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N° 31 - Janvier 2018 le magazine des entreprises bruxelloises Top des entreprises bruxelloises Thibauld Jongen (Sabca) : « Bruxelles devra prendre un tournant industriel important » Écosystème business : sans réseau, vous n’êtes rien P.24 Baromètre politique : mobilité, mobilité, mobilité… et propreté ! P.38 Focus 2018 : qu’est-ce qui change cette année ? P.44 P.12 P.35 ISSN 2406-3738

EDITO Au stade des projets… « Organiser l’Euro 2020 à Bruxelles présentait un trop grand Le désaveu, prononcé le mois dernier par Aleksandar Cef président de l’Union européenne de football, ne pouvait être clair. Le championnat d’Europe de foot ne passera donc pas Bruxelles, capitale européenne, faute d’une infrastructure aux normes internationales. Bien sûr, on peut émettre des doutes sur le projet d’Eurostadium. On peut se demander s’il fallait vraiment un nouveau stade ; s’il fallait le bâtir à cet endroit et le construire aussi grand. On a même le droit de ne pas aimer le football. Ce n’est pas le débat. Ce qui est préoccupant, dans ce dossier, c’est que Bruxelles et la Belgique ont pris des engagements qu’elles se sont avér incapables de tenir. C’est l’image du pays et de la ville qui sont en jeu. La perte de crédit est impossible à chiffrer. Ce que l’on peut chiffrer, par contre, c’est l’impact économique : accueillir quatre matchs de l’Euro 2020 aurait entraîné, au bas mot, 80 millions d’euros de retombées positives pour notre économie– à commencer par 240.000 nuitées d’hôtel. Ce qui est préoccupant, c’est une certaine incapacité à mener de grands projets en Belgique. On pourrait en citer d’autres : le RER, dont les prémisses remontent au début des années 1990, ne sera pas achevé avant 2027. Le métro nord, en projet depuis 50 ans, devait entrer en service en 2025 mais vient de prendre trois ans de retard – et d’aucuns semblent vouloir le remettre en cause. La Palais de Justice est couvert d’échafaudages depuis 35 ans… Pourquoi donc, une fois la décision prise, sommes-nous incapables de la mettre en œuvre ? La complexité institutionnelle belge et l’émiettement des compétences font certainement partie des causes. Cette dilution des responsabilités impose une concertation permanente qui fait la force du système belge, mais qui est aussi sa faiblesse tant elle retarde les décisions et leur application. On pourrait aussi pointer les lenteurs administratives, mais aussi les lenteurs judiciaires, quand le moindre recours introduit par un particulier (et c’est son droit incontestable) peut entraîner des années de retard sur un chantier d’intérêt public. Sans oublier une certaine culture bureaucratique, quand un chemin vicinal enfoui sous 4 mètres de remblai, que plus personne n’a emprunté depuis un quart de siècle, et qui n’a plus d’autre réalité que sur plan, empêche la délivrance d’un permis. L’échec du stade national est cuisant. Espérons qu’il ait au moins une vertu pédagogique. Parfois, le fiasco est nécessaire pour provoquer une prise de conscience, une remise en question et un changement de mentalité. Car des projets, nous sommes toujours capables d’en réaliser. Train World ou le Musée Magritte sont de ceux-là. Deux projets qui ont connu leur lot de difficultés, qui ont impliqué divers partenaires, publics et privés, mais qui ont abouti. Qui ont permis de mettre en valeur un patrimoine belge et qui ont renforcé l’attractivité de Bruxelles. Inspirons-nous plutôt de ces exemples-là. BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 1 Marc Decorte, Président de BECI

SOMMAIRE News 4 Digest 10 BECI online Think Tank 12 Thibauld Jongen (Sabca) : « Bruxelles devra prendre un tournant industriel important » 14 Pour ou contre le Business International Business Court ? 16 Trop is te veel ! 17 Open Source : Ray Kurzweil et la Singularité 18 La mobilité « comme un service » a de l’avenir International 20 Beci ouvre les portes de Berlin aux start-up bruxelloises 22 Brokerage events : rencontres B2B sur mesure 23 Préserver le commerce, après le Brexit Top des entreprises bruxelloises 24 Introduction aux classements 27 Top 50 par chiffre d’affaires 28 Top 50 par bénéfice net 29 Top 50 par effectifs 30 Top des jeunes entreprises 31 Top 50 par croissance du chiffre d’affaires 32 Économie bruxelloise : la tendance est à la hausse 35 Écosystème business : sans réseau, vous n’êtes rien Focus 2018 38 Baromètre politique : mobilité, propreté, simplification 41 Économie bruxelloise : que nous réserve 2018 ? 44 Qu’est-ce qui change en 2018 ? Entreprendre 48 Exit le commerçant, vive l’entreprise ! 49 Google Analytics : connaissez-vous votre site web ? 50 Transition : ça pousse, à Bristol 51 Starter : Tastify, partage d’expériences 52 Cession d’entreprise : mission accomplie pour Spike Community 54 L’actualité BECI en photos 56 BrusselsLife : tout ce qu’il faut voir et savoir à Bruxelles 59 Demandes d’admission 59 Index 60 Agenda CHAMBRE DE COMMERCE & UNION DES ENTREPRISES DE BRUXELLES Bruxelles métropole N° 31 – Janvier 2018 Au mois de février : Financement de l’entreprise Editeur responsable Olivier Willocx - ow@beci.be Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles T +32 2 648 50 02 - F +32 2 640 93 28 www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be Ont collaboré à ce numéro : Jean Blavier, Giles Daoust, Vincent Delannoy, Johan Debière, Ophélie Delarouzée, Gaëlle Hoogsteyn, Amy Kessels, Victor Lepoutre, Jean-Philippe Mergen, Sophie Rase, Guy Van den Noortgate, Peter Van Dyck et Morgan Van Cleven. Production Mise en page & impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Infos : er@beci.be - T +32 2 643 78 44 Publicité Bruxelles métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par plus de 23.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.500 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 F +32 2 640 93 28 – asc@beci.be Membership Émilie Croin – T +32 2 643 78 08 ecr@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER

NEWS DIGEST Industrie 4.0 : les fabricants sont-ils prêts ? Économies de coûts, gain d’agilité, profit en hausse : l’Industrie 4.0 – c’est-à-dire la numérisation complète du processus de production – est considérée comme un moteur d’amélioration interne et d’innovation dans la production. Elle semble très prometteuse, mais en est-on encore loin ? Certains seront peut-être surpris d’apprendre que oui. Une nouvelle étude de Sapio Research, commanditée par Zetes, en témoigne. Elle révèle en outre l’ampleur des défis auxquels le secteur est confronté et l’écart entre les objectifs opérationnels et ce qui est réalisé concrètement aujourd’hui. Seuls 29 % des fabricants déclarent savoir réellement ce que sont les Digital Supply Chain Networks (DSN) et moins de 15 % d’entre eux ont implémenté des DSN. 15 % des fabricants s’attendent à ce que les DSN deviennent la norme au cours des cinq prochaines années. Le principal défi à relever pour y parvenir ? Le manque de visibilité de l’information, qui empêche les organisations d’avoir accès à des informations pertinentes en temps réel. À l’heure actuelle, 80 % des fabricants déclarent ne pas pouvoir recueillir des informations pertinentes de bout en bout sur la chaîne d’approvisionnement. Le traitement de l’information en temps réel (75 %) et la capacité à traiter l’information sont également des obstacles importants. AVOCATS I ADVOCATEN I LAWYERS La question est maintenant de savoir ce qui sera nécessaire pour tirer profit des avantages du mouvement de numérisation. Il s’agit notamment de créer une couche d’information intégrée alimentée par des systèmes de base, d’assurer la collaboration entre les services et enfin de donner accès aux bonnes informations, au bon moment et depuis n’importe quel maillon de la chaîne d’approvisionnement. Mais surtout, l’appui de la direction pour prendre des décisions importantes est indispensable. SIMONT BRAUN is a Belgian leading independent law firm. We provide tailored solutions to our national and international clients in all areas of business law: CORPORATE AND M&A INTELLECTUAL PROPERTY BANKING & FINANCE DISPUTE RESOLUTION REAL ESTATE AND CONSTRUCTION PUBLIC AND ADMINISTRATIVE LAW TAX LAW LABOUR LAW WHITE COLLAR CRIME SIMONT BRAUN 4 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Avenue Louise 149 (20) Louizalaan I 1050 Brussels - Belgium Tel. +32 (0)2 543 70 80 I info@simontbraun.eu I www.simontbraun.eu « Les fabricants savent qu’ils doivent se concentrer davantage sur la rapidité, la précision et l’agilité de leur chaîne d’approvisionnement de bout en bout pour rester compétitifs et atteindre l’idéal qu’est l’Industrie 4.0 », déclare Bruno Vandewalle, Country Manager Belgique de Zetes. « La seule façon d’y parvenir est d’optimiser les processus entre les systèmes existants et les nouveaux systèmes et de donner une vue générale pertinente aux principales parties prenantes au moyen de sources de données en temps réel. Nous constatons d’ailleurs que nos clients belges ont pris conscience de l’importance de la numérisation. Cependant, ils ne sont pas encore prêts à s’attaquer au processus complet d’approvisionnement de bout en bout, et préfèrent donc le faire par petit pas, à partir de leur propre infrastructure. » Télécharger le rapport complet : www.zetes.com/fr/press-manufacturing-report

NEWS DIGEST Smart Belgium Services, pour une société plus intelligente et plus durable Belfius annonce la création, en partenariat avec Strategy& (une entité de PwC), de la société Smart Belgium Services, qui a pour ambition de devenir la référence pour l’élaboration de stratégies et la concrétisation de projets « smart » en Belgique. Cette initiative s’inscrit dans la dynamique des initiatives Smart Cities déjà en cours chez Belfius depuis 2014. ESP A CE MEMBRE LENOIR & ASSOCIES Avocats Parce que l’époque des généraliste est révolue ! Smart Belgium Services a deux missions. La première consiste à aider les villes et communes à définir une stratégie Smart et à élaborer un plan d’actions concret pour réaliser cette stratégie. La seconde mission est de mettre sur pied un véritable écosystème « Smart Belgium » rassemblant tous les intervenants impliqués dans le développement des Smart Cities en Belgique : les pouvoirs publics, les entreprises, le monde académique et la société civile. Via Smart Belgium Services, Belfius et Strategy& entendent répondre à la demande de nombreuses villes et communes, entreprises et autres institutions, de travailler ensemble pour relever les défis de l’évolution sociétale (vieillissement, augmentation de la population, problèmes climatiques…), l’évolution numérique (intelligence artificielle, objets connectés…) et technologique (nouveaux modes de production d’énergie, traitement des déchets…). L’approche de Smart Belgium Services est originale à deux égards. D’une part, celle-ci est globale, holistique, car articulée autour de huit domaines principaux: l’énergie, la mobilité, l’économie circulaire, l’environnement, le développement urbain, les services Smart City, la santé et la prévention et l’enseignement. D’autre part elle vise, à travers l’écosystème, à faciliter la co-création de solutions durables et innovantes, de manière à améliorer en permanence l’offre de produits et services « smart » et à mettre sur pied un réel marché pour les entreprises à l’intérieur de cet écosystème. « Les villes se tournent de plus en plus vers des stratégies innovantes et numériques pour faire face aux défis croissants de notre temps tels que ceux de l’énergie, la mobilité, l’environnement, etc. », commente Dans le cadre de l’expansion de ses activités, le Cabinet LENOIR & ASSOCIES a le plaisir de vous annoncer l’ouverture de sa nouvelle structure sur Bruxelles située à 1180 Uccle, rue Egide Van Ophem, 40a. Comme vous le constaterez en visitant notre site www.avocatslenoir.com, notre expertise couvre les différents aspects du droit des affaires et du droit fiscal. Opérationnels depuis 2011 dans le parc Créalys de Gembloux, nous disposons également d’une antenne à Luxembourg. L’ouverture de notre nouveau Cabinet à Bruxelles nous permettra d’être encore mieux à l’écoute des entreprises de la région qui nous honorent déjà de leur confiance mais nous laisse entrevoir aussi de nouvelles perspectives de développement sur la place. Nous serons également heureux de vous présenter notre nouvelle formule d’abonnement que nous destinons aux entreprises. Nous espérons avoir la joie de faire prochainement votre connaissance et de vous assister pour tout dossier que vous nous confierez Droit commercial, droit fiscal, droit des sociétés, droit du travail, droit des entreprises en difficulté, droit pénal financier, droit de la propriété intellectuelle et des technologies de l’information… Rue Egide Van Ophem, 40A – 1180 Uccle (Bruxelles) T. +32 2 899 59 59 - F. +32 2 899 59 50 info@avocatslenoir.com - www.avocatslenoir.com Fernand Dimidschstein, associé et directeur de Strategy& en Belgique. « Comme stratèges orientés ‘pratique’, notre rôle consiste à les aider à poser les bons choix pour le long terme et à traduire des idées ingénieuses en projets concrets capables d’atteindre des résultats tangibles. » Dirk Gyselinck, membre du comité de direction de Belfius, responsable Public & Corporate banking : « Avec la création de Smart Belgium Services, nous sommes désormais présents à tous les stades d’un projet Smart : de la mobilisation des différentes parties prenantes – car la réponse aux défis sociétaux se doit d’être collective – à la proposition de solutions innovantes et finalement au financement de leur mise en place. Belfius remplit ainsi l’un de ses engagements sociétaux, à savoir aider à construire une société belge plus intelligente et plus durable. » Info : https://smartbelgium.belfius.be BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 5

NEWS DIGEST ESP A CE MEMBRE The Adecco Group s’engage dans la lutte contre le chômage des jeunes Fin novembre, dans le cadre de l’European Vocational Skills Week, The Adecco Group organisait une causerie intitulée The Power of Partnerships: GAN as game-changer in work-readiness programs. Le GAN (Global Apprenticeship Network) est un réseau international d’entreprises qui s’efforce d’augmenter activement les chances d’accès à l’emploi des jeunes chômeurs ou des jeunes diplômés. Son objectif global est d’encourager et d’interconnecter les initiatives des entreprises concernant les chances et les compétences au travail chez les jeunes. En sa qualité de président du GAN, Alain Dehaze, CEO de The Adecco Group Belgique, entend en l’occurrence mieux préparer les jeunes au marché du travail. En réunissant toutes les parties concernées autour de la table et en identifiant ensemble les opportunités et les obstacles de la formation en alternance, il espère amorcer le débat en Belgique. Au mois de juin, une délégation belge s’était rendue en Suisse pour y étudier de plus près le système national de formation en alternance, qui y connaît un vif succès. Les participants ont tous été fortement impressionnés et ont décelé des opportunités pour stimuler la formation en alternance également en Belgique. Depuis des années, la Belgique est à la traîne en Europe en ce qui concerne la préparation de ses jeunes au marché du travail, comme en témoigne le taux élevé de chômage des jeunes dans notre pays. Un jeune Belge sur dix âgé de 15 à 24 ans ne va pas à l’école, n’a ni diplôme ni emploi et ne suit aucune formation (« neet » – Not in Employment, Education or Training). La Belgique s’est engagée vis-à-vis de l’Europe à réduire son pourcentage de neets à 8,2 % d’ici à 2020. Il reste donc du pain sur la planche. « Notre objectif avec cette ‘Breakfast Causerie’ est de poser les premiers jalons vers la création d’un GAN National Network belge en identifiant, avec les différentes parties participantes du secteur privé et public, les opportunités et les obstacles des programmes de préparation au marché du travail en Belgique », explique Alain Dehaze. Un premier pas indispensable pour la réussite de ce projet, de cette plateforme de concertation. Mais les regards se tournent néanmoins vers les pouvoirs publics et le secteur de l’enseignement afin qu’ils prennent des initiatives et des mesures pour atteindre les objectifs fixés. « À présent que les opportunités et les obstacles sont identifiés, il appartient aux ministres responsables de mettre en place un cadre pour des programmes de préparation au marché du travail. Je me réjouis d’ores et déjà des initiatives qui seront prises à cet égard », conclut Alain Dehaze. Info : www.adecco.be 6 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Micropole, the alliance of digital and data In the age of digital, data and performance management, Micropole is a consulting and engineering partner that allows organizations to address all their data value management issues. Technology is becoming more and more complex. In 2017, any communication is an alchemy between technology, customer experience, data, cloud, Big Data,... Moreover, our customers’ time to market becomes shorter, and they have neither the knowledge nor the time to synchronize all these components. In response to these new needs, we provide our clients since more than 30 years with tailor-made solutions. Rethinking your products, services and operations around data : Mobilizing a pool of 80 passionate experts around each project, our mission is to create added value for our clients by assisting them on domains going from data value management, performance management, BI analytics, data governance and business application and integration to digital transformation. A multisector approach : With offices in Zaventem, Ghent, Liège and Luxembourg, we address a large portfolio of clients (industry, retail, bank, insurance…). We are part of Micropole Group, an international player in consultancy and engineering with offices in Europe and Asia. They trusted us: Belfius, D’Ieteren, Banque Nationale, BNP, Barco, VOO, Régions Wallonne/Bruxelloise, Actiris, EDF Luminus, RTB-F, Delhaize, Arcelor Mittal… www.micropole.be Excelsiorlaan 28-30, 1930 Zaventem 02/711 48 48 - Yves Colinet, Manag-ing Director: yves.colinet@micropole.be Look&Fin enregistre à nouveau une forte croissance Look&Fin, pionnier du prêt participatif en Belgique, a fêté son cinquième anniversaire et poursuit sa croissance, en dépassant les 25 millions d’euros collectés depuis l’origine. La croissance estimée des montants collectés en 2017 est de plus de 100 % par rapport à 2016. Avec en moyenne plus d’un million d’euros de financement par mois, la plateforme désormais agréée PFA par la FSMA, confirme le succès du crowdlending comme une forme de financement alternative et pérenne pour les PME. Au total, 118 PME ont été financées avec succès, dont 41 en 2017. Côté prêteurs, près de 9 millions d’euros ont déjà été remboursés avec un rendement net de défaut de 7,6 % brut par an.

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NEWS Architecture is a complex journey. Let’s travel together. DIGEST De ces cinq premières années d’existence, Look&Fin tire trois enseignements principaux : 1. Les PME reconnaissent l’utilité du crowdlending : En 2017, Look&Fin a reçu 4.000 demandes de financement de la part de PME. Le crowdlending, qui apparaît comme une alternative au prêt bancaire classique, séduit principalement les entreprises de la distribution et du retail (28 % des PME financées), des services B2B (12,5 %) et de l’immobilier (11,1 %). Les montants qu’elles empruntent atteignent une moyenne de 250.000 euros. Les principaux besoins financés sont le fonds de roulement (35 %) et l’expansion de leur activité (18 %). Av. Louise 251—7 Louizalaan, Bruxelles 1050 Brussel mail@dds.plus Vlaamse Kaai 76B, 2000 Antwerpen www.dds.plus 2. Des prêteurs toujours plus nombreux et fidèles : La clé de la réussite pour le particulier qui investit via une plateforme de crowdlending réside dans la diversification de ses placements. Les prêteurs qui souscrivent via Look&Fin prêtent en moyenne 2.400 euros par dossier et se constituent un portefeuille moyen de 18.500 euros. 94 % d’entre eux disposent d’un rendement annuel supérieur à 5 % (net de défaut). 3. Se tourner vers d’autres marchés pour continuer à grandir : En 2018 Look&Fin entend poursuivre sa stratégie de croissance initiée en 2015 avec l’ouverture de la France, en poursuivant son expansion européenne. « Nous sommes fiers du travail et du chemin parcouru depuis cinq ans ! Notre ambition pour l’avenir est de maintenir notre rythme de croissance à trois chiffres, avec l’augmentation progressive de notre deal flow en Europe. En effet, nous comptons ouvrir deux nouveaux pays européens début 2018 », conclut Frédéric Lévy Morelle, Fondateur et CEO de Look&Fin. Info : www.lookandfin.com 44 % des professionnels en RH ne connaissent pas le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) Un sondage européen de SD Worx, prestataire de services RH, révèle que parmi 1.800 professionnels du payroll et des RH, 44 % ne savent pas en quoi consiste le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Cependant, parmi les 56 % qui savent en quoi consiste le RGPD, 81 % estiment être préparés à appliquer ce règlement au sein de leur secteur à partir de mai 2018, sa date de mise en œuvre. Le sondage, réalisé dans neuf pays européens, dont la Belgique, démontre des opinions divisées concernant la nouvelle législation. 8 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 © Gabari DDS+ Edition Brussels

NEWS DIGEST Le Règlement Général sur la Protection des Données est une nouvelle législation européenne qui renforce et unifie la protection des données pour les individus. Ce règlement est entré en vigueur en mai 2016, mais les entreprises ont deux ans pour se conformer au règlement. À partir de mai 2018, elles seront civilement responsables et le non-respect du règlement peut impliquer des amendes élevées, allant jusqu’à 20 millions d’euros. Les professionnels en RH ne sont pas tous au courant de ce règlement, comme démontre l’enquête de SD Worx. Sur les 56 % des professionnels du payroll et des RH qui connaissent le RGPD, la majorité fait appel à d’autres départements ou prestataires de services externes afin d’être prête en mois de mai 2018, quand le RGPD entrera en vigueur. 84 % des personnes interrogées ont révélé être aidés par d’autres départements de leur organisation, tandis que 73 % pensent qu’une externalisation des RH et du payroll faciliterait la mise en application du RGPD. En Belgique, 67 % des professionnels en RH craignent que le RGPD puisse poser un risque pour le secteur. Par conséquent, 79 % se renseignent au maximum et 70 % mettent à jour les procédures existantes relatives à la protection des données. Gert Beeckmans, responsable Risque et Sécurité chez SD Worx, commente : « Ce sondage révèle le clivage au sein du secteur des RH. Même si ceux qui connaissent le RGPD s’y préparent et pensent qu’ils seront prêts pour la date de mise en œuvre, l’autre moitié du secteur n’en a jamais entendu parler. On peut donc en déduire que ceux qui ne connaissent pas le RGPD n’effectuent pas les changements nécessaires. Ce sondage nous apprend qu’il reste encore beaucoup de travail à faire. Sinon, cela pourrait entraîner des conséquences énormes pour ceux qui ne sont pas prêts à l’appliquer. » Info : www.sdworx.be Des moyens européens pour une mobilité plus écologique Le coup d’envoi a été officiellement donné à Benefic, un projet européen par lequel la Flandre, la Région bruxelloise et les Pays-Bas entendent développer une infrastructure transfrontalière supplémentaire pour les véhicules écologiques. Benefic, c’est une enveloppe de 7,58 millions d’euros pour investir dans une infrastructure de recharge, dans des stations-service pour le LNG-CNG et l’hydrogène, et dans des installations de réseau électrique à quai. Le manque d’infrastructures suffisantes pour recharger ou ravitailler son véhicule en cours de route est un des obstacles au choix d’un véhicule moins polluant. Benefic (Brussels Netherlands Flanders Implementation of Clean power for transport), financé par la Commission européenne dans le cadre du programme Connecting Europe Facility (CEF), mise sur une percée définitive des technologies de transport propres et vertes dans les pays/régions partenaires en prévoyant un cadre attractif pour des investissements dans une infrastructure de combustibles alternatifs. En mettant l’accent sur les déplacements transfrontaliers et le réseau européen TEN-T, la Flandre, la Région bruxelloise et les Pays-Bas veulent combler les lacunes actuelles. Début 2018, des partenaires publics et privés seront invités, via un appel à projets conjoint, à introduire des propositions de projet. Une fois sélectionnés, les projets approuvés entrent en considération pour un co-financement européen. ESP A CE MEMBRE Les places de parking au coeur de la mobilité professionnelle Trouver rapidement des emplacements de parking pour son entreprise à Bruxelles n’est pas une tâche aisée. Pour contrer ce phénomène, BePark s’affirme comme spécialiste de l’optimisation de l’espace urbain en proposant des solutions de parking sur l’ensemble de la région bruxelloise. Depuis 2011, BePark y gère en effet près de 120 parkings comprenant plus de 5000 emplacements et poursuit rigoureusement son expansion. Proches de vos bureaux, nos parkings sont une alternative idéale pour vos employés : ils améliorent à la fois leur mobilité, mais réduisent aussi leur perte de temps quotidienne allouée à la recherche d’emplacements disponibles. En outre, BePark peut vous aider à optimiser la gestion des places de parking de votre entreprise, en rentabilisant notamment vos emplacements inoccupés ou sous-exploités. Pour plus d’informations, rendez-vous sur : www.bepark.eu info@bepark.eu 02 880 05 50 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 9

NEWS BECI ONLINE Social Media Pfizer et Eurobussing, deux membres de Beci, figuraient parmi les entreprises bruxelloises distinguées d’un label diversité en 2017. On les félicite ! Au mois de novembre, Beci accompagnait une centaine d’entrepreneurs à la découverte du tissu entrepreneurial berlinois. Voir aussi notre article, p. 20. Les séminaires Get Ready, organisés en décembre, étaient diffusés en vidéo, live sur Facebook. Une première pour Beci ! #BECImember : Certification, inspection, contrôle d’équipements dans le secteur de la construction : Be-Cert est un nouveau membre de Beci. Rejoignez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter. 10 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018

NEWS BECI ONLINE Dans votre newsletter de décembre Vous l’aurez sans doute remarqué : votre lettre électronique a bénéficié en décembre d’un relooking. But : plus de clarté et de lisibilité, pour mieux vous informer. Voir www.beci.be/newsletter/ bm_online/ Droit des sociétés, protection des données, mais aussi mobilité, numérisation, financement… En décembre, Beci organisait trois jours de séminaires pour aider les entrepreneurs à préparer les évolutions de leur business. En 2018, le taux de base de l’impôt des sociétés passe de 34 à 29 %. C’est l’un des changements qui concerneront les entreprises cette année, et que nous passons en revue dans ce numéro (voir p. 44). BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 11

