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ENTREPRENDRE TRANSITION Eaux usées et chaleur : un job sur mesure pour Veolia à Bruxelles ? En reliant certains acteurs urbains à un seul et même réseau et en les faisant profiter de la « chaleur fatale » produite par d’autres acteurs, il est possible de leur faire réaliser de belles économies d’énergie et de réduire leur empreinte environnementale. Un domaine dans lequel s’illustre Veolia. Johan Debière L a création et la gestion des réseaux de chaleur illustrent parfaitement les opportunités qui peuvent être créées à partir de l’eau et de l’énergie dans une zone telle que Bruxelles. Mais qu’est-ce qu’un réseau de chaleur ? Il s’agit d’une source de chaleur produite en un seul point à partir de ressources comme la biomasse (par exemple du bois ou même de la paille) ou les énergies fossiles, ou encore de chaleur récupérée par géothermie, que l’on va ensuite distribuer à différents consommateurs grâce à un réseau de tuyaux en sous-sol. De la chaleur peut aussi être récupérée à partir de différentes activités, industrielles ou non, comme la production d’électricité, les processus pétrochimiques, la chaleur dégagée par des machines, par des serveurs informatiques ou par les incinérateurs de déchets… « Le cas échéant, on parle de chaleur fatale, c’est-à-dire d’une source de chaleur non-utilisée que l’industriel peut valoriser de manière intéressante en la réinjectant dans un réseau », nous expliquait en 2015 Patrick Labat, Senior Executive Vice President Northern Europe de Veolia, qui avait présenté les réalisations concrètes des pays du nord de l’Europe. Depuis notre rencontre, Veolia a eu l’occasion d’avancer dans cette direction, comme nous l’a confié Grégory Sanchez, Chief Commercial Officer chez Veolia Belux : « Beaucoup de choses ont évolué depuis, et nous avons développé bon nombre de réseaux de chaleur. Dans un premier temps, essentiellement en Flandre, à Turnhout et Anvers. Ensuite en Wallonie, Mons et Louvainla-Neuve notamment. Récemment, Veolia a équipé d’un réseau de chaleur un tout nouveau lotissement situé à Waterloo. La chaleur est produite à partir de plaquettes forestières. Cet été, Veolia s’est vu confier la rénovation et l’exploitation du réseau de chaleur du campus de l’UCL à Woluwe, alimentant l’ensemble des bâtiments facultaires et les Cliniques Universitaires Saint- Luc. » Très populaires dans les pays scandinaves, les réseaux de chaleur sont également inscrits dans les habitudes en France : c’est d’ailleurs la France qui est à l’origine du principe de distribution centralisée d’eau, dans lequel Veolia s’est illustrée. À la gestion de l’eau, elle a ajouté la gestion de l’énergie dans les années ‘80 et a développé depuis une expertise dans le déploiement des réseaux de chaleur. Dans ce domaine, les engagements sont généralement consentis sur de longues périodes (souvent plus de 20 ans), dans de grandes villes comme Paris, Toulouse Veolia s’est vu confier la rénovation et l’exploitation du réseau de chaleur du campus de l’UCL à Woluwe. ou Marseille, et impliquent désormais un autre rapport à l’énergie, avec des réalisations parfois inattendues. Ainsi, Veolia chauffe les bassins du prestigieux Cercle des Nageurs de Marseille (CNM) grâce à Energido, une solution permettant de récupérer la chaleur issue… des eaux usées. Également testé par Vivaqua dans les égouts Inapplicable à Bruxelles ? Voire. En 2013, Vivaqua a lancé une expérience-pilote qui a permis de tester le potentiel thermique des égouts bruxellois, qui drainent une eau oscillant entre 10 et 15 °C. Patricia Foscolo, Manager de la Business Unit Green Technologies chez impulse. brussels, nous confiait récemment : « Vivaqua y perçoit un potentiel intéressant de récupération de chaleur. C’est pourquoi elle a testé à Molenbeek un système équipé d’un tuyau en PEHD de 6 m de long, combiné à un échangeur de chaleur. Ce test, suivi par l’école polytechnique de l’ULB, a permis de mettre en évidence que le système est très robuste et présente un coefficient de performance correct (COP 4 à 5). » Sachant que 300 km du réseau d’égouts bruxellois nécessitent une réhabilitation, la généralisation de cette technique pourrait très bien être envisagée. ● BECI - Bruxelles métropole - septembre 2017 59 © Reporters

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