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TOPIC « Crowd logistics » : tous coursiers ? MOBILITÉ & LOGISTIQUE La distribution de colis a tout, aujourd’hui, d’une course dopée aux innovations. Les « crowd logistics » font appel à des particuliers pour offrir au consommateur gâté-pourri une nouvelle façon de le servir plus rapidement et plus efficacement encore. Peter Van Dyck L es crowd logistics sont en quelque sorte l’Uber de la messagerie. Ce phénomène relativement récent s’appuie sur des applis et recourt à des particuliers ou des semi-professionnels pour le transport de marchandises. Ces providers s’inscrivent en tant que coursiers potentiels sur une plateforme en ligne. Tout est parti du principe people-to-people que l’on retrouve notamment chez Peerby : un colis doit être envoyé ; quelqu’un qui part dans la même direction peut-il le prendre avec lui ? Les entreprises ont déjà emboîté le pas, dans la mesure où les crowd logistics permettent la livraison le jour même. Il s’agit donc d’une forme d’économie partagée (collaborative economy). Selon la Commission européenne, le phénomène trouvera sa place à côté du modèle économique traditionnel. La CE sait que la législation devra s’y adapter. Dans l’intervalle, les lacunes actuelles forcent les pays membres à exploiter les exceptions légales prévues pour l’e-commerce. « Chaque pays le fait à sa mode, contraignant des entreprises internationales à tenir compte de législations divergentes », explique Jan Merckx, Project Officer auprès du Vlaams Instituut voor de Logistiek (VIL). « L’Europe veut harmoniser la législation, mais se donne le temps de le faire. » Un extra bienvenu Jan Merckx se réjouit de la réaction rapide du législateur belge et du tout nouveau cadre légal qui fait actuellement figure de best practice en Europe. Celui qui souhaite aujourd’hui créer une plateforme numérique d’économie partagée, peut introduire une demande d’agrément sur le site web du SPF Finances. La plateforme de crowd logistics Bringr, une initiative de bpost, s’y est déjà inscrite. L’utilisation de Bringr nécessite le téléchargement d’une appli. Vous pourrez ensuite proposer un colis sur la plate-forme en précisant où il doit être enlevé et livré. Le paiement s’effectue via l’appli (la rémunération dépend du poids du colis et de la distance parcourue). Pour que le service soit reconnu, le législateur impose que les expéditions de colis se fassent entre particuliers. Bringr collabore déjà avec Carrefour : après y avoir fait vos courses, vous pouvez demander qu’elles vous soient livrées à domicile. La plateforme Bringr fait alors appel à un particulier qui prend en charge les marchandises et vous les apporte à domicile. Bref, il s’agit d’un service pour lequel un particulier s’est spontanément proposé. La loi prévoit que ce prestataire, s’il est enregistré sur une plateforme, peut bénéficier d’un régime fiscal avantageux pour autant que ses revenus annuels ne dépassent pas 5000 euros bruts. « Les pouvoirs publics vérifient si les plateformes n’abusent pas du système pour faire une concurrence déloyale au marché classique », explique Jan Merckx. Bringr apprécie cette réglementation, comme en témoigne Hans Robben, manager fulfilment & network innovation chez bpost : « Cela va dans le bon sens. Les gens qui veulent transporter des colis doivent savoir ce que cela représente en termes de revenus et d’impôts. Nous avons constaté que cette disposition a un impact positif sur le nombre d’utilisateurs qui se présentent. Mais ce n’est qu’un premier pas, nous avons encore beaucoup à apprendre. Nous devrons examiner dans un an quelles mesures sont encore nécessaires pour stimuler les crowd logistics, sans perturber le marché. » Bouquets Le VIL a lancé au printemps 2016 un projet pilote de crowd logistics, auquel ont participé entre autres Dreamland, Kariboo!, Procter & Gamble, Bringr/ bpost et DHL Parcel. Pourquoi ces entreprises, déjà actives dans la messagerie, s’intéressent-elles à cette alternative ? « La concurrence est impitoyable dans l’e-commerce », répond Jan Merckx. « Amazon et, dans une moindre mesure, Coolblue dictent leur loi. Ils cherchent des formules de livraison gratuite toujours plus rapides. Amazon a débuté dans la vente de livres sur internet mais dispose aujourd’hui d’entrepôts dans le monde entier (et pas seulement BECI - Bruxelles métropole - septembre 2017 45 © Thinkstock

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