Thibauld Jongen THIBAULD JONGEN (SABCA) « Bruxelles devra prendre un tournant industriel important » Initiateur d’un remaniement managérial important au sein de son entreprise, le CEO de la Sabca estime que l’industrie bruxelloise devra évoluer si elle veut survivre au développement des entreprises de service. Bruxelles Métropole : Selon vous, n’est-il pas possible de concilier industrie et service dans la capitale ? Thibauld Jongen : C’est une question vaste et délicate. En tant que citoyen et en tant qu’ingénieur, je vois évidemment que, dans les pays développés, en particulier la Belgique, l’industrie manufacturière est en train de disparaître. Je pense qu’il est essentiel de garder des jobs à haut caractère industriel, bien qu’ici, à Bruxelles, comme dans le reste de la Belgique, le prix du travail soit assez élevé. Concilier industrie et service est pour moi une mission essentielle. Cela nous évitera d’acheter nos produits plus cher à l’étranger, et notamment en dehors de l’Union Européenne. Pour moi, c’est un challenge dont le succès passera par une plus grande partie d’automatisation, de digitalisation et de robotisation. Dans ces domaines, les entreprises et l’ingénierie belges peuvent réellement trouver leurs compétences. Nous avons un bel historique dans le domaine de l’innovation. Par contre, l’industrie d’assemblage pure ou à moindre valeur ajoutée sera de plus en plus difficile à maintenir. Nous devrons prendre un tournant industriel important. L’industrie bruxelloise et belge pourra continuer à offrir des produits manufacturés, mais les conditions de production seront différentes. Nous n’aurons plus de lignes de production comme aujourd’hui, où les ouvriers font un travail répétitif. Ces tâches seront sûrement automatisées ou délocalisées, là où la main d’œuvre coûte moins cher. Il faut donc que l’on se redéfinisse. L’automatisation ou la numérisation ne sontelles pas synonymes de moins d’emploi ? Certains disent que l’automatisation va supprimer des emplois, d’autres qu’elle va en créer de nouveaux, et je pense que les deux ont raison. On aura moins besoin 12 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 d’opérateurs, et d’ouvriers qui font un travail répétitif, mais d’autant plus d’ingénieurs et de techniciens spécialisés, capables de réparer les robots et de les maintenir. Les institutions auront aussi leur rôle, qui est d’aider à cette transformation et de probablement redéployer un certain nombre de personne pour les requalifier dans d’autres types de métiers. Quel est l’état actuel des choses à Bruxelles ? Bruxelles possède un tissu de PME innovantes. Les entreprises bruxelloises sont capables d’offrir ces services de robotisation et de digitalisation. Les solutions sont de plus en plus prêtes, mais pas encore sur l’étagère. Il faut donc que les mentalités changent et que les industriels, comme Sabca, dégagent les moyens financiers et les moyens humains pour mettre ça en place. Cette transformation numérique, vous essayez donc de la mettre en œuvre chez vous ? C’est notre intention ; on a lancé un grand plan de transformation de Sabca. Nous sommes en perte depuis trois ans et nous avons de gros enjeux en termes de robustesse, de compétitivité et de profitabilité. Ma mission, pour l’instant, est donc de redresser la situation pour dégager des moyens et investir dans la transformation digitale. Comment Sabca fait-elle pour se redresser, dans un domaine très compétitif où l’innovation est primordiale ? Nous nous basons sur la motivation et la compétence du personnel. Sabca est l’une des plus vieilles entreprises aéronautiques n’ayant pas changé de nom en Belgique, et la deuxième la plus vieille du monde après Boeing. Nous allons d’ailleurs fêter notre centenaire dans trois ans. Ce qui veut dire que nous avons dû pasInterview par Victor Lepoutre © Sabca

THINK TANK ser par beaucoup de transformations, de crises... Celle que nous rencontrons est une crise majeure, car un certain nombre de contrats solides vont se terminer dans quelques années. Il nous faut donc trouver des relais de croissance mais, pour cela, il faut qu’il y ait un marché porteur et qu’on y soit compétitifs. On trouve dans l’aviation civile un carnet de commande assez exceptionnel, mais la chaîne d’approvisionnement a déjà été déterminée et les gros marchés sont attribués. La difficulté est donc, pour les entreprises contractées, de pouvoir livrer leurs commandes à temps. On ne verra pas de nouvelles commandes d’avion avant quelques années ; nous devons donc être prêts à redémarrer au moment où de nouveaux programmes d’avions seront lancés. Pour cela, nous travaillons avec le personnel et les partenaires sociaux pour augmenter la productivité et revoir le taux d’activité, c’est-à-dire le nombre d’heure de productivité par rapport au nombre d’heures de présence sur site. Nous avons beaucoup d’enjeux en termes de mentalité, d’attitude et de discipline, et on cherche à recréer le contexte de performance qui était le nôtre, pour remettre Sabca parmi les meilleurs du monde dans le secteur aéronautique. Souhaitez-vous un modèle de free entreprise où le pouvoir décisionnaire pencherait davantage du côté de la production ? C’est bien notre intention ! Je ne sais pas si on y est déjà, mais le plan de transformation lancé il y a un an vise à renforcer la culture d’entreprise et remettre le client au centre, comme s’il était présent dans l’atelier. C’est une image, bien sûr, mais nous avons de nouveaux processus et des programmes qui défendent l’intérêt du client à l’intérieur de nos sites. C’est le cœur de notre changement : les programmes de productivité deviennent la colonne vertébrale de Sabca. Ils permettent aux clients de rentrer virtuellement chez Sabca et deviennent la source de processus. Les programmes fournissent également des objectifs en termes de coûts, de délais, de qualité aux unités de production. Ils sont donc aussi responsables de la performance économique. Il nous faut trouver l’équilibre entre la satisfaction client et les intérêts économiques de l’entreprise. Nous avons remodelé fortement l’organisation et l’organigramme de l’entreprise. Sabca est maintenant divisée en unités de production qui délivrent leurs services et leurs produits aux programmes, qui eux les délivrent aux clients finaux. Mon objectif est également que les gens rapportent au plus haut niveau hiérarchique possible, pour que celui-ci ait l’empreinte la plus large possible. Dans ce but, nous avons lancé One Sabca, qui regroupe le management de nos quatre sites de Bruxelles, de Gosselies, du Limbourg et de Casablanca au Maroc, alors que nous avions jusqu’à présent un Head Manager par site. Je trouvais ça un peu excessif, alors que Sabca n’est pas une si grosse entreprise : nous sommes 1200 personnes en tout. Tout cela a permis de rendre l’organisation plus plate, d’avoir des contacts plus forts et de responsabiliser la hiérarchie. Mon rôle à moi est de fournir les moyens pour que cela fonctionne, en termes de ressources, en termes financiers, mais aussi de compétences, pour que les gens soient capables de prendre leurs responsabilités. Idéalement, je ne devrais prendre aucune décision pour inciter les autres à les prendre. Avec quels résultats ? Il est encore trop tôt pour voir des résultats alors que le plan, lancé en janvier 2017, doit porter sur trois ans. Jusqu’à présent, les paramètres sont au rendez-vous quant aux actions prises et aux résultats. Typiquement sur le projet A350, nous avions beaucoup de retard et Airbus était très mécontent. Nous avons maintenant deux livraisons d’avance. Mais cela reste fragile. Il reste beaucoup à faire pour que Sabca devienne encore plus robuste. Cela passe aussi par une réorganisation du temps industriel. Il faut que nous réfléchissions sur les métiers que Sabca doit conserver, ceux sur lesquels nous ne sommes pas les meilleurs et que nous devrions sous-traiter. Nous avons donc une grosse action de révision stratégique. Vous avez annoncé au salon du Bourget, en juin, une extension de vos activités aux drones. L’innovation n’a donc pas disparu de chez Sabca ? Nous n’avons pas mis l’innovation sur le côté, mais notre priorité est de nous redresser pour travailler correctement. Nous nous sommes lancés dans les drones récemment pour poser des actes et prendre des positions. Les drones sont une expansion assez naturelle de nos métiers historiques : ce sont des avions sans pilote et ils représentent donc toute une suite de services pour lesquels nous avons une expertise. Nous sommes pour l’instant en train d’explorer le marché et espérons passer assez vite à des choses plus concrètes. Nous sommes convaincus d’avoir la taille idéale pour cela. Nous ne sommes pas trop petits – ce qui veut dire que nous avons tout de même une crédibilité et une image de marque sur le marché aéronautique – mais nous gardons une taille humaine. Nous restons donc flexibles, à l’écoute du client, et nous parvenons à être suffisamment agiles pour prendre des positions dans les marchés émergents. ● BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 13 © Reporters

THINK TANK POUR OU CONTRE Un tribunal anglophone des affaires à Bruxelles ? Fin octobre, le Conseil des ministres a approuvé un avant-projet de loi instaurant la création du Brussels International Business Court (BIBC), qui traitera les litiges commerciaux internationaux entre entreprises. Si le Conseil d’Etat rend un avis positif, la BIBC pourrait voir le jour très rapidement. Pourtant, les avis sont partagés… Gaëlle Hoogsteyn Philippe Lambrecht, administrateur-secrétaire général de la FEB Ces dernières années, les échanges internationaux ont connu une évolution considérable, entraînant une augmentation du nombre de litiges internationaux. Et ce n’est pas près de s’arrêter… Selon les prévisions, la sortie future du Royaume-Uni de l’Union européenne ne fera qu’accroître le nombre de litiges de ce type. Par ailleurs, un nombre croissant de contrats est rédigé en anglais. Or, pour les procédures devant nos tribunaux belges, nous en sommes restés au français ou au néerlandais. Jusqu’il y a peu donc, les parties qui souhaitaient régler un conflit en anglais devaient recourir à l’arbitrage privé ou à des tribunaux étrangers. Le BIBC permettra aux parties de choisir Bruxelles pour régler en anglais leurs litiges commerciaux internationaux. Si l’on veut ériger Bruxelles en plaque tournante des affaires internationales, les acteurs concernés doivent pouvoir faire trancher leurs litiges autrement que par arbitrage ou à l’étranger. La création du BIBC valorisera Bruxelles comme une place juridique internationale. L’anglais ne sera pas le seul avantage de la BIBC. Le regroupement des conflits commerciaux internationaux devant un seul tribunal spécialisé améliorera la qualité et la rapidité des procédures. Des juges, sélectionnés parmi des experts dans les matières que le BIBC traitera, y siégeront. En tant que capitale européenne et ville d’accueil de nombreuses institutions internationales, Bruxelles ne manque pas de juristes ni d’experts internationaux. Ce degré de spécialisation doit garantir une juridiction de pointe et rapide, ne permettant aucun recours. Enfin, ce projet peut être lancé à moindre coût, à l’image d’une start-up. En effet, le BIBC ne touchera pas aux moyens publics et s’autofinancera, en partie par les droits d’inscription conséquents dont devront s’acquitter les deux parties afin d’entamer une procédure. Sans oublier les activités économiques qui se créeront autour du BIBC, dans le secteur hôtelier par exemple. Ainsi, les Pays-Bas ont calculé qu’une initiative similaire rapporterait à terme entre 60 et 75 millions d’euros par an. 14 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 La justice belge n’a que (trop) peu de moyens. Face à cette justice pauvre, il y a la justice privée dont fera partie le Brussels International Business Court, puisqu’il sera financé en majorité par les frais dont devront s’acquitter les parties. En arbitrage international, le coût moyen d’une procédure s’élève à 2 millions d’euros. Les litiges traités par le BIBC recéleront par essence un élément d’extranéité et devront donc concerner une certaine valeur. Un commerçant qui fait 150.000 euros de chiffre d’affaires par an, impliqué dans un litige international, ne peut évidemment pas se permettre de faire appel à cette justice privée. Sur le principe, l’idée est bonne bien sûr. Mais cette juridiction ne touchera qu’un nombre très restreint d’acteurs, de grosses entreprises, très riches. Or, 90 % du tissu économique bruxellois est composé de petites et moyennes entreprises. En tant qu’avocat de PME, je constate chaque jour qu’un grand nombre d’affaires, qui arrivent en bout de course devant le tribunal, auraient pu être réglées par d’autres méthodes. Il est nécessaire d’investir, par exemple, pour faire connaître les modes alternatifs de règlements des conflits : médiation, conciliation… Cela permettrait de désengorger les tribunaux qui pourraient se consacrer davantage aux affaires qui demandent le recours à une expertise plus pointue. Si l’on peut saluer cette proposition, je m’interroge encore sur les chances de succès à Bruxelles d’une instance similaire à ce qui existe déjà, notamment à Londres et à Paris. Julien Ciarniello, juriste et avocat de PME © Reporters

VOUS AVEZ BIEN PLUS DE 15.900 RAISONS D’ENGAGER UNE BRUXELLOISE. Bitilokho (Schaerbeek), cherche un emploi comme vendeuse. “J’AI LE SENS DU CONTACT.” 15.900 € DE PRIMES : BÉNÉFICIEZ MAINTENANT D’ACTIVA.BRUSSELS. En engageant un Bruxellois ou une Bruxelloise via Select Actiris, le service de conseil et de recrutement gratuit d’Actiris, vous êtes en première ligne pour bénéficier de la prime activa.brussels. Nous vous présentons des candidats qui sont dans les conditions. D’ailleurs, saviez-vous que votre candidat peut vous donner droit aux avantages d’activa.brussels dès le 1er jour de son inscription chez Actiris s’il a suivi certains stages ou formations via Actiris, Bruxelles Formation ou le VDAB Brussel ? Découvrez activa.brussels et toutes les autres bonnes raisons de recruter via Select Actiris sur www.actiris.be/activabrussels. Avec le soutien du Fonds Social Européen

THINK TANK Evitez le pire. Grâce au contrôle comptable externe et indépendant ! Cette affirmation semble témoigner d’un enthousiasme béat. Comment ? Me réjouir qu’un contrôleur vienne me casser les pieds pour deux, trois justificatifs manquants, pour quelques imputations pas tout à fait correctes ? Ce genre de futilités, on peut s’en passer, on ne s’en portera pas plus mal ! Et pourtant ! Un contrôle indépendant peut sauver une société florissante, établie depuis 100 ans, avec de nombreux employés et clients, d’une faillite retentissante. C’est une réalité. Mieux vaut dépenser une somme relativement limitée que de couler à pic comme le Titanic. Comment ça ? Il suffit qu’un des associés vienne se servir dans les caisses, comptabilise les sommes à son compte courant débiteur. Pour peu qu’il s’occupe de la comptabilité et que la société se dispense de recourir à un contrôle externe, cet associé indélicat et ses détournements, pour des montants astronomiques, peuvent échapper à la vigilance des autres associés. Et arrive ce qui doit finir par arriver : une cessation de paiement. Le paquebot prend l’eau. C’est le début de la fin. L’orchestre joue, le bateau coule. L’usage de faux, le détournement d’actifs ont percuté la coque de cette société. Un drame économique et un drame humain. Avec des pertes et des victimes. Et dire que tout ce drame aurait pu être évité avec cette mesure de prudence : faire contrôler ses comptes par un comptable externe et indépendant. Nul n’est à l’abri d’un iceberg à la dérive. B. Russel Simplifi ez-vous l’entreprise ! Vous vous installez sur Bruxelles ? N’oubliez pas de vous inscrire à la Banque-Carrefour des Entreprises pour obtenir votre n° d’entreprise. Les services SmartStart de Partena Professional sont disponibles chez Beci au 500, Avenue Louise – 1050 Bruxelles, gea.beci@partena.be – 02 643 78 09 ou via www.partena-professional.be/smartstartonline 16 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Trop is te veel

THINK TANK pourra donc à terme interagir avec la machine par simple pensée, augmenter ses capacités intellectuelles grâce à elle, et surtout un jour, downloader son esprit dans la machine. Elon Musk (Tesla, SpaceX) vient de lancer la start-up Neuralink dans ce but précis, et Facebook travaille dessus également. ➜ Robotique : son évolution permettra de remplacer de plus en plus de parties de son corps par des équivalents artificiels. Un jour peut-être… toutes les parties. ➜ Biotechnologies : on progressera dans l’analyse du génome humain, les organismes génétiquement modifiés, la réparation de gènes abîmés ou malades, voire le remplacement de gênes. OPEN SOURCE Giles Daoust, CEO de Daoust Ray Kurzweil et la Singularité Pour cette première chronique dans Bruxelles Métropole, je voudrais vous parler d’un livre : The Singularity Is Near, de Ray Kurzweil. Comment présenter Kurzweil ? Futuriste, écrivain, figure emblématique du transhumanisme ? Cadre chez Google depuis 2012 ? Stephen Hawking de la technologie ? Dans The Singularity is Near, Kurzweil fait un exposé extrêmement détaillé et scientifiquement étayé, de l’évolution future de ce que l’on appelle en français les NBIC : Nanotechnologie, Biotechnologie, Informatique, et sciences Cognitives : ➜ Informatique : Kurzweil prédit leur évolution fulgurante dans les prochaines décennies, avec pour événement majeur la Singularité, soit la création d’une intelligence artificielle (IA) immensément plus puissante que toute l’intelligence humaine réunie. À partir de la Singularité, l’intelligence machine à disposition de l’homme sera telle que des problématiques totalement insolubles jusque-là (vaincre le cancer...) seront adressées dans les décennies qui suivent. D’autant plus que cette nouvelle intelligence aura la capacité de s’améliorer elle-même, acquérant donc des capacités exponentielles. ➜ Sciences Cognitives : la connaissance du cerveau humain et de son fonctionnement évoluera aussi fortement (notamment grâce à l’IA), jusqu’à ce que l’on puisse même interfacer le cerveau et la machine. On ➜ Nanotechnologies : au lieu de médicaments, ce seront un jour des « nanobots » ou « nanites » (robots intelligents microscopiques à l’échelle moléculaire) qui viendront « réparer » nos corps, déboucher une artère, reconstruire un foie (à l’aide de matériaux organiques ou artificiels). Ils évolueront en permanence dans nos corps pour les réparer, les améliorer, voire même un jour… les remplacer ? L’aboutissement des théories transhumanistes, c’est la conjugaison de toutes les sciences ci-dessus, avec pour résultat la possibilité de transférer l’esprit humain, marié à l’IA, dans un corps artificiel, qu’il soit robotique ou composé de « nanites ». Autrement dit, et à long terme : la « fusion » de l’homme avec la machine, peut-être jusqu’à l’échelle moléculaire. Ray Kurzweil prétend que ceci pourrait se produire… avant la fin du 21e siècle. Évidemment, cette prédiction a l’air complètement folle aujourd’hui. Il le dit lui-même. Mais Kurzweil s’appuie sur le postulat que la Singularité est proche : cette intelligence artificielle serait d’une puissance telle qu’elle accélérerait de manière exponentielle les découvertes scientifiques de l’humanité. Cette Singularité, Kurzweil pense qu’elle pourrait avoir lieu aussi tôt que… 2045. Alors ? Complètement irréaliste ou peut-être possible ? Même si Kurzweil se trompe de quelques décennies, quelle importance ? Lorsqu’on se plonge dans The Singularity is Near, cela donne une irrépressible envie de se mettre à penser à très long terme, de se demander quel sera le monde de nos petits-enfants. Il y a 20 ans le GSM était une nouveauté, que beaucoup considéraient comme un gadget futile. Il y a 10 ans l’iPhone était inventé, et il a révolutionné notre quotidien. Alors à quoi ressemblera la technologie dans 30 ans… ? Quoi qu’on en pense au final, lorsqu’on lit ce livre, on réfléchit, on imagine, on rêve. Et il est inutile de dire que les implications économiques et politiques d’une telle théorie sont immenses. À quoi ressemblerait une entreprise dans un tel univers ? Et une école ? Si je vous ai donné l’envie de lire ce livre, écrivez-moi à gdaoust@daoust.be. J’ai 20 exemplaires à vous offrir (en anglais, la version française étant malheureusement épuisée). BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 17

THINK TANK CRITICAL MAAS La mobilité « comme un service » promise à un bel avenir à Bruxelles Fin novembre, en faisant salle comble sur un événement consacré aux nouveaux modes de consommation de la mobilité, Beci et la FEB ont rappelé l’urgence de mettre en place des solutions innovantes pour mieux faire circuler les gens en Région bruxelloise, mais aussi partout dans le pays. Johan Debière E n parvenant à réunir François Bellot, ministre fédéral de la mobilité, le cabinet de Pascal Smet, son alter ego bruxellois, et de nombreux chefs d’entreprises de toutes tailles, Beci et la FEB ont d’une certaine manière obtenu confirmation que le sujet de la mobilité est de plus en plus inscrit dans le viseur des décideurs politiques. De fait, la mobilité efficace est devenue un enjeu économique majeur. Elle préoccupe désormais tous les employeurs, quels que soient leur secteur d’activité ou leur localisation. Une étude menée par le bureau Inrix en 2014 en atteste : chaque année, le Belge perd en moyenne 44 heures dans les embarras de circulation, contre 39 heures pour le Hollandais et 38 pour l’Allemand, engendrant en Belgique une perte située entre 1 et 2 % du PIB, soit 4 à 8 milliards d’euros1 . Entrer dans une nouvelle ère L’offre de transports en commun, l’aménagement de pistes cyclables, le développement de voitures partagées ne suffisent plus. Il s’agit désormais d’entrer dans une nouvelle ère : celle de la Mobility as as Service (MaaS) – la mobilité comme un service. Ce crédo, c’est celui de Xavier Tackoen, le Managing Director d’Espaces Mobilités : « Il s’agit désormais de se placer du point de vue de l’utilisateur, de lui faire découvrir tout ce qui existe ». Et Xavier Tackoen de montrer au public réuni à la FEB une photo cocasse prise quelques jours plus tôt à la Gare du Nord. Celle-ci montrait à voir un panneau écrit à la main et placé devant un guichet de la Stib, qui annonçait aux voyageurs: « Nous ne vendons pas de tickets de train et nous ne savons pas vous renseigner sur les retards de la SNCB ». Rires dans la salle… Devenir maître de sa mobilité Pour le responsable d’Espaces Mobilités, il est aujourd’hui grand temps que le navetteur puisse devenir maître de sa mobilité : « Ce qui intéresse la personne qui a à se déplacer dans Bruxelles et vers l’extérieur, c’est de pouvoir planifier ses déplacements personnels, ceux de sa famille, de ses collègues, d’interagir avec tous les acteurs de sa mobilité (…) En outre, s’il oublie son ordinateur, son sac, son agenda dans un taxi, il doit pouvoir les retrouver facilement. De même, si un train est en retard, il doit pouvoir en être avisé et disposer des informations utiles pour pouvoir s’organiser autrement. » 18 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Idéalement, il doit aussi pouvoir « monitorer » sa mobilité, c’est-à-dire voir ce qu’il a consommé, ce que ça lui a coûté, les émissions de CO2 Bruxelles teste le Critical MaaS Experience Afin d’éprouver l’adéquation d’une approche Mobility as as Service par rapport aux réalités du navetteur amené à se déplacer dans et au départ de Bruxelles, en conciliant les besoins spécifiques liés à ses vies familiale et professionnelle, Espaces-Mobilités/Maestro Mobile/Beci/FEB ont mis en place un test et y ont associé une cinquantaine de personnes qui ont pu tester le concept sur une base volontaire. L’expérience leur a donné la possibilité de mixer une dizaine de services de mobilité dans la semaine. Des services aussi divers que des trajets courts ou grandes lignes, effectués en transports en commun par des acteurs comme la STIB ou la SNCB, mais aussi le vélo, les voitures partagées, les déplacements piétons... En complément, ces personnes ont bénéficié de séances de coaching et d’un briefing personnalisé pour aborder l’expérience dans les meilleures conditions. Une expérience qui leur a fait découvrir beaucoup de choses dont ils ignoraient jusqu’à l’existence, comme l’application 100 % bruxelloise Modalizy. Et devinez quoi ? 83 % se sont dits prêts à changer leurs habitudes. générées ; il doit aussi pouvoir mesurer sa consommation par rapport aux années

Où en est le budget mobilité ? précédentes. Des informations qui seront également très utiles à son entreprise, dans le cadre d’une saine gestion des dépenses, mais aussi dans le contexte d’une politique de mobilité moderne et durable. Les exemples de Göteborg, Helsinki et Vienne Idéaliste, penserez-vous? C’est pourtant cette voie qu’ont emprunté des villes comme Göteborg en Suède ou Helsinki en Finlande. « À Göteborg, ce sont 70 familles qui ont pu tester le concept très important du budget de mobilité (ndlr : une autre revendication du monde patronal; lire notre encadré à ce sujet). On part d’un simple phénomène de curiosité, mais ce genre d’expérience permet bien vite aux participants de voir que le mélange des moyens de transport est bien pratique », souligne Xavier Tackoen. Cette approche a également été développée à Helsinki, à Amsterdam et à Vienne. C’est de l’expérience viennoise qu’est venu parler Gerald Stöckl, Head of Business chez Upstream/Next Level Mobility : « Dans la capitale autrichienne, nous avons réussi à fédérer autour d’une plate-forme commune tous les acteurs de la mobilité, des sociétés qui gèrent les transports en commun (Wiener Linien, en charge des transports, et Wiener Stadtwerke, société détenue par la ville de Vienne, en charge des travaux d’infrastructure) aux sociétés de taxis, en passant par les sociétés spécialisées dans les déplacement alternatifs : voitures ou vélos partagés, co-voiturage, taxis, DriveNow... Désormais, la seule chose qui importe à Vienne, c’est le Après avoir laissé en jachère le domaine de la multimodalité, le fédéral a mis sur la table le projet « Cash for Car ». Grâce à ce mécanisme, le fédéral veut permettre aux bénéficiaires d’une voiture de société d’échanger celle-ci contre de l’argent (pour autant que l’employeur offre cette possibilité). Une approche très différente du budget mobilité, pour lequel les organisations patronales ont plaidé depuis le début, et que les partenaires sociaux ont approuvée le 5 septembre dernier. À l’heure d’écrire ces lignes, le dispositif « Cash for Car » butait d’ailleurs sur un sacré obstacle, puisque le Conseil d’Etat lui a délivré un avis négatif, pointant en particulier la difficulté de contrôler l’affectation de la somme. Selon le Conseil d’État, le risque que ce budget soit détourné de son objet (c’est-à-dire la couverture de dépenses de déplacements opérés en transports en commun ou via des solutions alternatives comme les voitures partagées, le taxi, le vélo...) est bien réel. Reste donc au gouvernement à prendre des mesures pour que ce mécanisme soit bien utilisé pour rendre les déplacements plus fluides, comme le souhaitent les organisations patronales. souhait de répondre aussi vite et aussi efficacement que possible à un voyageur qui souhaite aller d’un point A à un point B. Peu importe comment ». En d’autres mots, la smart mobility renverse le paradigme, comme le relève Xavier Tackoen : « On parle désormais d’un service assorti d’une panoplie de produit plutôt que de produits assortis de services. » Identifier les effets pervers Bien sûr, une telle organisation nécessite beaucoup d’investissements, mais aussi une énorme confiance des différents partenaires. Les effets pervers doivent également être pris en compte. Dans la salle, un participant a relevé qu’un tel système pouvait amener certains navetteurs à arrêter l’utilisation des transports en commun, voire de la marche, pour privilégier le seul usage des voitures partagées. Dans ce cas, les embouteillages risquent d’être à nouveau au rendez-vous... Un risque de dérive que Gerald Stöckl a visiblement pris en compte. D’autres dérives, non identifiées à ce jour, peuvent surgir. Il s’agit selon lui de rester vigilant et d’apporter les correctifs quand cela s’avère nécessaire. Au-delà de ces problèmes, l’utilité – et même l’utilité publique – d’Upstream ne fait pas débat. « Dès 2020, une partie significative de la population aura plus de 60 ans. Nous aurons dès lors besoin de services, plus que de voitures », souligne encore Gerald Stöckl qui ajoute qu’à un ou deux ans, la plate-forme MaaS sera proposée à l’ensemble de l’Autriche avant, pourquoi pas, de s’exporter. « À ce stade, l’aboutissement d’un projet comme MaaS est certes indécis à Bruxelles, mais il est certain que les pouvoirs publics et les acteurs privés gagneraient à être impliqués dans le développement de ce projet, tant au niveau local qu’au niveau régional, national et même international à travers de nouveaux modèles de gouvernance », conclut Jan De Brabanter, Secrétaire Général de Beci-UEB. ● 1 Source : OCDE 2013 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 19

