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Lille va experimenter le système du « péage inversé » SMART CITIES, SMART COMPANIES Smart mobility : quand l'intelligence prend le volant La nécessité de faire circuler les biens et les personnes de manière plus fluide est une évidence dont les responsables politiques et publics sont bien conscients à Bruxelles. Pour aller plus loin, sans doute n'est-il pas inutile de regarder ailleurs, pour voir ce qui se fait dans d'autres grandes villes. Johan Debière N e nous attardons pas sur le cas de Paris dans la mesure où la ville lumière a une taille bien différente de Bruxelles : on y compte 2,2 millions d'habitants (Paris intra-muros), mais surtout une densité trois fois plus élevée qu'à Bruxelles (7.500 hab./km² à Bruxelles contre plus de 20.000 à Paris). En revanche, avec sa densité de 5.000 hab./km², la mobilité bordelaise évolue dans un contexte assez proche de notre région. Autre élément intéressant : la capitale du vin a un petit lien avec Bruxelles dans la mesure où, en cas d'embouteillages, l'accès « goutte-à-goutte » à sa rocade (équivalent de notre Ring) est géré en partie grâce au savoir-faire de Macq, une entreprise... bruxelloise, forte d'un effectif de 100 personnes et capable de fournir et d'installer dans un mode 'turnkey' des caméras intelligentes adaptées à l'analyse du trafic. Macq propose aussi, comme elle l'a fait à Bordeaux, de la télé-gestion d'accès aux voies de circulation: « Une fois placées, nos caméras peuvent voir leurs fonctions complétées. On peut commencer avec des fonctions conventionnelles de contrôle de vitesse et ensuite passer à des contrôles adaptés à la détection des véhicules polluants, dans le cadre de la gestion de zones d'émissions ou à la détection de camions ADR, etc. », nous explique François Macq. L'effet fou des escaliers et des escalators D'autres exemples totalement méconnus sont également très inspirants. Comme celui de Bilbao, au pays basque (350.000 habitants pour une densité de 8.300 hab./km²). Cette ville figure parmi celles d'Espagne où le nombre 32 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2018 François Macq de déplacement à pied est le plus élevé et la possession de véhicules à moteur le plus bas. Une étude menée en 2014 par l'Observatory of Metropolitan Mobility a permis d'établir que 62,3 % des déplacements se faisaient à pied et seulement 10,9 % en véhicule à moteur. Selon l'Observatoire, cela tient à la grande mixité du tissu urbain avec un mélange inédit d'activités liées à des fonctions économiques, résidentielles et récréatives du noyau urbain. Pour soutenir les modes de déplacement alternatifs, ce sont des recettes simples mais éprouvées que Bilbao a décidé d'appliquer. Comme le développement de grands trottoirs ou d'un large réseau de pistes cyclables, mais aussi la suppression de ce que les urbanistes appellent les « barrières architecturales ». À cet égard, l'aménagement d'escaliers et d'escalators a grandement contribué à résoudre le problème, en évitant les cassures dans les trajets des piétons et des cyclistes. Péage inversé à Rotterdam et Lille À Lille, le développement des nouvelles mobilités n'est évidemment pas neuf. On y a déjà développé un beau réseau de pistes cyclables, des services de vélos partagés en libre service (V'Lille), des aides à l'achat de vélos traditionnels et électriques (respectivement plafonnées à 150 et à 300 euros), qui peuvent être comparées aux 500 euros octroyés à celles et ceux qui font le choix du vélo à Bruxelles (qu'il soit électrique ou non), à cette différence qu'à Bruxelles, cela implique de faire radier sa plaque d'immatriculation. C'est également à Lille que l'on a décidé de passer au braquet supérieur en matière de mobilité, D.R. © Belga

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