41

ENTREPRENDRE START’HUB Ewala : crédit d’appel à moindre coût Plateforme lancée par Stéphane Ugeux et Sinouhe Ferreira Monteiro Nunes, Ewala a pour but de faciliter le transfert des crédits d’appels téléphoniques des diasporas dans le monde entier. Guy Van den Noortgate D ans un monde toujours plus globalisé, où les diasporas ne cessent de s’étendre sur les cinq continents, les transferts d’argents se multiplient. C’est à ce marché en pleine croissance que se sont intéressés, il y a un peu plus d’un an, Stéphane Ugeux et Sinouhe Ferreira Monteiro Nunes, deux amis de longue date. Ils ont notamment observé deux choses : « D’une part, les commissions perçues pour un transfert d’argent par les sociétés financières spécialisées varient en moyenne entre 8 et 15 % ; et d’autre part, il n’est guère aisé d’opérer le transfert de très petites sommes. » Ils ont voulu remédier à cette problématique en développant une plateforme numérique pour faciliter ces transferts. Dans une première phase, ils se sont concentrés sur le transfert de crédit d’appel ou « airtime ». Et quel meilleur endroit que Bruxelles pour se lancer, quand on sait qu’elle est, selon l’organisation internationale pour les migrations, la deuxième ville la plus cosmopolite du monde après Dubaï, avec 62 % d’habitants qui sont nés à l’étranger ou issus de familles qui ont migré. À l’été 2015, les deux associés planchent sur un premier projet, qu’ils présentent à divers investisseurs. C’est peu dire que le plan ne suscite pas l’engouement de ces derniers, perplexes quant au concept de mobile money, qui ne nécessite ni internet, ni smartphone de dernière génération. « Ce modèle est déjà en vigueur dans nombre de pays comme le Kenya, où il permet réaliser de petites transactions financières grâce à un téléphone portable », expliquent les fondateurs d’Ewala. « L’utilisateur peut ainsi acheter un produit dans une épicerie, payer une facture, envoyer de l’argent à un ami, etc. » Devant cet accueil plutôt froid, ils décident de peaufiner leur projet au sein de Co.Station, où ils sont accueillis par Baudouin de Troostembergh, cofondateur de la structure et CEO de Startup Factory BE. « C’est un endroit idéal pour travailler », confient-ils. « L’environnement est motivant et fourmille de starters et de projets. » Afin de mettre tous les atouts de leur côté, ils participent d’une part au Microsoft Innovation Center Brussels Boostcamp (dont ils ont décroché le premier prix en juin dernier), et d’autre part au BECI Start’Hub Challenge. À l’arrivée, la plateforme doit être lancée en ce mois d’octobre. Sur le website d’Ewala, la baseline de la startup est aussi simple que le modèle qu’elle propose : « Rechargez le téléphone de vos proches en 3 clics ». L’application est disponible dans 120 pays avec plus de 400 opérateurs mobiles. « Le crédit d’appel peut être utilisé de trois manières : Sinouhe Ferreira Monteiro Nunes (à gauche) et Stéphane Ugeux, les deux fondateurs d’Ewala. passer des appels, convertir des data pour surfer sur le net, par exemple, et faire du troc, dans certains pays. » Après le crédit d’appel, Ewala va dorénavant s’atteler au transfert d’argent vers les téléphones mobiles – et ainsi revenir à son projet initial – dans les pays qui ont développé le paiement de mobile à mobile. Ce modèle existe dans de nombreux pays africains mais également asiatiques et sud-américains. « Dans le monde, deux milliards de personnes ne disposent pas d’un compte en banque ; mais la moitié de ces personnes, soit un milliard, dispose d’un téléphone portable. Comme pour le crédit d’appel, la clientèle que nous visons, ce sont les diasporas qui souhaitent envoyer de l’argent à de la famille ou des amis restés dans le pays d’origine. Ce sont d’ailleurs nos clients qui nous challengent. Notre objectif est de leur fournir des services simples, sécurisés et à un coût moindre que les acteurs bancaires et financiers traditionnels. » ● Info : www.ewala.co Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be BECI - Bruxelles métropole - octobre 2016 39 © R.A.

42 Online Touch Home


You need flash player to view this online publication