INTERNATIONAL INNOVATION PLANE TO BERLIN Beci ouvre les portes de Berlin aux start-up bruxelloises Croissance et internationalisation. La centaine d’entrepreneurs belges, emmenés par Beci, Co.Station et Brussels Creative, ont goûté à l’innovation berlinoise. Au menu ? Des opportunités, du capital et surtout de l’inspiration. B ienvenue à bord de l’Innovation Plane en direction de Berlin, la capitale allemande, célèbre pour son écosystème technologique. Après Paris il y a quelques mois, une centaine d’entrepreneurs bruxellois représentant plus de 60 organisations ont embarqué pour un voyage d’inspiration et de rencontres enrichissantes. À leurs côtés, la présence de Marc Decorte, nouveau président de Beci, est un signal fort d’engagement en faveur de la croissance et l’internationalisation des start-up. Ces dernières années, un nombre grandissant de startup ont placé la capitale allemande sous les feux des projecteurs : HelloFresh, Delivery Hero, Zalando ou encore BillPay, le PayPal européen, vendu pour 75 millions de dollars début 2017. « Berlin, c’est trois mots : tech, party et gouvernement », commente Hugo Amsellen, le directeur de The Family à Berlin, qui a accueilli nos entrepreneurs belges. Environ 20 % de la croissance économique de la capitale allemande proviendrait de l’économie digitale. Façonné par l’industrie technologique, l’écosystème berlinois est plutôt décentralisé. Les initiatives privées y ont pris le pas sur le support public, même si ce dernier ne lésine pas sur les moyens pour soutenir son tissu économique. Autant de sources d’opportunités intéressantes pour nos start-up bruxelloises Fast-track Avec ses loyers abordables, son style de vie qui marie si bien culture classique et musique alternative, et sa politique d’ouverture en matière de visa de travail, Berlin attire toujours plus d’entrepreneurs et de talents étrangers. À titre d’exemple, environ 60.000 Israéliens transitent par Berlin tous les jours. Et la capitale accueille en moyenne 48.000 nouveaux résidents par an. Les entrepreneurs bruxellois ont eu le choix entre trois thèmes principaux : économie circulaire, scaling-up et IA/Mobilité. Ils ont notamment été accueillis par la Chambre du Commerce allemande, le campus Euref, Google, The Family, etc., avant de finir en beauté à l’ambassade belge à Berlin. « Ce voyage m’a permis de rencontrer en un temps très court plein de personnes intéressantes qui vont ouvrir des portes. C’est une sorte de fast-track qui va nous faire gagner plusieurs mois, c’est certain », commente Matthieu Leroy, Co-founder et CEO de Strata. 20 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 S.G. Généralement présenté comme le marché idéal pour y baser ses opérations d’exploitation, là où Londres est «the place for money», Berlin est une véritable porte d’entrée sur l’Europe et doit beaucoup de sa réputation internationale à l’un de ses fleurons : Rocket Internet. Le groupe, qui crée des start-up en copiant les concepts porteurs de l’internet américain, a réalisé son IPO en 2014 et continue de tirer la croissance de l’écosystème – il a encore levé 1 milliard de dollars en 2016. « Rocket Internet a créé Berlin en attirant beaucoup de monde de l’industrie technologique », estime Hugo Amsellen. Ces deux dernières années, la capitale a vu fleurir une bonne quinzaine de venture capitalists (DN Capital, DST Capital, Index Ventures, …). Environ 77 % des rounds en capital-risque en Allemagne sont réalisés au profit de start-up à Berlin, mais d’autres villes tirent leur épingle du jeu, comme Francfort qui fait figure de proue en matière de fintechs, ou Munich pour tout ce qui concerne la mobilité et l’industrie automobile. Il n’empêche : Berlin reste incontestablement le centre de gravité de l’écosystème numérique allemand. On y trouve tous les bons ingrédients d’un écosystème performant : des talents, du capital, des initiatives privées et publiques, des infrastructures, et surtout, un mouvement qui vient de la base. De quoi favoriser l’innovation chez nos start-up bruxelloises et les soutenir dans leur processus de développement à l’étranger et plus précisément sur le marché allemand. ● D.R.

L’eau amène la vie Brussels Airport épure elle-même ses eaux usagées avant de les rejeter dans le bassin du ruisseau le Barebeek. Ainsi, l’aéroport améliore-t-elle la qualité de l’eau de ce ruisseau. Des rapports de la Vlaamse Milieumaatschapij (Société flamande de l’Environnement) démontrent que le niveau d’oxygène dans le ruisseau augment, ravivant l’écosystème. On y retrouve de plus en plus d’invertébrés et de poissons, comme l’épinoche et la tanche qui font leur retour dans le Barebeek.

INTERNATIONAL ENTERPRISE EUROPE NETWORK Brokerage events : rencontres B2B sur mesure Les foires professionnelles sont des occasions idéales pour rencontrer des clients, des prospects et des partenaires potentiels. Mais il y a mieux : les brokerage events, en marge de ces salons internationaux, permettent de cibler et d’optimiser vos rencontres d’affaires. I dentifier des prospects à l’international et les rencontrer en meeting individuel représente un challenge pour la plupart des entreprises qui sortent de leurs frontières. Les foires restent le moyen le plus efficace pour rencontrer des entreprises dans son secteur d’activités, mais le modèle présente des limites. Pour être visible, il faut occuper un stand à un coût souvent (très) élevé pour une PME, même si la Région bruxelloise octroie des subsides. Même problématique pour vos prospects, qui ne disposent pas forcément d’un stand. Mais, que l’on soit visiteur ou exposant, il n’est pas possible d’identifier les (autres) visiteurs. Bref, les meilleurs contacts, les plus utiles à votre business, risquent fort de vous échapper. La clé : une bonne préparation « Méfiez-vous de la première impression, c’est la bonne », assurait Talleyrand. Pour transformer le premier contact en une possible collaboration, une bonne préparation est la clé. Prenez le temps de bien rédiger votre profil, en mettant en évidence votre activité, la coopération et le type de partenaire que vous recherchez. Regardez régulièrement le catalogue des participants qui s’enrichit de nouveaux inscrits. Beci vous accompagnera également pour attirer votre attention sur des profils qui correspondent à votre cible. Une fois vos rendez-vous fixés, préparez vos entretiens en examinant le profil de vos interlocuteurs. Préparez également le pitch de votre société et de ce que vous proposez ou recherchez, en mettant en avant vos avantages compétitifs. Et n’oubliez pas de faire le suivi de vos contacts après l’événement. ● Prochains brokerage events EEN/Beci Tavola : l’une des prochaines opportunités de participer à un brokerage event. C’est ici que les brokerage events d’Enterprise Europe Network (EEN) ont toute leur valeur ajoutée. De quoi s’agitil ? De rencontres d’affaires personnalisées, organisées le plus souvent sur les grandes foires internationales, en Europe et au-delà. Y participer vous permet de cibler des sociétés qui visitent la foire, d’en sélectionner et d’en rencontrer un certain nombre dans un temps limité, de tester le potentiel de votre produit ou service en le présentant à des prospects, et d’accroître votre visibilité sur l’événement. Sur la plupart des salons, ces brokerage events se tiennent dans un espace dédicacé, où des rendez-vous de 30 minutes sont fixés, groupés sur un ou deux jours. Auparavant, chaque société poste un profil sur le site web de l’événement, en décrivant son activité et sa proposition de coopération (offre et/ou demande). Le brokerage event est ouvert aux exposants comme aux visiteurs. Lorsque les inscriptions sont clôturées, chaque participant peut solliciter des rendez-vous avec les sociétés qu’il a ciblées. Chacun peut accepter ou refuser les rendez-vous. Une fois ceux-ci confirmés, chaque participant reçoit à l’avance son planning. 22 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 21 et 22.01 Fashion Match (Amsterdam) : Dans le cadre du salon Modefabriek – la foire professionnelle de la mode dans le Benelux. Les exposants sont des marques et des agents, les visiteurs des acheteurs et des détaillants. 26 et 27.01 Lifestyle Industry Business Meetings at HOMI (Milan) : HOMI est le salon du lifestyle. Une dizaine de secteurs connexes sont concernés : Livings habits, Wellness & Beauty, Fragrances & personal care, Fashion & jewels, Gift & events, Garden & outdoor, Kid style… 12 et 13.03 Tavola Food Business meetings (Courtrai) : Pour la 4e dont Beci, coorganisent un brokerage event sur le rendez-vous du secteur alimentaire professionnel en Belgique, le salon Tavola. Plus d’info : https://events.b2match.com Voir aussi tous les brokerage events organisés par EEN : http://een.ec.europa.eu/tools/services/EVE/Event/ ListEvents Contact : J.-Ph. Mergen ; Tél. : 02 210 01 77 – jpm@beci.be. fois, les partenaires belges d’EEN,

INTERNATIONAL Préserver le commerce, après le Brexit EUROPE - GRANDE-BRETAGNE Le 11 décembre dernier, dans une démarche exceptionnelle, sept chambres de commerce européennes, dont Beci et Voka, ont lancé un appel commun aux négociateurs du Brexit pour encourager un accord qui préserve les intérêts commerciaux des deux côtés de la Manche. Les entreprises qui travaillent avec la Grande-Bretagne doivent toutefois se préparer à une relation différente. Amy Kessels et Emmanuel Robert D ébut décembre, les négociateurs européens et britanniques sont parvenus à un compromis qui ouvre la voie à une deuxième phase de négociation du Brexit. La perspective est désormais celle d’une sortie « ordonnée » de la Grande-Bretagne, avec une période de transition jusqu’en 2021. Certes, la dynamique semble constructive, mais beaucoup reste à faire et les écueils sont encore nombreux. C’est dans ce contexte que sept chambres de commerce de la zone nord-européenne, représentant 344 milliards d’euros d’échanges transmanche en 2016, soit 70 % du commerce UE-Royaume-Uni, ont lancé un appel conjoint aux négociateurs. Un appel à la clarté sur la future relation euro-britannique, et à l’organisation d’une transition réaliste, qui maintienne le statu quo jusqu’à la mise en œuvre d’un accord définitif. Une telle transition est nécessaire pour laisser aux entreprises le temps de s’adapter. Pour les signataires de l’appel, une chose est claire : l’absence d’accord serait « extrêmement indésirable » pour toutes les parties, car un tel scénario signifierait inévitablement des tarifs plus élevés, des procédures douanières plus lourdes, des délais plus longs… Rappelons que plus de 500 navires traversent quotidiennement la Manche, véritable trait d’union de l’Europe. Tout autour de la mer du Nord, de très nombreuses entreprises européennes sont intégrées dans les mêmes chaînes de valeurs, hautement dépendantes d’une gestion « juste à temps » que le moindre changement réglementaire peut gravement perturber. Toutes ces entreprises, qui participent directement ou indirectement au commerce euro-britannique, mais aussi intra-européen et euro-irlandais via la Grande-Bretagne, doivent se préparer dès que possible aux changements à venir dans la relation commerciale. Cependant, la plupart des grandes questions qui préoccupent les entreprises n’ont pas encore été abordées par les négociateurs. Des questions telles que les futures procédures douanières, l’étendue de l’alignement réglementaire entre le Royaume-Uni et l’UE, ou encore la reconnaissance mutuelle des agences de contrôle des normes et de la sécurité. Les sept chambres signataires appellent donc les négociateurs à entamer dès que possible la discussion afin de définir, dans les grandes lignes, la future relation commerciale euro-britannique. Une nouvelle relation qui, estiment-ils, « devrait respecter pleinement tous les aspects de l’intégrité du marché unique », dans la mesure où une Europe « ouverte et unie » est dans l’intérêt de tous. « À l’heure de la numérisation et de la mise en réseau, l’émergence de freins douaniers potentiels est un obstacle et un défi qu’il convient de surmonter dans les plus brefs délais, et ce, dans l’intérêt de Bruxelles et de toutes les parties concernées », ajoute le président de Beci, Marc Decorte. Des questions pour l’entrepreneur Mais, même si cet accord définitif est encore lointain, et même si l’incertitude reste grande, l’entrepreneur peut déjà poser les premiers jalons pour se préparer à la réalité « post-Brexit » – peu importe que ce Brexit soit « dur » ou « doux ». D’abord en définissant ses objectifs : le Royaume-Uni restera-t-il un partenaire commercial majeur, quoi qu’il arrive, ou bien l’entreprise a-t-elle intérêt à développer davantage d’autres marchés européens ? Et même si le Royaume-Uni reste un partenaire majeur, il y a sans doute intérêt à réfléchir déjà aux aspects juridiques des relations : quelle sera la loi applicable et dans quel cas ? Quelles seront les juridictions de recours ? Enfin, il faut aussi envisager l’adaptation à d’éventuelles fluctuations des prix, en fonction de possibles droits de douane. Beci, qui reste engagée dans le « High Level Group », chargé de conseiller les gouvernements belge et bruxellois dans leur stratégie Brexit, veillera à tenir les entrepreneurs bruxellois informés, mais aussi à les accompagner, pour les aider à se préparer aux implications du Brexit. ● BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 23

Les Bruxellois sont les plus braves TOPS DES ENTREPRISES Vous avez sous les yeux la 4e édition du classement des entreprises bruxelloises, fondé sur les informations collectées à la Banque Nationale. Pour rappel, il s’agit de chiffres non consolidés. Autre précaution : nous n’avons pas repris les chiffres des entreprises ayant clôturé leur exercice avant le 1er avril 2016 (elles ont dépassé le délai de dépôt). Enfin, mais cela vaut pour tous les comptes annuels, ce classement est fondé sur des chiffres « à un moment donné ». C’est un « instantané », dont la date de prise de vue est le 1er C omme l’an passé nous vous proposons cinq classements fondés chaque fois sur les critères suivants: chiffre d’affaires, bénéfices, croissance, effectifs et jeunes entreprises (de moins de dix ans). Importante précision : parmi les entreprises de moins de dix ans, il y a beaucoup de poulains qui, sans leur mère, n’auraient non seulement pas vu le jour – c’est une lapalissade – mais aussi n’auraient pas survécu. Ces poulains doivent bien souvent leur naissance à une réorganisation. Si HR Rail a moins de dix ans, les rails, eux, sont séculaires. Quant à l’aéroport de Bruxelles, s’il n’est pas (encore) séculaire, ce n’est pas non plus une jeune pousse ! Bruxelles est une capitale et, en tant que telle, elle abrite de nombreux sièges sociaux. Il faut donc relativiser la notion d’entreprise bruxelloise (c’est le fameux « effet de siège », dont question plus loin). Lorsque nous parlons des plus grandes entreprises en termes d’effectifs par exemple, cela comprend aussi les entreprises dont le siège est établi à Bruxelles mais dont l’activité s’étend à tout le pays. C’est le cas des chemins de fer, de la Poste, alias bpost, ou de Proximus par exemple. C’est le cas aussi des grands noms du travail intérimaire que sont Randstad et Manpower. Inversement, une entreprise dont le siège est à Anvers ou à Liège et dont les activités s’étendent à tout le pays, Bruxelles compris, n’apparaît pas dans notre classement. C’est le cas par exemple dans certains secteurs industriels comme la pétrochimie ou la chimie. Mais pas la sidérurgie, le siège d’Arcelor Mittal étant situé à Bruxelles. 24 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 décembre 2016 dans la plupart des cas. Jean Blavier Le statut de capitale internationale et le rayonnement dont bénéficie Bruxelles expliquent que nos classements comptent beaucoup d’entreprises étrangères ou d’origine étrangère, de filiales d’entreprises étrangères, d’entreprises dont le centre de décision est à l’étranger, etc. Il est normal que, dans un petit pays à l’économie très ouverte comme la Belgique, les entreprises de ce type pèsent lourd. Ce n’est pas une raison pour exagérer leur poids. Sur les dix entreprises bruxelloises qui dégagent le plus de bénéfices, la majorité est belgo-belge. Les chemins de fer en tête Les cinq plus gros employeurs bruxellois occupent ensemble quelque 110.000 personnes – exactement comme l’an passé – et trois d’entre eux sont des entreprises belgo-belges (HR Rail, bpost et Proximus). Les deux autres sont des filiales de groupes étrangers – Randstad et Manpower. Leur présence dans le Top 5 des plus gros employeurs de la capitale montre, davantage encore que l’an dernier, que le secteur des ressources humaines est en plein bouleversement. On peut lire tous les jours que les employeurs privilégient de plus en plus les contrats de travail les plus souples, ce qui revient à dire qu’ils recourent de manière croissante au travail intérimaire, à la consultance et aux freelances. C’est un constat que l’on ne peut ignorer. Les géants du chiffre d’affaires sont Toyota – loin en tête avec 23,6 milliards € –, Total Petrochemicals & Refining et Electrabel – en un touchant duo avec respectivement 13 et 12 milliards € –, suivis par un autre duo constitué de Total © Reporters

Vous souhaitez former un(e) futur(e) collaborateur (trice) dans votre entreprise ? La Formation Professionnelle Individuelle en Entreprise vous permet de former vous-même un(e) futur(e) collaborateur(trice) afin qu’il ou elle corresponde au profil professionnel recherché. Qui sont les employeurs concernés ? Les entreprises des secteurs privé et public, les professions libérales et les ASBL. Qui pouvez-vous engager en FPIE ? Le ou la futur(e) collaborateur(trice) doit être inscrit(e) comme chercheur(euse) d’emploi inoccupé(e) auprès d’un organisme d’emploi (Actiris-Forem-VDAB). Il (elle) reste chercheur(euse) d’emploi pendant la FPIE. Durée : 1 à 6 mois de formation. Vous proposez ensuite un contrat de travail immédiatement après la fin de la FPIE pour une durée au moins équivalente. 6 mois maximum formation Coût ? Pendant la formation, outre les frais de transport et d’assurance, vous payez directement au (à la) stagiaire une indemnité calculée comme suit : rémunération brute pour la fonction moins les cotisations ONSS travailleur (13,07%) moins les éventuels revenus sociaux du (de la) stagiaire = Indemnité Après 6 mois de FPIE, vous avez dans tous les cas droit aux réductions ACTIVA.(www.activa.brussels) BRUXELLES FORMATION En collaboration avec former pour l’emploi Pour toute information complémentaire : Service relations entreprises par téléphone au 02 371 74 61 ou 74 81 ou 73 34 ou par mail à fpie@bruxellesformation.brussels www.bruxellesformation.brussels au minimum même durée que la formation contrat de travail dans la même entreprise

TOPIC Liste des abréviations utilisées dans nos classements : Belgium et Proximus avec respectivement 4,8 et 4 milliards € de chiffre d’affaires. Vous l’aurez constaté comme moi : le chiffre d’affaires du n° 1 est quasiment six fois plus important que celui du n° 5. C’est ce que l’on appelle « un top 5 en pente raide ». La croissance, mot galvaudé Les champions des bénéfices sont des entreprises connues et reconnues pour leur dynamisme et leur capacité à relever des défis de taille mondiale. C’est important à souligner, alors que tant de nos concitoyens croient – à tort – que la Belgique n’a pas de multinationales. Si, elle en a ! Et elles ont leur quartier-général à Bruxelles, qu’il s’agisse d’AB InBev, de KBC ou d’UCB Pharma. On trouve aussi, dans le top 10 des entreprises aux bénéfices les plus élevés, des noms surprenants comme Apetra, la société qui gère les stocks stratégiques pétroliers de notre pays. Ou comme Verlinvest, le holding des familles de Mévius et de Spoelberch, deux des principaux actionnaires… d’AB InBev. Le secteur financier retrouve des couleurs puisque, parmi les costauds des bénéfices, il y a KBC déjà citée, mais aussi Ageas et GBL. Jean Blavier « La croissance » : n’est-ce pas le mot plus galvaudé en ce moment ? N’est-ce pas le chiffre mythique derrière lequel tout le monde court ? Si la pertinence du critère est discutable sur le plan macroéconomique, dans le monde des entreCela veut dire que Bruxelles crée de la richesse, mais que plus de la moitié de cette richesse part dans les deux autres Régions du pays. Jean Blavier prises elle est et reste un indicateur de premier plan. Qui se distingue parmi les entreprises bruxelloises ? Le top 5 comprend UCB Pharma, Derby (jeux et paris), Mercedes Belux, Ansell Healthcare Europe (pharmacie) et Servauto (pièces de rechange, accessoires pour véhicules). Ces entreprises ont des champs d’activités fort différents et, chose intéressante à mentionner, le top 10 va encore plus loin dans la diversification avec CFE (construction), Randstad, Scarlet (télécoms) et Solvay Specialty Polymers AISBL Association Internationale Sans But Lucratif ASBL Association Sans But Lucratif EUP Etablissement d’Utilité Publique GIE SA Groupement d’Intérêt Économique Société Anonyme SAFS Société Anonyme à Finalité Sociale SCA Société en Commandite par Actions SCRIS Société Coopérative à Responsabilité Illimitée et Solidaire SCRL Société Coopérative à Responsabilité Limitée SCS Société en Commandite Simple SPRL Société Privée à Responsabilité Limitée SPRLU SPRL Unipersonnelle Belgium, malgré la présence à la 7e (jeux et paris comme Derby). place de Sagevas Il faut évidemment tenir compte de la présence dans ces classements d’entreprises ou d’organismes qui ne doivent ce statut qu’aux chiffres. C’est le cas de Familiehulp, le géant flamand de l’aide sociale, 8e employeur bruxellois (9.000 personnes). C’est le cas aussi de DBFM Scholen van Morgen, qui fait son entrée dans le top 5 des entreprises en croissance. Il s’agit de l’organisme qui gère le partenariat privé public (PPP) des constructions scolaires de la Communauté flamande. On peut se poser le même type de question à propos d’Apetra, l’entreprise publique qui gère les stocks stratégiques pétroliers, déjà évoquée, classée 7e dans le hit-parade des champions des bénéfices. Bruxelles enrichit le reste du pays Ce que les économistes appellent – l’expression est hideuse – « l’effet de siège » est une des caractéristiques principales des capitales, a fortiori des capitales internationales comme Bruxelles. Le malheur veut que la présence des grands noms cités plus haut, si elle suscite l’envie pour des raisons stratégiques que tout homme universel peut comprendre, n’est pas appréciée à sa juste valeur par le Bruxellois moyen. Cette attitude n’est en fait que la version émotionnelle d’un constat purement économique : si Bruxelles assure à elle seule quelque 20 % du produit intérieur brut (PIB = la richesse créée en un an) de notre pays, le bon million de Bruxellois vivant dans les 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale ne représente même pas 10 % de l’ensemble de l’impôt des personnes physiques (IPP) collecté dans notre pays. En bon français, cela veut dire que Bruxelles crée de la richesse, mais que plus de la moitié de cette richesse part dans les deux autres Régions du pays. Cela se confirme sur un autre plan – même si les spécialistes trouveront la comparaison hardie : plus de la moitié des 700.000 emplois que compte le bassin bruxellois sont occupés par des personnes inscrites dans les deux autres Régions du pays. La bravoure économique de Bruxelles est remarquable. ● 26 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 © Reporters

Chiffre d’affaires : Top 50 Nom 1 2 = TOYOTA MOTOR EUROPE = TOTAL PETROCHEMICALS & REFINING 3 = ELECTRABEL 4 = TOTAL BELGIUM 5 +1 PROXIMUS 6 +1 CARREFOUR BELGIUM 7 +1 ARCELOR MITTAL BELGIUM 8 +3 D'IETEREN 9 = EDF LUMINUS 10 = UMICORE 11 +5 UCB PHARMA 12 = SNCB 13 -8 DELHAIZE LE LION 14 -1 BPOST 15 = UCB BIOPHARMA 16 -2 HR RAIL 17 = CARREFOUR BELGIUM RETAIL ASSOCIATES 18 +3 MERCEDES-BENZ BELGIUM LUX. 19 NEWINBEV BELGIUM 20 = WABCO EUROPE 21 -2 BELGACOM INT. CARRIER SERVICES 22 -4 AUDI BRUSSELS 23 -1 SOLVAY CHEMICALS INT. 24 +10 ENGIE ENERGY MANAGEMENT 25 NEWCOCA-COLA EUROPEAN PARTNERS BEL. 26 +1 LOTERIE NATIONALE 27 -4 BELGIAN SHELL 28 = ORANGE BELGIUM 29 -5 INFRABEL 30 -4 ELECTROLUX HOME PRODUCTS CORP. 31 +8 BESIX 32 -2 KBC GROUPE 33 = RANDSTAD BELGIUM 34 -2 BRUSSELS AIRLINES 35 +1 INOVYN BELGIUM 36 +1 FABRICOM 37 NEWDBFM SCHOLEN VAN MORGEN 38 +2 FORD MOTOR CY (BELGIUM) 39 -1 INEOS SALES BELGIUM 40 NEWELIA SYSTEM OPERATOR 41 +8 DERBY 42 -13 AXUS 43 -2 TELENET GROUP 44 +2 INOVYN MANUFACTURING BELGIUM 45 NEWINOVYN TRADE SERVICES 46 NEWALCODIS 49 -5 INT. BUSINESS MACHINES OF BELGIUM 50 NEWEUROPEAN OWENS CORNING FIBERGLAS CP 1140 1040 1000 1040 1140 1000 1050 1000 1000 1070 1080 Forme jur. SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA NACE BEL 2008 Clôture derniers comptes CA kEUR VA nette kEUR 70100 31/03/2017 23.653.375 571.216 46710 31/12/2016 13.026.019 540.786 1030 SA de droit public 61100 31/12/2016 4.034.986 2.513.372 47115 31/12/2016 3.968.386 558.191 24100 31/12/2016 3.949.995 975.453 45113 31/12/2016 3.014.155 209.405 35140 31/12/2016 2.920.769 299.891 20140 31/12/2016 2.303.762 351.071 46460 31/12/2016 2.228.644 588.134 1070 SA de droit public 49100 31/12/2016 2.193.217 56.295 47114 31/12/2016 2.148.538 375.753 SCA 1000 SA de droit public 53100 31/12/2016 2.115.139 1.573.527 1070 SPRL 1140 1200 1070 1160 1000 1190 1120 1000 1070 1000 1140 1130 1200 1080 1082 1050 1140 1000 1000 1082 1120 1000 1160 1140 1200 1140 1140 1170 47 = VLAAMSE MAATS. VOOR WATERVOORZIENING 1030 48 = BELMEDIS 1000 1130 1170 SA SA 1060 SA de droit public 49100 31/12/2016 1.978.486 1.949.340 46900 31/12/2016 1.769.574 41.376 SPRL SPRL SA SA SA SCRL SPRL SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA 45111 31/12/2016 1.716.855 87.256 11050 31/12/2016 1.594.563 719.374 64200 31/12/2016 1.570.959 280.228 61200 31/12/2016 1.453.005 181.425 29100 31/12/2016 1.443.627 263.132 64200 31/12/2016 1.315.534 23.830 64200 31/12/2016 1.300.897 320.789 47252 31/12/2016 1.184.452 356.941 1040 SA de droit public 92000 31/12/2016 1.183.368 356.535 46710 31/12/2016 1.182.903 541.654 61200 31/12/2016 1.167.773 406.845 1060 SA de droit public 52210 31/12/2016 1.128.717 57.987 47540 31/12/2016 1.063.149 145.229 41201 31/12/2016 914.427 184.699 70100 31/12/2016 859.120 441.128 78200 31/12/2016 841.909 704.904 51100 31/12/2016 820.565 238.588 46751 31/12/2016 758.803 51.860 42220 31/12/2016 757.946 216.003 41102 31/12/2016 746.526 45111 31/12/2016 733.159 46751 31/12/2016 725.443 35120 31/12/2016 714.732 92000 31/12/2016 654.588 68.865 32.882 10.992 98.708 45.041 SPRL SA SA SA SCRL SA SPRL SPRL 77110 31/12/2016 633.941 127.407 61200 31/12/2016 614.684 244.368 20110 31/12/2016 587.772 205.905 46751 31/12/2016 583.001 46120 31/12/2016 570.535 9.860 10.608 36000 31/12/2016 567.050 219.287 46460 31/12/2016 563.473 21.642 46510 31/12/2016 542.031 226.516 13200 31/12/2016 538.619 53.699 Bén./perte après impôts kEUR 114.550 443.013 35110 31/12/2016 11.933.907 1.222.578 -1.161.536 31/12/2016 4.823.834 1.808.318 55.203 478.651 65.513 264.532 67.748 54.869 148.537 491.749 -249.742 4.036 308.683 72110 31/12/2016 2.005.180 1.106.907 -1.183.899 -4.235 8.093 18.966 2.553.075 127.989 74.398 32.013 33.798 340.839 78.937 1.786 -4.642 82.042 -11.580 116.557 61.324 1.181.963 273.452 15.015 3.845 -29.933 8.846 3.668 2.179 137.172 11.663 12.607 -249.043 75.016 4.611 5.254 23.128 1.919 -28.612 23.395 Personnel 2.069 470 4.771 602 12.761 8.522 6.766 1.378 956 2.644 936 n.d. 12.309 23.395 884 31.745 n.d. 534 2.723 52 429 2.437 42 91 2.209 406 230 1.417 n.d. 29 580 4.021 28.351 2.534 218 3.293 2 55 15 288 225 238 778 558 n.d. 23 1.400 344 1.443 112 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 27 © Reporters

