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Diversité Starter Cap 48 : Et le prix « Coup de cœur » est attribué à… Comme chaque année, Cap 48 a récompensé des entreprises pour leurs démarches d’inclusion des personnes handicapées. À l’occasion de cette 13e édition du Prix de l’Entreprise Citoyenne, un « Coup de cœur » a été attribué au cabinet d’avocats Sotra. Voici l’histoire d’Alexandre Wespes, non-voyant et bientôt avocat. De gauche à droite : Olivier Rijckaert, Alexandre Wespes et Laïka D ans le monde du travail, être porteur d’un handicap reste malheureusement un frein important. En Belgique, le taux d’emploi des personnes en situation de handicap est de 35 % contre 50 % dans le reste de l’Union Européenne. Un chiffre donc bien en-dessous de la moyenne, qui interpelle d’autant plus quand on sait que 91 % des entreprises sont satisfaites de leur(s) travailleur(s) handicapé(s)1 . Pour faire évoluer les mentalités, Cap 48 décerne chaque année des prix aux entreprises qui engagent des personnes en situation de handicap. Depuis 2006, Cap 48 a ainsi mis à l’honneur 43 entreprises privées et publiques qui ont compris qu’engager une personne handicapée, c’est engager quelqu’un qui a l’habitude des challenges. Et cette année, le cabinet d’avocats Sotra a reçu le prix « Coup de cœur » du jury pour l’engagement d’Alexandre Wespes, non-voyant. Une candidature qui interpelle L’histoire de Sotra et d’Alexandre est celle d’une rencontre qui aurait pu ne jamais avoir lieu. En effet, lorsqu’Alexandre envoie une lettre de candidature à Sotra, le cabinet ne cherche absolument pas à engager du personnel supplémentaire. « Notre cabinet était ouvert depuis un an à peine et nos effectifs suffisaient pour assumer la totalité du travail », raconte Olivier Rijckaert, directeur de Sotra. « Toutefois, la candidature d’Alexandre et son CV nous ont bousculés et nous avons presque immédiatement souhaité lui donner une chance. Compte tenu de ses tentatives précédentes pour trouver un travail comme avocat, nous étions conscients que nous serions peut-être les seuls à lui donner cette chance dont il rêvait. » Depuis la fin de ses études de droit, le jeune homme cherchait en effet sans succès un emploi dans un cabinet d’avocats. Pour Sotra comme pour Alexandre, le challenge est toutefois énorme, notamment à cause de la prédominance de l’écrit dans ce métier, en particulier pour les plus jeunes collaborateurs. « Mais j’avais confiance dans nos capacités réciproques de relever le défi », assure Olivier Rijckaert. Au terme de plusieurs entretiens, où les mesures à mettre en place sont évoquées en détail, Alexandre débute donc au cabinet, en tant qu’avocat à part entière. « Pour nous, il n’a jamais été question de faire d’Alexandre une mascotte à qui l’on ne donnerait du travail qu’occasionnellement, mais bien de l’intégrer totalement », poursuit-il. Alexandre se souvient : « À cette époque, je suivais plusieurs procédures en parallèle. L’un des cabinets où j’avais postulé me proposait un contrat d'adaptation professionnel (CAP) alors que Sotra me proposait de collaborer immédiatement en tant qu’avocat à part entière. Dès mon arrivée, l’objectif pour l’ensemble du cabinet était de faire de moi un avocat spécialisé́ en droit social, à l’instar de chaque nouveau collaborateur qui intègre la structure. Certes, mon handicap requérait – et requiert toujours – un fonctionnement quelque 1 Chiffres Diversicom 2018. 52 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2019 © Pryzm

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