information ont aussi été co-organisées par Easybrussels, Beci et Bruxelles-Environnement pour présenter les avantages de l’e-Procurement pour les entreprises. Prochaine étape : la facturation électronique L’une des prochaines grandes étapes de la digitalisation des marchés publics est la facturation électronique (e-invoicing). « C’est l’un des grands 1. Inscrivez-vous sur e-Procurement (c’est gratuit !) Sur e-Procurement, vous trouverez des milliers de marché publiés annuellement dans des secteurs très divers (construction, services informatiques, fournitures de mobilier de bureau…). Pour retrouver les marchés publics qui peuvent correspondre à l’activité de votre entreprise, il suffit de s’inscrire (gratuitement) à la plateforme e-Procurement. Vous pourrez également y créer des profils de recherche pour recevoir automatiquement la liste des marchés publiées qui correspondent à vos critères (zone géographique, catégorie d’activité, mots-clés…). Afin d’aider les nouveaux inscrits à l’utilisation d’e-Procurement, il existe un guide spécifique pour les entreprises sur le site www.publicprocurement.be 2. Préparez-vous à la signature électronique Si vous souhaitez participer à un marché public sur e-Procurement, l’administration exigera probablement que vous signiez votre offre électroniquement. Pour cela, il faut veiller à déterminer qui a le pouvoir légal de signature dans les statuts de l’entreprise. Ensuite, la personne habilitée à signer doit disposer de sa carte d’identité électronique et de son code pin pour pouvoir signer l’offre sur la plateforme e-Procurement. Pour éviter un stress inutile, il est conseillé de tester sa signature électronique à l’avance sur e-Procurement. 3. Faites-vous connaître auprès des administrations Une grande partie des « petits marchés » (sous le seuil de 144.000 € HTVA) ne sont pas publiés sur e-Procurement. Pour maximiser vos chances d’y participer, il est recommandé de vous faire connaître auprès des administrations de votre région en identifiant les personnes ou les départements qui pourraient être intéressés par vos services. Même si vous n’avez jamais la garantie d’être recontacté (comme pour la prospection classique), il ne faut pas sous-estimer les opportunités dans ce domaine. projets que nous souhaitons porter en 2019 », assure Brahim Ammar Khodja. Par suite d’une directive européenne, ce mode de facturation va progressivement devenir la règle pour les marchés publics d’ici 2020. L’e-invoicing doit permettre une baisse du délai de paiement aux entreprises et ainsi encourager un plus grand nombre de PME à travailler pour les pouvoirs publics. « En collaboration avec l’administration régionale Bruxelles Finance-Budget et le SPF Bosa (ex-Fedict), nous comptons accompagner les administrations dans cette transition. Comme pour l’e-Procurement, nous organiserons des actions de communication à destination des entreprises pour les informer des nouvelles obligations et des solutions techniques existantes pour envoyer des factures électroniques. En collaboration avec Beci, hub.brussels et les administrations bruxelloises, nous poursuivrons également nos actions de sensibilisation vers les entreprises pour nous assurer qu’un maximum de petites entreprises puissent participer aux marchés publics en Région de Bruxelles-Capitale », conclut-il. ● Gaëlle Hoogsteyn ❙ 51