Bénéfice net : Top 50 Nom 1 INBEV BELGIUM 2 KBC GROUPE 3 TELENET GROUP HOLDING 4 GROUPE BRUXELLES LAMBERT 5 AGEAS 6 INTERNATIONAL POWER 7 APETRA 8 UCB PHARMA 9 VERLINVEST 10 PROXIMUS 11 TOTAL PETROCHEMICALS & REFINING 12 SOLVAY 13 RANDSTAD GROUP BELGIUM 14 ENGIE ENERGY MANAGEMENT 15 BPOST 16 RANDSTAD BELGIUM 17 LOUIS DELHAIZE 18 ARCELOR MITTAL BELGIUM 19 DRAKKAR GROUP 20 UNION FINANCIERE BOEL 21 SANOFI EUROPEAN TREASURY CENTER 22 EDF INVESTISSEMENTS GROUPE 23 SAPEC 24 VINCI AIRPORTS INTERNATIONAL 25 PROXIMUS GROUP SERVICES 26 KBC CREDIT INVESTMENTS 27 IBA PHARMA 28 RAYVAX SOCIETE D'INVESTISSEMENTS 29 UCB 30 VOLKSWAGEN INTERNATIONAL BELGIUM 31 SCHNEIDER ELECTRIC SERVICES INT. 32 SOC. FIN. & IND. FABRIC. ACIDE CARBONIQUE PUR & PROD. ALIMENTAIRES 33 UMICORE 34 LE PEIGNE 35 SOFINA 36 SOC. DE GESTION FINANCIERE ET IMMOB. BELGE 37 ELIA SYSTEM OPERATOR 38 REDEVCO RETAIL BELGIUM 39 ACCOR HOTELS BELGIUM 40 WABCO EUROPE 41 FLUXYS 42 SOC. DE PARTICIPATIONS INDUSTRIELLES 43 ENGIE CC 44 CARREFOUR FINANCE 45 ENI FINANCE INTERNATIONAL 46 ELECTROLUX HOME PRODUCTS CORP. 47 TOYOTA MOTOR EUROPE 48 VISA BELGIUM 49 COMPAGNIE BENELUX PARTICIPATIONS 50 SOC. FED. DE PARTICIPATIONS ET D’INVEST. 28 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 CP 1070 1080 1200 1000 1000 1000 1000 1070 1050 1040 1120 1082 1000 1082 1000 1000 1040 1000 1040 1050 1050 1050 1030 1080 1060 1200 1070 1050 1050 1170 1000 1050 1040 1180 1000 1000 1000 1160 1040 1000 1000 1050 1040 1130 1140 1040 1000 Forme jur. SPRL SA SA SA SA SA SAFS SA SA SA SA SA NACE BEL 2008 Clôture derniers comptes CA kEUR VA nette kEUR 11050 31/12/2016 1.594.563 719.374 70100 31/12/2016 859.120 441.128 31/12/2016 0 64200 31/12/2016 64200 31/12/2016 71121 31/12/2016 1.685 0 28.790 52100 31/12/2016 127.952 1.015 -5.423 -11.787 -65.366 -5.277 43.134 46460 31/12/2016 2.228.644 588.134 64200 31/12/2016 -9.745 1030 SA de droit public 61100 31/12/2016 4.034.986 2.513.372 46710 31/12/2016 13.026.019 540.786 10.832 70100 31/12/2016 SCRL SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA SA 272.724 70220 31/12/2016 211.224 155.479 64200 31/12/2016 1.300.897 320.789 1000 SA de droit public 53100 31/12/2016 2.115.139 1.573.527 78200 31/12/2016 841.909 704.904 20.839 64200 31/12/2016 10.263 0 1.812 7 1.222 120 14.141 24100 31/12/2016 3.949.995 975.453 70220 31/12/2016 64200 31/12/2016 64999 31/12/2016 64929 31/12/2016 46120 31/03/2017 64200 31/12/2016 70100 31/12/2016 64200 31/12/2016 64200 31/12/2016 30/06/2016 2.111 -869 890 -1.087 10.453 -807 SPRL SA SA SA SA SPRL SA SCS SA SPRL SA SA SCRL SA SA SA SA SCRL SA 64200 31/12/2016 70100 31/12/2016 64200 31/12/2016 70100 31/12/2016 1.628 2.404 4.156 0 0 46.900 0 200 88 1.200 -4.541 4.706 -114 25.675 44.862 273.101 -2.352 20140 31/12/2016 2.303.762 351.071 64200 31/12/2016 64200 31/12/2016 31/12/2016 -223 1.431 0 35120 31/12/2016 714.732 95.905 7.310 0 -6.659 -1.110 98.708 41102 28/02/2017 148.192 140.386 55100 31/12/2016 64.771 64200 31/12/2016 1.570.959 280.228 35220 31/12/2016 64200 31/12/2016 -1.204 -121 70100 31/12/2016 146.481 70220 30/12/2016 70100 31/12/2016 4.985 1.070 1050 SA de droit public 64200 31/12/2016 642 337 0 67.143 3.568 -2.692 47540 31/12/2016 1.063.149 145.229 70100 31/03/2017 23.653.375 571.216 64922 30/09/2016 64200 31/12/2016 -147 -3.425 17.571 Bén./perte après impôts kEUR 2.553.075 1.181.963 1.071.967 985.030 696.151 530.361 518.631 491.749 486.380 478.651 443.013 403.888 395.431 340.839 308.683 273.452 264.998 264.532 247.379 230.604 222.467 220.964 214.361 203.839 201.141 182.763 181.186 161.883 160.623 154.436 154.433 152.109 148.537 144.769 143.970 139.590 137.172 133.164 132.102 127.989 126.821 119.276 118.818 117.542 116.629 116.557 114.550 113.984 112.836 111.592 Personnel 2.723 4.021 1 34 86 119 5 936 12 12.761 470 790 1.765 91 23.395 28.351 14 6.766 1 5 23 5 6 2 18 4 2 n.d. 142 60 18 n.d. 2.644 3 40 n.d. 288 41 878 52 37 n.d. 362 17 33 29 2.069 n.d. 19 11 © Reporters

Effectifs du personnel : Top 50 Nom 1 HR RAIL 2 RANDSTAD BELGIUM 3 BPOST 4 MANPOWER (BELGIUM) 5 PROXIMUS 6 DELHAIZE LE LION 7 TEMPO-TEAM 8 FAMILIEHULP 9 CARREFOUR BELGIUM 10 STIB 11 ARCELOR MITTAL BELGIUM 12 DAOUST 13 ISS FACILITY SERVICES 14 ELECTRABEL 15 SECURITAS 16 CLINIQUES UNIVERSITAIRES SAINT-LUC 17 KBC GROUPE 18 THUISHULP 19 G4S SECURE SOLUTIONS 20 FABRICOM 21 SODEXO BELGIUM 22 CHIREC 23 INBEV BELGIUM 24 UMICORE 25 BRUSSELS AIRLINES 26 AUDI BRUSSELS 27 COCA-COLA EUROPEAN PARTNERS BEL. 28 VL. RADIO- EN TELEVISIEOMROEPORG. 29 TOYOTA MOTOR EUROPE 30 COFELY SERVICES 31 IRIS CLEANING SERVICES 32 FONDS DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE-FNRS 33 H & M HENNES & MAURITZ 34 DECATHLON BELGIUM CP 1082 Forme jur. SA NACE BEL 2008 Clôture derniers comptes CA kEUR Personnel 1060 SA de droit public 49100 31/12/2016 1.978.486 78200 31/12/2016 841.909 1000 SA de droit public 53100 31/12/2016 2.115.139 78200 31/12/2016 280.245 SA SCA SA ABL SA Soc. à fin. soc. SA SA SA SA SA ASBL SA ASBL SA SA SA ASBL SPRL SA SA SA SPRL SA SA SA 1130 38 EUROCLEAR 39 SMALS 40 COMPASS GROUP BELGILUX 41 ARMONEA 42 BRICO BELGIUM 43 RANDSTAD HOUSEHOLD SERVICES 44 VIVAQUA 45 PRODUCTIONS ASSOCIEES 46 MULTIPHARMA 47 INT. BUSINESS MACHINES OF BELGIUM 48 ORANGE BELGIUM 1082 1070 1210 SA SA 78200 31/12/2016 293.890 88101 31/12/2016 52.087 47115 31/12/2016 3.968.386 49310 31/12/2016 263.977 24100 31/12/2016 3.949.995 78200 31/12/2016 177.691 81220 31/12/2016 269.658 35110 31/12/2016 11.933.907 80100 31/12/2016 290.478 86220 31/12/2016 514.934 70100 31/12/2016 859.120 88101 31/12/2016 41.364 80100 31/12/2016 168.873 42220 31/12/2016 757.946 56290 31/08/2016 347.348 68203 31/12/2016 449.684 11050 31/12/2016 1.594.563 20140 31/12/2016 2.303.762 51100 31/12/2016 820.565 29100 31/12/2016 1.443.627 47252 31/12/2016 1.184.452 81100 31/12/2016 308.622 81220 31/12/2016 1000 EUP, Fondation 1000 35 FONDS VOOR WETENSCH. ONDERZOEK - VL. 1000 EUP, Fondation 36 RANDSTAD GROUP BELGIUM 37 ATALIAN SA SA SA 1130 1080 1082 1082 1000 1060 1070 1130 1140 49 VLAAMSE MAATS. VOOR WATERVOORZIENING 1030 50 D'IETEREN 1050 SA SA SA SA 72190 31/12/2016 89.161 0 47716 30/11/2016 412.686 47640 31/12/2016 404.695 72190 31/12/2016 0 70220 31/12/2016 211.224 81210 31/12/2016 85.602 64200 31/12/2016 510.541 1060 ASBL de droit privé 63110 31/12/2016 251.452 56290 30/09/2016 158.107 87301 31/12/2016 125.162 47521 31/01/2017 432.096 81210 31/12/2016 68.740 Intercom. ASBL SCRL SPRL SA SCRL SA 36000 31/12/2015 292.416 90032 31/12/2016 8.511 47730 31/12/2016 413.322 46510 31/12/2016 542.031 61200 31/12/2016 1.167.773 36000 31/12/2016 567.050 45113 31/12/2016 3.014.155 1200 1030 SA de droit public 61100 31/12/2016 4.034.986 47114 31/12/2016 2.148.538 1080 1082 1210 1140 1000 1000 1050 1000 1000 1120 1200 1080 1000 1020 1000 1050 1160 1070 1000 1050 1190 1070 1030 SA de droit public 60200 31/12/2016 425.193 70100 31/03/2017 23.653.375 1140 1000 1140 VA nette kEUR 31.745 1.949.340 28.351 704.904 23.395 1.573.527 280.428 14.165 12.761 2.513.372 12.309 9.201 9.150 8.522 8.223 6.766 6.166 5.641 4.771 4.758 4.611 4.021 3.672 3.505 3.293 2.822 2.739 2.723 2.644 2.534 2.437 2.209 2.139 2.069 1.969 1.948 375.753 243.764 341.813 558.191 567.372 975.453 169.116 224.829 1.927 1.891 1.822 1.796 1.765 1.751 1.749 1.674 1.671 1.636 1.578 1.572 1.513 1.500 1.470 1.443 1.417 1.400 1.378 190.927 95.513 102.827 106.500 155.479 69.933 285.250 157.553 85.748 91.517 106.874 58.531 196.728 116.171 106.214 226.516 406.845 219.287 209.405 Bén./perte après impôts kEUR -4.235 273.452 308.683 2.074 478.651 4.036 108.316 4.997 65.513 825 264.532 5.833 7.223 1.222.578 -1.161.536 253.938 378.070 441.128 130.128 160.267 216.003 158.691 195.022 719.374 351.071 238.588 263.132 356.941 195.544 571.216 146.686 71.333 10.139 9.653 1.181.963 4.990 8.182 -29.933 4.998 17.325 2.553.075 148.537 15.015 32.013 78.937 -3.729 114.550 4.895 1.296 23.774 4.692 10.235 -18.673 395.431 -939 39.931 n.d. 34.955 -4.846 -950 1.833 11.327 -1.828 3.721 -28.612 82.042 23.128 67.748 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 29 © Reporters

Sociétés de moins de 10 ans : Top 50 Nom 1 UCB BIOPHARMA 2 HR RAIL 3 ENGIE ENERGY MANAGEMENT 4 DBFM SCHOLEN VAN MORGEN 5 INOVYN TRADE SERVICES 6 SOC. EUROPEENNE DE GESTION DE L'ENERGIE 7 BRUSSELS AIRPORT COMPANY 8 THI FACTORY 9 CELIO INTERNATIONAL 10 CM-CIC LEASING BENELUX 11 AXUS FINANCE 12 BIOWANZE 13 HUAWEI TECHNOLOGIES (BELGIUM) 14 HENKEL BELGIUM 15 GROUPM BELGIUM 16 PHILIPS BELGIUM COMMERCIAL 17 APETRA 18 ARMONEA 19 SAGEVAS 20 PFIZER PFE BELGIUM 21 BIALIM BELGIQUE 22 AXPO BENELUX 23 CPS AFRICA 24 BRUSSELS NETWORK OPERATIONS 25 26 SKF BELGIUM 27 YPTO 28 L&L RETAIL BELGIUM 29 UMEDIA PRODUCTION 30 BASIC-FIT BELGIUM 31 RIG EQUIPMENT MARITIME 32 UNILEVER BCS BELGIUM 33 KRINKELS 34 VLAAMS ENERGIEBEDRIJF 35 CEGELEC INDUSTRY 36 EIT DIGITAL 37 ALIAXIS GROUP 38 SILVA MEDICAL 39 NYX PROFESSIONAL MAKEUP 40 ALLEGIS GROUP (BELGIUM) 41 TROPICORE SA RPM 42 STHREE BELGIUM 43 CAF-DCF 44 AUTOREDO 45 BLUE CUBE BELGIUM 46 SPV 162 47 SOC. BRUXELLOISE GESTION DE L'EAU 48 ENGIE GLOBAL BUSINESS SUPPORT 49 PARTENA BUSINESS CENTER 50 ENGIE MANAGEMENT COMPANY BELGIUM 30 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 BNP PARIBAS PARTNERS FOR INNOVATION BEL. CP 1070 1000 1000 1140 Forme jur. SPRL SCRL SA SA SA SA SA SA SA SPRL SA SA SA SA SA SAFS SA SA SPRL SA SA SA 1130 1140 1060 1000 1050 1090 1050 1190 1030 1000 1130 1040 1050 1170 1082 1000 1150 1000 1120 1000 1000 1060 1000 1000 1000 SCRL SPRL SA SA SA SPRL SPRL SPRL SA SA SA SA AISBL SA ASBL SPRL SA SA SA SPRL SA SPRL SA SCRL GIE NACE BEL 2008 Date création Clôture derniers comptes VA CA kEUR Personnel 72110 20/12/2013 31/12/2016 2.005.180 1060 SA de droit public 49100 04/11/2013 31/12/2016 1.978.486 64200 02/12/2010 31/12/2016 1.300.897 41102 09/06/2010 31/12/2016 746.526 46751 19/03/2014 31/12/2016 583.001 1130 1030 1060 1060 1000 1140 1150 1150 1020 1160 1070 1000 1080 1040 1050 1000 1050 1050 1000 70220 29/07/2011 31/12/2016 514.589 52230 13/06/2007 31/12/2016 457.331 49100 05/11/2013 31/12/2016 430.101 46423 18/04/2006 31/01/2017 408.711 64921 23/02/2007 31/12/2016 304.716 64921 14/01/2014 31/12/2016 226.291 10910 13/07/2006 28/02/2017 215.704 46520 11/04/2014 31/12/2016 211.612 46442 14/11/2014 31/12/2016 211.295 73110 15/12/2008 31/12/2016 184.231 46460 16/06/2015 31/12/2016 130.829 52100 09/10/2006 31/12/2016 127.952 87301 11/05/2007 31/12/2016 125.162 92000 24/12/2010 31/12/2016 121.774 21201 08/05/2014 30/11/2016 118.210 70100 14/05/2007 31/12/2016 115.008 35140 27/03/2009 30/09/2016 113.381 45113 06/01/2015 31/12/2016 109.768 35140 11/05/2006 31/12/2016 102.375 62010 16/11/2012 31/12/2016 96.259 46699 28/10/2010 31/12/2016 89.343 62020 07/12/2009 31/12/2016 87.367 47711 22/01/2013 31/01/2017 85.448 59111 23/03/2010 31/12/2016 84.724 93130 25/02/2009 31/12/2016 83.259 46460 28/01/2010 31/12/2016 83.042 46170 12/05/2015 31/12/2016 76.873 81300 14/12/2009 30/04/2016 69.528 73200 25/01/2012 31/12/2016 68.552 43212 30/09/2013 31/12/2016 62.729 72190 21/10/2010 31/12/2016 60.114 64200 03/12/2015 31/12/2016 56.736 18/03/2014 31/12/2016 54.240 46450 22/06/2016 31/12/2016 51.143 78100 06/12/2013 31/12/2016 50.625 46190 22/10/2010 31/12/2016 46.504 78100 26/09/2007 30/11/2016 46.247 21201 21/10/2015 31/12/2016 46.093 45111 13/07/2011 31/12/2016 45.656 46751 02/07/2013 31/12/2016 44.475 42110 28/12/2006 31/12/2016 44.222 1000 SA de droit public 84112 27/10/2006 31/12/2016 44.079 70100 14/11/2014 31/12/2016 43.243 SCRIS 82110 17/10/2013 31/12/2016 42.918 70220 17/05/2010 31/12/2016 42.863 884 31.745 91 2 n.d. 9 778 44 28 5 n.d. 122 119 248 26 174 5 1.636 11 36 n.d. 6 13 965 n.d. 113 230 426 5 400 1 8 450 17 513 9 80 n.d. n.d. 56 1 92 8 32 n.d. n.d. 39 302 260 97 nette kEUR Bén/perte après impôts kEUR 1.106.907 -1.183.899 1.949.340 320.789 68.865 9.860 -4.235 340.839 8.846 4.611 14.105 327.232 29.238 -6.308 9.189 137.240 75.524 37.503 56.228 2.078 21.491 43.134 91.517 5.164 24.614 -109 1.575 7.657 97.760 12.727 15.891 21.525 20.690 5.298 49.949 1.132 1.901 34.400 828 33.552 1.262 16.419 42.619 2.428 7.181 730 4.785 5.430 2.258 5.100 7 39.865 30.132 27.932 40.201 3.781 51.627 -24.071 21.610 834 10.455 34.737 6.758 17.052 -116 919 518.631 -4.846 8 4.806 -42 107 3.785 1 641 1.680 -314 458 370 6.253 931 804 4.719 -1.799 1.636 0 419 340 399 1.868 330 246 2.295 -2.961 139 0 -2.120 n.d. n.d. 0 © Thinsktock

Croissance du chiffre d’affaires 2013-2016 : Top 50 Nom 1 UCB PHARMA 2 DERBY 4 ANSELL HEALTHCARE EUROPE 5 SERVAUTO BELGIUM CP 1070 1160 3 MERCEDES-BENZ FINANCIAL SERV. BELUX 1200 1070 1040 1170 1040 1082 1140 1120 1050 1000 1090 6 CFE BATIMENT BRABANT WALLONIE 7 SAGEVAS 8 RANDSTAD GROUP BELGIUM 9 SCARLET BELGIUM 10 SOLVAY SPECIALTY POLYMERS BELGIUM 11 AXPO BENELUX 12 SOC. BELGE COMBUST. NUCLEAIRES 13 MEDTRONIC BELGIUM 14 BASIC-FIT BELGIUM 15 SAFRAN AIRCRAFT ENGINE SERVICES BRUSSELS 16 RENT 4 LESS 17 IMMOBEL 18 MAXUS BELGIUM 19 DELVAUX CREATEUR 20 SUEZ R&R BELGIUM 21 CHAMBON 22 GROUPE VLAN 23 CLUSTER CHAMBON 24 EUROSTATION 25 FLABEL CORPORATION 26 BNP PARIBAS FORTIS FILM FINANCE 27 PROXIMEDIA 28 EFFIK INTERNATIONAL 29 PARCOURS BELGIUM 30 SOPRA STERIA BENELUX 31 EGOV 32 JOBMATCH 33 HERBALIFE INTERNATIONAL BELGIUM 34 35 THE REZIDOR HOTEL GROUP 36 BESIX REAL ESTATE DEVELOPMENT 37 BURGER BRANDS BELGIUM 38 ALTEN BELGIUM 39 ARC EUROPE 40 SECURITAS DIRECT 41 VOXBONE 44 ROLEX BENELUX 45 WILDCO 46 CHATEAU CHENOIS GESTION 47 ADNEOM 48 TOWERS WATSON 49 GOOGLE BELGIUM 50 HOME SEBRECHTS ELECTROTECH. ET MECANIQUE PUTMAN FRERES 1000 Forme jur. NACE BEL 2008 Clôture derniers comptes CA kEUR Année - 3 214.719 190.762 204.309 31.819 CA kEUR Année - 2 304.754 262.234 241.569 33.470 CA kEUR Année - 1 129.314 31.847 146.197 57.861 543.642 314.342 284.460 157.734 210.498 89.853 CA kEUR 132.759 49.027 119.586 56.933 190.716 80.977 100.830 49.299 101.173 68.343 1090 SPRL 93130 31/12/2016 SA 33160 31/12/2016 1200 SPRLU 45111 31/12/2016 SA 41101 31/12/2016 SA 70210 31/12/2016 SA 47722 31/12/2016 SA 64200 31/12/2016 SA 41101 31/12/2016 SA 58130 31/12/2016 SA 41102 31/12/2016 SA 41201 31/12/2016 SA 30300 31/12/2016 SA 59111 31/12/2016 SA 59113 31/12/2016 SA 46460 31/12/2016 SA 45113 31/12/2016 SA 62020 31/12/2016 1000 1160 1040 1082 1000 1000 1000 1070 1030 1000 1070 1070 1140 1050 1000 ASBL 63110 31/12/2016 SA 78200 31/12/2016 SA 46450 31/12/2016 1070 1200 1050 1140 1130 1050 42 LES ETS GEN. FERNAND GILLION ET FILS 1190 43 ASPAC INTL 1050 1060 1160 1040 1080 SA 43211 31/12/2016 1130 SPRL 55100 31/12/2016 SA 41102 31/12/2016 SA 56102 31/12/2016 1060 SPRL 71121 31/12/2016 SA 64200 31/12/2016 SA 80100 31/12/2016 SA 62090 31/12/2016 SA 41201 31/12/2016 1050 SPRL 70220 31/12/2016 SA 46480 31/12/2016 1050 SPRL 46180 31/12/2016 1180 SPRL 87101 31/12/2016 SA 71121 31/12/2016 SA 70220 31/12/2016 SA 62090 31/12/2016 SA 87301 31/12/2016 1070 1000 212.274 30.952 22.271 85.609 76.574 26.556 0 23.200 55.783 2.937 18.607 10 53.290 25.928 3.618 3.235 0 10.376 34.853 41.778 21.980 18.066 35.195 32.053 24.096 4.296 32.284 6.589 16.994 21.197 16.050 9.414 24.832 4.919 12.009 19.032 24.544 16.740 6.917 175.274 25.041 52.644 85.375 75.286 23.319 11.271 24.889 58.341 5.574 18.801 18.968 55.947 38.814 6.910 3.372 8.738 11.704 36.129 43.118 25.958 26.495 28.630 31.451 30.219 4.296 33.965 7.806 20.621 23.999 17.685 10.873 26.801 10.283 12.272 22.291 22.788 18.442 14.363 220.258 122.614 165.768 27.637 67.401 654.588 478.315 363.727 164.945 225.865 121.774 211.224 120.313 166.682 113.381 276.172 93.613 83.259 144.568 133.026 23.417 83.909 39.483 10.933 31.552 17.950 13.130 54.055 51.453 30.838 35.099 44.830 56.178 39.139 4.071 36.029 21.510 26.599 31.372 26.471 21.301 36.029 9.870 22.817 26.707 24.001 25.408 17.833 81.757 50.044 70.926 95.764 42.157 55.570 35.632 88.499 60.675 35.525 31.237 27.073 37.126 59.524 66.448 45.194 41.210 58.054 54.656 46.490 26.511 53.398 25.203 35.342 39.248 33.604 25.848 41.263 21.342 27.759 34.756 39.892 32.008 22.046 Croissance 2013-2016, kEUR SA 46460 31/12/2016 1.149.668 1.285.089 1.858.058 2.228.644 1.078.976 SA 92000 31/12/2016 SA 77110 31/12/2016 SA 46423 30/06/2016 SA 47300 31/12/2016 SA 41202 31/12/2016 SA 92000 31/12/2016 SA 70220 31/12/2016 SA 61200 31/12/2016 SA 22210 31/12/2016 SA 35140 30/09/2016 SA 24460 31/12/2016 SA 46460 30/04/2016 439.868 287.553 159.419 133.126 96.551 89.927 78.465 71.285 65.852 64.082 63.898 62.661 60.988 126.855 87.278 39.507 35.914 44.383 81.894 3.815 6.441 58.959 56.452 55.201 50.044 47.725 39.981 39.219 36.963 35.622 35.208 34.747 31.908 28.002 27.073 26.750 24.671 24.670 23.215 23.144 22.860 22.603 22.394 22.216 21.114 18.614 18.348 18.052 17.554 16.434 16.431 16.423 15.749 15.724 15.347 15.268 15.129 Croissace annuelle moy. 24,7% 45,0% 35,9% 21,2% 73,1% 20,4% 56,4% 16,7% 34,9% 18,2% 32,0% 9,2% 44,6% 55,2% 19,1% 20,2% 45,5% NC 45,1% 19,7% 143,0% 44,0% 1433,8% 18,4% 32,8% 114,1% 112,9% NC 52,9% 19,5% 16,7% 27,2% 31,6% 18,2% 19,5% 24,5% 83,4% 18,3% 56,4% 27,6% 22,8% 27,9% 40,0% 18,4% 63,1% 32,2% 22,2% 17,6% 24,1% 47,2% BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 31 © Thinsktock

