49

EMPLOI Mise en route de la « bruxellisation » des aides à l’emploi La nouvelle mouture des aides à l’emploi en Région bruxelloise est dans ses grandes lignes entrée en application ce 1er octobre. Son moteur, l’Activa.brussels, a été simplifié, « bruxellisé » et axé sur la transition vers l’emploi par la formation. Ophélie Delarouzée A vec la 6e réforme de l’État, la Région bruxelloise a hérité de nombreux dispositifs de mise à l’emploi que le ministre de l’Économie, de l’Emploi et de la Formation professionnelle Didier Gosuin (DéFI) s’est empressé de réformer. Leur refonte a été concertée avec les interlocuteurs sociaux dans le cadre de la Stratégie 2025, dont un des objectifs est de faire baisser le taux de chômage des Bruxellois. Celui-ci demeure supérieur aux autres Régions, même si l’évolution est favorable ces dernières années (16,9 % en août 2017, contre 17,8 % en août 2016). La nouvelle formule d’Activa.brussels promet d’être, selon Jan Gatz, porte-parole d’Actiris, un outil performant capable de remettre Bruxelles dans la course : « C’est un système plus cohérent qu’auparavant, qui accélère la mise à l’emploi et qui permet de valoriser l’investissement des entreprises dans les individus en les encourageant à garder les nouveaux venus qu’ils viennent de former. Actiris est la porte d’entrée pour Activa.brussels. Les employeurs qui feront appel à nos services pourront être accompagnés dans leurs démarches et dans leur recherche de l’employé idéal au sein de notre large éventail de candidats à l’emploi qui entrent dans les conditions Activa.brussels. » Une simplification du dispositif Les employeurs devraient plus largement à l’avenir solliciter Activa. La complexité qui prévalait jusqu’alors brouillait en effet les perspectives et empêchait certains d’accéder aux aides pourtant à leur disposition. « Il y avait avant une trentaine de dispositifs Activa, ce qui voulait dire que c’était compliqué à expliquer et compliqué à comprendre pour les chercheurs d’emploi comme pour les employeurs », remarque Jan Gatz. « Tout cela est balayé. Il n’y a plus qu’un seul Activa. » La prime Activa a été uniformisée à 15.900 euros, octroyés aux entreprises sur 30 mois, à hauteur de 350 euros pendant les 6 premiers mois, 800 euros pendant les 12 mois suivants et 350 euros pendant les 12 derniers mois. Le gouvernement bruxellois conditionne l’aide à un contrat de travail d’au moins 6 mois à mi-temps, afin de viser des emplois durables et de qualité, en se refusant à financer des mini-jobs. Si le travailleur est porteur d’un handicap, la prime est majorée à 23.400 euros sur 36 mois. Pour les employeurs dont le siège est situé en Flandre, cette aide peut être augmentée des réductions ONSS appliquées dans cette Région. Une « bruxellisation » des aides à l’emploi La manne des moyens financiers qui s’adressait aux navetteurs flamands et wallons a été redirigée vers les chercheurs d’emploi bruxellois. Au total, ce sont 255 millions d’euros qui ont été canalisés au bénéfice des employeurs des trois Régions, qu’ils soient du secteur privé ou, pour une partie, public. « Environ 30% des aides bénéficiaient par le passé aux navetteurs de Flandre et de Wallonie », souligne Jan Gatz. « Avec cette ‘bruxellisation’, les aides bénéficieront à 100 % aux Bruxellois. » Une petite révolution qui pourrait, dans la durée, désengorger les embouteillages notoires à l’entrée de la ville, voire rééquilibrer la circulation puisque Activa.brussels favorise aujourd’hui la mobilité des chercheurs d’emploi bruxellois. Pour les aider à conquérir la périphérie bruxelloise, qui représente un bassin important d’emplois, la prime pourra être octroyée aux employeurs des deux autres Régions. Mais si ces changements visent à booster l’emploi bruxellois, ils risquent de freiner certaines entreprises bruxelloises dans leur développement. Jan De BrabanBECI - Bruxelles métropole - novembre 2017 47

50 Online Touch Home


You need flash player to view this online publication