Diversité Starter Cap 48 : Et le prix « Coup de cœur » est attribué à… Comme chaque année, Cap 48 a récompensé des entreprises pour leurs démarches d’inclusion des personnes handicapées. À l’occasion de cette 13e édition du Prix de l’Entreprise Citoyenne, un « Coup de cœur » a été attribué au cabinet d’avocats Sotra. Voici l’histoire d’Alexandre Wespes, non-voyant et bientôt avocat. De gauche à droite : Olivier Rijckaert, Alexandre Wespes et Laïka D ans le monde du travail, être porteur d’un handicap reste malheureusement un frein important. En Belgique, le taux d’emploi des personnes en situation de handicap est de 35 % contre 50 % dans le reste de l’Union Européenne. Un chiffre donc bien en-dessous de la moyenne, qui interpelle d’autant plus quand on sait que 91 % des entreprises sont satisfaites de leur(s) travailleur(s) handicapé(s)1 . Pour faire évoluer les mentalités, Cap 48 décerne chaque année des prix aux entreprises qui engagent des personnes en situation de handicap. Depuis 2006, Cap 48 a ainsi mis à l’honneur 43 entreprises privées et publiques qui ont compris qu’engager une personne handicapée, c’est engager quelqu’un qui a l’habitude des challenges. Et cette année, le cabinet d’avocats Sotra a reçu le prix « Coup de cœur » du jury pour l’engagement d’Alexandre Wespes, non-voyant. Une candidature qui interpelle L’histoire de Sotra et d’Alexandre est celle d’une rencontre qui aurait pu ne jamais avoir lieu. En effet, lorsqu’Alexandre envoie une lettre de candidature à Sotra, le cabinet ne cherche absolument pas à engager du personnel supplémentaire. « Notre cabinet était ouvert depuis un an à peine et nos effectifs suffisaient pour assumer la totalité du travail », raconte Olivier Rijckaert, directeur de Sotra. « Toutefois, la candidature d’Alexandre et son CV nous ont bousculés et nous avons presque immédiatement souhaité lui donner une chance. Compte tenu de ses tentatives précédentes pour trouver un travail comme avocat, nous étions conscients que nous serions peut-être les seuls à lui donner cette chance dont il rêvait. » Depuis la fin de ses études de droit, le jeune homme cherchait en effet sans succès un emploi dans un cabinet d’avocats. Pour Sotra comme pour Alexandre, le challenge est toutefois énorme, notamment à cause de la prédominance de l’écrit dans ce métier, en particulier pour les plus jeunes collaborateurs. « Mais j’avais confiance dans nos capacités réciproques de relever le défi », assure Olivier Rijckaert. Au terme de plusieurs entretiens, où les mesures à mettre en place sont évoquées en détail, Alexandre débute donc au cabinet, en tant qu’avocat à part entière. « Pour nous, il n’a jamais été question de faire d’Alexandre une mascotte à qui l’on ne donnerait du travail qu’occasionnellement, mais bien de l’intégrer totalement », poursuit-il. Alexandre se souvient : « À cette époque, je suivais plusieurs procédures en parallèle. L’un des cabinets où j’avais postulé me proposait un contrat d'adaptation professionnel (CAP) alors que Sotra me proposait de collaborer immédiatement en tant qu’avocat à part entière. Dès mon arrivée, l’objectif pour l’ensemble du cabinet était de faire de moi un avocat spécialisé́ en droit social, à l’instar de chaque nouveau collaborateur qui intègre la structure. Certes, mon handicap requérait – et requiert toujours – un fonctionnement quelque 1 Chiffres Diversicom 2018. 52 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 © Pryzm

peu différent, mais j’ai toujours été traité comme les autres collaborateurs. » Bientôt inscrit au tableau de l’Ordre Bien sûr, comme les autres, Alexandre s’est vu confronté aux difficultés du métier (rendre des documents impeccables, respecter des délais serrés, etc.), ces dernières étant accentuées par son handicap. Quelques mois après son engagement, il suit donc une formation en informatique, apprend le Braille et l’usage d’une tablette braille. Parallèlement, Sotra déménage vers un open space où Alexandre peut circuler plus facilement avec Laïka, son chien-guide, et achève sa transition paperless. Tout étant désormais numérisé, Alexandre est capable de gérer n’importe quel dossier. Trois ans après le début de l’aventure, Alexandre travaille toujours chez Sotra. Il sera bientôt inscrit au tableau de l’Ordre, devenant ainsi