Économie bruxelloise : la tendance est à la hausse TOP DES ENTREPRISES Les projections sur les cinq prochaines années sont assez favorables à l’économie bruxelloise. Regards croisés sur sa santé relative au niveau national avec Pierre-François Michiels, expert Emploi et Économie à l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA), et Benoît Bayenet, professeur de politique économique à l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Ophélie Delarouzée Population : + 0,6 % en 2016-2040 (Croissance annuelle moyenne de la population) 20002016 20162040 Région de Bruxelles-Capitale Région flamande Région wallonne L stables. Les départs interrégionaux pour la Flandre et la Wallonie, toujours plus nombreux que les arrivées à Bruxelles, continueraient à ralentir l’accroissement global. 20402060 1,3 % 0,6 % 0,5 % 0,5 % 0,5 % 0,2 % 0,5 % 0,5 % 0,2 % (Source : Perspectives démographiques 2016-2060, BFP-DGS) e boom démographique, qui a fait tant parler de lui à Bruxelles ces 15 dernières années, prend fin. Si le rythme de croissance de la population bruxelloise sera moins soutenu à l’avenir, il restera cependant relativement plus élevé que dans les deux autres Régions. Ce boom n’est pas étranger au rôle de capitale européenne de Bruxelles. Entre 2005 et 2016, le nombre de ressortissants européens en Région bruxelloise a augmenté de 72 % alors que l’ensemble de la population résidant à Bruxelles a progressé de 18 %. Sur 10 Bruxellois n’ayant pas la nationalité belge (plus de 414.000 au 1er janvier 2017), près de 7 sont ressortissants de l’UE (275.000). Les Français (63.000) caracolent en tête devant les Roumains (38.700 personnes). Bruxelles est plus jeune et, contrairement aux deux autres régions, rajeunit en termes d’âge moyen. À l’horizon 2021, les naissances deviendraient le premier moteur de la croissance de la population et prendraient le pas sur les migrations internationales, qui resteraient soutenues mais 32 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Croissance : 1,3% en 2019-2022 (Croissance du PIB en volume, taux moyen par année) 20022008 20092015 Belgique Région de Bruxelles-Capitale Région flamande Région wallonne 2,1 1,6 2,3 2,1 (Source : BFP, IBSA, IWEPS, SVR-DKB – HERMREG) Dans un contexte général de reprise, la croissance de l’activité économique à Bruxelles devrait se redresser nettement en 2017 (+1,4 %). « La croissance à Bruxelles reste cependant moins soutenue que dans les deux autres régions », remarque Pierre-François Michiels. « En période de relance, ce sont généralement les industries qui redémarrent en premier lieu et qui alimentent la croissance via les exportations. Bruxelles, dont la structure d’activité est plus orientée vers les services, profite donc moins de la reprise actuelle. » Les taux de croissance du PIB reste cependant inférieur à ceux d’avant crise. « Diverses études montrent qu’il existe encore de nombreuses incertitudes sur les marchés financiers et qu’on pourrait avoir un revers de la politique monétaire ultra-accommodante mise en œuvre », pondère Benoît Bayenet. « Il n’est pas certain qu’on soit à l’abri 0,8 0,1 1,2 0,3 20162018 1,5 1,1 1,7 1,3 20192022 1,5 1,3 1,6 1,3

TOPIC Revenus : +0,7% en 2016-2022 (Revenu disponible par tête, taux moyen par année) Montant 2006 Région de Bruxelles-Capitale Région flamande Région wallonne (Source : BFP, IBSA, IWEPS, SVR-DKB – HERMREG) d’une nouvelle crise, mais ce qui est à-peu-près sûr, c’est que le modèle économique est en train d’évoluer. Certains économistes parlent de stagnation séculaire, c’est-à-dire que les taux de croissance resteraient relativement faibles par rapport aux 2, 3, voire 4 % qu’on a pu connaître à certaines périodes. Le modèle économique devra aussi être moins consommateur d’énergie et de matières premières et se tourner vers un modèle dit d’économie circulaire. » Si le PIB par habitant de Bruxelles (205 %), exprimé en standards de pouvoir d’achat, était en 2015 le 4e pour 276 régions comparées à la moyenne de l’UE, derrière Inner London-West (580 %), le Grand-Duché de Luxembourg (264 %) et Hambourg (206 %), cette mesure hybride n’est pas représentative du niveau de revenu de la population bruxelloise. « Les navetteurs qui viennent faire tourner la machine économique bruxelloise repartent avec leurs revenus dans leurs régions de résidence », explique Benoît Bayenet. « C’est d’abord le propre de toutes les grandes villes et capitales. On est de plus sur un secteur tertiaire à très haute valeur ajoutée qui demande des compétences très spécifiques, et Bruxelles compte un chômage important chez les jeunes qui ont peu de qualifications ». Pierre-François Michiels ajoute que « si un emploi sur deux est occupé par un travailleur flamand ou wallon, on a ces dernières années une augmentation de la part des Bruxellois dans l’emploi intérieur. Cette évolution devrait se confirmer dans les années à venir ». En 2016-2022, la croissance de la « population en emploi » serait plus dynamique à Bruxelles (1,4 % par an) qu’en Flandre (0,9 %) et en Wallonie (0,8 %). « Depuis le milieu des années 1980, le revenu disponible par tête progresse moins vite à Bruxelles qu’en Flandre et en Wallonie », continue M. Michiels. « La position relative de la Région bruxelloise s’est donc fortement dégradée. Ces dernières années, on observe cependant une certaine stabilisation. Cette tendance devrait se confirmer selon les projections. Le ralentissement de la croissance de la population par rapport à la décennie précédente pénalise moins Bruxelles que par le passé. » Entre 2016 et 2022, le chômage baisse plus fortement à Bruxelles, mais reste plus important que dans les autres régions. « Historiquement, on disait qu’il fallait un taux de croissance de 3 % pour que le taux de chômage baisse. On voit aujourd’hui qu’il y a une corrélation moins forte entre le taux de croissance et la baisse de chômage ou la création d’emplois », observe Benoît Bayenet. « C’est positif au niveau quantitatif. La question se pose de la qualité des emplois qui se cachent derrière, notamment sur la part des emplois à temps partiel. » Sur la période 2016-2022, les créations nettes d’emploi s’élèveraient en moyenne à 30.100 unités par an en Flandre, 10.700 en Wallonie et 5.100 à Bruxelles. « La croissance de l’emploi est somme toute plutôt robuste », estime Pierre-François Michiels. « Cette hausse est notamment soutenue par les récentes mesures qui ont visé à maîtriser les coûts du travail et des réductions de cotisations sont encore prévues dans les années à venir. » Bruxelles se démarque toujours en matière de croissance de l’emploi indépendant, avec en moyenne 1,6 % par an sur 2016-2022, contre 1,2 % en Flandre et 0,8 % en Wallonie. La vitalité de ces dernières années dans le secteur de la construction est notamment à lier à l’arrivée des travailleurs des pays de l’est. La croissance de l’emploi salarié au cours de la période 2016-2022 devrait s’établir à 0,6 % par an à Bruxelles, contre 1,1 % en Flandre et 0,9 % en Wallonie. M. Michiels souligne ici que « par le passé, le secteur public a largement contribué à la création d’emplois, mais les mesures de limitation des effectifs de ces dernières années impactent plus fortement la capitale administrative ». Emploi : chute du chômage annoncée à 14,5 % en 2022 (Taux de chômage, en pourcentage) Belgique Région de Bruxelles-Capitale Région flamande Région wallonne (Source : BFP, IBSA, IWEPS, SVR-DKB – HERMREG) 2016 11,2 18,4 7,8 15,1 2017 10,5 17,4 7,3 14,3 2018 10,0 16,5 6,9 13,8 2019 9,8 16,2 6,8 13,5 2022 8,2 14,5 5,1 11,9 en euros, prix courant 2014 16.019 17.730 15.161 16.906 19.868 17.073 2022 20.018 23.856 20.398 Taux de croissance réelle Moyennes 2002-2008 2009-2015 2016-2022 -0,4 0,4 0,2 -1,5 -0,7 -0,5 0,7 0,9 0,8 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 33

TOPIC Le secteur tertiaire représente plus de 90 % de l’économie régionale quant à la valeur ajoutée, contre environ 80 % à l’échelle nationale. La branche d’activité des « autres services marchands », qui regroupe un grand nombre de services aux entreprises, est celle qui devrait contribuer le plus en 2016-2022 à la croissance économique de chacune des trois régions (0,6 point de pourcentage (pp) par an en Flandre et 0,5 pp en Wallonie et à Bruxelles). Viendraient ensuite la branche du « crédit et assurances » à Bruxelles et l’industrie manufacturière, tant en Flandre qu’en Wallonie. « Beaucoup de services sont centralisés à Bruxelles, mais cela ne date pas de la régionalisation », rappelle Benoît Bayenet. « C’est aussi ‘la place financière belge’, et cette concentration d’activités financières et d’assurance est d’ailleurs essentielle au développement économique des autres régions. C’est un secteur aujourd’hui en pleine évolution, qui doit se réinventer et se repositionner par rapport aux évolutions technologiques. Il a subi de nombreuses restructurations et il est soumis à un cadre réglementaire très strict depuis la crise. » Selon Pierre-François Michiels, ce secteur renoue en projection avec une croissance positive de son activité, après plusieurs années difficiles dans le sillage de la crise de 2008. La contribution de l’industrie manufacturière à la croissance est à l’opposé très faible à Bruxelles. M. Michiels note « un atterrissage par rapport à la décroissance du secteur de ces deux dernières décennies. On semble atteindre un palier ». Des réflexions ont été lancées par le gouvernement bruxellois pour identifier les secteurs intéressants à redéployer. ● Valeur ajoutée : 0,5 pp pour les « autres services marchands » en 2016-2022 Contribution des branches d’activité à la croissance de la valeur ajoutée en points de pourcentage en Région de Bruxelles-Capitale (taux moyen par année) Crédit et assurances Autres services marchands (Source : BFP, IBSA, IWEPS, SVR-DKB – HERMREG) 2002-2008 0,2 0,5 2009-2015 0,1 0,3 2016-2022 0,2 0,5 © Reporters

TOP DES ENTREPRISES Écosystème business : sans réseau, vous n’êtes rien L’avènement des écosystèmes multiplie les fertilisations croisées entre petites et grandes sociétés. Les contacts intensifs ont pour corollaire d’induire une métamorphose de ces deux types d’entreprises. « L’ avenir est à l’écosystème business », déclarait Marc Decorte dans sa première interview en tant que président de Beci, voici deux mois dans nos colonnes. « Je suis persuadé que nous évoluerons de plus en plus dans un tel écosystème, où les entreprises de toutes tailles ont un rôle à jouer. On le voit très bien dans le domaine de l’innovation, où elles ont de plus en plus besoin de collaborer. » Il y a 15 ans, Édouard Cambier, pionnier de l’écosystème belge, assistait à la mutation profonde du monde de l’entreprise à Bruxelles. De grandes organisations abandonnaient le centre-ville. À cette époque déjà, l’économie partagée avait bouleversé le monde musical. Il restait à savoir si les autres secteurs allaient suivre. Édouard Cambier y perçut un signal et acheta le business center Seed Factory à Bruxelles, pour le transformer en écosystème. « Ce bâtiment était occupé par quatre entreprises du secteur de la communication, je l’ai reconverti en un groupe média d’une trentaine de firmes. Je n’ai veillé qu’à une chose, dans cette initiative : la complémentarité. » Seed Factory organisait mensuellement des meet-ups – des mini-conférences auxquelles étaient aussi conviées de grandes entreprises telles qu’Accor Group et Sodexo. « C’est au terme d’une de ces réunions que Sodexo manifesta son intérêt pour un concept », se rappelle M. Cambier. « C’est devenu Bien-Être à la Carte. Nous avons créé, pour ce projet, un site web où les entreprises accédaient à une série de services axés sur le bien-être sur le lieu de travail. Il était difficile, dans les années 2000, de trouver des cadres féminins dynamiques âgés de 25 à 35 ans et pouvant faire état d’une formation approfondie. La société Unilever, par exemple, cherchait très activement de tels ‘young potentials’. Or, les candidats jetaient plutôt leur Peter Van Dyck dévolu sur des employeurs tels que Microsoft, IBM ou Yahoo. Les services proposés sur le site web devaient donc contribuer au confort de vie des collaborateurs d’Unilever. Caddy Home assurait notamment le service ‘emplettes’. » Bureau gratuit Il y a quatre ans, M. Cambier fit la connaissance, chez Seed Factory, de quatre gaillards de 22 ans. Ils avaient une bonne idée, mais rien dans le porte-monnaie. « Je leur ai proposé d’être leur corporate partner pendant un an, avec Seed Factory. J’ai mis gratuitement à leur disposition un bureau, une secrétaire, le wifi et des espaces de parking. » Le quatuor a développé Sortlist, très utile pour les entreprises qui n’ont guère de notions de marketing. Sortlist s’appuie sur un algorithme et met ces entreprises en relation avec un bureau de marketing qui leur propose du temps, des compétences et un tarif justifié. De quoi développer une solution sur mesure à leur problème. La formule a fait mouche. « Dans l’intervalle, ces garçons ont généré quelques millions d’euros et ils disposent à présent de bureaux à New York, Paris et Madrid », annonce Edouard Cambier, non sans fierté. Notre pionnier de l’écosystème planta en 2013 la semence de ce qui deviendrait Co.Station. La numérisation s’apprêtait alors à bouleverser le monde financier. Des banques telles que BNP Paribas Fortis et ING craignaient de se voir confrontées à de nouveaux concurrents : des entreprises fintech capables de combiner de manière novatrice technologie et services financiers, mais aussi des géants de l’internet tels que Facebook et Google. BNP Paribas Fortis considère aujourd’hui Co.Station comme une plate-forme qui prépare la banque à l’avenir. « Dans le temps, la banque développait tout par elle-même, alors qu’aujourd’hui, il existe davantage de volonté d’engager des partenariats avec des acteurs externes plus petits », BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 35 © Thinsktock

TOPIC L’ère des écosystèmes constate Michaël Anseeuw, responsable du retail banking chez BNP Paribas Fortis Belgique. « L’ouverture a augmenté de part et d’autre. Il y a peu, les entreprises fintech passaient pour le grand Satan qui allait dévorer toutes les banques. Aujourd’hui, nous constatons que nous pourrons tirer profit de l’élargissement d’échelle, du fichier clients et de la confiance que les banques ont dans l’offre. Le changement de mentalité est évident. » Prendre le pouls Au sein de Co.Station, la banque accueille toutes les startup et scale-up, même si elles travaillent dans d’autres secteurs. Comme le dit M. Anseeuw : « Cela nous donne l’opportunité de suivre l’écosystème. Dès qu’une entreprise s’inscrit pour faire appel à Co.Station, nos collaborateurs sur place – ceux qui travaillent dans les Innovation Hubs – sont prêts à aider. Si nos collaborateurs détectent des opportunités d’affaires, nous examinons les possibilités de collaboration éventuelle. » Cet engagement de BNP Paribas Fortis était-il animé par d’autres motivations que la survie ? « Une banque a pour vocation de soutenir l’économie. Il n’a jamais autant été question de start-up et de scaleup qu’aujourd’hui. Une banque qui veut garder sa raison d’être doit soutenir cette nouvelle D.R. En prenant le pouls de cette économie, nous découvrons des entreprises intéressantes. J’y vois une évolution logique de notre mission. Michaël Anseeuw BNP Paribas Fortis Belgique) économie. Et puis, la tendance est à l’ouverture. En prenant le pouls de cette économie, nous découvrons des entreprises intéressantes. J’y vois une évolution logique de notre mission. » Dans le même esprit, le groupe KBC a développé un réseau de structures d’accueil et d’accompagnement des start-up, Start it @KBC. Son pôle bruxellois vient d’ailleurs d’emménager dans un nouvel espace de 800 m², dans le quartier de Tour & Taxis. Des exemples d’innovations qui auraient échappé à BNP si la banque s’était repliée sur elle-même ? Hello Crowd 36 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Une étude de Finpower démontre que les écosystèmes s’appuient sur les New Ways Of Working et connaissent une progression spectaculaire dans notre pays depuis 2010. Le nombre de business et coworking centers a passé le cap des 300 en 2016, soit une croissance de 25 %. La part de ces ‘service office centers’ sur le marché total des surfaces de bureaux est passée de 1,6 à 2 %, cette année. La Belgique est en retard par rapport à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, où cette part de marché se situe entre 3 et 5 %. À Londres, 25 % des immeubles de bureaux neufs abritent des écosystèmes. À New York, on atteint même 33 %. Le chiffre d’affaires des business et coworking centers a franchi le cap des 100 millions d’euros en 2016. La rentabilité laisse toutefois encore à désirer en raison des frais de démarrage élevés des nouveaux écosystèmes. En revanche, les centres qui ont surmonté les maladies de jeunesse affichent une rentabilité de 3 à 5 %. Les écosystèmes se révèlent rentables à partir de 2.000 m². et Gambit Financial Solutions, notamment. « Hello Crowd est une plate-forme de crowdfunding que nous avons lancée il y a deux ans, au sein de Hello Bank », explique Michaël Anseeuw. « À ce moment-là, proposer un financement alternatif aux clients dans l’environnement bancaire traditionnel impliquait un projet qui aurait pris des mois, voire des années. Nous avons décidé de collaborer avec une plate-forme française de crowdfunding. La technologie API (application program interface) a permis une intégration relativement rapide à la plate-forme de la banque. Bref, il faut vraiment saisir l’opportunité de collaborer avec une entreprise spécialisée, à la pointe de la technologie. C’est ainsi qu’avec le rachat de Gambit Financial Solutions, nous bénéficions des services d’un spécialiste robo-advisory (conseil financier fonctionnant avec très peu d’intervention humaine), bien plus avancé dans ce domaine qu’un généraliste qui voudrait intégrer pareil service à un portefeuille déjà bien rempli. » Plus qu’une vache à lait Outre ses investissements directs dans de petites entreprises, BNP Paribas Fortis suit les flux d’innovation en participant à des fonds tels qu’Imec.Istart Fund, proche des milieux universitaires, et Fortino Capital, le nouveau fonds de l’ancien patron de Telenet Duco Sickinghe, qui s’adresse spécifiquement aux scale-up. « Ces acteurs sont essentiels sur notre marché », confie M. Anseeuw. « Nous les soutenons dans leur passage au niveau suivant. Ces entreprises ont souvent des ambitions internationales, d’où découlent des besoins plus complexes auxquels la banque peut apporter des solutions appropriées. Si elles visent la France ou l’Italie par exemple, nous pouvons les aider via notre réseau international. » Même réflexion du côté de KBC : « Bruxelles est une base d’opérations très attractive pour les start-up venues des cinq continents. Notre communauté de start-up compte actuellement plus de 40 nationalités », explique Lode Uytterschaut, fondateur de Start it @KBC. « Depuis peu, nous faisons également partie du GAN (Global Accelerator Network), un club qui rassemble les meilleurs accélé

TOPIC rateurs du monde entier. Nous pouvons ainsi offrir quelques avantages supplémentaires à nos start-up et leur permettre notamment d’explorer gratuitement de nouveaux marchés internationaux. » D.R. Édouard Cambier estime que l’innovation ouverte, propre aux écosystèmes, incite les entreprises bien établies à évacuer proLa structure pyramidale aura disparu d’ici cinq à dix ans, au profit d’une organisation ‘moléculaire’ Édouard Cambier gressivement leurs conceptions traditionnelles de la concurrence. « Le travail en écosystème est une évidence pour les digital natives. Mes deux fils en attestent : ils ne rêvent pas d’une maison et d’une BMW. Ils aspirent plutôt à prendre part à un écosystème tel que le Plug and Play Tech Center de la Silicon Valley ou Station F à Paris. Notre monde est devenu à ce point complexe, et la technologie évolue si vite, qu’on ne peut plus se replier sur soi-même. Sans réseau, on n’est rien. Bien sûr, dans le passé déjà, les entreprises se rencontraient au sein d’un business club, mais ces contacts étaient mensuels, alors qu’un écosystème fonctionne sans interruption. » Les échanges intenses influencent petites et grandes entreprises, dans les deux sens. « On pourrait dire que les ‘grosses boîtes’ ont l’argent et les structures, et les petites plutôt les idées et le dynamisme », estime M. Cambier. « Les start-up perçoivent parfois les entreprises bien établies comme des vaches à lait, alors qu’elles ont plus à offrir que des moyens financiers : la réflexion à long terme, l’industrialisation, les processus etc. En revanche, ces grandes entreprises recourent encore trop souvent à des techniques obsolètes et une approche top-down dépassée. Les start-up ont une structure plus horizontale et une communication beaucoup plus directe. Mon associé Tanguy Peers, ancien numéro deux d’eBay, habite à San Francisco. On y travaille différemment. La moyenne d’âge des CEO est de 42 ans. Ils sont plus jeunes et plus innovants. Les entreprises d’ici suivront l’exemple ; ce n’est qu’une question de temps. La structure pyramidale aura disparu d’ici cinq à dix ans, au profit d’une organisation ‘moléculaire’. » Plutôt un speed boat qu’un superpétrolier « En tant que PME, nous préférons rester petit pour éviter les pesanteurs. Nous voulons être un speed boat qui se déplace très vite vers où l’entreprise et les clients veulent aller, plutôt qu’un superpétrolier pataud, que de multiples procédures empêchent de réagir rapidement à l’inattendu », dit Suyin Aerts, qui dirige avec son partenaire Dan Vandevoorde l’entreprise X-treme Creations (fournisseur depuis près de 25 ans de supports de communication gonflables tels que les arches publicitaires lors de courses cyclistes ou des décors de scène pour le festival Tomorrowland). « Je vois, dans notre pays, de nombreuses start-up qui tombent dans le piège. Elles sont poussées à la croissance. On leur fait croire qu’elles doivent devenir toujours plus grandes. L’essentiel pour moi est de rester aligné sur sa propre passion de chef d’entreprise et sur celle des collaborateurs. Si à un moment, le personnel ne suit plus, vous avez un problème. Peu importe la taille de l’entreprise : tout tourne autour des personnes. Certains chefs d’entreprise décident sans concertation. Ils ne doivent donc pas s’étonner du refus et de la rébellion des collaborateurs, dont l’avis n’a pas été entendu. » Suyin Aerts s’implique depuis des années dans le projet Plato du Voka, d’abord en tant que participante, aujourd’hui aussi comme marraine. Des représentants de grandes et petites entreprises s’y retrouvent régulièrement en divers groupes pour réfléchir. D’après Mme Aerts, Plato est en quelque sorte un écosystème. « C’est une combinaison idéale de réseautage et de formation. Les participants apprennent à se connaître mutuellement. Et cela vaut aussi pour leurs activités. Il en résulte parfois des symbioses, mais surtout beaucoup d’apprentissage par la confrontation aux récits des autres. Chacun est contraint de ralentir et de prendre le temps de la réflexion stratégique : ‘Que faisje ? Où en suis-je ?’ » D.R. Je vois de nombreuses start-up qui tombent dans le piège. On leur fait croire qu’elles doivent devenir toujours plus grandes. L’essentiel pour moi est de rester aligné sur sa propre passion. Suyin Aerts (X-treme Creations) Faciliter la création d’écosystèmes ; créer l’environnement où la startup pourra travailler en symbiose avec la grande entreprise, c’est aussi le rôle d’une organisation telle que Beci, par la mise en relation et l’accompagnement. ● BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 37

FOCUS FOCUS 2018 Baromètre politique : mobilité, mobilité, mobilité… et propreté ! Plus que jamais, la mobilité est la préoccupation majeure des sondés, toujours plus nombreux à juger qu’il s’agit là du thème ultra-prioritaire. La propreté également fait une percée fulgurante dans notre baromètre semestriel1 des entrepreneurs au gouvernement bruxellois. 1. Le politique : les scores bruxellois restent faibles Cotez de 1 à 5 l’efficacité des Ministres de la RBC en matière de développement économique de la région. 3,5 , parmi les demandes Vincent Delannoy 3,0 Didier Gosuin Guy Vanhengel 2,5 Céline Fremault Cécile Jodogne Rudy Vervoort Bianca Debaets 2,0 Fadila Laanan Pascal Smet 1,5 nov. 2014 juil. 2015 nov. 2015 juin 2016 nov. 2016 juin 2017 déc. 2017 Quelles sont les tendances les plus notables de notre baromètre politique ? Par rapport à l’année précédente, toutes les femmes au sein du gouvernement bénéficient d’une appréciation significativement meilleure, à l’exception de Fadila Laanan (1,69), lanterne rouge du classement. La secrétaire d’État Cécile Jodogne (2,59) en charge du Commerce extérieur, occupe désormais la troisième place, à la suite de Guy Vanhengel (Budget et Finances, 2,86) et Didier Gosuin (Economie et Emploi, 2,72). L’épisode des sacs triés envoyés à l’incinérateur a manifestement laissé des traces. Plus globalement, le baromètre a également manifesté une très nette hausse des préoccupations en matière de propreté à côté d’une accentuation, quasi paroxystique, concernant tous les thèmes de mobilité. 1.1 Quel est votre degré de confiance vis-à-vis du gouvernement bruxellois dans sa gestion des problèmes actuels ? 1% 3% 11% 35% 13% Confiance totale Plutôt confiant Neutre Peu confiant Pas du tout confiant 40% 20% 34% 28% 15% Confiance totale Plutôt confiant Neutre Peu confiant Pas du tout confiant 1.2 Quel est votre degré de confiance vis-à-vis du gouvernement fédéral dans le cadre de sa gestion des problèmes actuels ? Le degré de défiance des entrepreneurs envers les gouvernements reste très élevé : à 75 % envers le gouvernement bruxellois et 48 % pour le fédéral. Le taux de répondants qui se déclare confiant, quant à lui, reste stable pour le gouvernement bruxellois (12 %) mais passe à 37 % pour le gouvernement fédéral (+4 %). 1 Enquête en ligne réalisée entre le 23 novembre et le 4 décembre 2017 auprès des membres et sympathisants de Beci ; 476 réponses. 38 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018

