FOCUS avant toute autre mesure, il faut régler ce problème de charges dans le secteur, un des seuls à pouvoir fournir de l’emploi à de nombreux jeunes Bruxellois. » Quant à la fédération de l’industrie alimentaire, Fevia, elle souligne la très forte pression qu’elle subit à Bruxelles : manque d’espace pour le développement d’activités de production en raison de la concurrence d’autres affectations (logement, services, etc.) ; coûts Rodolphe Van Weyenbergh (Brussels Hotel Association) Si on veut maintenir et augmenter l’activité économique, il faut régler le problème des charges dans le secteur horeca, un des seuls à pouvoir fournir de l’emploi à de nombreux jeunes Bruxellois. Rodolphe Van Weyenbergh (Brussels Hotel Association) de production plus élevés en comparaison avec les autres Régions, essentiellement en raison de la taxe sur les bureaux, de la taxe kilométrique, de l’absence de convention énergie ; comparativement aux autres régions, la mobilité y est moins fluide et la logistique plus chère ; manque de personnel qualifié ; structure complexe des organisations gouvernementales bruxelloises. Et Guy Gallet, de Fevia, de préciser : « Outre ces éléments relatifs au développement d’une industrie alimentaire sur Bruxelles, la politique en matière de déchets d’emballages menace également les entreprises du secteur. Les coûts en la matière risquent d’exploser en cas de mise en place d’un système de consigne pour les emballages de boissons à usage unique. Via Fost plus, l’industrie alimentaire va investir dans une collecte élargie des emballages en plastique, ce qui facilitera le tri à Bruxelles. Néanmoins, ce projet ambitieux ne peut réussir que si l’ensemble des parties prenantes y participent de manière constructive. » Recommandations Quelles sont les mesures que les secteurs voudraient mettre en avant pour le développement de leurs activités à Bruxelles en 2018 ? Voici quelques-unes de leurs propositions. Pour la BHA, il faut une prise en main radicale des lieux d’accueil des visiteurs que sont les gares bruxelloises, particulièrement celle du Midi. Il est en effet urgent de réinvestir dans ces lieux d’arrivée des voyageurs nationaux et internationaux et dans leurs alentours. « Quelle première et dernière image souhaite-t-on renvoyer à nos visiteurs ? », interpelle Rodolphe Van Weyenbergh. Développer une mobilité plus intelligente en coordination avec les trois régions : tel est le souhait de la fédération du commerce et des services. Garder les moyennes et grandes entreprises à Bruxelles est pour elle un autre enjeu de taille, car elles ont tendance à se diriger vers la périphérie. « Aujourd’hui, beaucoup est fait pour les start-up et c’est positif », précise Charles Petit. « Mais n’oublions pas que les grandes entreprises sont aussi les grands pourvoyeurs d’emploi et qu’elles sont nécessaires pour faire vivre notre capitale. » L’union professionnelle du secteur immobilier pointe le traitement fiscal désavantageux en ce qui concerne le neuf, dans un contexte, précisément, de grands besoins de création nette de logements. Il en appelle aussi, en tout cas à Bruxelles, à une plus grande collaboration entre le public et le privé. La fédération des prestataires de services RH, Federgon, plaide pour sa part pour des adaptations réglementaires. « L’éligibilité du travail intérimaire aux aides à l’emploi ne serait que justice vu l’importance du secteur dans la mise à l’emploi et sans en limiter, comme actuellement, le bénéfice aux contrats de plus de 6 mois », explique Arnaud Le Grelle. Autres demandes : la reconnaissance de l’usage de l’intérim dans le secteur public, le recours plus important des structures publiques aux appels à projets et la mise en œuvre du principe de « same level playing field » pour cesser toute concurrence déloyale entre public, non-marchand et marchand. Les demandes de Fevia, quant à elles, mettent en évidence l’urgence de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un véritable plan industriel à Bruxelles. Les demandes de l’industrie alimentaire portent sur de multiples aspects qui illustrent, en réalité, le besoin de soutien de la fonction industrielle en Arnaud Le Grelle (Federgon) L’éligibilité du travail intérimaire aux aides à l’emploi ne serait que justice. Arnaud Le Grelle (Federgon) Région bruxelloise. Plus concrètement, Guy Gallet souhaite une collaboration public-privé autour de quatre piliers : les coûts ; les facteurs environnementaux ; la rapidité et le service orienté client ; la durabilité environnementale et l’éco-efficacité. Parmi les priorités, l’industrie alimentaire épingle la diminution des taxes communales et régionales, l’investissement dans l’enseignement technique et le plurilinguisme, la disponibilité et l’accessibilité des lieux de production, un guichet unique pour les entreprises alimentaires bruxelloises, un plan d’action contre le gaspillage alimentaire, une politique des déchets d’emballages plus efficace. Tout un programme ! ● BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 43
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