l’un des très rares avocats nonvoyants de Belgique. « Si nous avons eu des moments de doute ou de découragement, ceux-ci ont été contrebalancés par des moments de joie intense, comme la première plaidoirie d’Alexandre. Cette expérience nous prouve qu’il est tout à fait possible de travailler avec des personnes en situation de handicap. Alexandre et Laïka apportent une dynamique positive au sein du cabinet. Nous espérons que notre expérience pourra servir d’exemple à d’autres entreprises », déclare Olivier Rijckaert. Et Alexandre de conclure : « Je me lève chaque matin en me répétant que j’ai une chance inouïe de travailler avec et pour des personnes compétentes, très humaines, dans un environnement et un domaine que j’affectionne tout particulièrement. Sotra participe à mon développement professionnel et personnel et constitue une des pierres principales de l’équilibre de ma vie. » Pourquoi pas vous ? Hayate El Aachouche, conseillère RH au sein de la cellule diversité de Beci, se réjouit elle aussi de ce beau parcours : « Sotra a décidé de collaborer avec Alexandre avant de connaître les outils techniques et les aides financières existant et sans faire appel à aucun service d’insertion externe. La collaboration s’est faite simplement à partir d’une décision humaine : une candidature qui suscite un intérêt. Le recruteur a su voir les atouts de son futur collaborateur : une personne compétente, tant par ses diplômes que par ses qualités personnelles. Bien souvent, et c’est dommage, on ne voit que le handicap alors que ces personnes ont les mêmes compétences professionnelles que d’autres, et qu’elles ont souvent développé des ‘soft skills’ remarquables comme la persévérance, la créativité, l’empathie, la capacité à résoudre des problèmes, etc. » Beci encourage les entreprises qui, comme Sotra, relèvent le challenge d’engager un travailleur en situation de handicap, sans savoir si elles vont y arriver ou pas, si cela sera facile ou difficile, parce que la personne en vaut la peine. Vous souhaitez en savoir plus ? Beci accompagne les DRH et les directions d’entreprise en matière de diversité (en termes de genre, de cultures, de handicap, d’âge,…). Via sa cellule Diversité, vous pouvez obtenir gratuitement un diagnostic et des conseils sur mesure (sélection, recrutement, gestion, aides financières, aides techniques…). ● Gaëlle Hoogsteyn L’avis de Frédéric Storme, président de l’association I See « Je suis ravi pour Alexandre, dont je suis le parcours depuis le début. Il mérite ce qui lui arrive : il a étudié, travaillé dur et possède toutes les compétences requises pour être un bon avocat. Très intelligent, il a un sens analytique très poussé et fera sans aucun doute très bien son métier. Je déplore par contre que sa réussite soit considérée comme exceptionnelle. L’intégration des personnes en situation de handicap dans le monde du travail devrait être la norme, et pas quelque chose qu’on célèbre. Dès le moment où les compétences sont là, un employeur ne devrait donner aucune importance au handicap, pas plus qu’à une couleur de peau ou à une orientation sexuelle. » « Malheureusement, il y a trop de tabous autour du handicap. Or, l’être humain a peur de l’inconnu. Dans le cas d’un handicap visuel, les entreprises ne savent pas comment l’aborder, ne connaissent pas les technologies existantes ni les aides qui peuvent être mises en place. De nos jours, grâce à la technologie, de nombreux métiers qui autrefois auraient été inaccessibles aux non-voyants leur sont ouverts. Si on en parlait davantage, on pourrait démystifier le handicap et enfin faire changer les mentalités. » Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 53