FOCUS 2. Les acteurs régionaux Impulse (ABE) Bruxelles Invest & Export VDAB STIB Actiris Bruxelles Formation Citydev (SDRB) Innoviris Finance.brussels (SRIB) 3,05 3,00 2,90 2,76 2,73 2,73 2,73 2,67 2,60 Bruxelles environnement (IBGE) 2,56 Bruxelles Mobilité 1,80 ➚ ➚ = ➘ ➘ = ➚ NEW ➚ ➘ ➘ Le classement reste quasiment identique par rapport à la dernière édition, mais les écarts s’accentuent. Les deux premiers classés, ABE et BI&E montent, tandis que le dernier classé, Bruxelles Mobilité, baisse davantage encore. À noter qu’Innoviris, pour son entrée dans le baromètre, occupe la huitième place. Actiris et la STIB sont également en baisse. Indéniablement, les problèmes récurrents de mobilité et de gestion de chantiers impactent négativement la perception de Bruxelles Mobilité. La bonne tenue de l’ABE et de BI&E est probablement à mettre sur le compte de la réforme en cours et d’une meilleure offre de services. La baisse d’Actiris est difficile à interpréter. Serait-elle le fruit d’une campagne Activa qui met l’accent sur la diminution du coût du travail et moins sur la qualité intrinsèque du demandeur d’emploi ? L’interprétation de la baisse de la Stib est également hypothétique. Serait-elle liée aux difficultés de circulation en surface ? Ou bien à celles de la mise en œuvre de la ligne de métro 3 ? Ou encore à la saleté de certaines stations ? 3. Priorités régionales : mobilité, propreté, simplification On assiste à d’importants glissements de tendances. La mobilité, qui se trouvait déjà à son niveau le plus élevé à 65,5 %, a encore augmenté pour passer à un nouveau record : 72,7 %. La propreté fait un bond impressionnant et s’invite à la deuxième place avec 27,5 %, tandis que la troisième place reste occupée par la simplification des procédures administratives à 25,2 % (contre 33,7 %) précédemment. Plus loin dans les préoccupations de nos sondés, l’image de Bruxelles comme centre d’affaires avance pour représenter 24,5 %. La diminution de la fiscalité régionale et communale reste citée par environ un répondant sur quatre (24,1 %), contre un répondant sur trois (34,1 %) précédemment. Enfin, la sécurité monte à 21,6 % et l’aide à l’investissement enregistre 16,9 %. Le résultat record de la mobilité est sans nul doute la traduction de problèmes irrésolus et d’une incapacité à les surmonter de manière satisfaisante, couplée à une gestion de chantiers erratique, comme l’actualité a pu l’illustrer. Le recul de la fiscalité, parmi les attentes des entrepreneurs, doit probablement s’analyser dans un contexte de réduction de l’impôt des sociétés et d’autres mesures tendant à diminuer la charge fiscale sur les entreprises au profit d’une nouvelle urgence à Bruxelles : celle de la propreté. Peut-être y faut-il aussi déceler l’impact de l’actualité dans ce domaine : audit des comptes de Bruxelles-Propreté par la Cour des comptes, incinération des sacs triés, impression de saleté du piétonnier du centre-ville… BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 39 Aide à l’investissement Sécurité Diminution de la fiscalité régionale et communale Image de Bruxelles comme centre d’affaires Simplification des procédures administratives Propreté Mobilité

FOCUS 4. Mobilité : le baromètre s’affole ! Comment évalueriez-vous la politique de mobilité du gouvernement bruxellois ? 2% 8% 22% Très satisfaisante Satisfaisante Peu satisfaisante 68% Pas du tout satisfaisante La mobilité dans et autour de Bruxelles s’est-elle améliorée en 2017 par rapport à 2016 ? 1% 2% 10% Sans avis Oui, la situation s'est améliorée Non, la situation est restée stable 87% Non, la situation a empiré Comment évalueriez-vous la politique fédérale de mobilité ? 0% 12% 48% 40% Très satisfaisante Satisfaisante Peu satisfaisante Pas du tout satisfaisante Au point que nous pensions avoir commis des erreurs de comptage. Mais, non, les indicateurs sont de plus en plus dans le rouge avec des écarts impressionnants par rapport à notre dernier baromètre. ➜ 67,88 % des répondants se disent totalement insatisfaits de la politique régionale de mobilité à Bruxelles, soit une augmentation de 10 % par rapport à juillet 2017 (57,34 %). ➜ 48,29 % des répondants se déclarent totalement insatisfaits de la politique fédérale de mobilité, contre 41,14 % en juillet 2017. ➜ 87,02 % des sondés estiment que la circulation dans et autour de Bruxelles a empiré comparativement à 2016. En juillet 2017, 76,58 % des répondants étaient de cet avis. Ici aussi, on assiste à une augmentation d’environ 10 %. ➜ 70,02 % des répondants se déclarent totalement insatisfaits de la gestion des travaux par la Région de Bruxelles-Capitale. Comment considérez-vous la création d’une taxe kilométrique intelligente ? ➜ 33,80 % des personnes interrogées estiment également que la mobilité doit être le thème prioritaire d’intervention dans la commune où ils travaillent. ● Comment évaluez-vous la gestion des chantiers par la RBC ? 13% 8% Une idée intéressante 46% 41% Une idée inacceptable Je ne sais pas 70% 16% Tout-à-fait satisfait Satisfait Neutre Insatisfait Très insatisfait 3% 3% Cadre Fiscal Dans la commune où vous travaillez, quels sont les domaines à améliorer en priorité ? Relations avec les services communaux (permis, etc.,) Autres Organisation des Chantiers Parking Sécurité Mobilité Propreté 0 5 10 15 20 25 30 35 40 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018

FOCUS 2018 Économie bruxelloise : que nous réserve 2018 ? C’est la question que nous avons posée aux secteurs en ce début d’année. Plus précisément : quelles opportunités se présentent pour vous à Bruxelles ; quels sont les risques et dangers ; quelles recommandations voudriez-vous formuler ? Tourisme, digitalisation de l’économie, enseignement et formation, recrutement, soutien à l’industrie, mobilité, piétonnier, robotisation sont autant de thèmes au cœur des préoccupations. Vincent Delannoy Technologie et formation Pour René Konings, d’Agoria, la numérisation de l’économie constitue le moteur de croissance pour nos entreprises technologiques. C’est elle qui crée de nouveaux services, de nouveaux produits et de nouveaux emplois. Une analyse partagée par Charles Petit, de Comeos, qui insiste sur la robotisation qui constitue le futur des entreprises, également pour celles actives dans le commerce : « De nouveaux profils seront nécessaires pour travailler au sein des entreprises. » Et dans la foulée, de plaider pour la formation : « Bruxelles doit former ses jeunes pour pouvoir répondre à ces défis et attirer des entreprises technologiques. » Là encore, même son de cloche chez Agoria, qui pointe le manque de gens suffisamment formés dans le domaine technologique comme le frein principal aux opportunités de croissance. « Nous devons investir dans l’infrastructure et dans les gens », résume René Konings. « L’infrastructure de l’avenir sera technologique. Le déploiement d’un réseau 5-G, cent fois plus rapide que l’actuel réseau 4-G est pour ce faire indispensable. Pour l’instant, en raison d’une législation trop contraignante, cela n’est pas encore possible à Bruxelles. Nous avons besoin de technologie et d’un réseau plus performant si nous voulons édifier une smart city avec l’internet des objets, la gestion intelligente du trafic, les voitures autonomes, la sécurité et d’autres applications intelligentes pour les pouvoirs publics, les entreprises et les ménages. Pour faire de Bruxelles une smart city, nous avons également besoin de gens. La formation des Bruxellois, avec un accent sur les compétences digitales et technologiques : telle est la clé du succès et d’un accroissement d’emplois pour les Bruxellois. » Le défi du recrutement Pour Federgon, la raréfaction des candidats sur le marché du travail bruxellois est à la fois une menace et une opportunité. « Il est de plus en plus difficile de trouver les bons candidats », estime Arnaud Le Grelle, « mais l’expertise des spécialistes RH et leur savoir-faire en matière René Konings (Agoria) La formation des Bruxellois, avec un accent sur les compétences digitales et technologiques : telle est la clé du succès et d’un accroissement d’emplois. René Konings (Agoria) d’intelligence du marché du travail et de leurs connaissances en sourcing et techniques de recrutement les mettent en capacité de fournir les entreprises. Du point de vue des canBECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 41 D.R. © Thinsktock

FOCUS didats, nos entreprises sont également les mieux placées pour valoriser leurs avantages et les accompagner dans la gestion de carrière. » Plan industriel Fevia appelle de ses vœux la mise en place par le gouvernement bruxellois d’un véritable plan industriel bruxellois. « Pas seulement sur papier », explique Guy Gallet, « mais avec une vraie perspective d’avenir pour les entreprises alimentaires bruxelloises. Il est important que les entreprises industrielles se sentent toujours accueillies, désirées. Il est également important de maintenir l’industrie à Bruxelles afin de pouvoir fournir de la maind’œuvre pour les professions techniques et les salariés peu scolarisés. Bruxelles posCharles Petit (Comeos) Il est grand temps que Bruxelles retrouve une image positive aux yeux des médias et des touristes. Bruxelles doit être vue comme une ville dynamique en matière de culture, de business et commerce. Charles Petit (Comeos) sède certainement des atouts tels que sa position centrale, son rayonnement ; on ne pourra néanmoins jouer ces atouts que lorsqu’une série d’obstacles auront été éliminés. » Commerce et tourisme Sur ce plan, 2018 sera tout d’abord l’année du tourisme UEChine, selon un accord signé entre les deux régions, souligne Rodolphe Van Weyenbergh de la Brussels Hotels Association. « La Chine reste l’un des marchés à la plus forte croissance à Bruxelles, en Belgique et en Europe. Cette initiative constitue également une incitation à réaliser des progrès rapides en ce qui concerne la facilitation de la délivrance de visas et la connectivité aérienne entre l’UE et la Chine. » « L’année 2018 sera également rythmée par la dynamique muséale et événementielle en cours dans la capitale », complète Rodolphe Van Weyenbergh : « La première grande exposition en collaboration avec le Centre Pompidou dans l’ancien garage Citroën, en préfiguration du nouveau musée d’art moderne et contemporain ; la réouverture du Musée royal de l’Afrique, après une rénovation de trois ans, et dont la superficie aura pratiquement doublé ; le début des travaux de transformation de la Bourse en Beer Temple, pour une ouverture prévue en 2020 et près de 400.000 visiteurs attendus par an ; les 60 ans de l’Atomium ; le développement du projet Néo… » 42 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Sans oublier, non plus, les enjeux de la revalorisation du centre-ville, mis en avant par Comeos, par la voix de Charles Petit : « Nous considérons que le rafraîchissement du centre-ville, avec la mise en place du piétonnier, sera une opportunité pour le commerce. Ce piétonnier devra être un lieu de fun-shopping où les fonctions culturelles, commerciales et de restauration se complètent et se renforcent. Le piétonnier doit absolument voir le jour en 2018. » Mais ce n’est pas tout. Pour le responsable de Comeos, « Il est grand temps que Bruxelles retrouve une image positive aux yeux des médias et des touristes. Bruxelles doit être vue comme une ville dynamique en matière de culture, de business et commerce. » Dangers et menaces Outre son lot d’opportunités, 2018 représente aussi un certain nombre de risques, dangers et écueils à éviter. Pour Comeos, la fédération du commerce et des services, la gestion de la mobilité reste le risque majeur. « Les citoyens ont perdu confiance dans les gouvernements régionaux et fédéral pour régler la problématique de l’accessibilité de Bruxelles. Le gouvernement bruxellois doit agir rapidement sur plusieurs fronts : une amélioration de l’efficacité des transports en commun, passer pour les véhicules particuliers vers un système de taxation selon le principe d’utilisateur-payeur et enfin, ensemble avec les deux autres régions, mettre en place un plan d’action pour permettre aux navetteurs et aux clients des magasins de relier et de se garer dans la capitale plus facilement. » Problèmes de mobilité auxquels Federgon, la fédération des prestataires de services RH, tente de faire face en organisant des systèmes de mobilité collectifs pour les travailleurs les plus fragiles à l’aide de vélos, mobylettes, bus. « Notre secteur », commente Arnaud Le Grelle, « est non seulement reconnu comme l’un des grands orgaGuy Gallet (Fevia) Il est important que les entreprises industrielles se sentent toujours accueillies, désirées. Guy Gallet (Fevia) nisateurs de la mobilité professionnelle mais également physique dès l’instant où elle fait défaut. » Rodolphe Van Weyenbergh, quant à lui, pointe le niveau des charges patronales, l’un des plus élevés d’Europe, qui hypothèque toujours la rentabilité de l’ensemble de l’horeca. « Un secteur à très forte intensité de main-d’œuvre comme le nôtre ne peut supporter un tel niveau de charges patronales. Faut-il s’étonner que ce secteur connaisse un nombre record de faillites, particulièrement à Bruxelles ? Si on veut y maintenir et y augmenter l’activité économique, D.R. D.R.

FOCUS avant toute autre mesure, il faut régler ce problème de charges dans le secteur, un des seuls à pouvoir fournir de l’emploi à de nombreux jeunes Bruxellois. » Quant à la fédération de l’industrie alimentaire, Fevia, elle souligne la très forte pression qu’elle subit à Bruxelles : manque d’espace pour le développement d’activités de production en raison de la concurrence d’autres affectations (logement, services, etc.) ; coûts Rodolphe Van Weyenbergh (Brussels Hotel Association) Si on veut maintenir et augmenter l’activité économique, il faut régler le problème des charges dans le secteur horeca, un des seuls à pouvoir fournir de l’emploi à de nombreux jeunes Bruxellois. Rodolphe Van Weyenbergh (Brussels Hotel Association) de production plus élevés en comparaison avec les autres Régions, essentiellement en raison de la taxe sur les bureaux, de la taxe kilométrique, de l’absence de convention énergie ; comparativement aux autres régions, la mobilité y est moins fluide et la logistique plus chère ; manque de personnel qualifié ; structure complexe des organisations gouvernementales bruxelloises. Et Guy Gallet, de Fevia, de préciser : « Outre ces éléments relatifs au développement d’une industrie alimentaire sur Bruxelles, la politique en matière de déchets d’emballages menace également les entreprises du secteur. Les coûts en la matière risquent d’exploser en cas de mise en place d’un système de consigne pour les emballages de boissons à usage unique. Via Fost plus, l’industrie alimentaire va investir dans une collecte élargie des emballages en plastique, ce qui facilitera le tri à Bruxelles. Néanmoins, ce projet ambitieux ne peut réussir que si l’ensemble des parties prenantes y participent de manière constructive. » Recommandations Quelles sont les mesures que les secteurs voudraient mettre en avant pour le développement de leurs activités à Bruxelles en 2018 ? Voici quelques-unes de leurs propositions. Pour la BHA, il faut une prise en main radicale des lieux d’accueil des visiteurs que sont les gares bruxelloises, particulièrement celle du Midi. Il est en effet urgent de réinvestir dans ces lieux d’arrivée des voyageurs nationaux et internationaux et dans leurs alentours. « Quelle première et dernière image souhaite-t-on renvoyer à nos visiteurs ? », interpelle Rodolphe Van Weyenbergh. Développer une mobilité plus intelligente en coordination avec les trois régions : tel est le souhait de la fédération du commerce et des services. Garder les moyennes et grandes entreprises à Bruxelles est pour elle un autre enjeu de taille, car elles ont tendance à se diriger vers la périphérie. « Aujourd’hui, beaucoup est fait pour les start-up et c’est positif », précise Charles Petit. « Mais n’oublions pas que les grandes entreprises sont aussi les grands pourvoyeurs d’emploi et qu’elles sont nécessaires pour faire vivre notre capitale. » L’union professionnelle du secteur immobilier pointe le traitement fiscal désavantageux en ce qui concerne le neuf, dans un contexte, précisément, de grands besoins de création nette de logements. Il en appelle aussi, en tout cas à Bruxelles, à une plus grande collaboration entre le public et le privé. La fédération des prestataires de services RH, Federgon, plaide pour sa part pour des adaptations réglementaires. « L’éligibilité du travail intérimaire aux aides à l’emploi ne serait que justice vu l’importance du secteur dans la mise à l’emploi et sans en limiter, comme actuellement, le bénéfice aux contrats de plus de 6 mois », explique Arnaud Le Grelle. Autres demandes : la reconnaissance de l’usage de l’intérim dans le secteur public, le recours plus important des structures publiques aux appels à projets et la mise en œuvre du principe de « same level playing field » pour cesser toute concurrence déloyale entre public, non-marchand et marchand. Les demandes de Fevia, quant à elles, mettent en évidence l’urgence de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un véritable plan industriel à Bruxelles. Les demandes de l’industrie alimentaire portent sur de multiples aspects qui illustrent, en réalité, le besoin de soutien de la fonction industrielle en Arnaud Le Grelle (Federgon) L’éligibilité du travail intérimaire aux aides à l’emploi ne serait que justice. Arnaud Le Grelle (Federgon) Région bruxelloise. Plus concrètement, Guy Gallet souhaite une collaboration public-privé autour de quatre piliers : les coûts ; les facteurs environnementaux ; la rapidité et le service orienté client ; la durabilité environnementale et l’éco-efficacité. Parmi les priorités, l’industrie alimentaire épingle la diminution des taxes communales et régionales, l’investissement dans l’enseignement technique et le plurilinguisme, la disponibilité et l’accessibilité des lieux de production, un guichet unique pour les entreprises alimentaires bruxelloises, un plan d’action contre le gaspillage alimentaire, une politique des déchets d’emballages plus efficace. Tout un programme ! ● BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 43

Qu’est-ce qui change cette année ? FOCUS 2018 À chaque nouvelle année ses nouveautés. Qu’est-ce qui vous attend sur les plans légal, fiscal, environnemental ? À quels changements devez-vous vous préparer dans le cadre de l’organisation quotidienne de votre entreprise ? Quoi de neuf pour vos employés ? Petit aperçu des grands changements prévus cette année. Gaëlle Hoogsteyn Sur le plan légal Suite aux accords de l’été dernier au sein du gouvernement Michel, la réforme de plusieurs lois est au menu. Objectif principal : mieux coller à la réalité de notre société et répondre plus efficacement à ses besoins. Le CoBAT fait peau neuve Un nouveau droit des sociétés La Région bruxelloise s’est lancée dans une réforme ambitieuse qui touche à tous les aspects du développement territorial : planification, procédures de permis d’urbanisme, permis d’environnement, évaluation des incidences, patrimoine, etc. L’objectif est la simplification des règles d’urbanisme. Le défi : mieux répondre aux attentes du secteur, des citoyens et des professionnels, tout en respectant la jurisprudence du Conseil d’État et les directives européennes. Les axes principaux du Code Bruxellois de l’Aménagement du Territoire (CoBAT) comprennent notamment la simplification du processus de planification et de l’instruction des demandes de permis d’urbanisme, l’assouplissement des outils d’aménagement communaux, une rationalisation de la gestion des projets mixtes et une nouvelle procédure de classement de patrimoine. 44 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Sur proposition du ministre de la Justice Koen Geens, le Conseil des ministres a approuvé un avant-projet visant à réformer en profondeur le droit belge des sociétés en suivant trois lignes directrices : 1. Une simplification de grande envergure, grâce, par exemple, à la suppression de la distinction entre les actes civils et les actes commerciaux, à une intégration en un seul code du droit des sociétés et du droit des associations et à une limitation du nombre de dispositions pénales ; 2. Une flexibilité poussée, en étant toutefois attentif aux intérêts des tiers, parmi lesquels les créanciers ; 3. De nouvelles règles qui doivent permettre de faire face aux évolutions et aux nouvelles tendances européennes, telles les sociétés plus « mobiles ». Le Conseil d’Etat doit encore rendre son avis sur ce projet. © Reporters © Thinsktock

FOCUS L’économie collaborative dans votre déclaration fiscale De nouvelles cases vont encore apparaître cette année dans la déclaration fiscale. Elles portent sur l’économie collaborative, en plein boom. De plus en plus de particuliers s’y essaient. Afin de leur réserver un régime fiscal favorable, les plateformes électroniques ont, depuis l’an dernier, la possibilité de demander un agrément. Le nouveau régime fiscal concerne uniquement les revenus qui sont payés par les plateformes à partir de la date de leur agrément et, au plus tôt, en 2017. Concrètement, les personnes qui obtiennent des revenus via une plateforme agréée devront les mentionner pour la première fois dans la rubrique appropriée de leur déclaration relative à l’exercice d’imposition 2018 (revenus de l’année 2017). Sur le plan fiscal et financier 2018 s’annonce mouvementée sur le plan fiscal. La poursuite de la mise en œuvre des mesures du tax-shift engendrera de nombreux changements. Une attention particulière sera aussi apportée aux PME. Tax shift, phase 2 Moins d’impôts pour les PME, plus pour les multinationales ? Il y a deux ans, le gouvernement annonçait un glissement fiscal (tax shift) visant à réduire les charges qui pèsent sur le travail et à doper le pouvoir d’achat. À cette fin, un train de mesures incluant notamment la diminution des cotisations patronales, l’augmentation des frais professionnels forfaitaires, etc. avait déjà été adopté en 2016. À partir de 2018, la mise en œuvre de certaines mesures sera poursuivie. Citons, par exemple, la disparition de la réduction générale des charges. Les efforts spécifiques déployés pour les bas salaires seront par ailleurs renforcés. Dans ce contexte, les cotisations patronales de base pour les employés sont passées de 30 à 25 % au 1er janvier, afin que les travailleurs puissent bénéficier d’un salaire net plus élevé. Cette baisse se poursuivra jusqu’au seuil de 24,2 % en 2020. Des facilités de crédit pour les PME En 2013, une loi relative au financement des PME avait instauré de nouvelles règles en matière de crédit, dans le but de créer un cadre spécifique favorable au crédit pour les PME. Des mesures d’amélioration de cette loi entreront bientôt en vigueur. Elles portent notamment sur une amélioration de l’information précontractuelle et l’accompagnement des PME, sur la diminution des lourdeurs administratives pour les microcrédits et sur l’encadrement du recours à des sûretés et garanties. Une augmentation du plafond des indemnités de remploi de 1 à 2 millions d’euros est également prévue. BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 45 Le taux d’imposition théoriquement payé par les sociétés passe de 33,99 à 29 % en 2018 et descendra encore à 25 % en 2020. Quant au taux des PME, il passe de 24,5 à 20 % sur la première tranche de 100 000 €. Les entreprises vont donc payer moins d’impôts en Belgique. L’objectif sous-jacent : favoriser le taux d’emploi et les investissements. Parallèlement, le gouvernement instaure un impôt minimum pour les sociétés à 7,5 %, afin de réduire l’avantage de certaines entreprises bénéficiant de niches fiscales ou d’autres réductions, frôlant parfois le 0 % d’impôt. De même, les sociétés ne pourront plus bénéficier de déductions fiscales que pour 70 % de leur bénéfice. Entre un impôt des sociétés qui diminue et un impôt minimum qui apparaît, le gouvernement fédéral assure que la réforme sera budgétairement neutre. © Thinsktock © Thinsktock

FOCUS Au quotidien Diverses nouvelles règlementations vont entrer en vigueur, qui concernent les entreprises. Le bien-être des travailleurs semble être au cœur des préoccupations cette année avec, notamment, la mise en œuvre d’un plan anti burn-out et de nouvelles mesures salariales attractives. Protection des données : de nouvelles obligations Un préavis court pour remplacer la période d’essai Depuis 2014, la loi sur le statut unique avait introduit des délais de préavis harmonisés pour chaque travailleur, quel que soit son statut (ouvrier, employé ou travailleur domestique). Dès le 1er janvier 2018, dans le cadre de ses travaux budgétaires, la période de préavis est réduite à une semaine pendant les trois premiers mois du contrat de travail. Cela équivaut, en quelque sorte, à réintroduire une période d’essai de trois mois. Ces délais s’appliqueront à tous les travailleurs, tant pour les contrats à durée déterminée que pour ceux à durée indéterminée. Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) entrera en vigueur le 25 mai 2018. Le développement du commerce électronique, de l’e-gouvernance et des réseaux sociaux a rendu nécessaire une adaptation du cadre existant pour renforcer les droits des personnes et responsabiliser les acteurs traitant des données. Le RGPD confirme des principes de protection des données déjà existants en Belgique et prévoit de nouveaux droits et nouvelles obligations. Désormais, les autorités pourront demander à toute organisation de dresser un tableau des flux d’entrée et de sortie des données informatiques, quelle (s) est (sont) la (les) personnes responsable(s) qui les fait (font) entrer et sortir de l’organisation, etc. Les PME qui traitent régulièrement des données informatiques personnelles devront donc s’adapter. Bien que le sujet ait déjà fait couler beaucoup d’encre, il ressort d’une enquête menée par SerdaLab que 55 % des organisations ne sont pas correctement informées et que seules 24 % d’entre elles mesurent complètement l’impact que le RGPD aura sur leur fonctionnement. Une participation au bénéfice via la prime bénéficiaire Depuis le 1er janvier 2018, la prime bénéficiaire a fait son apparition dans le package salarial des travailleurs belges. Cette prime permet aux sociétés d’octroyer à leurs travailleurs un bonus sur leur bénéfice distribuable. Afin de rendre la mesure attrayante, un traitement social et fiscal avantageux a été prévu. La nouvelle mesure est insérée dans la loi du 22 mai 2001 qui prévoit déjà les régimes de participation des travailleurs au capital et au bénéfice des sociétés, mais qui reste peu utilisée. 46 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Des coaches anti-burn-out dans les entreprises Le burn-out, c’est la maladie professionnelle du siècle : le nombre de travailleurs absents de longue durée a progressé de 80 % entre 2005 et 2015. En 2015, on en a dénombré près de 123.000 en Belgique, dont un tiers pour des raisons de santé mentale ou psychosociales. Afin de préserver la santé des travailleurs et les prémunir des risques psychosociaux, les entreprises doivent désormais mettre en place un « plan anti-burn-out », avec deux mesures phares : reconnaître le droit des travailleurs à la déconnexion et désigner des coaches anti-burn-out dans les entreprises de plus de 100 personnes. Le principe de déconnexion (le droit pour les travailleurs de ne pas répondre par mail ou téléphone en dehors des heures de bureau) doit permettre une meilleure séparation entre la sphère professionnelle et la sphère privée. Les coaches anti-burn-out, quant à eux, devront accompagner les travailleurs en burn-out, mais surtout agir de manière préventive pour détecter toute menace d’épuisement professionnel. © Thinsktock © Thinsktock

