THINK TANK Les exploitants de parking trouvent, eux, le temps long. Roland Cracco, le CEO d’Interparking, approuve évidemment le principe et la mise en place du téléjalonnement, mais... « On a trop attendu. Les tableaux dynamiques sont maintenant dépassés, des années après leur achat. Il n’y a pas assez de caractères pour indiquer clairement les noms des parkings et leur direction. Une bonne idée, mais une mauvaise mise en œuvre. La solution ? Acheter des panneaux modernes, digitaux. Se ressaisir, se coordonner, s’inspirer de villes comme Anvers, Bruges et Gand, qui ont fait ça vite... et bien. » nagement du piétonnier et de la fermeture des tunnels, entre autres. « L’année 2017 a été une année de stabilisation par rapport à 2015 et surtout 2016, qui a vu la fréquentation de certains de nos parkings du centre-ville baisser de 40 à 50 %. Petit à petit, les gens reviennent vers le centre, en tout cas le bas de la ville et la zone Toison d’Or et Louise », détaille Roland Cracco. Roland Cracco (Interparking) Une application mobile en soutien BePark, par contre, se sent un petit peu moins concernée par la question. La société concentre son offre de stationnement en périphérie avec un système d’abonnement à la carte, destiné principalement aux employés qui y laissent leur voiture avant de prendre les transports en commun. « Nous sommes en faveur du téléjalonnement, évidemment », précise Julien Vandeleene, administrateur délégué. « Mais il concerne surtout une clientèle qui ne doit pas forcément anticiper ses déplacements vers le centre, contrairement à la nôtre. Cela dit, le téléjalonnement serait encore plus efficace si tous les opérateurs concernés communiquaient le taux d’occupation de leurs parkings. » Ischa Lambrecht (Beci) C’est là aussi qu’intervient l’application de stationnement pour smartphone de Parking.brussels. Elle guide les automobilistes vers les parkings disponibles à proximité de leur destination, via l’intégration d’applications comme Google Maps, Waze... Plus de 24.000 emplacements, répartis sur 58 parkings publics et privés, y sont recensés, ainsi que les facilités présentes (bornes de rechargement électriques, proximité des transports publics, d’une station Villo , etc.) « À l’avenir, plus de parkings seront encore intégrés dans le système. Pour une partie d’entre eux, l’application indique s’il est libre, quasi complet ou complet. Cette fonction sera bientôt encore plus poussée et détaillée », précise François Robert Un avenir trop incertain, selon les opérateurs En attendant ces développements, chacun fait ses comptes. Interparking commence d’ailleurs à peine à se remettre des conséquences des attentats, de l’amé18 BECI - Bruxelles métropole - février 2018 Mais il ne faut pas oublier les parkings du haut de la ville. « Ils ont également souffert des aménagements et chantiers commandés par l’administration régionale de la mobilité. Dans le bon sens, on constate également, depuis septembre, une diminution des chantiers et de leur durée à Bruxelles-Ville. L’accès au centre est donc un peu moins malaisé. Bref, la situation s’améliore légèrement, mais elle reste fragile. J’encourage les responsables politiques concernés à faire attention et à éviter de prendre des décisions irréfléchies. » Du côté de BePark, par contre, les problèmes de mobilité en centre-ville ont permis d’augmenter la clientèle en périphérie. « Cela nous a poussés à améliorer notre offre du côté de Delta et Herrmann Debroux », explique Julien Vandeleene. « Et nous sommes prêts à investir pour offrir d’avantage de solutions de parking... Mais le problème est la difficulté d’obtenir un permis d’exploiter. Attendre trois ans, la réalité actuelle, c’est super-énergivore. En attendant, les commerces souffrent, les entreprises se demandent si elles ne vont pas aller voir ailleurs. » Julien Vandeleene (BePark) Tout n’est pas noir pour autant à ses yeux : « Bruxelles est un laboratoire. Les opérateurs vont devoir évoluer avec la ville. À l’avenir, les parkings ne seront pas seulement réservés aux voitures, mais aussi aux deux-roues, en tant que point de collecte, de livraison pour les véhicules en libre-service, avec des bornes de recharge pour véhicules électriques, etc. Nous sommes gestionnaires d’un actif immobilier qui, demain, permettra aux individus de se déplacer encore mieux. » ● Contact : Ischa Lambrechts, Conseiller Mobilité Beci 02 563 68 59 – ila@beci.be © Reporters D.R. D.R.
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