Community L’actualité Beci en photo Belfius accueillait, début février, le premier Zinner Circle 2019, destiné aux membres néerlandophones de Beci. Thierry Geerts, CEO de Google Belgium, était venu leur parler de ce nouveau monde qu’il appelle Digitalis. Les participants ont également eu le privilège de visiter la magnifique collection d’art de Belfius. Marc Decorte, président de Beci, en discussion avec Wim Bosman (Credendo). Erik De Bisschop (Tarkett) et sa collègue Els Delcourt. Catherine Tricot (Beci) et Julien Meganck (EEBIC Venture). Erwin Willems (Omnia Travel) Intervention de Mario De Vry (Head of Corporate Banking Belfius) Erik Buelens (Litteris, à gauche) et Geert De Poorter (KBC Bank). L’orateur de la soirée : Thierry Geerts (CEO de Google Belgium). 54 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 © Reporters

Community Beci a poursuivi le cycle de ses petits-déjeuners avec les responsables politiques bruxellois, en prélude aux élections du mois de mai. En janvier, les entrepreneurs ont rencontré le ministre bruxellois de la Mobilité, Pascal Smet (SP.A), puis en février son homologue des Finances, Guy Vanhengel (Open VLD). Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 55 © Reporters

Community Petites histoires de grands entrepreneurs 3 leçons à tirer des échecs de Richard Branson Qui ne connaît pas Richard Branson ? Fondateur du groupe Virgin, sa fortune est aujourd’hui estimée à 5,1 milliards de dollars. Mais, si l’on connaît ses succès, on a tendance oublier qu’il a également collectionné les échecs. En prison pour évasion fiscale : Branson est connu pour célébrer ses échecs. Parmi eux, la vente de disques au début des années 70. Branson s’y lance avec sa jeune marque Virgin et finit en prison. La cause ? L’entrepreneur déclarait une bonne partie de ses ventes à l’export pour éviter de payer des taxes. Le fisc l’envoie derrière les barreaux et y ajoute une amende de 200 000 livres. L’entreprise, encore à ses prémices, est au bord de la faillite. Sa mère se voit obligée d’hypothéquer sa maison pour l’aider. Peu après, il signe Phil Collins ou encore les Sex Pistols sur son label et fait un carton plein ! Virgin Cola, une erreur à ne pas commettre : Lancé en grande pompe en 1993, Virgin Cola est l’un des échecs les plus cuisants de Branson. Pourtant, l’homme est persuadé de son coup : il loue un tank, bloque le célèbre Time Square en écrasant des centaines de milliers de cannettes de ses concurrents Pepsi et Coca-Cola. Il va même jusqu’à poser nu avec un pack de Virgin Cola. En 2012, il stoppe définitivement la production et reconnaît publiquement qu’il n’aurait pas dû sous-estimer les grosses compagnies qu’il pensait endormies. Virgin Brides, le business de trop : Le saviez-vous ? Richard s’est lancé dans les robes de mariées. Encore un échec. On ne cherche plus à comprendre, quand on sait que l’homme s’est lancé dans des secteurs extrêmement variés : Virgin Active (salles de sport), Virgin Atlantic (compagnie aérienne), Virgin Hotels, Virgin Books, Virgin Trains… Si ces nombreuses filiales (300 au total), n’ont pas toutes été lucratives, le modèle Richard Branson reste l’un des plus importants du monde entrepreneurial. ● Elisa Brevet Le chocolat belge : sous l’impulsion de Pierre Marcolini, ce livre fait la part belle à une nouvelle génération de chocolatiers belges « bean to bar » qui fabriquent leur chocolat à partir de la fève de cacao. Racine 56 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 Trouble : « Anvers, 1940. Wilfried Wils, 22 ans, a l’âme d’un poète et l’uniforme d’un policier. Tandis qu’Anvers résonne sous les bottes de l’occupant, il traverse la guerre mû par une seule ambition : survivre. Soixante ans plus tard, il devra en payer le prix. » Jeroen Olyslaegers, Stock Nous ne sommes pas de mauvaises filles : Un premier roman réussi pour cette auteure belge qui aborde avec une douce férocité la relation mère-fille. Valérie Nimal, Anne Carrière D.R.

