FOCUS La prime d’innovation En Belgique, depuis 2015, le gouvernement offre la possibilité d’accorder une prime aux employés les plus innovants. Cette prime peut être octroyée par un employeur à ses travailleurs créatifs pour récompenser l’expression d’une idée nouvelle mise en œuvre au sein de l’entreprise. Ni l’entreprise ni le travailleur ne paie de cotisation sociale sur cette prime. Elle est donc 100 % nette ! Plus d’infos sur http://economie.fgov.be/ Nancy Demaude (Philips Personal Health) (benchmark, learning expedition, immersion, conférences…) ». Des freins subsistent Bien sûr, il existe aussi des freins à l’innovation participative. D’après l’enquête d’Innov’Acteurs, la première raison mentionnée est la peur de la réaction de son manager, suivie par le manque de confiance en l’idée et enfin la peur que quelqu’un se les approprie. « La transparence et l’équité tout au long du processus renforceront la confiance et l’engagement de l’ensemble des acteurs », avance Muriel Garcia. Les employés doivent être informés de l’avancement et de la mise en œuvre de leurs idées. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles donner du feedback aux employés est indispensable. « Il faut montrer aux salariés qu’on prend en compte leurs idées en leur donnant des retours, en les félicitant si leurs idées sont retenues ou en expliquant pourquoi elles sont refusées le cas échéant. Il est aussi important de valoriser les salariés qui ont des idées qui aboutissent en leur offrant une forme de reconnaissance (honorifique ou financière) », conclut-elle. Proximus, focus clients Chez Proximus, solliciter des idées innovantes auprès de ses collaborateurs est une pratique courante : « Dans le passé, nous avons organisé plusieurs concours, par exemple ‘les innolympics’. Par équipe, les employés ont envoyé des idées qui ont été présentées à un jury, et dont certaines ont été concrétisées », explique Vincent Licoppe, Chief Group Strategy and Transformation. Pour lui, il est assez facile de créer de l’excitation autour d’un projet comme celui-là, mais pas éternellement. En effet, toutes les idées – même si certaines sont très intéressantes – ne peuvent être exploitées, ce qui peut créer une déception chez des collaborateurs qui s’étaient investis dans le projet. « Par ailleurs, ces opérations rencontrent généralement un grand succès et, comme nous tenons à donner du feedback à chacun, cela demande un grand investissement en temps. » « C’est pourquoi aujourd’hui nous travaillons plus par petits groupes de travail sur des thématiques précises. » Concrètement, Proximus réunit des collaborateurs créatifs et désireux de s’inscrire dans cette innovation participative pour travailler à l’amélioration de projets, produits ou services existants. « Leur réflexion débouche sur de nouvelles idées qu’il est possible de mettre en œuvre, et c’est bien plus motivant pour eux car ils voient directement l’impact de leur proposition. » Des méthodes telles que le design thinking sont utilisées. Par ailleurs, Proximus s’inscrit depuis plusieurs mois dans une optique d’ouverture vers l’extérieur où les besoins, attentes et idées des clients sont écoutés en priorité et se trouvent à la base des projets futurs de la société. « Sur la base des réflexions de nos collaborateurs d’équipes différentes, nous proposons des prototypes à nos clients afin de nous assurer que cela répond à un besoin réel », conclut Vincent Licoppe. Philips, focus procédures internes « Chez Philips, les collaborateurs sont sans cesse invités à collaborer Vincent Licoppe (Proximus) à l’amélioration des procédures par des idées créatives », commence Nancy Demaude, Event Manager et Trainer Belux chez Philips Personal Health. « Cela se fait de la façon la plus basique à la plus élaborée. Lors des réunions d’équipes, nous utilisons par exemple un simple système de post-it où chacun peut étaler ses ‘coups de gueule’ en apportant une amélioration. » À un autre niveau, Philips propose à tous ses collaborateurs de s’inscrire à une formation en lean management, une méthode qui vise l’amélioration des performances de l’entreprise par la créativité des employés. « Au cours d’une formation de deux jours, les collaborateurs sont amenés à penser ‘out of the box’ et à se réapproprier les processus internes en identifiant les nœuds et en proposant des solutions », explique-t-elle. « Cela stimule l’esprit critique et remet en question certaines manières de fonctionner, parfois en place depuis des lustres et totalement obsolètes. » Philips est en effet convaincue que les personnes les mieux placées pour résoudre un problème de procédure sont celles qui les utilisent le plus souvent. Grâce aux kaizen (« améliorations » en japonais), chacun est apte à augmenter la performance de son équipe. « Chaque kaizen est ensuite partagé sur un site sharepoint et traité par un lean manager », précise Nancy Demaude. Pour l’entreprise, faire appel à la créativité des employés lors de ces formations débouche principalement sur une facilitation de procédures, une plus grande aisance de travail, un gain de temps et, au final, un gain financier pour l’entreprise. ● BECI - Bruxelles métropole - janvier 2017 33 © R.A. © R.A.
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