FOCUS De nouveaux flexi-jobs… aussi pour les retraités Le gouvernement a donné son feu vert à l’extension du système des flexijobs : une forme d’emploi permettant au travailleur occupé à 4/5e temps au moins de bénéficier de revenus complémentaires. Les travailleurs en flexi-job ne font dès lors pas partie du personnel fixe de leur employeur occasionnel. Celui-ci fait appel à eux pour travailler durant les jours d’intense activité ou pour un travail exceptionnel. S’il satisfait à toutes les conditions, l’occupation d’un « flexi-jobiste » est soumise à un régime social et fiscal avantageux. Dès à présent, il est possible de recourir aux flexi-jobs dans l’horeca, mais aussi dans d’autres secteurs, notamment celui du commerce de détail. Les pensionnés aussi peuvent désormais exercer un flexi-job. Bonne nouvelle pour des seniors qui ont parfois du mal à boucler leurs fins de mois. En termes de mobilité et de développement durable La mobilité reste encore et toujours un grand défi pour le gouvernement. De nouvelles mesures vont être mises en œuvre afin de réduire l’engorgement de Bruxelles. La fin de véhicules polluants ? Pour les Bruxellois, janvier 2018 rime avec zone de basses émissions. Depuis le 1er janvier, les voitures diesel de norme Euro 1 et zéro sont interdites de circulation dans les 19 communes. Sont concernées : les voitures immatriculées avant 1997. Ensuite, chaque année, une autre catégorie de diesel sera interdite. Des caméras intelligentes contrôleront les véhicules et des sanctions pouvant aller jusqu’à 350 euros sont prévues. L’un des objectifs principaux est d’améliorer la qualité de l’air. Échanger sa voiture contre du cash Après près de deux ans de discussions, l’allocation mobilité a été validée par le Conseil restreint des ministres. L’allocation de mobilité consiste en une somme d’argent que le travailleur reçoit en remplacement de sa voiture de société. Elle implique donc la disparition de la voiture de société utilisée par le travailleur, ainsi que de tous les autres avantages qui y sont liés : assurance, carte carburant, pneus hiver, etc. Cette allocation doit être mise en place de façon volontaire. Tant l’employeur que le travailleur peuvent donc choisir s’ils y participent ou non. Le système doit par ailleurs rester « budgétairement neutre » pour tous : l’employeur, l’employé et les caisses de l’État. L’allocation remplaçant le véhicule de fonction sera calculée en fonction de sa valeur et rehaussée de 20 % si l’utilisateur bénéficie d’une carte essence. Le projet a été transmis pour avis au Conseil d’État, pour une entrée en vigueur en 2018. Des voitures de société fiscalement moins attrayantes Dès 2020, la déductibilité des frais de voiture et de carburant va être quelque peu chamboulée. Les règles vont changer pour la déduction fiscale et l’avantage toute nature pour les voitures de sociétés. Si la fiscalité des voitures de société restera fortement liée au niveau d’émission de CO2, elle sera plus linéaire. Sur le parc roulant actuel de voitures de société, la diminution moyenne de déductibilité devrait passer de quelque 78 % à environ 65 %. Les véhicules hybrides sont aussi concernés et ce, dès ce 1er janvier. Jusqu’à présent, le taux de déductibilité des voitures hybrides oscillait entre 50 et 100 %, voire 120 % pour les véhicules totalement électriques. Ce taux va être resserré en fonction des émissions de CO2 avec, parfois, de fameuses différences puisqu’une « fausse hybride » sera taxée comme son homologue sans batterie. La réforme fiscale a en effet établi un ratio poids/puissance de la batterie pour différencier les « fausses hybrides » des « vraies ». Cela aura un impact à la fois sur le taux de déductibilité et, pour l’utilisateur, sur l’avantage toute nature et donc sur sa contribution retenue sur sa fiche de paie. BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 47 © Thinsktock © Thinsktock © Thinsktock

ENTREPRENDRE DROIT DES SOCIÉTÉS Exit le commerçant, vive l’entreprise ! La nouvelle loi du 11 aout 2017 sur l’insolvabilité des entreprises a été intégrée au Code de droit économique. Son entrée en vigueur est prévue pour le 1er mai 2018. Cette loi a pour objectif de rendre plus cohérentes et plus compréhensibles les législations relatives à l’insolvabilité des entreprises. Mais au fait, qu’est-ce qu’une entreprise ? L ongtemps, le droit de l’insolvabilité a été déterminé par la notion de « commerçant », défini comme la personne qui exerce des actes commerciaux et qui en fait sa profession habituelle, dans un but lucratif. L’un des principaux bouleversements de la nouvelle loi est l’extension de son champ d’application. Le droit de l’insolvabilité ne concerne plus les seuls « commerçants », mais bien toutes les entreprises afin de mieux coller à leur réalité économique. L’idée est de permettre au plus grand nombre de bénéficier des possibilités de réorganisation judiciaire ou d’être soumis à une liquidation sous forme de faillite. Qu’entend-on par entreprise ? Le Code de droit économique offre sa propre définition de l’entreprise, qui inclut quatre possibilités. Premièrement, toute personne physique qui exerce une activité professionnelle à titre indépendant. Deuxièmement, toute personne morale, à l’exception des personnes morales de droit public. Troisièmement, toute autre organisation sans personnalité juridique, à l’exception de celles qui ne poursuivent pas un but de lucre. Et pour finir, les titulaires de professions libérales réglementées. Les associations et les fondations sont donc dorénavant considérées comme des entreprises, tout comme les agriculteurs et les professions libérales. Une remarque doit toutefois être soulevée pour les professions libérales. En effet, lorsque les titulaires ces dernières sont concernés par une procédure d’insolvabilité, ils seront soumis à des règles spécifiques, notamment pour assurer la sauvegarde du secret professionnel propre à leur profession. Par professions libérales, il faut notamment entendre les comptables, réviseur d’entreprises, conseillers fiscaux, architectes, agents immobiliers, avocats, notaires, médecins, dentistes, kinésithérapeutes, vétérinaires et pharmaciens. La notion d’entreprise est enfin applicable aux organisations n’ayant pas la personnalité juridique. Par exemple, les sociétés de fait (lorsque deux ou plusieurs personnes physiques ou morales se comportent comme des associés entre elles, alors qu’aucune formalité n’a été remplie pour constituer une société conforme au droit belge) et les sociétés momentanées (société dont la durée est limitée dans le temps pour effectuer une ou plusieurs opérations commerciales déterminées) tomberont dans la définition d’entreprise. 48 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Un tribunal des entreprises Le remplacement de la notion de commerce par celle d’entreprise aura également un impact sur le tribunal de commerce, qui s’appellera désormais tribunal des entreprises. Les juges consulaires (qui ne sont pas des juges de profession et qui font partie du monde de l’entreprise) pourront également appartenir à toutes les nouvelles professions qui entrent dans la nouvelle notion d’entreprise, et plus uniquement de commerçants. En conclusion, il faut souligner l’avantage, pour un plus grand nombre d’acteurs de la vie économique, de pouvoir bénéficier des dispositions liées aux procédures de réorganisation judiciaire. Celles-ci permettent aux entreprises de disposer d’une véritable seconde chance et d’éviter que des difficultés ponctuelles sonnent leur glas. En revanche, ce nombre élargi d’acteurs se verra aussi appliquer les dispositions propres aux faillites des entreprises. Si la faillite sur aveu ne pose pas de problème en soi, puisqu’elle suppose une démarche volontaire, les citations en faillite lancées à l’initiative des créanciers en vue de faire « pression » sur l’entreprise seront désormais légion dans de plus vastes secteurs encore. À bon entendeur… ● Inspiré d’un article de Valérie Vandiest, publié sur www.lex4u.com.

ENTREPRENDRE GOOGLE ANALYTICS Connaissez-vous votre site web ? Savez-vous si votre site web est performant ? S’il attire du trafic ? S’il est bien référencé sur les moteurs de recherche ? Savez-vous qui sont vos visiteurs ? Et quelles sont les pages qui les intéressent le plus ? Si vous avez répondu « non » à 3 questions sur 5, c’est probablement que vous ne connaissez pas Google Analytics – ou que vous ne savez pas comment l’utiliser. Dommage : c’est gratuit. G oogle Analytics, c’est un outil encore trop peu connu des entreprises et pourtant si précieux pour optimiser leur présence et leurs ventes sur le web. Au départ, Google l’a développé pour inciter les entreprises à utiliser Google AdWords – la « régie publicitaire » de Google, qui permet de sponsoriser des liens parmi les résultats de recherche des internautes, en fonction de certains mots-clés. Google Analytics devait convaincre les sceptiques de l’efficacité des campagnes AdWords, en leur permettant de mesurer le trafic d’un site et de comparer les sources : SEO (Search Engine Optimization) vs SEA (Search Engine Advertising). Ou, pour le dire autrement, les résultats du référencement « naturel » comparés au référencement « dopé » par les campagnes AdWords payantes. Mais, outre le fait de connecter Analytics à votre site pour mesurer les résultats des campagnes Adwords, vous pouvez en faire un véritable outil pour améliorer la performance et le référencement naturel de votre site web. Concrètement, avec Analytics, vous pouvez déterminer le profil de vos visiteurs (par langue, pays, centres d’intérêts…), savoir quels mots-clés dans Google (payants ou non payants) ont généré des visites vers votre site, savoir combien de temps l’utilisateur navigue sur chaque page de votre site, quelles sont les pages les plus visitées, quels sont les liens qui génèrent le plus de clics, etc. Si vous remarquez qu’une page est plus visitée qu’une autre, c’est que le contenu est particulièrement pertinent et intéressant : il répond à un besoin des internautes. Mais cela peut également signifier que la page est correctement construite et optimisée pour le SEO (référencement naturel). À vous d’en tirer des conclusions ! Elles peuvent être de deux types : ce produit intéresse les internautes (à vous d’en tirer profit !) ; mais aussi : cette page est beaucoup plus riche en contenu que les autres pages de mon site (à vous de travailler les autres pages pour que leur popularité augmente…). En analysant les sources de trafic, vous pourrez déterminer si les campagnes que vous menez sur d’autres supports numériques sont efficaces et répondre à vos questions. Vous pourrez apprendre, par exemple, quel est le pourcentage de trafic en provenance de votre page Facebook, combien de visites a généré votre dernière newsletter, combien de personnes recherchent directement votre entreprise via son url, ou encore, combien de temps les visiteurs arrivés via la dernière publicité Facebook ont-ils passé sur la page de destination. En paramétrant votre compte selon vos besoins et vos objectifs, vous pourrez donc mesurer efficacement les campagnes que vous menez et mieux déterminer vos futurs budgets. Vous saurez si votre site fonctionne ; s’il peut être amélioré à peu de frais ou si une refonte complète s’impose ; s’il est facilement accessible sur mobile ; quels sont les produits ou services qui plaisent le plus (et qui méritent peut-être d’être développés) et – last but not least – si les campagnes d’e-marketing mises en place génèrent des résultats. Qui sait, peut-être manquez-vous une information capitale en n’analysant pas le trafic de votre site ? Si Google Analytics fait peur aux premiers abords, après une bonne prise de connaissance et un paramétrage efficace, vous prendrez plaisir à analyser les résultats de vos actions ! ● Sophie Rase, Partner & Marketing Manager, Follow Us (Ace computer Group) Pour aller plus loin Google Analytics sera au cœur d’une formation organisée le 15 janvier prochain. Où ? Beci, 500 av. Louise, 1050 Bruxelles Quand ? Le 15.01.2018, de 9h à 12h30 Info et inscriptions : Émilie Lessire, ele@beci.be tél. 02 643 78 11 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 49

ENTREPRENDRE TRANSITION Dermot O’Regan : ça pousse, à Bristol La ville serait-elle le berceau de l’activité circulaire, l’endroit de tous les possibles, en particulier pour ce qui touche à l’alimentation et à la production de végétaux alimentaires ? C’est l’avis de Dermot O’Regan, un licencié en sciences environnementales qui s’est lancé il y a quatre ans dans la production de micro-végétaux en aquaponie à Bristol. Johan Debière G row Bristol, c’est une ferme inaugurée en 2015 par Dermot et son ami Peter Whiting grâce à un beau savoir-faire acquis dans l’agriculture urbaine – en particulier les fermes verticales. À Bristol, cette technologie permet aujourd’hui de produire du micro-coriandre, une herbe qui est consommée localement par les habitants et que de nombreux restaurants de cette grosse ville du sud-ouest de l’Angleterre inscrivent à leur menu, en prenant bien soin de mentionner son origine... On est pourtant parti de loin : outre son passé de production de tabac (totalement stoppée en 2015, depuis que Bristol est devenue smoke-free), la ville a beaucoup souffert du phénomène de globalisation. Celui-ci a contraint de nombreuses PME actives dans l’agro-alimentaire à fermer leurs portes, laissant des milliers de travailleurs sur le carreau et des dizaines de sites de production à l’abandon. Par chance, les autorités ont décidé de ne pas céder à la fatalité en s’engageant dans la voie du durable. À force de détermination et grâce au soutien politique local, Bristol a ainsi réussi à faire partie du Top 100 des villes les plus résilientes au monde. La lutte contre la pauvreté fait d’ailleurs partie intégrante d’une stratégie de (re)développement à long terme, qui semble se jouer de tous les clivages politiques : « Nous y travaillons chaque jour, avec des structures comme Fry (ndlr: un hub dédié à l’accueil de producteurs indépendants de nourriture, qui s’est installé sur le site d’une ancienne fabrique de chocolat) », confie fièrement le jeune maire de Bristol Marvin Rees, qui a succédé à George Ferguson en 2016 en poursuivant dans la même voie que son prédécesseur. L’activité qui y a été déployée a d’ailleurs valu à Bristol de recevoir en 2016 l’Award d’argent des Sustainable Food Cities (http://sustainablefoodcities.org). Micro-légumes, herbes, salades et tilapia C’est dans ce contexte propice à toutes les formes de croissance durable que Dermot a décidé de poursuivre le développement de Grow Bristol et d’affiner sa méthode de travail, aboutissant à LettUs Grow (un jeu de mots associant laitue et croissance). Il développe aujourd’hui des systèmes innovants et durables de culture alimentaire urbaine, produisant des micro-légumes, herbes et salades de feuilles, ainsi que du poisson (tilapia), en utilisant l’aquaponie et des techniques agricoles verticales dans un environnement contrôlé. 50 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Dermot O’Regan et Pete Whiting. Comme Dermot et son ami ne font rien à moitié, ils ont décidé de s’installer sur un site industriel désaffecté (tout comme Bruxelles, Bristol n’en manque pas) et d’y développer ce qu’il appelle la « Grow Box » : une ferme urbaine dont la productivité n’a rien à envier aux chaînes de production des multinationales de l’agro-alimentaire. L’avenir de Grow Bristol ? Regan continue à le voir en rose, ou plutôt en vert : « Nous développons notre nouveau site sur la Feeder Road, en construisant notre nouvelle Grow Box, en attirant autour de notre projet des partenaires actif dans l’agro-alimentaire, dans l’énergie et dans le social et en améliorant notre représentation sur les marchés, en nous rapprochant plus encore du public, pour une ville encore plus durable, heureuse et en meilleure santé. » ● Info : http://growbristol.co.uk 100 Resilient Cities Lancé par la fondation Rockefeller, le concours 100 Resilient Cities encourage les villes du monde entier à devenir physiquement, socialement et économiquement plus résilientes face aux stress et aux chocs inhérents aux environnements urbains. Pour permettre aux candidats de progresser, la fondation met à disposition des fonds permettant de mobiliser un CRO, ou Chief Resilience Officer, qui opère pendant deux ans dans la ville qui en bénéficie. Info : www.100resilientcities.org

ENTREPRENDRE STARTER Tastify : partage d’expériences Application pour tablette, Tastify permet aux clients d’une entreprise de donner leur avis sur le projet de celle-ci et de le partager sur les réseaux sociaux. Un outil qui peut être décliné selon l’imagination des agences de communication. Guy Van den Noortgate L’ idée de Tastify est née il y a deux ans et la première version testable est sortie en octobre 2015. « Il a fallu mettre sur pied une bonne équipe », confie François Depelchin, concepteur de l’application. « De 2015 à 2017, nous avons travaillé à l’amélioration de notre produit. Nos premières ventes ont commencé à l’été 2017. Nous continuons à faire évoluer le produit mais cherchons maintenant à nous faire connaître. » Deux autres partenaires participent à l’aventure, Thomas et Michael – ce dernier étant le développeur. Pour l’instant, chacun est occupé à plein temps et se consacre à Tastify en dehors de ses heures de travail. Mais tous les trois souhaitent donner un coup d’accélérateur à l’application qui est aujourd’hui pleinement opérationnelle. En pratique, Tastify est une application pour tablette qui permet aux clients d’une entreprise de donner leur avis sur un projet de celle-ci et de le partager sur les réseaux sociaux, en l’occurrence Facebook. À terme, d’autres réseaux sociaux sont envisagés. Par projet, on entend, par exemple, le lancement d’un produit. Ainsi, chacun des participants peut donner son avis en répondant à trois questions (évaluation de 1 à 5), laisser un commentaire et prendre une photo, de lui avec le nouveau produit, par exemple. Ensuite, il peut partager son expérience sur Facebook, s’il le souhaite. Ses amis trouveront, d’une part, les avis postés sur Tastify et, d’autre part, ils pourront aller directement sur le site de l’entreprise. « L’intérêt de Tastify est triple », explique François Depelchin. « D’abord, il permet de valoriser la relation client en marquant en quelque sorte le coup avec l’expérience qu’il a vécue. Ensuite, cela permet à l’entreprise de collecter ces différentes expériences et de les valider auprès de prospects. Enfin, cela facilite le bouche-à-oreille et permet de créer un lien en ligne via les réseaux sociaux. Concrètement, Tastify aide l’entreprise à augmenter l’implication de ses clients en les incitant à réfléchir sur le projet et en les fidélisant à travers un mailing à plus long terme. Dans ce dernier, l’entreprise pourra approfondir sa connaissance du client en lui proposant, par exemple, de participer à une enquête de satisfaction plus approfondie. Grâce aux évaluations, commentaires et photos choisies, l’entreprise comprendra également mieux ses clients. » L’une des originalités de Tastify est le couplage de la photo partagée sur Facebook avec l’impression papier de cette dernière lors de l’événement. Ainsi, chaque participant peut repartir avec une photo sur laquelle figure le nom de l’entreprise et son logo. À côté de Tastify, application B2B, François Depelchin et son équipe ont également lancé Fiesta Pics, destinée au B2C. Ici, un particulier organise une soirée et, via cette application, transforme sa tablette en kiosque photos. Thomas et François, deux des trois créateurs de Tastify. Chacun des convives peut prendre des photos et les partager ainsi que les recevoir via mail et les imprimer. Si un photographe est présent, il peut également choisir parmi les photos qu’il a prises. Un petit film ludique et explicatif figure sur le site www.fiestapics.be. Afin de faire découvrir son application, Tastify entend la proposer aux agences de communication pour que celles-ci l’intègrent à leur offre. Avec cet outil, la palette de possibilités est infinie et il ne manque pas de créatifs au sein de ces agences pour explorer de nouvelles voies. « En ce qui concerne Fiesta Pics, cette dernière s’adresse aux particuliers mais également aux professionnels de l’événementiel qui souhaitent fournir une solution personnalisable abordable, tout en pouvant apporter un service supplémentaire de mise en place de location de matériel », conclut François Depelchin. Info : www.tastify.be ● Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 51

ENTREPRENDRE TRANSMISSION Cession d’entreprise : mission accomplie pour Spike La transmission d’entreprises reste un enjeu important de l’économie belge pour les années à venir. D’ici dix ans, plusieurs dizaines de milliers d’entreprises devraient changer de mains. Mais on ne le répétera jamais assez, céder ou reprendre une entreprise, ça se prépare… Pour mener à bien leur propre cession, Bruno Decamps et Alain Jeanty ont fait appel au Hub Transmission de Beci. Zoom sur cette success story… Gaëlle Hoogsteyn Envie de changement C’est dans leurs agréables bureaux situés à Uccle que nous avons rencontré les désormais ex-propriétaires de l’agence de communication Spike, Bruno Decamps et Alain Jeanty, pour revenir sur la cession de leur entreprise en compagnie d’Erick Thiry, responsable du Hub Transmission de Beci. Il y a presque 20 ans, ces deux entrepreneurs ont fondé Spike. Le succès a vite été au rendez-vous et, au fil des ans, leur société est devenue une PME comptant une grosse dizaine d’employés. Au bout de deux décennies, Bruno et Alain souhaitaient donner une nouvelle orientation à leur carrière et ont décidé de chercher un repreneur pour leur entreprise. La nécessité de se faire accompagner Mais céder une entreprise n’est pas une mince affaire et se faire accompagner est indispensable. Bien conscients de cela, nos deux chefs d’entreprise ont fait appel successivement à plusieurs sociétés spécialisées pour les aider dans leurs démarches. « Ce fut un vrai flop », se souvient Bruno. « Nous n’avons rencontré que peu de candidats repreneurs, et ceux qu’on nous a présentés ne répondaient pas à nos attentes ». Nous ne voulions pas être repris par une autre entreprise qui aurait englouti nos activités dans les siennes. Nous cherchions plutôt une personnalité qui vienne s’implanter dans l’agence. Un jour, Bruno et Alain reçoivent une invitation de Beci, leur proposant de participer à un panel de discussion du Hub Transmission. Bien qu’un peu échaudés par leurs précédentes expériences, les deux entrepreneurs décident toutefois d’accepter. Et Alain de commenter : « Très vite, nous nous sommes rendu compte que la structure existante répondait tout à fait aux attentes d’une PME 52 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Bruno Decamps (à gauche) et Alain Jeanty, les fondateurs de Spike. comme la nôtre. Nous avons pris rendez-vous avec Erick Thiry afin de voir dans quelle mesure le Hub pouvait nous aider. Comme nous étions à la recherche d’un repreneur depuis quelque temps, nous avions déjà préparé toutes les données nécessaires à la cession et mis en œuvre ce qui devait l’être. La collaboration avec Beci a donc pu démarrer sous les meilleurs auspices. » Un processus rapide et efficace Grâce à sa base de données, le Hub Transmission dispose d’un grand nombre de contacts pour mettre en relation cédants et repreneurs. Bruno explique : « Nous ne voulions pas être repris par une autre entreprise qui aurait englouti nos activités dans les siennes. Nous cherchions plutôt une personnalité qui vienne s’implanter dans l’agence pour prendre les rênes de Spike. Quelqu’un qui assure la continuité de l’équipe et développe notre business dans un contexte ‘familial’. Nous cherchions aussi un vrai manager, qui puisse apporter une plus-value à la société, en termes de gestion des ressources humaines et d’organisation, par exemple. Nous voulions évidemment aussi trouver quelqu’un ayant de l’expérience en communication, puisque c’est notre core business. » Là où les autres sociétés avaient échoué, le Hub a tout de suite mis dans le mille. « Le premier candidat qu’on nous a présenté était le bon. Impossible de faire mieux ! Le Hub nous a vraiment trouvé un repreneur sur mesure », raconte Alain. « Par ailleurs, le Hub nous avait aussi très bien préparés à la première entrevue avec le repreneur poten

ENTREPRENDRE tiel. Lorsque nous l’avons rencontré, nous avions déjà une idée du profil du personnage et l’envie d’engager une vraie discussion », ajoute Bruno. Erick Thiry, responsable du Hub Transmission. Tout a ensuite été très vite… « Une fois la décision prise de céder Spike à ce candidat, nous avons confié la suite des opérations à un avocat spécialisé recommandé par Beci », raconte Alain. Aidées de leurs avocats respectifs, les deux parties se sont mis d’accord sur un montant. Puis, les avocats ont rédigé les conventions de cession et de collaboration. Cela a nécessité beaucoup de travail car Bruno et Alain tenaient à ce que tout soit mis sur papier dans les moindres détails. « Bien que fastidieux, ce travail est un véritable investissement pour la suite », commente Bruno. « Et c’est important de le faire faire par des experts externes, car toute une série de risques (qu’on n’imagine pas toujours) découlent de ce qui sera écrit dans la convention. » Tout est bien qui commence bien Au terme de nombreuses réunions, discussions et négoCe n’est pas si facile de passer la main. C’est tout un pan de notre vie qu’on laisse derrière nous. Il faut se préparer psychologiquement à une vie nouvelle tout en travaillant intensivement sur le processus de vente. ciations, Bruno et Alain ont finalement conclu la cession de Spike. Une période de transition est prévue. Et Alain d’expliquer : « Pour l’instant, nous nous occupons de la gestion à trois, pour préparer le transfert. Bruno quittera l’entreprise dans quelques mois, dès que tout sera prêt. De mon côté, je continuerai à m’investir dans Spike, mais davantage dans le développement de la clientèle et la direction créative. Je souhaitais arrêter de m’occuper de la gestion pour revenir à mon métier de base. Je suis très motivé à l’idée de participer à la nouvelle orientation que le repreneur va donner à la société. Je suis content de pouvoir apprendre de nouvelles choses, avec quelqu’un de plus jeune, et aussi de pouvoir lui distiller mes propres compétences et mon expérience. » Pour nos deux entrepreneurs, cette période de transition est indispensable afin de permettre au repreneur de s’intégrer au mieux dans l’équipe en place, de faire connaissance avec les clients et de découvrir les spécificités de l’agence. Tous deux sont heureux d’avoir été accompagnés par le Hub Transmission tout au long du processus : « Les conseils prodigués par le Hub Transmission, et notamment Erick Thiry, nous ont vraiment été très utiles. Nous avons pu bénéficier d’une grande disponibilité, d’une vraie écoute et d’un excellent ciblage du candidat. L’équipe qui a nous a accompagnés était super enthousiaste. Le fait aussi que cet accompagnement soit gratuit était pour nous un gage de neutralité. Nous savions que le Hub Transmission n’allait pas nous pousser à la vente pour toucher au plus vite sa commission », assure Bruno. Les deux cédants précisent aussi avoir apprécié les conseils qui leur ont été prodigués sur le plan humain. « C’est un volet souvent négligé alors qu’il est primordial », commente Alain. « Ce n’est pas si facile de passer la main. Nous avons créé Spike à partir de rien il y a 20 ans. C’est tout un pan de notre vie qu’on laisse derrière nous. Il faut se préparer psychologiquement à une vie nouvelle tout en travaillant intensivement sur le processus de vente. Grâce au Hub, nous avons compris l’importance de nous préparer aussi à la phase post-cession. » ● Le Hub Transmission, pour qui, pourquoi ? Face aux défis que représente la transmission d’entreprise, la Chambre de Commerce de Bruxelles a mis sur pied en 2015 un Hub Transmission qui a pour but d’accompagner les cédants et acquéreurs dans cette étape importante de la vie d’un entrepreneur. L’équipe d’experts et les partenaires du Hub Transmission vous permettront d’évaluer votre degré de préparation à la cession/reprise d’entreprises et de vous préparer en vue d’une transmission éventuelle à court, moyen ou long terme. Des sessions d’information, formations, accompagnements, proposés dans un environnement professionnel et confidentiel et où chacun peut développer et préparer son projet, sont organisés tout au long de l’année. Intéressé ? Contactez le Hub Transmission en toute confidentialité pour que nous puissions ensemble mener vos projets avec succès ! Plus d’info : Erick Thiry - eth@beci.be - 02 643 78 36 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 53

