TOPIC L’ENTREPRISE AU FÉMININ Les femmes au pouvoir, comme les hommes En Belgique, la représentation des femmes au sein des conseils d’administration des entreprises cotées en bourse a doublé en six ans, pour atteindre aujourd’hui 22 %. Ceci nous place un peu au-dessus de la moyenne européenne. Des études montrent que la présence des femmes dans les CA améliore les performances des organisations. La diversité, encore une fois, se met au service de la résilience des entreprises. D epuis 2011, une loi fédérale impose un quota d’au moins un tiers de chaque sexe dans les conseils d’administration (CA) de certaines entreprises. Nous nous sommes tournés vers Guberna, l’Institut des Administrateurs, pour avoir plus de précisions à ce sujet. Hnia Ben Salah, Business Development Manager : « La loi était d’application immédiate pour les entreprises publiques autonomes (Proximus, Bpost, Infrabel et la SNCB) ainsi que la Loterie Nationale. Pour les grandes entreprises cotées en bourse, cette obligation ne sera d’application qu’à partir de 2017. Un délai supplémentaire de deux ans est accordé aux ‘petites’ entreprises cotées qui répondent à deux des trois critères suivants : nombre moyen de salariés inférieur ou égal à 250 ; total du bilan inférieur à 43 millions d’euros ; chiffre d’affaires net annuel inférieur à 50 millions d’euros. Les sociétés nouvellement entrées en bourse bénéficient d’un régime particulier quant aux délais. » En cas de non-respect de la loi, plusieurs sanctions sont prévues : « La non-validation des nominations d’administrateurs, voire la suspension de tout avantage financier (ou autre) attribué aux administrateurs pour l’exercice de leur mandat ». Il existe également une initiative similaire au niveau européen : « Un projet de directive fixe ledit quota à 40 %. À l’heure actuelle, rien n’est décidé, mais si les débats aboutissent à l’adoption de la directive, l’obligation prendra cours en 2018 pour les entreprises publiques et en 2020 pour les entreprises cotées. » Hnia Ben Salah identifie les limites de la législation : « La La loi n’est pas le seul moyen de développer la diversité. Celle-ci doit être une dimension culturelle, cultivée au sein même de l’entreprise. Le CA peut donner l’exemple Hnia Ben Salah (Guberna). 16 BECI - Bruxelles métropole - octobre 2016 Julien Ide loi ne peut pas tout. Il existe de nombreuses initiatives qui visent à promouvoir la diversité au sein des CA, en ce compris le genre. Je pense aux programmes de Mentoring au niveau des CA mais également au niveau du top exécutif des entreprises ». Une loi respectée ? Selon une étude réalisée par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, la représentation des femmes au sein des CA des entreprises belges aurait doublé en six ans : « De 8,2 % en 2008, elle est passée à 12,7 % en Il est plus que temps de prendre les mesures nécessaires à l’inclusion des femmes à tous les niveaux de responsabilités Loubna Azghoud (Impulse). 2012 et à 16,6 % en 2014. Toutes les entreprises publiques et la Loterie Nationale ont atteint l’objectif légal en 2014. Les entreprises qui présentent les moins bons résultats (entre 12 et 14 % de représentation de femmes) sont liées aux secteurs de la finance, de l’industrie pharmaceutique, de la construction, des transports et de l’exploitation de l’électricité. Or ces secteurs regroupent la majorité des entreprises (77 sur 119). » En 2014, une vingtaine d’entreprises privées seulement avaient déjà atteint l’objectif. Notons également que les secteurs où la parité est la moins bonne sont les plus pauvres en termes de représentation féminine. Ceci renvoie donc au problème de l’enseignement dont certaines filières restent trop masculines. De meilleures performances En 2007 déjà, le rapport Women Matter de McKinsey publiait des résultats assez nets. Les entreprises européennes ayant la plus forte mixité de genre dans les postes de direction avaient montré de meilleures performances au niveau de © R.A. © R.A.
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