Community Le Bruxelles des entrepreneurs Dans les pas de… Giles Daoust, de Flagey à la Bourse De la place Flagey à la place de la Bourse, notre rédac’chef invité nous entraîne dans son sillage quotidien. Jacques Brel chante : « C’était au temps où Bruxelles bruxellait » et nous célébrons le charme unique de la capitale. Place Flagey : J’ai toujours habité à Ixelles, du côté de la place Flagey. C’est le quartier de mon enfance, il a su garder son âme bohème et artistique. Il mêle verdure, centre-ville et plusieurs chouettes bars et restaurants. De chez moi, il me faut une vingtaine de minutes me rendre au travail à pied. C’est mon trajet habituel pour rejoindre le siège de la société familiale, situé place Louise. Côté boutiques et derniers concepts, je ne saurais pas vraiment vous aider. Je ne suis pas tellement attiré par ce qui est à la mode. Rue du Bailli : Quand j’étais gamin, c’était un lieu plutôt moribond, un quartier en pleine décroissance commerciale. Aujourd’hui, je prends un plaisir immense à faire un détour jusqu’à la place de la Trinité. Je me régale devant la vitrine de la librairie Peinture Fraîche. Bien souvent, je pousse la porte et je me retrouve au milieu des livres d’art. Si la faim se fait sentir, je peux aisément opter pour un lunch chez Dam Sum. Je suis un grand amateur de cuisine asiatique, je ne suis jamais déçu. Le Sablon : C’est le quartier de mon adolescence : ma mère était antiquaire, elle possédait un magasin au Petit Sablon, la Galerie d’Egmont. Je me souviens encore de son lustre d’antan, lorsque les antiquaires avaient le vent en poupe. C’était la grande époque de la décoration, qui venait à se démocratiser. Aujourd’hui, les choses sont bien différentes, les boutiques de luxe et les chocolatiers ont envahi la place. L’esprit de l’époque se retrouve davantage au cœur du quartier des Marolles, entre la place du Jeu de Balle, la rue Blaes et la rue Haute. La Grand-Place : J’ai mis plusieurs années à retrouver un regard neuf et innocent sur ce quartier. En effet, je fais presque partie des murs : je mets en scène l’Ommegang depuis une douzaine d’années. Actuellement, je prends de nouveau plaisir à me balader dans le quartier, à arpenter en famille les somptueuses galeries Saint-Hubert. Je m’arrête à la librairie Tropismes, je prends un café au Pain Quotidien. C’est juste beau ! Le quartier de la Bourse : Je le considère toujours comme le quartier des bouquinistes et des disquaires. Un quartier où je m’empressais de m’engouffrer quand j’étais jeune. À l’époque, je me souviens de l’interminable queue à la caisse du magasin Brusel. Cette époque est un peu passée, mais je prends toujours autant de plaisir à me balader dans les ruelles environnantes. Je crois que cela fait partie des charmes de Bruxelles que j’essaie d’entretenir. ● Elisa Brevet Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 57 D.R.

Community DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION Antilope de Bie BVBA, Nijjverheidstraat 6 - 2570 Duffel Code Nace : 18120 - Autre imprimerie (labeur) del. : Vanmaele Pascal Atelier AZ , Square François Riga 37 - 1030 Bruxelles del. : Azzouz Zaira AuPoil.be - Callens SPRL, Rue de Tervaete 15 - 1040 Bruxelles del. : Callens Yannick B-Home Care SPRL, Av. De Fré 267 - 1180 Bruxelles Code Nace : 86906 - Activités des praticiens de l'art infirmier del. : Mujawamaliya Anabella Bel Square SCRL, Rue De Praetere 2/4 - 1000 BRUXELLES Code Nace : 68312 - Estimation et évaluation de biens immobiliers pour compte de tiers 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Lasserre Charles Bella Blau Fashion KG SC, RosenhügelstraBe 44 - 1120 Vienne - Autriche del. : Folle Marcus Bon Jour SPRL, Rue du Sceptre 57 - 1050 Bruxelles Code Nace : 47910 - Commerce de détail par correspondance ou par Internet 63120 - Portails Internet 70210 - Conseil en relations publiques et en communication del. : Galli Silvia BRAFCO - Fédération Belge des Négociants en Combustibles et Carburants ASBL, Rue Léon Lepage 4 - 1000 Bruxelles Code Nace : 85599 - Autres formes d'enseignement 