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L’Australie avant la Belgique Le 2 octobre dernier, John Porter s'adressait au plublic de Beci lors de l'événement Brussels Meets Brussels. et 100 % passent par le mobile, ce qui offre une belle perspective. Nous voulons proposer des services fixes au sud. Étant donné que la vente de Voo n’est pas d’actualité, il est difficile de parler d’une véritable implantation en Wallonie. Si ce n’est pas le cas, nous continuerons à trouver plus de clients au sud du pays autrement. Pourquoi ne pas s’étendre également à l’étranger si une opportunité se présente ? Les prix de la téléphonie fixe et sans ligne en Belgique sont plus élevés que la moyenne européenne. Telenet peut-il prétendre à une baisse des prix ? Le marché est assez compétitif : un abonnement mobile varie entre 5 et 100 euros. Vous pouvez opter pour une connexion illimitée et les consommateurs ont le choix entre Proximus, Scarlet, Orange ou Telenet/Base. Depuis trois ans, le prix des abonnements pour mobiles baisse d’environ 10 % chaque année. À un moment, il sera difficile d’aller plus bas. Par ailleurs, le nombre de téléchargement de données double chaque année. Dans cinq ans, tout le monde pourra télécharger des données de façon illimitée, ce qui nous poussera à développer d’autres segments : des applications Smartphone, des vidéos ou encore améliorer le service client. Vous dites que la Belgique possède un des meilleurs réseaux au monde. Quelle en est la raison ? Il y a cinq ans, le réseau belge était plus ou moins dans la moyenne. Tout a changé quand nous avons décidé de reconstruire un réseau capable de se développer pour les dix, voire quinze années à venir. Nous avons développé la technologie HFC : le réseau Hybride Fibre Coaxial. Il s’agit de la technologie qui combine la fibre optique et le câble coaxial. Ce réseau possède une architecture très dynamique, qui permet d’accroître la capacité et la vitesse. Vous affirmez que des experts étrangers viennent en Belgique, en particulier chez Telenet, pour trouver de l’inspiration. Pourquoi ? Telenet mise beaucoup sur l’innovation, notamment avec un ‘digital lab’. Notre entreprise est la première à avoir proposé une solution unique pour l’abonnement fixe et mobile. Telenet a lancé la première télévision digitale et fut la première à lancer de la vidéo à la demande à un Un patron américain à la tête d’une entreprise 100 % active sur le sol belge, c’est assez atypique. La raison pour laquelle John Porter a posé ses valises au Plat Pays tient à l’actionnariat de Telenet. Après une carrière aux États-Unis, notamment en tant que Président de Time Warner Communications, John Porter a géré durant treize ans le réseau public australien Austar. Un réseau en partie détenu par Liberty Global, société américaine de télécommunication qui possède 60 % de Telenet. « J’avais jusque-là toujours dirigé des compagnies publiques de télécommunication. Quand Austar a été vendu, je pensais rediriger mes activités en-dehors de la direction d’une société. On m’a proposé la gestion de Telenet, challenge que j’ai accepté. » Le patron de 61 ans a d’ailleurs quelques liens avec notre pays… « Mon grand-père est décédé lors de la bataille d’Ypres en 1915. J’ai par ailleurs étudié l’histoire, je connais donc les grands événements qui se sont déroulés en Belgique. » Féru de la philosophie du Vieux Continent, qui « correspond à (sa) sensibilité pour son approche plus sociale », John Porter ne cache pas son affection pour la ville de Bruxelles, qu’il ne connaissait pas avant d’atterrir chez nous voici cinq ans. « J’aime beaucoup les espaces verts à Bruxelles, notamment la Forêt de Soignes. J’aime par ailleurs faire du sport et écouter de la musique. Certains pourront d’ailleurs me croiser à un concert à l’Ancienne Belgique ! » prix local. Citons également des innovations en interne. Nous allons par exemple changer notre système financier et le back office en mode digital. Nous adoptons la philosophie du ‘digital first’ et un développement plus agile. Nous ne misons plus seulement sur un système hiérarchique de style pyramidal mais plutôt horizontal. Vous avez dirigé des entreprises de télécommunication aux États-Unis et en Australie. Quelle différence voyez-vous avec le système européen ? Je trouve que le gouvernement européen est beaucoup trop proactif, il essaye de réguler le secteur. Le secteur de la télécommunication en Europe connaît un bon développement. Nous avons connu récemment 18 initiatives régulatoires prises au niveau belge et européen qui ont coûté à notre business. Ces mesures poussent certains à ne plus investir. Nous devons l’accepter, mais j’espère que cela changera. Vous avez 61 ans. Avez-vous un challenge personnel par rapport à la gestion de Telenet ? J’aime les challenges. Je suis venu en Belgique car j’aime travailler dans un milieu multiculturel et apprendre d’autres langues. Pour moi, Telenet n’est plus juste une compagnie de téléphonie mais bien une plateforme multimédia. Modestement, j’espère réinventer le business model de Telenet. Nous avons déjà les produits et nous devons réinventer une stratégie pour faire grandir Telenet. N’attendez pas de moi que je regarde le coucher de soleil. ● BECI - Bruxelles métropole - novembre 2018 11 © Reporters

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