COMMUNITY L’actualité BECI en photos Rencontre avec une délégation haïtienne conduite par le Président de la République, M. Jovenel Moïse, le 13 décembre dernier dans les salons du Cercle de Lorraine. Conférence sur la prévention du burn-out animée par Anne Habets, fondatrice de Stress-Out, dans le cadre du programme ReStart qui accompagne els entrepreneurs faillis. © Reporters Que faire de vos vieux électros ? Visite du nouveau centre de réemploi bruxellois Recy-K, avec le Brussels Waste Network. Alors que le Ceta est entré (provisoirement) en vigueur, Beci recevait, le 12 décembre dernier, l’attaché économique et commercial de Brussels Invest & Export au Québec, M. Gilles Brédas. 54 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2017

COMMUNITY Trois journées, 40 experts, 7 thématiques, 20 h de conseil gratuit : c’était l’opération Get Ready For Tomorrow, au mois de décembre. Beci a mis ses compétences à disposition des entrepreneurs pour les aider à préparer le futur proche. BECI - Bruxelles métropole - décembre 2017 55 © Isopix

LES ADRESSES C’EST BON C’EST BELGE Rue de Rollebeek 3, 1000 Bruxelles 02/512.29.99 www.cestboncestbelge.be NÜETNIGENOUGH Rue du Lombard 25, 1000 Bruxelles 02/513.78.84 www.nuetnigenough.be LE ZOOM BRUSSELSLIFE Où manger de bonnes carbonades à Bruxelles ? Voilà un vrai plat d’hiver, roboratif et réconfortant ! Un plat typiquement belge, très prisé des restaurateurs de la capitale, quoique tous ne se valent pas... Voici quelques bonnes adresses pour déguster cette recette de viande de bœuf mijotée et de bière. Victor Lepoutre et Emmanuel Robert BIER CIRCUS Rue de l’Enseignement 57, 1000 Bruxelles 02/218.00.34 www.bier-circus.be RESTOBIÈRES Rue des Renards 9, 1000 Bruxelles 02/511.55.83 www.restobieres.eu VOLLE GAS Place Fernand Cocq 21, 1050 Ixelles 02/502.89.17 www.restaurant-volle-gas-bruxelles.be LE CLAN DES BELGES Rue de la Paix 20, 1050 Ixelles 02/511.11.21 www.leclandesbelges.com AU VIEUX BRUXELLES Rue Saint-Boniface 35, 1050 Ixelles 02/503.31.11 www.auvieuxbruxelles.com AU CORBEAU Rue Saint-Michel 18, 1000 Bruxelles 02 219 52 46 www.lecorbeau.be Que vous l’appeliez « carbonade » ou « stoofvlees », ce plat typiquement belge se retrouve sur un grand nombre de menus à Bruxelles. Et si la réalisation de cette recette peut paraître relativement simple, il ne faut pas vous y fier. Il s’agit avant tout d’un savant mélange entre les différents ingrédients que sont le bœuf, les oignons, la bière, le pain d’épice et la cassonade. On vous emmène dans les meilleurs restaurants bruxellois, spécialistesde ce fameux ragoût. Aux abords du Sablon, C’est Bon, C’est Belge est l’adresse par excellence des plats typiquement belges. Accueil convivial et bonne ambiance garantie. Nüetnigenough est une autre très bonne adresse en ce qui concerne les plats belges, dont fait partie la carbonade flamande. On y trouve aussi une large carte de bières. Au Bier Circus aussi, la bière est reine. On en trouve un large choix et l’ensemble des plats, dont la carbonade bien sûr, sont à base de bière. Toujours dans le centre de Bruxelles, le Restobières vous propose un véritable voyage gustatif à travers le paysage culinaire belge. La carbonade en fait évidemment partie et elle est particulièrement réussie. La commune d’Ixelles n’est pas moins riche en références culinaires : Volle Gas, sur la Place Fernand Cocq, est une brasserie typique où vous pourrez également goûter la 56 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 carbonade et un bon nombre d’autres plats locaux pour suivre vos envies. Dans le quartier Saint-Boniface, deux adresses sont à recommander : le Clan des Belges vous propose sa carbonade à la Chimay Bleue avec frites maisons – un délice ! – tandis que le Vieux Bruxelles affiche au menu des carbonades à la gueuze, à déguster dans un vrai décor d’estaminet. Dans le centre, allez faire un tour au Corbeau. Vous avez peutêtre déjà dansé sur ses tables le samedi soir... Mais le midi, on y trouve une ambiance bien plus posée et tout aussi chaleureuse… Et la carbonade est toujours aussi bonne ! Mais s’il fait vraiment trop froid pour sortir, pourquoi pas des carbonades maison ? Chacun a sa recette ; voici la nôtre, pour quatre convives : dans une cocotte à fond épais, faites revenir deux gros oignons émincés ; ensuite, faites-y dorer un kilo de viande de bœuf à braiser, coupée en cubes de 5 cm. Salez, poivrez, saupoudrez d’un peu de cassonade. Quand la viande est colorée, couvrez d’une bonne bière brune pas trop sucrée (la Bertinchamps est parfaite !), ajoutez quelques baies de genièvre et laissez mijoter deux (ou trois) bonnes heures. Avant de servir, n’oubliez pas d’y jeter une tranche de pain d’épices et une bonne cuillère à soupe de moutarde. Servez avec des frites, bien sûr ! © Thinkstock

BRUSSELSLIFE PHARES À FAIRE EN FAMILLE 12.01 | 21.01 SALON DE L’AUTO Plus de 100.000 m² dédiés aux plus grandes marques de voitures, motos et véhicules lourds. Brussels Expo | 15 € | www.autosalon.be 01.02 | 04.02 SALON DES VACANCES Envie d’évasion ? Des centaines d’exposants vous vous attendent pour vous proposer des vacances insolites, en famille, pas trop loin ou à l’autre bout du monde. Brussels Expo | 5 € en ligne, sinon 10 € | www.salondesvacances.eu 27.01 | 04.02 BRAFA Plus de 130 galeries et marchands d’art originaires de 16 pays vous attendent en ce début d’année pour l’une des plus grandes foires d’art au monde. Tour & Taxi | 25 € en ligne | http://www.brafa.art/ 11.01 | 20.01 BRUSSELS JAZZ FESTIVAL Dix jours de festival avec des concerts, mais également des ateliers pour enfants et des films au rythme du jazz ! On y annonce des grands noms tels Archie Shepp Quartet et Brussels Philharmonic & Uri Caine. Flagey | 35€ -65€ | www.flagey.be SOUS LA LOUPE — CULTURE Deux ‘community radios’ viennent de naitre à Bruxelles Fin 2017, Bruxelles a vu naître ces deux premières ‘community radios’, comprenez des radios indépendantes diffusant sur le web et via Facebook. Depuis novembre, Kiosk Radio diffuse depuis un kiosque... implanté au beau milieu du Parc de Bruxelles. Tous les après-midi, des DJ de la nuit bruxelloise se relaient aux Liens : http://kioskradio.com/ https://www.mixcloud.com/TheWordMagazine/ platines et voyagent à travers les styles musicaux en allant de la funk au hip-hop en passant par la house music. Un projet ayant répondu à l’appel d’offre de la Ville de Bruxelles pour la revalorisation des kiosques des parcs de la ville, et qui comprend également la « guinguette royale ». On peut donc également venir au kiosque et mêler les sons et saveurs bruxelloises, ces dernières étant fournies par des établissements partenaires, notamment Peck Bxl, le chocolatier Laurent Gerbaud ou encore les bières de la Brasserie de la Senne. Une manière de faire vivre la culture locale bruxelloise sur la toile et donner l’opportunité aux internautes du monde entier de découvrir la bande sonore de notre vie nocturne. Le 1er décembre, The Word Magazine, un bimensuel anglophone spécialisé dans la culture et le lifestyle belges, a également lancé sa propre webradio. « Une radio que les producteurs, artistes, directeurs musicaux, labels et collectifs pourront vraiment s’approprier », indique Nicholas Lewis, le rédacteur en chef du magazine. Une plateforme qui, selon lui, complète l’offre des radios associatives locales comme Radio Campus ou Radio Panik tout rassemblant une cible plus internationale. Victor Lepoutre BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 57 29.01 | 04.02 LA SEMAINE DU SON Des événements auront lieu du lundi au dimanche pour aiguiser votre ouïe et découvrir la ville différemment. Région Bruxelloise | 7 € | http://lasemaineduson.be/ 20.01 GRIBOUJAZZ Présenter le Jazz aux enfants, c’est le défi qu’ont relevé Thomas Champagne, Guillaume Vierset, Nicholas Yates et Fabio Zamagni. Dans une approche novatrice, ils traduisent les idées qui sont à la racine du Jazz par des images en mouvement. Théâtre Marni | 9 € | lamontagnemagique.be EN SOIRÉE 13.01 | 16.01 DJANGOFOLLIES Devenu le rendez-vous incontournable du début d’année, le festival de jazz Djangofolllies se déroulera dans près de 30 endroits différents. Lieux Divers | www.brossela.be 25.01 | 28.01 ELLES TOURNENT Le Festival « Elles tournent » propose des films réalisés par des femmes. Des courts, des fictions, des documentaires… Au total, une vingtaine de films seront projetés durant 4 jours. Cinéma Vendôme | apd 3 € | http://ellestournent.be 29.01 | 02.02 PROPULSE 5 concerts par soir au Botanique. À l’affiche : des artistes pop, rock, électro, mais aussi du jazz et des musiques du monde. Botanique | 8 €/soirée | http://propusefestival.be © © Emmanuel Crooy © Shutterstock © Elles tournent

BRUSSELSLIFE LE BRUXELLOIS DU MOIS Hugues Henry : créateur de Home Frit’Home, le musée de la frite bruxellois Tout a commencé par la création de frites.be, un site belge d’actualité décalée et d’autodérision, en 1997. Aujourd’hui, Hugues Henry et sa femme sont gérants d’un micro-musée de la frite et d’un gîte urbain aux couleurs noir-jaune-rouge. Retour sur le parcours peu commun de ce passionné de la Belgique. C’est un peu par hasard qu’Hugues Henry, journaliste de formation, s’est lancé dans cette aventure. En nommant son webzine belgo-belge frites.be, ce Bruxellois se rend compte de l’intérêt que l’allumette dorée LE SAVIEZ-VOUS ? Au XIXe siècle, le parc Léopold était un zoo Le saviez-vous ? À l’emplacement du parc Léopold, il y a eu un jardin zoologique entre 1851 et 1878. L’objectif était d’imposer le zoo de Bruxelles comme une institution scientifique et pédagogique pour les Bruxellois de la bonne société. Une initiative sapée par l’arrivée du bois de la Cambre. Au début du XIXe siècle, Bruxelles se peuple et s’industrialise. Les bourgeois de la ville cherchent des lieux de loisirs où l’on respire encore et où l’on peut surtout être vu. En 1847, l’aristocratie de la capi58 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 tale décide de créer un zoo moderne où les fonctions scientifiques et éducatives s’appuyaient sur une partie récréative. Mais rapidement le parc va se dégrader, la gestion n’est pas à la hauteur… Les animaux meurent, le pôle scientifique ne tient pas ses promesses. Résultat : les visiteurs se lassent et préfèrent très vite parader sur l’avenue Louise et dans le bois de la Cambre réaménagé en 1862. Le zoo ferme donc ses portes 27 ans après son ouverture en 1878. Il devient le parc Léopold en 1880, à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance de la Belgique et accueille un musée d’histoire naturelle, le futur Institut royal belge des sciences de la nature. Victor Lepoutre génère au sein du public. Pour répondre à la demande, il rencontre des frituristes, s’intéresse à l’histoire des fritkots et découvre tout un univers… Passionné, il emmagasine de nombreux objets, documents et témoignages en lien avec la frite qu’il trouve dans les brocantes, sur des sites d’enchères et de seconde main, ou grâce à des dons de particuliers et de professionnels du secteur. Quelques années plus tard, le site frites.be n’a jamais aussi bien porté son nom. Il est devenu une source inépuisable d’information sur ce mets emblématique de la Belgique. Mais Hugues Henry souhaite aller plus loin dans le partage de sa passion. Avec son épouse, il acquiert une maison en copropriété au 242, rue des Alliés à Forest, et transforme les niveaux inférieurs en musée et en chambres d’hôtes 100 % belges. Au sud, on loge dans une chambre aux couleurs de la Wallonie ; au nord, aux couleurs de la Flandre. La salle de bain, elle, est aux couleurs bleu-jaune de la Région bruxelloise. Et on s’éclaire avec des lampes en forme de cornet de frites ! Immersion garantie donc, ainsi que tranquillité car le musée attenant aux chambres d’hôtes ne se visite que sur rendez-vous et durant des portes ouvertes, organisées tous les premiers week-ends du mois. L’histoire de la frite, la frite dans l’humour, dans la chanson, dans la bande dessinée, ou encore dans la mode : c’est tout un univers que l’on découvre dans le musée. En vous guidant, Hugues ne manque pas de vous raconter ses « anecdotes frituresques ». Vous pourrez aussi regardez la télé-frite. Tentez le défi « Seul contre un coupe-frites », en coupant le plus de patates à la minute à l’aide d’un coupe-frites ancienne génération. Prenez place sur le trône de la frite le temps d’un « sel’frite », ou encore admirez les œuvres de Gilis Houben surnommé « le peintre des fritkots ». Les œuvres exposées sont renouvelées tous les quatre mois, ce qui vaut au gîte de se métamorphoser au rythme des saisons et selon l’inspiration des artistes invités. De plus, les objets s’exportent ! Hugues fait régulièrement des prêts à des expositions itinérantes, comme « Patates » présentée au Musée Bruxellois du Moulin et de l’Alimentation à Evere jusqu’au 31 août prochain, vous en retrouverez donc sûrement en dehors du musée. Victor Lepoutre et Chloé Hennicken © Wikipedia commons © Hugues Henry

COMMUNITY DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION Aurelie Jacques Designer PPE Rue de Verneuil 54 - 75007 Paris - France del. : Aurélie Jacques BCN Consulting SPRL Rue Charlemagne 41 - 1348 Ottignies Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 74201 - Production photographique, sauf activités des photographes de presse 74209 - Autres activités photographiques del. : Bernard Cornet CFIP - Centre pour la Formation et l’Intervention Psychosociologiques ASBL Avenue Louis Gribaumont 153 - 1200 Bruxelles Code Nace : 85592 - Formation professionnelle del. : Marc Drèze Debaisieux Anne-Laure PPE Avenue de Versailles 220 - 1120 Bruxelles Code Nace : 69109 - Autres activités juridiques 93127 - Activités de clubs équestres 9604001 - Services liés au bien-être et confort physique fournis dans les établissements de thalassothérapie, stations thermales, bains turcs, saunas, bains de vapeur, solariums, salons de massages, etc. del. : Anne-Laure Debaisieux Favel SPRL Rue Van Lint 36 - 1070 Bruxelles Code Nace : 10820 - Fabrication de cacao, de chocolat et de produits de confiserie 1512001 - Fabrication d’art. de voyage, de maroqu. et art. simil. en cuir naturel, recstitué ou tt autre matériau : les mat. plastiques, tex., carton, etc. pr autant que la technol. soit la même que pr le cuir 46190 - Intermédiaires du commerce en produits divers del. : Benjamin Favel Habets Anne PPE Rue H. De Mol 15 - 1780 Wemmel Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Anne Habets Hôtel Le Plaza SA Boulevard Adolphe Max 118-126 - 1000 Bruxelles Code Nace : 55100 - Hôtels et hébergement similaire del. : Laurent De Kerf Jahdou Hanane PPE Rue De Bonne 56 - 1080 Bruxelles del. : Hanane Jahdou Laboratoire Nustyl SPRL Avenue Winston Churchill 237 - 1180 Bruxelles Code Nace : 46900 - Commerce de gros non spécialisé 47789 - Autre commerce de détail de biens neufs en magasin spécialisé n.c.a. Accor Group Ace Computer Group Actiris Adecco Group, The Ageas Agoria Ansell Healthcare Europe Apetra Arcelor Mittal Be-Cert Belfius BePark Bier Circus BillPay BNP Paribas Fortis Botanique Bpost Brussels Expo Brussels Waste Network Bruxelles Mobilité Caddy Home Cercle de Lorraine C’est Bon, c’est Belge CFE Cinéma Vendôme Clan des Belges, Le Co.Station 24-26 35-37 49 38-40 4-9 24-26 41-43 24-26 24-26 24-26 10 4-9 4-9 56-58 20 35-37 56-58 24-26 56-58 Brussels Hotel Association 41-43 Brussels Invest & Export 54-55 54-55 38-40 35-37 54-55 56-58 24-26 56-58 56-58 20 ; 35-37 Comeos Corbeau, Au 41-43 56-58 20 Electrabel Enterprise Europe Network Espaces Mobilités Eurobussing Facebook Familiehulp Family, The FEB Federgon Fevia Flagey Fondation Rockefeller Fry GBL Google Grow Bristol HelloFresh Home Frit’Home HR Rail IBM IBSA Impulse ING KBC Group 24-26 35-37 24-26 22 18-19 10 35-37 24-26 20 14 ; 18-19 41-43 41-43 56-58 50 50 24-26 17 ; 35-37 ; 49 50 20 56-58 24-26 35-37 32-34 38-40 35-37 24-26 ; 35-37 Kiosk Radio 47910 - Commerce de détail par correspondance ou par Internet del. : Guy Pariente Mercuri Urval NV Hippokrateslaan 16 - 1932 Sint-StevensWoluwe Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Nathalie Mazy Pol Cuvelier PPE Chaussée d’Alsemberg 993 - 1180 Bruxelles del. : Pol Cuvelier Sassi Karima PPE Rue des Crapauds 5 - 1640 RhodeSaint-Genèse Code Nace : 1813001 - Composition, par exemple de textes et d’images, sur film, sur papier photographique ou papier normal 63990 - Autres services d’information n.c.a. 70210 - Conseil en relations publiques et en communication del. : Karima Sassi Utopix Pictures SA Rue Emile Francqui 6 - 1435 Mont Saint Guibert Code Nace : 59113 - Production de films autres que cinématographiques et pour la télévision 59120 - Post-production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision 74201 - Production photographique, sauf activités des photographes de presse del. : Maxime Arcari INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO AB InBev DBFM Scholen van Morgen 24-26 Delivery Hero Derby eBay Lenoir & Associés Look&Fin Maestro Mobile Manpower Mercedes Belux Micropole Microsoft Modalizy Nüetnigenough Pfizer Proximus PwC Radio Campus Radio Panik Randstad Restobières Sabca Sagevas Sapio Research Scarlet SD Worx Seed Factory Servauto Smart Belgium Services SNCB Sodexo Solvay Specialty Polymers SpaceX Spike 56-58 4-9 4-9 18-19 24-26 24-26 4-9 35-37 18-19 56-58 10 24-26 4-9 56-58 56-58 24-26 56-58 12-13 24-26 4-9 24-26 4-9 35-37 24-26 4-9 18-19 35-37 24-26 17 52-53 Stib Strategy& Stress-Out Tastify Tesla Word Magazine, The Théâtre Marni Total Belgium Tour & Taxi Toyota UCB Pharma ULB Unilever Vieux Bruxelles, Le Voka Volle Gas X-treme Creations Yahoo Zalando Zetes 18-19 ; 38-40 4-9 54-55 51 17 56-58 56-58 24-26 Total Petrochemicals & Refining 24-26 56-58 24-26 24-26 32-34 35-37 Upstream – next level mobility 18-19 Verlinvest 24-26 56-58 23 ; 35-37 56-58 35-37 35-37 20 4-9 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 59

COMMUNITY AGENDA Efficacité 05.02.2018 Management & RH, Personal improvement 10 & 11.01.2018 Co-Solutions Workshop 15.01 au 18.06.2018 Co-Solutions for the boss - Entrepreneurs et Managers 18.01 au 21.06.2018 Co-Solutions for Executive/ Personal Assistants 18.01 au 26.06.2018 Co-Solutions for free entrepreneurs - Indépendants accomplis et débutants Vente, marketing & Communication 15.01.2018 Google Analytics : comment analyser la performance d’un site web 19.01.2018 Le pitch commercial 19.01.2018 Découverte de Prestashop : atelier pratique 22.01.2018 Collecte d’e-mails, e-mailings, concours en ligne : quelles sont les règles à respecter ? 25.01.2018 LinkedIn Start : découvrez les 1001 facettes de ce réseau social incontournable dans votre vie professionnelle ! 08.02.2018 Facebook : Comment gérer et animer une page d’entreprise 20.02.2018 Mesurer les performances de vos campagnes e-marketing : Mythe ou réalité ? 05.03.2018 Simplifiez la gestion de vos réseaux sociaux grâce à Hootsuite ! 05.03.2018 Le Kit de survie du référencement naturel sur Google 06.03.2018 Le pilotage commercial 60 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 Plus de 90 trucs pratiques pour mieux gérer votre temps ! ICT 09.01.2018 Un assistant personnel gratuit, ça existe ? Oui, son nom est Outlook ! 05.02.2018 Excel : Apprenez à utiliser les fonctions Lookup, If et leurs dérivées 26.02.2018 Créer des présentations captivantes, persuasives et mémorables grâce à PowerPoint ! ➜ Emilie Lessire +32 2 643 78 11 – ele@beci.be Formations sur mesure Vous souhaitez développer vos compétences, accroître la performance de vos collaborateurs, renforcer l’esprit d’équipe de votre entreprise ? Nos formations peuvent se décliner dans votre entreprise. Vous ne trouvez pas la formation que vous cherchez ? Contactez-nous ! Notre programme de formations est établi en fonction des demandes que vous nous formulez. ➜ Emilie Lessire +32 2 643 78 11 – ele@beci.be Législation sociale 29.01.2018 Quelle optimisation de revenus pour les sociétés créatives ? 30.01.2018 La nouvelle prime bénéficiaire 09.02.2018 Actualités « Compensation & Benefits » 26.02.2018 Concurrence déloyale et contrat de travail 27.02.2018 Durée et horaires de travail : mettez à jour vos connaissances 09.03.2018 Comment conclure une CCT d’entreprise et quels pièges éviter ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 – fs@beci.be Droit commercial 11.01.2018 Comment procéder au passage en société ? 31.01 & 13.02.2018 General Data Protection Regulation : trucs et astuces se mettre en conformité 09.02.2018 Réforme de l’Isoc : point de la situation et nouveaux réflexes 15.02.2018 Droits de propriété intellectuelle et protection des secrets d’affaires ➜ Danai Siakoudi +32 2 563 68 58 – dsi@beci.be 21 & 22.01.2018 EU FashionMatch 7.0 @ Modefabriek, Amsterdam 26 & 27.01.2018 Lifestyle Industry Business Meetings at HOMI, Milan 28.02 & 01.03.2018 Mission for wine & food importers to La Rioja, Spain ➜ Beci’s International Department +32 2 210 01 77 - jpm@beci.be 16.01.2018 Speed Business Lunch ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci.be Inscrivez-vous à une ou plusieurs formations et bénéficiez des subsides à la formation Région Bruxelloise: 50% de subsides: (investissement min. = 1.000 €) ** En néerlandais uniquement

ENTREPRISES en TRANSMISSION Le Hub Transmission de BECI, première organisation de la Région Bruxelles Capitale en cession/acquisition d’entreprises, publie ses nouvelles offres. > Vous souhaitez reprendre une entreprise ? Nos cédants proposent : Activité Agence de communication et de print management, mise à disposition de contenu multimedia, stands, impressions, … Production et distribution de chocolats et confiseries personnalisés. Vente vers le B2B à travers l’Europe. Fort potentiel de développement à l’étranger et vers le B2C. Production et distribution d’un produit alimentaire de niche (réseau de distribution « ethnique »). Potentiel de développement et de diversification dans la distribution de produits frais. Communication et marketing événementiel, web design, communication digitale, institutionnelle, … > Vous souhaitez céder votre entreprise ? Nos acquéreurs recherchent : Plus de 350 acquéreurs sont déjà membres du Hub Transmission. Leur valeur d’acquisition est estimée entre 500.000€ et 50.000.000€. Si vous envisagez de céder votre entreprise dans les 3 à 5 ans, contactez-nous pour aborder ensemble votre projet. Chiffre d’affaires (en M€) < 1 De 1 à 2 De 1 à 2 13 à 15 Nombre d'employés 1 à 10 1 à 10 1 à 10 30 à 40 Vous êtes intéressé par l’une de ces entreprises ou connaissez une société à reprendre dans l’un de ces secteurs? Le Hub Transmission de Beci vous accompagne dans votre projet de cession ou d’acquisition. Erick Thiry, Coordinateur du Hub Transmission • eth@beci.be • +32 2 643 78 36 Salima Serouane, Conseillère Transmission • sse@beci.be • + 32 2 643 78 49

VOUS AVEZ BIEN PLUS DE 15.900 RAISONS D’ENGAGER UN BRUXELLOIS. Yassine (Anderlecht), cherche un emploi comme agent de sécurité. “JE PEUX ÊTRE UN LEADER QUAND LA SITUATION L’EXIGE.” 15.900 € DE PRIMES : BÉNÉFICIEZ MAINTENANT D’ACTIVA.BRUSSELS. En engageant un Bruxellois ou une Bruxelloise via Select Actiris, le service de conseil et de recrutement gratuit d’Actiris, vous êtes en première ligne pour bénéficier de la prime activa.brussels. Nous vous présentons des candidats qui sont dans les conditions. D’ailleurs, saviez-vous que votre candidat peut vous donner droit aux avantages d’activa.brussels dès le 1er jour de son inscription chez Actiris s’il a suivi certains stages ou formations via Actiris, Bruxelles Formation ou le VDAB Brussel ? Découvrez activa.brussels et toutes les autres bonnes raisons de recruter via Select Actiris sur www.actiris.be/activabrussels. Avec le soutien du Fonds Social Européen

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