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TOPIC IMMOBILIER & URBANISME Bruxelles en quête d’une nouvelle vision commerciale Les pôles commerciaux se réinventent quand de nouveaux se projettent dans un marché bruxellois en pleine transition économique. Experts et politiques appellent à la prudence et à la réflexion pour assurer l’avenir du commerce de grande et petite taille. Ophélie Delarouzée L a Région bruxelloise évoluait dans un paysage commercial relativement stable, avec les mêmes centres commerciaux depuis des décennies. Les temps changent avec l’arrivée de Docks et les grands projets Néo et U-place au nord, la piétonnisation des boulevards du centre et et le boom de l’e-commerce. « Il n’y a rien de pire pour le commerce que l’incertitude », commente Pierre-Yves Bolus, ex-directeur d’Atrium et actuel patron de Devimo Consult, en charge de la gestion des centres City 2, The Mint, Anspach, Westland, Woluwe et de la galerie de la Toison d’Or. « Comment attirer, des locomotives, de nouvelles marques, sans date pour le réaménagement du piétonnier ? » L’étude sur les commerces depuis 1945 1 de Jean-Pierre Grimmeau et Benjamin Wayens, enseignants-chercheurs à l’ULB, révèle une saturation du marché belge, pourtant en croissance jusque 2000. Ils dressent un parallèle entre la stagnation du chiffre d’affaires par habitant et de l’emploi dans le commerce de détail, d’une part, et l’explosion des autorisations de surfaces nouvelles, de l’autre (28 % entre 2005 et 2013). Le chiffre d’affaires au m² a diminué de 6.100 à 5.600 euros de 2007 à 2011. Premier-né des nouveaux projets commerciaux, Docks Bruxsel a ouvert fin octobre. « Depuis la crise, la consommation des ménages stagne voire diminue », relève Pierre-Yves Bolus. Et Benjamin Wayens d’ajouter : « La croissance est majoritairement portée par la croissance démographique, pour autant qu’elle soit suffisamment solvable, ce qui n’est pas entièrement le cas à Bruxelles ». Une révision politique féconde La Ville et la Région ont répondu à ce contexte en réformant leurs structures et en sollicitant des études pour sortir des conjectures. L’échevine du Commerce Marion Lemesre a déployé une administration jusqu’alors peu conséquente. Par souci de clarté, elle présentera en février son plan de soutien aux commerces. L’étude mandatée par le Collège sur les propriétés de la régie foncière lui permettra de voir comment instaurer une discrimination positive pour ramener une mixité de l’offre. Pierre-Yves Bolus (Devimo Consult) 16 BECI - Bruxelles métropole - février 2017 Au niveau régional, le ministre de l’Économie Didier Gosuin a refondu l’agence du commerce Atrium, pour revenir de l’éclatement entre les communes et asseoir une vision régionale. Elle a été chargée d’étudier l’impact de Docks, mais aussi d’évaluer les flux, les risques de transferts du centre vers les projets du nord, ou encore la capacité d’attirer de nouvelles clientèles extérieures. L’élaboration d’un schéma de développement commercial s’étendra sur 2017. Un premier né au nord Le constat d’un déficit de surfaces commerciales au nord, dans le schéma de développement commercial de 2008, a été interprété comme un feu vert pour déployer des projets d’ampleur. Le plus petit d’entre eux a ouvert fin octobre avec une offre mixte de commerces (39.000 m²) et de loisirs (12.000 m²). « Énormément de curieux sont venus », commente Olivier Weets, gestionnaire de Docks pour Equilis. « Sur base de cette fréquentation, on serait sur 12 millions de visiteurs par an, alors qu’on table sur 5 à 6 millions la première année pour atteindre 8 millions en vitesse de croisière. Donc, il y a eu une baisse en décembre. Si je compare les premiers chiffres aux shoppings établis de longue date comme le Westland ou le Woluwe, on est environ 20 % inférieur. » Comme le Westland et le Woluwe se sont intégrés dans la périurbanisation 1. Parue en novembre dernier dans les Cahiers du CRISP (Centre de recherche et d’information socio-politiques) © Reporters © Reporters

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