94110 - Activités des organisations patronales et économiques del. : Neirynck Olivier Credendo - Export Credit Agency EUP, Rue Montoyer 3 - 1000 Bruxelles Code Nace : 65121 - Opérations directes d'assurance non-vie del. : Jijakli Nabil de Montpellier d'Annevoie Benoit PPE, Av. Albert Elisabeth 46 - 1200 Bruxelles Code Nace : 69101 - Activités des avocats del. : de Montpellier Benoît Desombre Entertainment SPRL, Vallon d'Ohain 24 - 1180 Bruxelles Code Nace : 68201 - Location et exploitation de biens immobiliers résidentiels propres ou loués, sauf logements sociaux 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 93292 - Exploitation de domaines récréatifs del. : Desombre Jérôme Efficacity Mix PPE, Petite rue du Roi 6 - 1970 Wezembeek-Oppem Code Nace : 7311006 - Conception de techniques de publicité visant à toucher le consommateur (marketing direct) au moyen de publicité personnalisée (publipostage), propositions téléphoniques d'achat, etc. del. : Ghysens Jacques eFounders SA, Place Eugène Flagey 7 - 1050 Bruxelles Code Nace : 63990 - Autres services d'information n.c.a. 64200 - Activités des sociétés holding 6619903 - Conseils en placements et la gestion de patrimoines financiers des tiers (AR du 5 août 1991 relatif à la gestion de fortune et au conseil en placements) del. : Nickmans Quentin Exellys NV, Motstraat 32 - 2800 Mechelen Code Nace : 62020 - Conseil informatique 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 78300 - Autre mise à disposition de ressources humaines del. : Sarens Gerrit Ithaka Solutions SPRL, Rue du Canada 65 - 1190 Bruxelles Code Nace : 58290 - Édition d'autres logiciels 62010 - Programmation informatique 6202001 - Activités de conseil aux utilisateurs concernant le type et la configuration du matériel informatique et les applications logicielles del. : Gheorghiu Dan Mihai Jda Consult SPRL, Rue René Declercq 11 - 1150 Bruxelles Code Nace : 78100 - Activités des agences de placement de maind'oeuvre 82300 - Organisation de salons professionnels et de congrès 85592 - Formation professionnelle del. : d'Arschot Jean Jean Eggenspieler PPE, Av. Brugmann 147 - 1190 Bruxelles Code Nace : 47910 - Commerce de détail par correspondance ou par Internet 71121 - Activités d'ingénierie et de conseils techniques, sauf activités des géomètres 85510 - Enseignement de disciplines sportives et d'activités de loisirs del. : Eggenspieler Jean Jurissol SPRL, Bd Saint-Michel 11 - 1040 Bruxelles Code Nace : 69101 - Activités des avocats del. : Postel Thibault Misamu Nzabi PPE, Chée de Wavre 5 - 1050 Bruxelles Code Nace : 14130 - Fabrication d'autres vêtements de dessus del. : Nzabi Misamu Najoua Batis PPE, Av. de Calabre 13 - 1200 Bruxelles Code Nace : 86904 - Activités relatives à la santé mentale, sauf hôpitaux et maisons de soins psychiatriques del. : Batis Najoua Naturellement 9 PPE, Rue Longue 88 - 1370 Piétrain Code Nace : 58 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019

Community 25610 - Traitement et revêtement des métaux 38322 - Récupération de déchets métalliques 43992 - Ravalement des façades del. : Simon Carine Neumann Robert PPE, Av. Jupiter 93 - 1190 Bruxelles Code Nace : 47410 - Commerce de détail d'ordinateurs, d'unités périphériques et de logiciels en magasin spécialisé 62020 - Conseil informatique del. : Neumann Robert Schoufs Henin Group SCS, Av. Vésale 9 - 1300 Wavre Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 73110 - Activités des agences de publicité 82110 - Services administratifs combinés de bureau del. : Henin Cyril Véronique Scheldeman PPE, Av. du Sippelberg 5 - 1080 Bruxelles Code Nace : 4799001 - Commerce de détail de tous types de produits exercé selon des modalités non prévues dans les classes précédentes: par démarcheurs, distributeurs automatiques, démonstrateurs, marchands ambulant, etc. 58290 - Édition d'autres logiciels 62010 - del. : Scheldeman Véronique Woomera SPRL, Rue de l'Etuve 81 - 1000 Bruxelles Code Nace : 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique del. : Ackermans Didier INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO