BRUSSELSLIFE Philippe Vandermaelen, Mercator molenbeekois LE BRUXELLOIS DU MOIS Dès 1825, ce géographe passionné édite le premier « Atlas Universel » à échelle identique. Un livre retrace le destin incroyable de cette célébrité molenbeekoise du 19e siècle. Si nous utilisons aujourd’hui quotidiennement Google Maps, une des applications qui nous permet de nous retrouver dans le monde entier, un Bruxellois avait ouvert la voie sur papier, dès le milieu du 19e siècle. le premier à représenter la Terre à une échelle uniforme et exceptionnellement grande. LE SAVIEZ-VOUS ? La gare du Midi doit son nom à la destination de ses premiers trains. Le saviez-vous? Au 19e siècle, cette gare située dans le sud-est du centreville de Bruxelles, emmenait les voyageurs en train de nuit dans le midi de la France. Elle accueille aujourd’hui Eurostar et Thalys et est devenue depuis la plus grande gare de voyageurs de Belgique. Si elle avait ouvert ses portes aujourd’hui, elle aurait pu s’appeler Gare de Londres ou de Paris. Cette fameuse gare a gardé le nom que lui ont donné les 38 BECI - Bruxelles métropole - février 2017 voyageurs qui partaient en train de nuit vers le Midi de la France. Ce ne fut pas sa première appellation, ni son premier site. Originellement baptisée gare des Bogards à son inauguration, le 18 mai 1840, elle était située aux abords de la place Rouppe et accueillait les premiers trains Bruxelles-Tubize. Avec l’essor du chemin de fer, cette première gare devint rapidement insuffisante et fut reculée à sa place actuelle en 1869, date à laquelle les premiers trains partirent pour le Midi. Le bâtiment fut remplacé en 1949 puis agrandi dans le courant des années 1990 pour accueillir les trains à grande vitesse d’aujourd’hui. Victor Lepoutre Philippe Vandermaelen, un jeune et riche commerçant de Bruxelles, devint un des grands cartographes de son temps, en étant le premier à représenter la Terre à une échelle uniforme et exceptionnellement grande. Dès la naissance de la Belgique, il procura à notre pays une cartographie complète, précise et fiable, répondant aux besoins d’une économie en plein décollage industriel. Il fonda également l’établissement Vandermaelen qui centralisa la plupart des initiatives et des sujets de recherche de l’époque : la géographie, bien sûr, mais aussi la botanique, la zoologie, l’anatomie, ou encore la statistique pour n’en citer que quelques-uns. On venait alors de très loin pour visiter l’endroit. Il ne reste aujourd’hui plus rien de cet établissement qui fut détruit en 1880. Seule une rue allant du quai des Charbonnages à la place communale de Molenbeek porte le nom de l’illustre géographe. L’ensemble des collections Vandermaelen, soit plus de 4 millions de fiches, furent déménagées à la Bibliothèque Royale de Belgique (KBR). Ce n’est qu’au milieu du 20e siècle que le conservateur de la section Carte et Plans se rendit compte de l’importance de la collection, et il fallut attendre les années 1990 pour que les moyens nécessaires à son inventaire soient dégagés. Depuis, Marguerite Silvestre, historienne, actuelle conservateur de la section des Cartes & Plans de la KBR, s’est affairée à cette classification minutieuse. Elle nous présente « Philippe Vandermaelen, Mercator de la jeune Belgique. Histoire de l’Établissement géographique de Bruxelles et de son fondateur » ; une synthèse de 25 ans d’inventaire et de recherches au sein du fonds Vandermaelen. L’ouvrage relate de manière chronologique la vie du géographe visionnaire et publie des témoignages d’anciens employés du Dépôt de la Guerre, futur Institut Géographique National, l’un des premiers utilisateurs des cartes de Vandermaelen. Victor Lepoutre huile sur toile (Jean de la Hoese, 1869) : collection Janssens van der Maelen
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