ABA ASBL Acerta Actiris Albert Heijn Association Afschrift Atrium Belea Belfius BePark Boon Brasserie de la Senne Brioche d’Or, La Brussels Invest & Export Bruxelles Mobilité Bureau Gérard Burger King Caméléon Citydev Coca-Cola Colruyt Credendo Dam Sum Daoust De Ranke Delhaize Delitraiteur Deliveroo Domaine de Mellemont 9-11 9-11 15-17 9-11 42 15-17 5 54 32 44 44 31 Brüsel 57 Brussels Beer Project 27-28 ; 38 15-17 15-17 9-11 9-11 32 15-17 56 9-11 Confédération Construction 19-20 Courage 33 54 57 27-28 ; 57 44 9-11 9-11 9-11 44 Dupont Dupuis Easybrussels Easyfairs Edison Energy Group EEBIC Venture Elegio Enterprise Europe Network Exki Export USA Family, The Filigranes Finance.brussels G4S GlassStories Google Belgium Guinness HelloFresh Hub.brussels I See Ichec Business School IMPS Impulse Innoviris ISS KBC Bank KBC Brussels Koudetat Litteris LN24 44 34 50 29 9-11 54 45 24 30 4 ; 25 6 40 15-17 Fondation pour l’Enseignement Foodbag 9-11 ; 18 9-11 39 6 54 33 9-11 15-17 52-53 35 34 15-17 15-17 39 54 12-13 6 54 36 Louis Delhaize Lydian Marcolini Martin’s Hotels Menu Next Door McDonalds McKinsey Omnia Travel Orange Clignotant Pain Quotidien, Le Patatak Patronale Life Patronale Solar Peinture Fraîche Pepsi Riaktr Romain Roquette Schweppes Scottish & Newcastle Sodexo Sotra Structura.biz Tarkett Tropismes UCLouvain Umicore UPSI VDAB Veolia Virgin WebHunter Whyte Corporate Affairs 9-11 47 31 33 6 9-11 37 54 48 57 44 9-11 9-11 57 56 37 9-11 33 33 41 52-53 9-11 54 57 18 48 19-20 15-17 48 56 6 21 Bruxelles Métropole - mars 2019 ❙ 59

Agenda 26.03 MANAGEMENT & RH, PERSONAL IMPROVEMENT 12.03 Passez de la réunionite au meeting facilitation 18.03 Manager plus efficacement votre team commerciale VENTE, MARKETING & COMMUNICATION 12.03 Facebook : créez une communauté engagée 12.03 Sales DNA : développer votre talent – workshop gratuit starter & restarter 12.03 Capsule : filmer et montrer une vidéo 14.03 & 11.04 Instagram : valorisez votre image de marque 14.03 SEO : comment améliorer son référencement naturel sur Google ? 14.03 & 11.04 Chatbot : créez une expérience client ininterrompue 19.03 Visual storytelling : l’image comme vecteur de communication 19.03 & 16.04 LinkedIn : créez votre réseau d’affaires 19.03 Les composantes d’un branding fort – workshop starter & restarter 21.03 & 18.04 Optimisez vos campagnes e-mailing Utiliser le digital pour gagner des clients – workshop starter & restarter 02.04 Attirer son client grâce au content marketing – workshop starter & restarter 02.04 Google My Business : aidez vos clients potentiels à vous trouver 04.04 Facebook : installez la bonne stratégie publicitaire ICT 19.03 & 16.04 Digital analytics : tips & tricks 20.03 L’impact de l’intelligence artificielle sur votre organisation 18.04 Sublimez vos photos avec votre smartphone ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be LÉGISLATION SOCIALE 23.05 Actualité de droit social dans la fonction publique 24.05 Les vendredis de l’actualité sociale 07.06 Actualités « compensation & benefits » DROIT COMMERCIAL 14.03 Lunch & learn : comment réussir ses recouvrements de créances ? 25.04 Améliorer les performances 60 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 13.03 Export USA: 360° ➜ Beci’s International Department +32 2 210 01 77 - jpm@beci.be 12.03 Lunch restarter 28.03 Speed Business Lunch 02.04 Lunch restarter 14.05 Speed Business Lunch 14.05 Lunch restarter 04.05 Lunch restarter ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci.be de votre entreprise avec la communication non-violente (CNV) ➜ Alexis Bley +32 2 563 68 58 – ab@beci.be FISCALITÉ & FINANCES 19.03 Cash en société, comment le sortir de mon entreprise dans les meilleures conditions fiscales ? ➜ Erik Thiry +32 2 643 78 36 – eth@beci.be Inscrivez-vous à une ou plusieurs formations et bénéficiez des subsides à la formation Région Bruxelloise: 50% de subsides: (investissement min. = 1.000 €) Retrouvez notre agenda complet sur www.beci.be **En néerlandais uniquement

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